
Lisez La Science (Lisez La Science)
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26 Apr 2014 | LisezLaScience - 0 - Teaser | 00:02:24 | |
Bonjour à tous, LisezLaScience est un podcast dédié aux livres de science. L’idée de ce podcast est de faire des revues de livres scientifiques ou traitant de sujets scientifiques. L’objectif est d’en montrer un aperçu qui vise à donner envie de pousser la découverte et de les lire ! Je me nomme David Loureiro et je serais votre hôte à chacune des épisodes de ce podcast avec, peut-être des invités de temps en temps. Ce podcast n'a pas pour vocation à critiquer les théories qui sont décrites dans les livres dont seront faites des revues car je ne suis pas spécialiste des domaines abordés. Je n’ai pas non plus la prétention d’être un critique de livre. Je n’ai pas de formation littéraire et je ne ferais donc pas d’analyse sur les formes de discours utilisées ou ce genre de chose. Juste une revue de livre avec mon opinion dont le but est de donner envie au poditeur de pousser la lecture. Concernant la périodicité de ce podcast, il est prévu (ou tout du moins, il serait bien !) qu’il paraisse toutes les deux semaines dans un premier temps. Nous verrons par la suite si il s’avère intéressant que le rythme de parution soit plus élevé (ou pas). Le premier épisode pilote devrait arriver d'ici peu, nous verrons bien si cela intéresse et si des poditeurs accrochent ! En attendant vous pouvez vous abonner au flux rss du podcast sur itunes (vous cherchez LisezLaScience) ou sur la page podCloud dédiée. Vous pouvez aussi suivre LisezLaScience à travers son site web, son compte Twitter @LisezLaScience, sa page SoundCloud ou la page Facebook associée du même nom. Tout est à peu près prêt, et je me réjouis de vous retrouver très bientôt ! | |||
27 Apr 2014 | LisezLaScience - 1 - La Réalité cachée de Brian Greene | 00:14:23 | |
Aujourd’hui nous allons parler du livre de Brian Greene « La Réalité Cachée : Les univers parallèles et les lois du cosmos ». Nous en apprendrons plus sur les univers parallèles qui émergent des théories physiques en vigueur aujourd'hui.
Sommaire
Un auteur
Tout d’abord j’aimerais présenter l’auteur de ce livre à ceux qui ne le connaîtrait pas encore. Brian Greene est un physicien théoricien américain. Professeur de mathématiques et de physique théorique à l’université de Colombia à New York, il est surtout connu pour ses recherches en théorie des cordes dont il est un des spécialistes mondiaux et pour ses ouvrages de vulgarisation. Ses écrits les plus connus sont « L’Univers élégant » paru en 1999, « La Magie du Cosmos » publié en 2004 et enfin le livre dont nous allons parler aujourd’hui : « La Réalité cachée : Les univers parallèles et les lois du cosmos » paru en 2012. « L’Univers élégant » qui fut publié en 1999 est un ouvrage de vulgarisation de la théorie des cordes. Ce livre était tellement bon qu’il était en lice pour le prix Pullizer en 2000. Il ne l’obtint pas, mais il obtint le Aventis Prizes for Science Books cette année-là. Bon, autant on peut connaître le prix Pullizer, autant l’autre un peu moins. Et bien il s’agit d’un prix décerné par la Royal Society (l’académie des sciences du Royaume-Uni). Soit dit en passant, la liste des nominés et des vainqueurs peut constituer une très bonne source de livres intéressants à lire quand il est question de science ! Le second livre de Brian Greene est un peu une suite au premier et il fut publié en 2004 (2005 pour la version française). Son rôle est de traiter les questions importantes que se sont posés les scientifiques du 21ème siècle dans la suite de leurs illustres prédécesseurs avec l’éclairage de la théorie des cordes. Ces livres de Brian Greene ont été à l’origine de nombreuses émissions de vulgarisation. On peut par exemple citer l’adaptation du premier livre réalisée en 2004 pour l’émission Nova pour la chaîne PBS et qui fut ensuite adapté sur Arte en 2006 (Ce qu’Einstein ne savait pas encore). Ou encore l’adaptation de « La Magie du Cosmos » en un documentaire au titre éponyme en 2011 toujours sur PBS et qui fut par la suite aussi diffusé sur Arte en 2012. Ce monsieur Greene est donc un vulgarisateur hors-pair qui n’hésite pas à payer de sa personne pour essayer de faire infuser les grandes idées théoriques de la physique de notre siècle auprès du grand public. A tel point qu’on le retrouve même dans la série The Big Bang Theory. Il y fait une apparition en jouant son propre rôle dans une conférence sur son dernier livre (celui dont nous allons parler aujourd’hui) à laquelle assistent les personnages de Sheldon Cooper et Amy Farrah Fowler. Un livreIntroductionMaintenant que nous avons présenté rapidement son auteur, abordons le livre dont il est question aujourd’hui : “La Réalité cachée : Les univers parallèles et les lois du cosmos”. Dans ce livre, Brian Greene essaie de donner au lecteur une vue des potentialités qu’offrent les différentes théories physiques possibles en ce qui concerne les univers parallèles. Un accent tout particulier est mis sur ceux issus de la théorie des cordes, Brian Greene étant un des spécialistes mondiaux du domaine. Il va ainsi en tirer un certain nombre de multi-univers potentiels à propos desquels certains esprits chafouins argueront que c’est bien la l’exemple que cette théorie n’est pas complète à cause de la multiplicité de paramètre non encore fixés qui permettent d’aboutir à autant d’univers. Esprits chafouins auquel je ne répondrais pas, je ne suis pas Brian Greene. Il identifie ainsi neuf types d’univers parallèles qui peuvent émerger des équations qui fondent les théories scientifiques existantes aujourd’hui : univers infini, cosmologie inflationnaire, théorie des cordes, physique quantique ou univers virtuels sont en effet au programme ! Les univers parallèles de la cosmologieAvec des mots simples, Brian Greene explique comment les théories en vigueur en cosmologie décrit pas à pas les différents possibilités de multi-univers qui émergent. Et comme c’est un spécialiste de la théorie des cordes et qu’elle est prompt à l’apparition de multi-univers, il bien va sûr les décrire. Mais commençons par aborder ceux qui sont issus d’autres théories cosmologiques. Brian Greene présente ainsi le multi-univers en patchwork qui vient de l’hypothèse d’un univers infini qui se reproduirait dans l’espace en produisant des mondes parallèles, le multi-univers inflationnaire conséquence du modèle qui expliquerait l’homogénéité du rayonnement diffus cosmologique ou encore le multi-univers holographique qui est une application du principe du même nom développé notamment par Stephen Hawking. Ces types de multi-univers ne sont pas des choses farfelues qui sortent de l’esprit de Brian Greene. On retrouve le premier dans l’ouvrage de Trinh Xuan Thuan nommé « Désir d’Infini », le second qui est aussi parfois appelé réseau d’”univers bulle est par ” peut d’ailleurs être retrouvé illustré au planétarium de Vaulx-En-Velin (près de Lyon) sur une des illustrations de l’exposition dédié à l’Univers. Exposition qui, soit-dit en passant, vaut le coup d’être vue, d’autant plus que le prix n’est vraiment pas très élevé (en groupe cela revient par exemple à 5 euros). Le troisième est l’un des apports à la physique théorique de Stephen Hawking qui le fit entrer dans le panthéon comme corrollaire à la découverte des notions de température et d’entropie pour les trous noirs. Comme je le disais, Brian Greene aborde aussi les multi-univers qui peuvent sortir de la théorie des cordes. Brian Greene prend d’ailleurs le temps de nous expliquer le but initial de cette théorie : fédérer physique quantique et relativité générale afin de donner le contexte dans lequel les idées qu’il va développer vont aboutir aux types de multi-univers qui da nous présenter. Il nous parle ainsi du multi-univers des branes qui sont des généralisations des cordes dans des dimensions supérieures dans le cas de l'existence de plusieurs branes, autant d’univers, qui seraient parallèles entre elles. Il nous parle aussi des multi-univers cycliques issus de plusieurs branes de l’univers précédent qui s’entrechoqueraient entre elles provoquants des big bangs. Il nous parle aussi des combinaisons possible comme par exemple entre ceux issus de la théorie des cordes et de la théorie inflationnaire qui viennent clore la liste des multi-univers issus des théories cosmologiques. Les autres multi-universBrian Greene aborde ensuite d’autres types de multi-univers, mais qui sont ceux-ci issus d’autres théories. Il parle par exemple du multi-univers quantique provenant de l’une des interprétations de la physique quantique fait par Everett sur l’existence dans de multiples univers de tous les résultats possibles auxquels peuvent conduire des mesures. Il aborde aussi ceux issus de la technologie comme les idées d’univers parallèles comme présenté dans le film Matrix des frères Wachowski ou dans le livre Simulacron 3 de Daniel F. Galouye. Voire même plus largement dans le mouvement cyperpunk de manière générale. Il finit enfin par un multi-univers vennant du fait que finalement, selon certains points de vue, notre univers n’est que mathématiques. Et comme il n’y a pas de raisons pour que seules les équations qui semblent gouverner le modèle que nous avons de notre univers existassent, tout ce que l’on peut imaginer pour ces équations et leurs paramètres peut exister. Ainsi on peut imaginer autant d’univers que l’on veut finalement, tous existent. Mon point de vueVoici un rapide aperçu du contenu de ce livre. Il faut noter que Brian Greene est un très bon vulgarisateur et que la traduction est plutôt de bonne qualité. Ainsi, on ne se retrouve pas à se demander de quoi il est question ou à relire trois fois la même phrase pour arriver à la comprendre. Les sujets abordés sont assez clairs et l’auteur arrive à faire la part des choses entre les informations à communiquer pour la bonne compréhension des sujets pour des néophytes et ce qui est plus complexe et qu’il renvoie aux notes pour ceux qui veulent voir des équations. Et pour comparer, même si je l’ai trouvé intéressant, Frank Close dans “Qu’est-ce que le vide?” ne fait pas état, selon moi, de la même capacité à simplifier le discours pour faire passer son message. Un autre point intéressant vient de la façon dont Brian Greene aborde les différents types de multi-univers. Il passe nettement plus de temps à parler des multi-univers dont les hypothèses proviennent de la cosmologie et de la théorie des cordes (les cinq premiers) que sur le dernier qu’il appelle le multi-univers suprême qu’il ne semble traiter que par une volonté d’exhaustivité. Il reste aussi assez dubitatif sur le multi-univers quantique qui lui semble difficilement tenable au vu de la prise en compte des probabilités de présence des atomes dont les mesures possibles génèreraient les multi-univers correspondants (dois-je rappeler la position des esprits chafouins ?). Un dernier point qui m’a un peu chiffonné : la traduction. Non pas que celle-ci soit de mauvaise qualité (je n’ai pas lu la version anglophone et ne saurait donc me prononcer), mais il me semble que la traductrice a du prendre parfois certaines libertés. En tant qu’amateur de la série “The Big Bang Theory”, j’attendais le passage sur les menus de restaurant chinois qu’aborde Brian Greene dans la série lors d’une conférence à laquelle assistent Sheldon et Amy. Et bien rien. À vrai dire, avant qu’il puisse parler de physique quantique je commençais déjà à avoir quelques doutes. Qu’il parle de la Tour Eiffel pour faire des comparaisons; à la limite. Il peut connaître la France et prendre cet exemple. Qu’il parle du gruyère Français : il doit vraiment être amateur de la France quand même … Surtout que je le rappelle, le gruyère est un fromage suisse… et sans trous ! Mais qu’il parle du Big Deal ! Non ! Il doit y avoir meilleure référence quand même. Et d’ailleurs meilleure référence qui puisse parler à des amateurs de science… Mais bon. Ce n’est pas très grave :) ConclusionDans l’ensemble : “La Réalité cachée : Les univers parallèles et les lois du cosmos” est un livre intéressant, agréable à lire et bien écrit malgré les deux trois aspects cités plus haut. Brian Greene est devenu maître dans l’art de décrire avec une grande simplicité les idées qu’il souhaite faire passer. Lire ce livre m’a vraiment donné envie de lire ses autres livres, et d’en connaître un peu plus sur la théorie des cordes. Je le recommande vraiment pour quasiment tout public. Il n’est vraiment pas nécessaire d’avoir des bases importantes en physique pour comprendre les sujets abordés et les exemples et illustrations donnés par Brian Greene permettre vraiment une très bonne compréhension des concepts abordés. Un livre qui n’a rien à voir
Passons maintenant à une autre rubrique : un livre qui n’a rien à voir! Quand j’ai fini de lire “La Réalité cachée : Les univers parallèles et les lois du cosmos”, je suis retombé sur un livre que je n’avais pas eu le temps de lire et que j’avais acquis il y a quelques mois. Il s’agit de “Commencement du temps et fin de la physique ?”. Ce livre est en fait le regroupement de deux textes de Stephen Hawking, l’un sur le commencement du temps et l’autre sur la fin des découvertes en physique. Ok, ce livre n’a pas forcément rien à voir avec les sujets abordés par Brian Greene. Il ne parle cependant pas de réalités parallèles et de multi-univers. Donc c’est bon. En le lisant, on se rend compte du travail réalisé pendant la vingtaine d’années qui se sont déroulées entre les deux ouvrages. Stephen Hawking aborde notamment la super-gravité N=8 qui était à l’époque une des théories en vogue pour décrire tout l’univers et il aborde aussi le début balbutiant de la théorie des cordes qui forme finalement le coeur du livre de Brian Greene. On se rend compte que la physique, à l’inverse de ce qu’explique Stephen Hawking dans le premier texte, est encore un domaine dans lequel un très grand nombre de découvertes reste à faire et que cela ne risque pas de s’arrêter de si tôt. Ce livre et la mise en perspective avec celui de Brian Greene me fait aussi penser à ce charme désuet que l’on peut retrouver dans les romans de SF des écrivains des années 50-60. Ces romans, comme ceux de Van Vogt, d’Asimov ou « Simulacron 3 » dont je parlais précédemment, proposent une vision du futur basé sur une extrapolation des connaissances de l’époque. Et ils proposent ainsi une vision des technologies du futur qui ne semblent pas réaliste car les choses ont évolué vers des chemins qu’ils ne pouvaient pas imaginer à l’époque. Dans ces romans, les ordinateurs sont mécaniques et avec un raffinement extrême, les gens accèdent à l’information à travers des sortes de minitel, ou, comme dans le cycle d’Elijah Baley d’Asimov, les passant utilisent des tapis roulants pour aller d’un point à un autre, etc. Ainsi, même si les informations ne sont pas forcément les plus à jour, ces textes valent la peine d’être lus pour comprendre comment les choses ont pu évoluer et voir le cours que l’histoire a pris d’un point de vue technologique. Un livre que j’aimerais lire
Si je devais maintenant donner un livre que j’aimerais lire, je crois que ce serait « L’Univers Élégant » du même auteur. Comme j’ai pu le dire, sa capacité à vulgariser et rendre simple des concepts complexes donne envie d’en connaître plus sur ses autres ouvrages et notamment celui-ci qui traite de la théorie des cordes. Il donne envie d’en comprendre un peu plus sur ce qui en fait l’une des théories, si ce n’est LA théorie, la plus pertinente aujourd’hui pour décrire le monde qui nous entoure et unifier la gravité et la mécanique quantique. Quote
Plugs et Liens évoqués
ConclusionQue vous ayez aimé ou pas, surtout, ne restez pas les bras croisés. Inondez-moi de courrier, de commentaires sur soundcloud, le blog, podCloud, de like - ou pas - de tweets, de retweets, de clin d’oeils, de lapins de pâques, je suis aussi preneur de toute la bibliographie de Stephen Jay Gould si quelqu’un veut s’en débarrasser. Vous pouvez ainsi retrouver LisezLaScience sur son site web http://lisezlascience.wordpress.com sa page facebook, soundcloud ou podCloud. Vous pouvez aussi me contacter sur twitter sur @LisezLaScience Vous pouvez aussi m’envoyer des e-mails à lisezlascience@gmail.com Vous pouvez d’ailleurs retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux mentionnés pendant cet épisode sont dans l’étagère “lls-0” Prochain épisodeOn se retrouve le 11/05/2014 pour un nouvel épisode sur “La SF sous les feux de la science” de Roland Lehoucq. D’ici là bonne quinzaine à toutes et à tous. Les références des livres évoqués
Vous pouvez retrouver la liste des livres dans goodreads à l’adresse suivante : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-0 | |||
11 May 2014 | LisezLaScience - 2 - La SF sous les feux de la science | 00:14:30 | |
Il y a deux semaines, nous avons parlé du livre de Brian Greene « La Réalité cachée : Les univers parallèles et les lois du cosmos ». Pour ce nouvel épisode de « LisezLaScience », nous allons rester dans le domaine de la physique mais avec un éclairage un petit peu différent. Nous allons voir comment la science éclaire ce que nous raconte la Science-Fiction. En effet les auteurs de science-fiction sont parfois perçus comme des visionnaires, à développer des idées qui sont vues aujourd'hui comme farfelues mais qui seront peut-être communes demain. Roland Lehoucq, l’auteur de « La SF sous les feux de la science » fait le point sur ces idées développées par la science-fiction et nous explique tout au long de ce livre ce que la science peut dire à leur propos. Petite review de ce livre extrêmement intéressant !
Sommaire
Un auteur
Roland Lehoucq est un astrophysicien au Commissariat à l’Énergie Atomique de Saclay et il travaille sur la topologie cosmique (Pour faire simple, et je dois caricaturer, il s’agit de la forme de l’univers : plat, en forme de chips, de sphère, etc) . Agrégé en physique de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, il donne notamment des travaux dirigés à l’École Polytechnique dans différents cours comme en physique nucléaire et relativité restreinte. Il a écrit un certain nombre d'ouvrages de vulgarisation scientifique comme par exemple « Les extraterrestres expliqués à mes enfants » ou « D'où viennent les pouvoirs de Superman ? Physique ordinaire d'un super-héros ». J’en parlerais aussi un peu dans cette revue vue la proximité des sujets abordés. Parmi la pléthore d’activités qu’il réalise, il est entre autres : chroniqueur à la revue de science-fiction Bifrost, il publie occasionnellement des articles de vulgarisation dans le magazine Pour la Science et il est administrateur de l'Association française d'Astronomie! Il est donc très impliqué dans la vulgarisation scientifique et cette implication a été maintes fois primée. Notamment par le Prix Jean Perrin de la Société Française de Physique en 2004. On peut retrouver plus de détails sur ses prix et publications sur sa page Wikipédia. Et franchement, si vous voulez en apprendre un peu plus sur la science et la science-fiction de manière sympa, ses ouvrages sont pour vous ! Pour avoir notamment lu les deux que je citais un peu plus haut, je conseille très fortement ! Mais revenons à notre ouvrage d’aujourd’hui. Un livreAvant-proposNous allons donc aborder le livre de Roland Lehoucq « La SF sous les feux de la science ». Avant d’entamer le contenu, Claude Ecken qui a écrit la préface, explique que le but de Roland Lehoucq n’est pas de démonter les innovations technologiques fantastiques qui font le sel de la SF. Au contraire, son but est plutôt de montrer les points clés de ces merveilles et d’expliquer où en est aujourd’hui la science et ce que l’on peut dire à leurs propos. Ce livre n’est donc pas un pamphlet démontant les extravagances des œuvres de SF (parce que si, des fois, il y en a), mais plutôt faire un état des lieux de la science en lien avec elles. Ceci nous permet ainsi de comprendre un peu le chemin qu’il reste à faire si l’on souhaite vraiment arriver à mettre en place certaines de ces technologies. La revueRoland Lehoucq aborde dans ce livre les grands classiques de la SF. Et pour que tout le monde comprenne bien ce que l’on entend par SF ici, il s’agit beaucoup de Science Fiction spatiale ou encore technologique mais avec pléthore de références attention. Références que l’on retrouvera d’ailleurs à chaque fin de chapitre. On parlera ainsi de rayon de la mort, de vaisseau spatial, de télé-transportation, champs de force et autres. Il est vraiment intéressant de voir de quelle manière Roland Lehoucq traite les sujets : quand il en aborde un il va chercher tout d’abord à décrire plus précisément les phénomènes qui peuvent être en jeu, en expliquer les tenants et les aboutissants et enfin donner le point de vue de la science actuelle en présentant ce que cela implique et le chemin qu’il resterait encore à faire pour arriver à réaliser ces miracles. Parce que parfois il s’agit de miracles. Pour le rayon de la mort, Roland Lehoucq explique par exemple les différentes déclinaisons que l’on retrouve dans la SF : rayon de lumière concentrée (pas si éloigné des lasers finalement), rayon à ultra-sons, etc. avec parfois les tentatives bien réelles qu’il y a pu avoir pour tenter de créer ce genre d’appareil. Il aborde aussi le cas des champs de force tels qu’on les voit décrit dans les œuvres comme Star Trek par exemple et les différentes possibilités qui existent pour arriver à en créer : champs électromagnétiques, gravité, etc. Star Trek est d’ailleurs une œuvre qui est largement abordée dans ce livre, mais aussi dans un livre plus spécifique écrit par Laurence Krauss nommé « The Physics of Star Trek ». Loin d’être inintéressant, ce dernier, après tout un passage qui aborde effectivement la série et ses films, se perd un peu, selon moi, à être plus général. Comme si finalement il n’y avait pas assez de choses à dire et qu’il fallait en rajouter ou condenser ce qui aurait pu former deux livres indépendants en un seul. Étant un trekkie moi-même, j’aurais pu préféré le livre spécifique sur Star Trek, mais finalement moi que celui dont nous parlons aujourd’hui. Les problématiques des matériaux nécessaires pour arriver à construire toutes ces fantastiques machines sont aussi abordées : comment créer de l’anti-gravité, comment créer des matériaux plus résistants que le diamant, comment devenir invisible, comment ranimer un étoile mourrante ou comment créer des armes à base de matériaux inconnus et très destructeurs. Pléthore de questions à laquelle la SF répond avec maintes innovations techniques et pour laquelle la science est capable de raconter certaines histoires permettant de comprendre le décalage avec la réalité. A côté de la télé-transportation ou de la réalité des morts effroyables que l’on subirait (ou pas) dans le vide si on ouvrait grand un hublot de bon matin (vous savez, comme quand vous voulez aérer la navette parce que Dimitri ne se lave pas les dents), Roland Lehoucq aborde des sujets moins futuristes mais tout aussi catastrophiques ou inquiétants. On peut citer pêle-mêle : les catastrophes de fin du monde (comme celle mise en avant dans le film 2012) ou encore les vampires qui sont prêts à sucer le sang de nous autres pauvres humains chétifs et insignifiants. Outre les fantasmes sur les dates potentielles pour les fins du monde pour le premier point (on peut d’ailleurs citer un superbe épisode de podcastscience sur le sujet que je conseille fortement sur la question), on peut aussi mentionner un certain nombre de maladies réelles pour expliquer le mythe du vampire et ses différentes facettes : réaction excessive de la lumière, bestioles suceuses de sang ou encore crainte de l’ail. On peut d’ailleurs aussi citer un épisode de podcascience sur le mythe du vampire et les différentes sources historiques pouvant l’expliquer. En conclusionAvec « La SF sous les feux de la science », Roland Lehoucq arrive, de manière très sympathique et agréable à lire, à nous raconter les grands thèmes de la SF et les réalités de la science d’aujourd’hui les concernant, sans les détruire ou chercher à en faire une critique négative. Bien au contraire, on découvre les principes physiques qui pourraient être à l’origine de certains et on comprend ce qu’il faudrait à des ingénieurs et des chercheurs fous pour finalement arriver à les réaliser. Dans cette revue je n’ai pas pu parler de tous les sujets que Roland Lehoucq aborde dans son livre, mais il y a encore plein de choses passionnantes à découvrir et qui montre aussi que la SF, loin d’être une source d’inconsistances et de déclarations fallacieuses est une source inépuisable d’innovations créatives. Par exemple : il existe une légende urbaine qui voudrait que le concept de téléphone portable ait été popularisé par les communicateurs de Star Trek. Autre exemple : la NASA aurait repris il y a quelques années l’idée d’un ascenseur spatial comme le décrivait Arthur C. Clarke dans « Les Fontaines du Paradis ». Bon nombre d’auteurs de SF ont d’ailleurs été présentés comme des « prescients » capables de prévoir ce que serait les inventions et les sociétés du futur. Mais comme je l’expliquais dans l’épisode précédent, nous ne pouvons pas réellement savoir quelles seront les innovations technologiques dans 50 ou 100 ans, et notre imagination peut être totalement fausse, ou bien fantastiquement réaliste. D’ailleurs, si vous vous en savoir un peu plus sur la SF et le lien avec la science, podcastscience a réalisé, avec Johnathan de Voyagecast deux épisodes sur la question qui sont vraiment un bon complément à ce livre (le second était réalisé avec Marie, @holihologram sur twitter). Un livre qui n’a rien à voir
Un livre qui n’a rien à voir, mais aussi un film qui n’a rien à voir, avec le livre. Enfin si, mais bon, les avis divergent. Il s’agit de “2001, L’odyssée de l’espace”. Premier tome d’une quadrilogie écrite part Arthur C. Clarke, un génial écrivain de SF du siècle passé, ce livre raconte l’histoire de l’humanité. Une humanité dont l’évolution a été accompagnée par le monolithe qui était là pour nous faire avancer lors des moments décisifs. Je dis que le livre n’a rien à voir non plus avec le film, c’est un peu exagéré. Le film est bon, mais le livre étant dense, et comme c’était Stanley Kubrick derrière la caméra, il y a des choses qui sont parfois mises de coté et qui sont du domaine de sous-entendu. C’est un livre que j’ai beaucoup apprécié tout comme le film d’ailleurs. Plus que les suivants. Et je ne vous parle pas du film “2010: L’odysse deux” avec Rob Schneider. Vraiment inférieur au premier. Bon, Stanley Kubrick n’est pas derrière la caméra, ceci explique sans doute cela. En tout cas, si vous vous intéressé à ce premier livre, lisez-le. Puis regardez le film. Vous vous ferez votre idée et vous apprécierez d’une part les talents d’écrivains d’Arthur C. Clarke et d’autre part les choix stylistiques de Stanley Kubrick! Un livre que j’aimerais lire
Si je devais donner cette semaine un livre que j’aimerais lire, je pense que je partirais vers « En cherchant Majorana » d’Étienne Klein. J’ai lu récemment le très bon livre écrit par Éric Simon « Soixante Nanosecondes ». Il faudrait d’ailleurs vraiment que je fasse une revue de ce livre un jour. Monsieur Simon, si vous m’entendez, dites-moi quand vous êtes dispo que nous en parlions ! Dans ce livre, Éric Simon relate en partie l’histoire mystérieuse de Majorana, ce génie italien du début du siècle précédent qui disparu sans vraiment laisser de trace. Quand on finit « Soixante Nanosecondes », l’intérêt pour Majorana a été aiguillonné. On est attiré vers ce personnage étonnant et incroyable et cela m’a donné envie d’en savoir plus sur lui, sur son travail, sur ce mystère qui l’entoure. Et donc de lire le livre qu’Étienne Klein lui a consacré. Quote
Plugs et liens évoqués
ConclusionQue vous ayez aimé ou pas, surtout, ne restez pas les bras croisés. Inondez-nous de courrier, de commentaires, de like - ou pas - de tweets, de retweets, de clin d’oeils, de serviettes en papier, je n’en ai plus à la maison, ou l’oeuvre complète de Jean-Paul Delahaye si jamais elle ne vous sert qu’à caler des tables et des guéridons. Vous pouvez ainsi retrouver LisezLaScience sur son site web http://lisezlascience.wordpress.com Vous pouvez aussi me contacter sur twitter sur @LisezLaScience et le podcast est accessible depuis peu sur podcastfrance (http://podcastfrance.fr/podcast-lisez-la-science). Vous pouvez aussi m’envoyer des e-mails à lisezlascience@gmail.com Vous pouvez d’ailleurs retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et pour celui-ci l'étagère est "lls-2". Prochain épisodeOn se retrouve le 26/05/2014 pour un nouvel épisode sur « L’Univers des nombres : De l’Antiquité à Internet ». D’ici là bonne quinzaine à toutes et à tous. Les références des livres évoqués
Vous pouvez retrouver la liste des livres dans goodreads à l’adresse suivante : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-2 | |||
25 May 2014 | LisezLaScience - 3 - L'Univers des Nombres de H. Lehning | 00:12:24 | |
Il y a deux semaines, nous avons parlé du livre de Roland Lehoucq « La SF sous les feux de la science ». Dans cet ouvrage, il faisait le point sur les idées développées par la science-fiction à la lumière de nos connaissances scientifiques d’aujourd’hui. Aujourd’hui nous allons parler mathématiques, et plus particulièrement leur histoire avec Hervé Lehning avec le livre : “L’Univers des nombres : De l’Antiquité à Internet”. Ce livre nous emmène tout au long de l’histoire pour découvrir comment les mathématiques ont été forgées, quelles ont été les étapes qui ont été prises, quels sont les chemins qui ont été parcourus et ceci sans qu’il ne soit nécessaire de posséder un bagage mathématique digne d’une classe préparatoire.
Sommaire
Un auteur
Hervé Lehning possède un cursus scientifique de qualité, élève de Normale Sup’ possédant une maîtrise d’histoire des religions, il a notamment travaillé dans l’enseignement et l’informatique. Grand vulgarisateur il a participé à Tangente, un magazine sur les mathématiques, à travers divers articles sur des thèmes aussi variés que la cryptographie, la guerre, la théorie des jeux et encore bien d’autres. Parmi ses ouvrages on retrouve bien sûr celui en question dans ce billet, mais aussi “Questions de maths sympas pour M. et Mme Toulemonde” pour lequel il a obtenu le prix Tangente. Comme on peut le voir sur la page wikipédia qui lui est dédiée, Hervé Lehning est un écrivain prolifique : entre articles dans tangente et d’autres revues de vulgarisation, il enchaîne les oeuvres sur les mathématiques depuis plus de trente ans ! Vous pouvez d’ailleurs retrouver sur son site : www.lehning.eu ses ouvrages, des liens vers des conférences, etc. Un livreLa revueVenons-en au livre dont il est question aujourd’hui : “L’Univers des nombres : De l’Antiquité à Internet”. À travers ce livre, Hervé Lehning nous emmène tout au long de l’histoire pour découvrir comment les mathématiques ont été forgées, quelles ont été les étapes qui ont été prises, quels sont les chemins qui ont été parcourus et ceci sans qu’il ne soit nécessaire de posséder un bagage mathématique digne d’une classe préparatoire. L’auteur nous fait ainsi découvrir pêle-même différentes choses que l’on ne sait pas forcément sur les nombres. On apprend par exemple que les mathématiques sont nées avec le besoin de compter en agriculture, au marché. Les commerçants comptaient ainsi avec des entailles réalisées sur des batons. On découvre un peu plus loin le pouvoir mystique que les nombres ont eu pendant longtemps sur les Hommes et la relation très forte entre les mathématiques et le monde divin. Ce n’est pas quelque chose qui a disparu. N’oubliez pas que certains vont encore voir des numérologues ou que d’autres croient dans l’analyse mathématique de la bible ou des écrits de Nostradamus pour en apprendre plus sur notre futur. Tout du moins, ils croient pouvoir exploiter ces écrits de manière mathématique pour embobiner les plus crédules d’entre nous. Désolé de cet apparté. On voit d’ailleurs que certains nombres ont acquis au cours de l’histoire une position toute particulière dans les mathématiques : entre ceux qui ont été utilisés pour expliquer l’harmonie de toute chose comme le nombre d’or, ou ceux qui ont pendant longtemps été un problème pour le calcul de leur valeur comme Pi. On peut aussi parler des nombres premiers, comment ils ont émaillé l’histoire des mathématiques depuis les grecs et comment ils continuent de fasciner les hommes avec la conjecture de Goldbach ou encore l’hypothèse de Riemann. Bon j’en parle; c’est moins parce que j’avais envie de citer l’épisode dédié aux nombres premiers qu’a fait Robin sur Podcastscience que parce que ces trucs sont cités dans le livre! On apprend plus loin des choses très intéressantes sur la manière dont l’écriture positionnelle des nombres est née et comment les nombres romains ont été une plaie pour l’avancée des mathématiques à cause de l’écriture additive des nombres. C’est quand même plus simple de faire des multiplications et des additions avec nos magnifiques nombres indiens et/ou arabes plutôt qu’avec des croix, des vés et des bâtons… On découvre d’ailleurs que les babyloniens avaient déjà une écriture positionnelle (c’est dire la régression avec les romains), mais pas de zéro (ce qui rendait des fois les calculs un peu compliqués, est-ce un soixante ou un un?). Mais les mathématiques, ce ne sont pas que de l’arithmétique. C’est aussi de la géométrie! On découvre ainsi que les grecs étaients les rois de la règle et du compas, et que pour eux le zéro n’était pas un nombre (à quelle distance correspond ce nombre ???). Si d’ailleurs vous voulez en savoir un peu plus sur le zéro et son histoire plus spécifique, je vous conseille vivement le dossier en deux parties de NicoTupe sur la question qu’il a réalisé pour Podcastscience. De manière plus générale, vous pouvez aussi écouter l’épisode qu’avait réalisé Robin de Podcastscience sur l’origine des objets mathématiques. Plus tard on découvre aussi comment les nombres ont évolué d’entiers à rationnels, puis réels et complexes, etc. Les rationnels sont venus de la découverte qu’un carré de côté 1 possède une diagonale dont la distance n’est pas entière, mais rationnelle, justement. Les complexes quant à eux sont venus des travaux autour de la résolution des équations aux puissances avec des degrés supérieus à 1. On trouvera plus tard que tout se passe aussi de manière bien plus simple avec eux. Et pas qu’en mathématiques, en physique notamment! Hervé Lehning nous parle encore de l’évolution des mathématiques avec notamment les problèmes d’infinis, comment ils sont apparus et comment ils ont été domptés tout au long de l’histoire, notamment par Cantor qui n’en revint pas vraiment de ces infinis qu’il avait abordé. Ces questions sur les infinis vont d’ailleurs avec les problématiques de dénombrable et de continu, et on comprend qu’entre deux infinis, et bien il peut y en avoir un plus grand que l’autre, d’infini. (Lisez le livre, sans ça, on va pas pouvoir tenir le format du podcast). Sur les questions d’infinis vous pouvez lire le livre de Trinh Xuan Thuan “Désir d’infini” qui traite en partie le sujet des infinis en mathématiques, ainsi que l’épisode de Podcastscience de NicoTupe sur la question. On apprend enfin le tort qu’il peut être fait avec les mathématiques. Comment les chiffres et leurs usages mal-intentionnés (ou pas intentionnés du tout des fois même, ce qui est pire) peut conduire à des décisions tragiques. Les statistiques sont ainsi un outil utilisé parfois en bonne intelligence, et parfois sans faire attention au contexte des résultats qu’elles font ressortir. Qui ne joue pas au Loto en se disant qu’il ne faut pas rejouer la combinaison sortie hier ? Les tirages sont pourtant indépendants, il y a autant de chance que les mêmes chiffres ressortent que ce soit les dates de naissance de votre chien, votre hamster et votre belle-mère ! En conclusionBeaucoup de choses à dire en conclusion ! Tout d’abord, c’est un livre que l’on dévore. L’écriture est fluide et on ne se retrouve pas perdu à essayer de comprendre les termes utilisés ou les exemple cités. Tout y est clair et limpide. On se prend même à partager avec son conjoint, son collègue de bureau ou le premier venu les quizz et autres devinettes dont le livre est parsemé! Par exemple : Si 1000 poules pondent 1000 oeufs en 10 jours. Combien ponderont d’oeufs 10 poules en 1000 jours ? Réponse page 295 :) Autre point : tout le monde dit que les mathématiques sont rébarbatives. Et bien quand on explique d’où viennent les concepts, comment ils ont été traités et les applications qu’ils avaient hier et aujourd’hui, on se prend à aimer les mathématiques et à vouloir en savoir plus ! Et oui, ce n’est pas moins que cela qu’arrive à faire Hervé Lehning dans son livre : il arrive à nous faire aimer les mathématiques sans que l’on s’en rende compte ! Bon, moi j’ai fait un cursus en mathématiques, dont j’étais déjà plus ou moins convaincu, mais cela m’a re-convaincu ! D’ailleurs, quelque chose de marrant (enfin, marrant pour un livre de mathématiques, hein): quand on lit les deux premiers chapitres, on en vient à se demander si ce n’est pas encore un énième livre d’un illuminé qui va nous expliquer comment les chiffres vont résoudre tout nos problèmes et nous expliquer le futur à venir. En fait non, c’est juste qu’à une époque, les chiffres avaient effectivement ce pouvoir, ce mystique dont des reliquats nous enquiquinent encore la vie. Qui ne s’est pas dit qu’il ne fallait pas être 13 à table ou que le 7 porte bonheur ? Vous voyez! “L’Univers des nombres : De l’Antiquité à Internet” est en tout cas un livre riche d’enseignement, facile et agréable à lire, avec en prime des exercices sympathiques qui jalonnent le livre et qui peuvent y faire s’intéresser ceux qui n’auraient pas cru que l’on pouvait s’amuser avec les mathématiques :) Très bien illustré, il ne s’agit pas d’un livre où s’égrennent les démonstrations de théorème ou de lemme en tout genre. Plutôt une balade sympathique dans ce doux paysage valonné de nombre d’or, d’infini dénombrable, d’exponentielles ou encore de nombre complexes s’inscrivant dans des plans imaginaires. Une musique douce qui sous-tend notre univers et que l’on a ainsi plaisir à découvrir à travers les mots qu’Hervé Lehning a bien voulu coucher sur le papier. À force de parler de mathématiques, j’en deviens poète ! Un livre qui n’a rien à voir
Vous ne connaissez peut-être pas le livre “Étoiles, garde-à-vous !” de Robert A. Heinlein. Il s’agit en fait de la traduction de “Starship Troopers”. Pour ceux qui n’auraient vu que l’adaptation de Paul Verhoven, ce livre mérite le coup d’oeil. La vision de la société qui est proposée par le film est spécifique à Paul Verhoven. Le livre est moins comique et n’est pas du tout dérisoire. Au contraire, il s’agit un peu d’un carnet de route d’un militaire qui gravit l’échelle dans un combat où l’on ne connaît pas vraiment l’ennemi. Les personnages importants sont là, mais ils sont dépeints de manière plus dramatiques, plus froide, plus guerrière peut-être. Même si comme certain, vous avez été attirés par la satyre de la société que l’on peut voir dans l’adaptation cinématographique, je pense que vous pourrez être attiré par l’histoire et la vie d’un soldat en temps de guerre que Robert Heinlein nous décrit dans cet ouvrage. Un livre que j’aimerais lire
Si je devais choisir un livre que j’aimerais lire, je pense que je pencherais pour “La croyance au paranormal: Facteurs prédispositionnels et situationnels” de Jean-Michel Abrassart. Outre d’être l’instigateur du fameux podcast “Scepticisme Scientifique”, il a aussi écrit ce livre pour parler de tout ces phénomènes auxquels certains croient dur comme fer : phénomène ovni, miracles catholiques (peu après la canonisation de deux papes, cela tombe bien), ou encore les anges et les revenants. Jean-Michel Abrassart nous explique d’où tout cela provient et pourquoi nous avons ces croyances ancrés en nous depuis la nuit des temps. J’ai toujours été, sans forcément dire sceptique, en proie à un certain doute quand à la plupart de ces choses et que serait intéressé de connaître la position de Monsieur (avec un grand M) Abrassart sur ces points. Outre que ma culture personnelle s’en sortira grandie, j’aurais aussi les éléments à opposer à ceux qui y croient, parfois fermement et suite à une grande réflexion, ou alors par mimétisme avec leurs aînés. Quote
Plugs et liens évoqués
ConclusionQue vous ayez aimé ou pas, surtout, ne restez pas les bras croisés. Inondez-nous de courrier, de commentaires, de like - ou pas - de tweets, de retweets, de clin d’oeils. Si jamais les livres de Carl Sagan que vous avez sous vos édredons dans votre placard vous dérangent, n’hésitez pas à me les donner, je suis preneur. Vous pouvez ainsi retrouver LisezLaScience sur son site web http://lisezlascience.wordpress.com Vous pouvez aussi me contacter sur twitter sur @LisezLaScience et le podcast est accessible sur podcastfrance et depuis peu sur podradio. Vous pouvez aussi m’envoyer des e-mails à lisezlascience@gmail.com Vous pouvez d’ailleurs retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode. Pour cet épisode l’étagère est nommée “lls-3”. Prochain épisodeOn se retrouve le 08/06/2014 pour un nouvel épisode sur « la Théorie du Chaos » de James Gleick. D’ici là bonne quinzaine à toutes et à tous. Les références des livres évoqués
Vous pouvez retrouver la liste des livres dans goodreads à l’adresse suivante : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-3 | |||
09 Jun 2014 | LisezLaScience - 4 - La Théorie du Chaos de James Gleick | 00:16:12 | |
Il y a deux semaines, nous avons parlé du livre d’Hervé Lehning « L’Univers des nombres : de l’Antiquité à Internet ». Dans cet ouvrage, il nous a emmené tout au long de l’histoire pour découvrir comment les mathématiques ont été forgées, quelles ont été les étapes qui ont été prises et quels ont été les chemins arpentés pour aboutir aux mathématiques que nous utilisons aujourd’hui dans tant de domaines. Aujourd’hui nous allons essayer de parler de l’histoire du Chaos, sans trop nous perdre tout au long du chemin, en abordant le livre de James Gleick “La Théorie du Chaos”. Ce livre a été choisi par vous, les poditeurs, via le sondage que j’avais proposé sur le site de LisezLaScience. “La Théorie du Chaos” est d’ailleurs arrivée loin devant les autres et c’est un plaisir de vous le présenter aujourd’hui !
Sommaire
Un auteur
James Gleick est un auteur et journaliste américain de la seconde moitié du XXème siècle. Diplômé d’Harvard en Anglais et en linguistique, il ne possède pas à proprement parlé de cursus scientifique. Tout au long de sa carrière, il a travaillé dans différents journaux dont notamment le New York Times où il a évolué pendant près de 10 ans. Pour le New York Times Magazine il a notamment écrit sur de grands Hommes de science comme Stephen Jay Gould ou Benoît Mandelbrot. On peut dire de James Gleick que c’est un vulgarisateur hors-pair. Mais taille XXL. Parmi les livres qu’il a écrit je n’en citerais que trois ou quatre pour vous montrer à quel point c’est un homme qui sait raconter des histoires de science de façon admirable: en dehors du livre dont nous allons parler aujourd’hui et qui reçu le prix Pullitzer (quand même !) et le National Book Award en 1988, il publia en 1992 “Genius: The Life and Science of Richard Feynman” pour lequel il reçu encore Pullitzer et National Book en 1993. Il reçu (encore) le prix Pullitzer en 2004 pour son liver sur Isaac Newton et son dernier ouvrage “The Information: A History, a Theory, a Flood” a notamment reçu le prix “Royal Society Winton Prize for Science Books” en 2012 (le même prix que reçu Brian Greene en 2000 pour “l’Univers Élégant”. Autant dire, ce monsieur est quelqu’un de sérieux et qui sait raconter des histoires sur un sujet des sciences tout en restant captivant! Ses livres ont d’ailleurs été traduits dans plus d’une vingtaine de langues. James Gleick est en plus quelqu’un qui vit avec son temps. Vous pouvez le retrouver sur internet et notamment sur son site : http://around.com (pas mal comme nom de domaine !!!), mais aussi sur twitter : @JamesGleick. Un livreAvant-proposVenons-en au livre dont il est question aujourd’hui “La Théorie du Chaos”. Si on ne connaît pas l’auteur, on peut croire que l’on va avoir à faire à un livre présentant les fondements mathématiques, théoriques du Chaos. Mais ce n’est pas ce que vous trouverez dans cet ouvrage. James Gleick ne va pas enchaîner, Théorèmes, Lemmes ou démonstrations pour vous donner un cours sur la théorie du chaos. Si vous connaissiez l’auteur, et bien ce que je viens de dire ne vous étonnera pas … Alors juste histoire de placer le contexte, je vais juste revenir sur ce qu’est le chaos. Pour les moins troglodytes d’entre nous, le chaos c’est un sujet qu’abordait Jeff Goldblum, alias le Professeur Ian Malcolm, dans Jurassic Park. Et pour ceux qui ne sont pas au courant : Jurassic Park, avant d’être un film à succès de Steven Spielberg, il s’agit d’un livre (aussi à succès) écrit par Michael Chrichton. Bon, pour revenir à Ian Malcolm : pour lui le chaos était une façon d’expliquer que l’on ne peut pas forcément savoir ce qu’il va se passer avec des dinosaures dans un environnement dans lequel ils n’ont rien à faire. Il donne d’ailleurs un exemple du chaos avec le chemin que peut prendre une goutte d’eau que l’on ferait glisser le long de sa main. On peut savoir ce qu’il va se passer au global, elle va descendre, mais on ne sait pas le chemin qu’elle va prendre. On sait juste que les imperfections de la main, la pression de l’ai environnant, le mouvement de la terre, etc sont des phénomènes qui influent sur le chemin que prendra la goutte. Plus généralement on dit d’un système dynamique qu’il est chaotique si il est très fortement sensible aux conditions initiales et qui possèdent une forte récurrence dans son évolution. D’ailleurs si vous voulez en savoir un peu plus sur le chaos, vous pouvez écouter l’épisode de Podcastscience que Robin a réalisé sur le sujet. Avant d’entamer le coeur même de la revue, je voudrais juste signaler que je me suis inspirer d’une fiche de lecture qui m’a permis de recouper mes notes et qui s’est avérée très intéressante dans la rédaction de tout ceci. Cette fiche a été rédigée par Patrice Jeandroz et vous pouvez d’ailleurs y retrouver plein d’autres informations associées au chaos : d’autres livres ou des sites web en parlant. La revueLe Chaos : un terme bien étrange et complexe que l’on utilise pour décrire un peu tout et n’importe quoi. Mais surtout tout ce que l’on ne comprend pas. Enfin, tout ce que la physique classiques ne nous permet pas de comprendre. Durant le XXème siècle, des domaines variés comme la formation des nuages en météorologie, la turbulence formée par les avions en mécanique des fluides, ou encore les paquets de données perdus dans les télécommunications furent associés au sein d’un domaine plus global que l’on nomma Chaos. Les théories classiques se bornaient jusque-là à enseigner les comportements classiques des phénomènes, supprimer les perturbations trop importantes, éviter de considérer les turbulences, etc dans la droite lignée du déterminisme Cartésien qui fit foi pendant si longtemps. Mais ces outils montraient leurs limites. Pour tenter de trouver des solutions, les chercheurs furent plus imaginatifs, se concentrant sur les formes générales, se servant de l’outil informatique naissant pour essayer de simuler et de prévoir l’imprévisible. Ces travaux, à la limite des domaines d’application auxquels ils tentaient d’apporter des réponses, étaient souvent à l’interface entre la physique, les mathématiques, la biologie, etc. Cet aspect disparate à longtemps laissé les chantres du Chaos isolé dans leurs domaines respectifs. Mais ceci a changé quand ils comprirent que les mêmes outils pouvaient être utilisés dans d’autres domaines. Le premier a apporter sa pierre à l’édifice fut, selon James Gleick, Edward Lorenz. Météorologue de formation, il s’ingénia en 1960 à tenter de simuler le temps avec, dans un premier temps, les équations les plus simples possibles. Mais il se rendit compte d’une chose assez étonnante pour ce croyant dans le déterminisme newtonien : des imprecisions dans les paramètres d’entrée font apparaître sur le long terme des schéma totalement différents pour les prévisions du temps obtenues. C’est ce phénomène qui provoque une imprécision dans les prévisions que l’on voit à la télé pour le long terme. Cette dépendance aux conditions initiales est un des points fondamentaux de la théorie naissante du Chaos. Cette dépendance a d’ailleurs inspiré le principe de l’effet papillon que tout le monde connaît aujourd’hui. Pour arriver à comprendre ce qu’il se passe dans ces systèmes chaotiques, Edward Lorenz a décrit leurs comportements dans un espace dit de phases où l’on retrouve l’autre grand élément de la théorie du Chaos : les attracteurs étranges. Formes décrivant les trajectoires des systèmes chaotiques, le plus connus est aussi celui en forme de papillon décrit par ce cher Lorenz. L’étude de systèmes chaotiques liés au vivant ont fait apparaître un autre outil : le diagramme de bifurcation qui montre comment les systèmes évoluent avec un changement dans les paramètres d’entrée. Cet outil a notamment été mis en place par Robert May, biologiste de Princeton. Ces outils : attracteur étrange, diagramme de bifurcation, et d’autres se voient appliquer dans un grand nombre de domaines: les problèmes de fibrilation du coeur par exemple, ou encore pour les orbites des planètes. Ce que l’on se rend compte avec le chaos, c’est qu’il est d’une part extrèmement sensible aux conditions initiales, qu’il ne se répète jamais (ce que l’on voit sur les attracteurs étranges), qu’il est tout du moins déterministe (des conditions initiales définies donnent une résultat défini). Mais les chercheurs du chaos ne se sont pas arrêté là. James Gleick nous conte notamment l’histoire de Benoît Mandelbrot. En travaillant sur les problèmes de bruit dans les communications, il montra qu’à différentes échelles, on retrouve la même répartition de pertes de paquets. Et que cette invariance d’échelle est constitutive des objets fractals qu’il montra au monde. Une fois que les mathématiciens créèrent cet objet, différentes sciences s’en sont emparées : biologie avec des la forme des feuilles, le fameux flocon de Koch, les nuages, les choux fleurs ou romanesko, etc, mécanique avec la surface de contact des pneumatiques, ou même en cosmologie avec la répartition des amas de galaxie, des galaxies, des nébuleuses, des étoiles, etc … On remarque que ce chaos peut-être source d’ordre : les atomes s’agitent de manière désordonnée et aboutissent à un comportement de fluide, des phénomène d’auto-organisation comme pour la réaction de Belossov-Jabotinski ou d’auto-catalyse en chimie émergent de cette non-organisation au niveau inférieur. Avec ces outils des problèmes auxquels on ne pensait pas trouver de solution se sont vu apporter un certain nombre de réponses et d’information pour comprendre quoi faire pour les prendre en compte : télécommunication, turbulence en mécanique des fluides, etc. En conclusionAu cours de son récit, James Gleick nous raconte la vie des pionniers du Chaos, Lorenz, Small, May, Feigenbaum, Mandelbrot, le groupe de Santa Cruz avec Shaw et Farmer, Libchaber, etc. tous ces hommes et femmes qui ont passé du temps à découvrir comment le Chaos émergeait dans les sciences et comment le dompter pour en apprendre plus sur les phénomènes qu’il régissait. Des penseurs libres, et aussi un peu poète, qui ont su sortir des idées préconçues de leur science pour découvrir de nouvelles choses, aborder les problèmes avec un oeil neuf, et dépasser les barrières des disciplines pour apprendre des autres. James Gleick nous raconte la théorie du Chaos non pas comme une suite de théorèmes mathématiques ou de protocoles physiques, mais comme une histoire. Une histoire où apparaissent de-ci, de-là des choses sans structure réelle, pour ensuite s’assembler, s’auto-organiser et permettre une cohérence globale. Une histoire aussi chaotique que les sujets qu’elle a cherché à aborder et comprendre. Ce que j’ai ressenti à la fermeture de ce livre fut que James Gleick fait vraiment la part belle à l’humain dans ces recherches. L’histoire du Chaos fut vraiment celle de personnes à la recherche d’une compréhension plus profonde du monde qui les entourait, de personnes qui voulait voir plus loin que le chemin limité du monde ou tout se passe bien. Ils voulaient comprendre ce qui fait que la vie est la vie. Ce livre m’a fait comprendre une chose : il y a une harmonie sous-jacente à toute chose qui forme notre perception du monde. Le chaos n’est qu’une de ses facettes. Pour l’entendre et la percevoir il nous faut juste le bon filtre pour que les accords parfait s’égrènent à nous dans toute leur globalité. Un livre qui n’a rien à voir
Je ne sais pas pourquoi, mais James Gleick me fait penser à William Gibson. Allez savoir (peut-être que c’est parce que leurs noms commencent par un G …). Et si il y a un livre auquel je pense concernant William Gibson c’est bien sûr “Neuromancien”. Si ce livre n’est pas le chef d’oeuvre du style cyber-punk, je ne sais pas ce qu’il vous faut ! Ce livre a inspiré tout une génération d’écrivain, et de scénariste, comme pour Matrix, Akira, Ghost In The Shell, Elysium et d’autres. Multi-récompensé : prix Philip K. Dick. et Nebula en 1984 ou encore prix Hugo en 1985, il s’agit d’un must-read absolu. Si vous n’êtes jamais entré dans le cyber-punk lisez-le. Il sera comme une initiation douce et en même temps psychédélique à ce monde qui peuple aujourd’hui la plupart des histoires fantastiques et de SF que nous voyons sur nos écrans. Dans la même veine on pourrait citer selon moi Blade-Runner, Johnny Mnemonic, et ceux que j’ai cité plus haut. C’est peut-être l’omniprésence de l’informatique dans nos vie, les outils comme Oculus Rift qui vous immerge, ou encore les smartphones, nos connexions perpetuelles au réseau, le pouvoir de l’argent et des multi-nationales sur nos vie et la 3D qui me font dire que ces oeuvres sont parfois des oracles, certe audacieux, mais bien trop réalistes pour ne pas nous donner une vue de ce que pourrait être un futur peut-être pas si éloigné et fantasmé que ce que certains voudraient croire. Un livre que j’aimerais lire
En lisant la “Théorie du Chaos” de James Gleick on se prend à vouloir en savoir un peu plus sur ces femmes et ces hommes illustres qui ont donné ses lettres de noblesse au Chaos. Ayant entendu parlé des fractales étant plus jeunes : ça faisait de jolies images, j’étais curieux d’en savoir un peu plus à propos de Benoît Mandelbrot et du travail qui a amené tant de changement dans nos vies grâce à lui. Je ne sais pas si le livre “Les Objets fractals. Forme, hasard et dimension” qui a été publié en 1989 sera celui qui me fera tout comprendre tous les objets fractals, que ce soit à cause du livre ou de moi, mais je le mettrais volontier dans la liste des livres que j’aimerais lire! Un livre qui vous permet de comprendre des choses à propos d’objets qui façonne autant de phénomène dans la nature et dans nos vies doit être profondément intense. Quote
Cette citation est de Mary Shelley, l’auteur de Frankenstein:
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ConclusionQue vous ayez aimé ou pas, surtout, ne restez pas les bras croisés. Inondez-nous de courrier, de commentaires, de like - ou pas - de tweets, de retweets, de clin d’oeils, de serviettes en papier, je n’en ai plus à la maison ou l’oeuvre complète de Simon Singh si jamais elle ne vous sert que comme matériau pour allumer votre barbecue chaque été. Vous pouvez ainsi retrouver LisezLaScience sur son site web http://lisezlascience.wordpress.com Vous pouvez aussi me contacter sur twitter sur @LisezLaScience et le podcast est accessible sur podcloud et sur podcastfrance (http://podcastfrance.fr/podcast-lisez-la-science). Vous pouvez aussi m’envoyer des e-mails à lisezlascience@gmail.com Vous pouvez d’ailleurs retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-4” Prochain épisodeOn se retrouve le 22/06/2014 pour un nouvel épisode sur “Le Beau Livre de la Médecine - Des sorciers guérisseurs à la microchirurgie”. D’ici là bonne quinzaine à toutes et à tous. Les références des livres évoqués
Vous pouvez retrouver la liste des livres dans goodreads à l’adresse suivante : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-4 | |||
26 Jun 2014 | LisezLaScience - 5 - Le Beau Livre de la Médecine de C. Pickover | 00:15:21 | |
Il Aujourd’hui
Sommaire
Un auteur
Clifford Clifford Pour À Par Clifford Pickover est enfin un auteur présent sur le web. En dehors de son compte twitter que vous pouvez bien sûr suivre sur @pickover Un livreAvant-proposParlons Je La La revueEn On En Le En conclusionEn Il On On Ce Finalement Un livre qui n’a rien à voir
Le Un livre que j’aimerais lire
C’est Il Si je n’écoutais que moi, je l’acheterais tout de suite ! Quote
Cette citation est de Voltaire, mais je n’ai pas trouvé si elle avait été écrite dans un de ses ouvrages :
Plugs et liens évoqués
ConclusionQue Vous pouvez retrouver LisezLaScience sur son site web http://lisezlascience.wordpress.com Vous pouvez aussi m’envoyer des e-mails à lisezlascience@gmail.com. Je ne fais pas encore les fax, mais si vraiment c’est la seule chose que vous pouvez faire, je vous donnerais un numéro ! Vous Prochain épisodeOn se retrouve le 06/07/2014 pour un nouvel épisode sur le livre “Laser : 50 ans de découvertes”. D’ici là bonne quinzaine à toutes et à tous. Les références des livres évoqués
Vous pouvez retrouver la liste des livres dans goodreads à l’adresse suivante : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-5 | |||
23 Jul 2014 | LisezLaScience - 6 - Laser : 50 ans de découvertes | 00:19:57 | |
Il y a deux semaines, Clifford Pickover nous a emmené à travers 12 000 ans d’histoire de la médecine avec “Le Beau Livre de la Médecine : Des sorciers guérisseurs à la microchirurgie”. Nous avons appris comment cette science s’est développée et nous avons pu découvrir l’histoire de certains hommes et femmes qui ont cherché à comprendre et soigner les maux qui ont émaillés l’Histoire de l’Humanité. Cette semaine, nous allons parler d’un domaine bien différent : La physique des lasers et leurs applications avec “Laser : 50 ans de découvertes”. Ce livre a été coordonné par Fabien Bretenaker et Nicolas Treps afin de nous faire découvrir le principe de fonctionnement des lasers ainsi que leurs utilisations, en allant de celles de tous les jours à celles que l’on ne pourrait même pas imaginer!
Sommaire
Un auteur
Fabien Bretenaker et Nicolas Treps sont tous deux des scientifiques de haute volée comme on en rencontre peu. Tous les deux issus de l’École Polytechnique, ils ont chacun réalisé des thèses, puis des recherches dans le domaine très large des lasers et de l’optique. Fabien Bretenaker de son côté est aujourd’hui Directeur de Recherche au CNRS. Né à Metz en 1966, son parcours scientifique commence ainsi à l’École Polytechnique où il va notamment réaliser un DEA sur les lasers. Une fois obtenu, il réalisera une thèse CIFRE (à moitié dans le public, et à moitié dans une entreprise) à Rennes en lien avec la société Sagem. Une fois sa thèse soutenue en 1992, il poursuit quelques années chez Sagem avant d’entrer au CNRS en 1994 en tant que chargé de recherches dans le laboratoire où il avait réalisé sa thèse. Dix ans plus tard, il intègre le laboratoire Aimé Cotton de l’Université Paris Sud et il participe depuis 2005 à divers cours et notamment sur la physique des lasers du tronc commun du M2 « Lasers et matière » de l’École Polytechnique. Ses travaux de recherche couvrent différents domaines de la physique et plus particulièrement de l’optique avec des applications dans des domaines aussi variés que l’informatique quantique ou l’usage des lasers dans les radars. Au cours de sa carrière, il a publié de nombreux articles touchant ces technologies de près ou de loin, il a aussi été auteur ou co-auteur de cinq brevets et reçu un certain nombre de distinctions dont notamment : le prix Fabry de Gramont de la Société Française d’Optique en 1992 mais aussi le prix IBM « Jeune chercheur » de la Société Française de Physique en 1993, ainsi que le prix Fresnel de la Société Européenne de Physique en 2000. Vous allez me dire que je ne choisis que des livres dont les auteurs sont sérieux et distingués de toutes parts. Oui. Étonnamment ils sont de meilleure qualité que ceux écrits par des arrivistes. De son côté Nicolas Treps, plus jeune, ne démérite absolument pas ! Aussi élève de l’École Polytechnique dont il est sorti en 1994, il a réalisé son DEA à l’ENS et a enchaîné avec une thèse, bien sûr sur le thème des lasers, qu’il a réalisé au Laboratoire Kastler Brossel en 2001. Aujourd’hui il est Maître de Conférences à l’Université Pierre et Marie Curie au sein de ce laboratoire où il travaille notamment sur les propriétés quantiques de la lumière ou encore les mesures de très grande sensibilité. Tout comme Fabien Bretenaker, les grands esprits se rencontrent il faut croire, il a remporté le prix Fabry de Gramont de la Société Française d’Optique en 2010. Il a aussi reçu un autre prix en 2013, le prix Jean Jerphagnon pour récompenser son esprit d’entrepreuneuriat et sa volonté, en tant que chercheur reconnu mondialement, de transférer des résultats de recherche dans le monde de l’entreprise. Il a en effet créé une société nommée CAILabs pour valoriser certains de ses résultats de recherche. Histoire de bien finir, ces deux messieurs ont reçu le prix Arnulf Françon 2011 qui vise à récompenser des ouvrages dédiés à l’enseignement de l’optique dans le supérieur. Du lourd quoi. Un livreAvant-proposAlors attention, je viens juste de dire que ce livre a été récompensé pour sa capacité à servir de support pour l’enseignement de l’optique dans le supérieur. Oui. Mais c’est surtout un fabuleux livre de vulgarisation, très accessible, sur l’optique et les lasers. On peut comprendre ce que les auteurs nous expliquent. Pour avoir commencé un “Que sais-je?” sur les lasers qui date de fin 70 auquel j’ai pas compris grand chose, je peux vous l’assurer ! Fabien Bretenaker et Nicolas Treps ont d’ailleurs su s’entourer d’un grand nombre de contributeurs, près d’une quinzaine, afin de faire émerger un ouvrage de très haute tenue et réalisé par les personnes les plus compétentes dans leurs domaines respectifs. D’ailleurs, histoire de ne pas bouder son plaisir, cet ouvrage est aussi une contribution forte de la Société Française d’Optique: Michèle Leduc et Emmanuel Rosencher, respectivement Vice-Présidente et Président sortant de la SFO, ont en effet été d’une grande aide aux deux auteurs pour la réalisation de ce livre. Pour finir : les deux auteurs se sont payés le luxe d’une préface par Charles H. Townes, qui n’est rien de moins que l’un des inventeurs du masers, un laser mais avec des micro-ondes, dont le principe est justement à l’origine de l’extension aux lasers. Il obtint d’ailleurs le prix nobel pour ses travaux dans le domaine. La classe quand même ! La revueNe craignez rien, ce livre ne va pas vous perdre dans d’innombrables informations incompréhensibles sur les lasers. Non, les auteurs sont bien meilleurs que cela. Ils arrivent, à travers le premier chapitre, à reprendre depuis le début ce dont il s’agit : qu’est ce que la lumière, qu’est ce qui différencie un laser de la lumière “courante”, comment est-ce qu’il marche, etc. Tout ceci est parsemé de rappels historiques, de schémas très clairs et de quelques formules histoire de contenter les plus physiciens d’entre nous. Ceci forme une base parfaite et indispensable pour poursuivre la lecture et découvrir les applications des lasers, mais aussi certains des aspects les plus étonnants et incroyables de certaines d’entre elles. On apprend par exemple qu’il existe des lasers de toute sorte : solides (en rubis pour les plus connus), liquides à colorants ou à gaz avec, bien sûr, des usages extrèmement différents. Ces lasers peuvent aussi varier de manière très forte en ce qui concerne leur taille : de ceux de plusieurs mètres que l’on trouve par exemple à Bordeaux pour la fusion, ou aussi petit qu’un brin d’ADN. On découvre aussi que les lasers sont un peu de toutes les couleurs, du rouge classique au bleu des blu-ray voire à l’infra-rouge ou à l’ultraviolet. On peut aussi se demander : à quoi peut bien servir un laser si ce n’est mettre un peu d’ambiance dans les soirées arrosées du samedi soir dans des boîtes de nuits surchauffées où reigne, parfois, les musiques syncopées et les surplus d’hormones de nos jeunes en quête d’un peu d’amour? Hum. Dans l’industrie par exemple on peu les retrouver pour la découpe précise de matériaux comme pour l’horlogerie de précision avec la découpe de ces pièces minuscules et magnifiques des montres suisses d’exception. On en retrouve bien sûr dans les fibres optiques qui vous permettent d’accéder aux contenus fantastiques que ce podcast cherche à vous mettre à disposition. On les utilise en médecine pour divers usages : correction de myopie, épilation définitive (j’ai d’ailleurs failli choisir une quote en rapport, mais je trouvais finalement cela un peu déplacé), cautérisation de vaisseaux sanguins, traitement de gencives, destruction de calculs rénaux, etc. Si vous êtes dans le batîment vous utilisez des lasers pour mesurer des distances de manière précise, et si vous êtes dans les forces de police, vous en utiliserez pour mesurer la vitesses des automobiles sur les routes. On pourrait croire, décrit comme cela, que les auteurs ne font que survoler les différents sujets, mais pas du tout. Après avoir présenté l’ensemble des applications potentielles, ils vont entrer dans le détail de certaines d’entre elles afin d’en expliquer les tenants et les aboutissants. On apprend par exemple les différents usages des lasers dans la communication : le principe de fonctionnement des fibres optiques qui servent de support à l’Internet mondial, l’usage de différents types de laser pour la lecture des supports optiques comme le CD, le DVD ou encore le Blu-ray. On découvre aussi, ou re-découvre pour ceux qui avaient écouté l’épisode 62 de Podcastscience intitulé “La géologie pour sauver des vies”, les LIDAR, l’équivalent des radars mais dans le domaine optique, notamment utilisés pour l’analyse de polluants dans l’atmosphère ou pour l’analyse précise de la topographie de terrains. Autre usage tout aussi incroyable des lasers que j’avais découvert il y a quelques années : avec des impulsions ultra-courtes, on peut observer des phénomènes ultra-brefs comme les réactions chimiques par exemple. De la même manière, ces impulsions ultra-brèves permettent de réaliser l’ablation de surface de matériaux ou encore de faire de la chirurgie optique qui ne détruira pas les tissus. On a d’ailleurs vu très récemment le télescope Alma annoncer changer d’horloge atomique et passer à l’utilisation d’un maser à hydrogène afin d’être encore plus stable et plus précis dans le temps et de pouvoir créer un radiotélescope par interférométrie aussi grand que la Terre ! Truc de ouf malade quoi. Sans parler de l’usage qui est fait de laser sous terre afin de mesurer des distances de manière ultra-précise dans le but de détecter des ondes gravitationnelles comme pour l’expérience franco-italienne Virgo. J’ai enfin découvert dans ce livre que les lasers peuvent refroidir ! En effet, en créant des ondes stationnaires, on arrive à arrêter des atomes, et donc les refroidir ! On piège ainsi les atomes, ce qui permet de réaliser diverses expériences et notamment la création de condensat de Bose-Einstein. En conclusionJ’ai été assez impressionné par ce livre à vrai dire : il arrive à aborder des sujets qui sont théoriquement assez avancés sans trop perdre le lecteur tout en présentant tout un tas d’applications les plus facinantes les unes que les autres. Il y a quand même quelques équations et parfois il est nécessaire de se creuser un peu la tête pour tout comprendre. Ceci n’empêche pas, malgré tout, de pouvoir sauter ces passages pour aller aux éléments essentiels. Il y a aussi, comme je l’ai expliqué un grand nombre d’applications qui sont présentées, et pour chacune, les auteurs décrivent les aspects théoriques autant que les usages dans ces domaines d’applications. Pour ceux qui ont des inclinations particulières pour certains domaines, ils pourront trouver pléthores d’exemples dans ceux qui les intéressent. Autre point intéressant : ce livre est en couleurs, et étant abondamment illustré, on est à l’aise avec les illustrations, les croquis et les schémas pour comprendre les descriptions données et mieux intégrer les concepts et applications présentés. Un livre qui n’a rien à voir
Pour ceux qui ne le savent pas, je suis un trekkie. Pour les autres, ben vous le savez déjà. Un trekkie, pour ceux qui ne connaissent pas le principe c’est un fan de star trek. Et pas de star wars. Ne confondons pas tout s’il vous plaît. Vous être vraiment impossibles ! Les fan de star wars sont justes des gens qui n’ont pas de vie sociale. Ceux de star trek sont … bon, donc! Le livre dont je voulais vous parler aujourd’hui est “Star Trek - L'histoire non officielle de toute la saga intergalactique”. Cet ouvrage très bien illustré alterne récits historiques, anecdotes et témoignages divers et variés, de fans pour la plupart mais cela va de responsables de fanzine dédiées à star trek jusqu’à des astronautes qui sont vraiment alés dans l’espace. Il présente d’ailleurs une histoire pas si rose finalement : faite d’égo démesurés, de luttes d’influence, de tractations étranges, la vie des médias quoi. L’envers du décor d’un phénomène qui émerveilla depuis plus de quarante ans et qui fut précurseur dans bien des domaines : la légende veut ainsi que les communicateurs de Star Trek soient les ancêtres de nos téléphones portables. Je crois que ce que décrit bien le livre c’est aussi la vision de Gene Rodenberry de la science et des interactions entre humains. Malgré toutes les choses que l’on peut dire sur cet homme, il a su montrer un monde où la science apporte une vision positive et où le racisme n’a pas sa place (il s’agissait du premier “show” avec un personnage principal qui était une femme noire). En tout cas, si vous êtes un trekkie comme moi, ruez-vous sur ce livre où vous apprendrez plein de choses sur votre série préférée ! Un livre que j’aimerais lire
Bon, des livres que j’aimerais lire, il y en a plein. Je vais vous parler aujourd’hui d’un livre que j’ai découvert, je ne sais plus comment, et qui se trouve être dans la même veine de celui que je vous ai présenté lors du précédent épisode. Il s’agit de “L’âge du capitaine” de Stella Baruk. L’idée qu’elle défend dans ce livre me semble tout à fait indispensable à inculquer à quiconque se trouvant impliqué dans l’enseignement de nos petits banbins (parents-élèves-professeurs) : il n’est pas nécessaire de stigmatiser l’erreur à l’école et notamment en mathématiques, mais plutôt (et c’est quelque chose de plus large que pour les mathématiques) de l’analyser afin d’en tirer des leçons afin de ne pas les reproduire et d’arriver à donner du sens à ce que l’on apprend à l’école. Le titre de ce livre “L’âge du capitaine” s’entend comme la question ultime de tout énoncé sans aucun sens du type “J’ai dix poules, le filet du pêcheur remonte trois poissons : quel est l’âge du capitaine?” en face duquel les enfants ont parfois l’impression de se retrouver si le sens est perdu en route. Stella Baruk est professeur de mathématiques, et défend depuis quelques années cet état de fait : les mathématiques sont utilisées pour noter, et leur enseignement est ainsi perçu comme une certaine violence. De plus, les termes utilisées en mathématiques sont parfois utilisés dans un sens autre/différent par rapport au langage courant, renforçant les mécompréhensions que certains élèves pourraient avoir. Il me semble qu’il est indispensable de comprendre cela pour que les mathématiques, qui sont omniprésentes dans notre monde d’aujourd’hui, puissent redevenir un outil à l’usage du citoyen, et non plus juste un moyen de l’évaluer et de le plonger dans la médiocrité. Ouais, c’est mon quart d’heure militant, mais vous l’aurez compris, un livre que j’aimerais lire ! QuoteCette citation est du baron Robert Winston, médecin, scientifique et homme politique anglais :
Plugs et liens évoqués
ConclusionEn tout cas que vous ayez aimé ou pas, surtout, ne restez pas devant le tour de France. Exprimez-vous à travers des courriers, des commentaires sur le blog, des likes sur Facebook, des tweets, des retweets, des chewing-gums californiens ou envoyez-moi l’oeuvre complète de Monsieur Simon Singh si jamais elle ne vous sert que de brouillon quand vous avez des idées qui vous passent par la tête. Vous pouvez retrouver LisezLaScience sur son site web http://lisezlascience.wordpress.com sur lequel vous pouvez me contacter et commenter les épisodes. Vous pouvez aussi me contacter sur twitter sur @LisezLaScience et le podcast est accessible sur podcloud, sur podcastfrance (http://podcastfrance.fr/podcast-lisez-la-science) et aussi sur l’antenne de podradio. Vous pouvez aussi m’envoyer des e-mails à lisezlascience@gmail.com. Je ne fais pas encore les fax, mais si vraiment c’est la seule chose que vous pouvez faire, je vous donnerais un numéro ! Vous pouvez d’ailleurs retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-6”. Prochain épisodeOn se retrouve le 03/08/2014 pour un nouvel épisode sur le livre de Michel de Pracontal : “L’imposture scientifique en 10 leçons’”. D’ici là bonne quinzaine à toutes et à tous. Les références des livres évoqués
Vous pouvez retrouver la liste des livres dans goodreads à l’adresse suivante : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-6 | |||
20 Aug 2014 | LisezLaScience – 7 – L’Imposture Scientifique en dix leçons de M. de Pracontal | 00:23:06 | |
Le dernier épisode a traité du livre “Laser: 50 ans de découvertes” de Fabien Bretenaker et Nicolas Treps. Avec eux nous avons appris quasiment tout ce qui est possible de savoir à propos des lasers et de leurs applications, de celles que nous rencontrons dans notre vie de tous les jours à celles incroyables des laboratoires de recherche dans le travaux de pointe sur la fusion, la chimie, etc. Aujourd’hui nous allons parler du livre de Michel de Pracontal “L’imposture scientifique en dix leçons”. J’en avais parlé dans l’épisode 5 de LisezLaScience comme un livre que j’aimerais lire. Et bien je l’ai lu ! Grâce à ce livre on se retrouve plongé dans cette zone grise de la science où il est parfois compliqué de prime abord de savoir à quoi l’on a affaire: science, pseudo-science, charlatanisme, manipulation politico-industrielle ? C’est de tout cela dont nous parle Michel de Pracontal, et à propos duquel il nous entraîne à mieux comprendre ce qu’il en a été d’évènements passés important et à mieux les identifier (les manipulations) quand ils surgiront peut-être demain.
Sommaire
Un auteur
Michel de Pracontal est un journaliste qui publie des articles aujourd’hui principalement pour Médiapart où il possède notamment un blog. En tant que spécialiste des sciences et de vulgarisation il y opère en décryptant des sujets scientifiques, des idées reçues et il rend les concepts et les théories compréhensibles aux simples mortels que nous sommes tous face à ces sujets, parfois polémiques, qui défrayent chaque jour un peu plus la chronique dans les médias en quête de sensationalisme. Michel de Pracontal est cannois de naissance. Né en 1954, il possède une formation scientifique avec notamment une maîtrise en mathématiques. Sûrement rapidement attiré par la vulgarisation et le journalisme scientifique il obtient aussi un doctorat en science de l’information sur la vulgarisation scientifique. Médiapart n’est pas le premier média pour lequel il a travaillé. Il a aussi en effet publié pour Science et Vie, L’évènement du Jeudi (pour lequel il avait d’ailleurs couvert l’histoire du sang contaminé) et pour le Nouvel Observateur pendant presque 20 ans (de 1990 à 2009). Mais Michel de Pracontal ne s’est pas arrêté au journalisme et il a aussi été essayiste et romancier. À son crédit on peut citer les ouvrages suivants : “La Mémoire de l’eau” (un livre de vulgarisation paru en 1990 chez La Découverte), “La femme sans nombril” (un polar publié au Cherche Midi en 2005), “Les gènes de la violence” (autre polar publié en 2008 chez le même éditeur), “Kaluchua - Cultures, techniques et traditions des sociétés animales” (un livre de vulgarisation publié chez le Seuil en 2010) ou encore, le livre dont nous allons parler aujourd’hui : “L’imposture scientifique en 10 leçons” publié chez La Découverte en 2001. Comme on peut déjà le pressentir avec ces différents ouvrages dont il est l’auteur, Michel de Pracontal est un amateur des sciences au sens large. C’est une chose que l’on retrouve d’ailleurs dans les sujets qu’il aborde dans ses articles pour Médiapart ou sur son blog : biologie, évolution, météorologie, neuro-sciences, rien ne l’arrête et il arrive à parler de ces sujets sans perdre son lectorat. Qualité incomparable pour quelqu’un qui cherche à vulgariser les sciences pour aider le quidam à s’y retrouver et à ne pas se faire berner par des imposteurs. Un livreAvant-proposAvant de lire ce livre, je ne m’étais pas rendu compte à quel point “L’Imposture scientifique en 10 leçons” de Michel de Pracontal était une oeuvre qu’il était indispensable de connaître quand on s’intéresse aux sciences et au traitement qui leur est offert par la société et les médias. Le style de Michel de Pracontal peut paraître déroutant au premier abord (j’ai été dérouté pour ma part lors de la lecture des premières pages), car il alterne un ton moqueur voire sarcastique dans certains cas (quand les sujets sont légers) avec un ton strict, méthodique et implacable (quand il s’agit d’énoncer des faits et de révéler des impostures qui ont détruit des vies). Il sait aussi garder un fil conducteur entre toutes les impostures qu’il met en lumière (et je ne parle pas ici de cette histoire récurrente d’hémorroïdes) avec cette idée que la science est parfois utilisée à de mauvaises fins en ne servant que de prétexte pour des idées plus noires. Il est bon de noter que la version que j’ai entre mes mains est la version revisitée de 2001. La première édition était sortie en 1986 et celle-ci ajoute un grand nombre de mises à jour et de nouveaux faits concernant des impostures qui ont été révélées entre temps. La revueMichel de Pracontal débute son livre avec tout un passage sur le fait que les imposteurs de la science sont là pour révéler la vérité sur les vraies questions que l’Humanité se pose. Et on comprend que la science ne répond qu’aux questions qu’elle peut tester dans le monde réel par l’expérience et pas à des questions qui restent sans réponse testée, validée et approuvée. On découvre aussi que souvent les imposteurs justifient leurs théories en supposant des causes qui vont permettent d’aboutir à ce qu’ils veulent trouver. Quoi de mieux pour justifier quelque chose que d’en supposer la cause après tout? Qu’elle soit aussi peut existante que le résultat n’est pas grave d’ailleurs … Ces imposteurs sont d’ailleurs capables de tout relier, dans une théorie holiste dont personne n’aurait compris l’existence avant eux et ceci même si ils n’ont pas de preuve “en béton” pour le prouver. Ceci fait d’ailleurs souvent d’eux, les nouveaux Gallillée, Einstein ou Darwin (et ceci même si ils cherchent à les détruire soit-dit en passant). Dans sa leçon suivante, Michel de Pracontal donne différents exemples qui naviguent du loufoques au très sérieux (et dangereux) comme par exemple les Isolation Tanks de John Lilly permettant de réaliser des Out Of Body Experiences. Richard Feynman en parle d’ailleurs dans son livre “Surely, you’re joking Mister Feynman où il explique son expérience de ces Isolation Tanks et ce qu’il a ressenti. De cet exemple Michel de Pracontal ressort différentes règles qu’il arrive à valider avec les autres cas qu’il décrit comme par exemple l’usage du QI pour la sélection des immigrants en Angleterre ou aux États-Unis (halluciant), ou pire, pour la stérilisation des plus “bêtes et ignares” aux États-Unis (encore plus dingue). Dans la troisième leçon, Michel de Pracontal aborde un sujet cher à certains des Alter-scientifiques que décrit Alexandre Moatti dans son livre au nom quasiment éponyme “Alterscience” : le rejet de la science dite “officielle”. On découvre ainsi des théories aussi variées que farfelues à propos de l’évolution de la Terre, la sempiternelle remise en cause des idées de Darwin à propos de l’évolution et de la sélection naturelle ou encore la magnifique mémoire de l’eau. “Découverte”, et je mets des guillemets, du Docteur Benveniste qui revient encore aujourd’hui à la télé avec un reportage passé sur France 5 un soir très tard dont j’ai vu la fin vers 1h du matin une nuit où je ne dormais pas dans lequel le fait Luc Montagnier s’y intéresse justifie la véracité de ce qui est expliqué dans le documentaire. Dans la quatrième leçon on apprend que les imposteurs s’adressent plutôt à leurs concitoyens à travers des médias de masse comme la télé par exemple, plutôt qu’à leurs pairs à travers des revues à comité de lecture. Parfois cela vient du fait que les scientifiques remettraient en cause ce qui est dit et qu’il serait dommage de devoir justifier ce qui ne peut l’être. D’autres fois c’est pour poursuivre une quête de reconnaissance qu’il est compliqué d’acquérir avec les pairs et de pouvoir affirmer au monde qu’on est le meilleur. On découvre ainsi comme a été annoncée l’histoire de la Fusion Froide découverte par Fleischmann et Pons et comment le soufflet est retombé. Enfin pas complètement, il existe encore aujourd’hui des conférences sur le sujet malgré les preuves d’impossibilité du phénomène présenté qui ont été données de par le monde depuis. On peut aussi s’interroger, comme le fait Alexandre Moatti, dans son livre que des hommes politiques de la stature de Kofi Annan, à l’époque où il était secrétaire général de l’ONU, puissent tomber dans de telles supercheries. Quand on arrive à la cinquième leçon on apprend aussi qu’une bonne façon de devenir un imposteur en science est tout simplement de modifier les faits pour qu’ils collent à la théorie. Michel de Pracontal en parlait déjà dans une leçon précédente concernant le QI, il en parle ici plus précisément concernant l’histoire de l’Homme de Piltdown découvert en Angleterre par Charles Dawson, Arthur Smith Woodward et aussi Pierre Teilhard de Chardin. Enfin découvert. Plutôt inventé! Car il s’est finalement avéré que les preuve fournies étaient fausses. Michel de Pracontal fait d’ailleurs extensivement référence à l’ouvrage de Stephen Jay Gould où ce dernier traite longuement du sujet : “Quand les poules auront des dents”. Autre fait intéressant associé, on découvre aussi les manipulations sur les données qui ont été réalisées autour des recherches de Mendel concernant les gènes qu’il réalisa grâce à l’étude de caractères morphologiques des pois et leur transmission. C’est un point que Vincent Guidice décrit d’ailleurs assez bien dans l’épisode 161 de Podcastscience sur l’ADN qu’il avait réalisé. Les données étaient ici à priori modifiées pour coller au mieux à la théorie. Mais à la différence de l’Homme de Piltdown, ici la théorie était correcte. Je vous laisse écouter le podcast pour en savoir plus. Dans la sixième leçon, Michel de Pracontal prend du temps pour nous parler de l’histoire du SIDA et du sang contaminé qu’il couvrit pour le compte de l’Évènement du Jeudi pour lequel il travaillait à l’époque de l’affaire en temps que chroniqueur scientifique. Il nous explique en détail la découverte de la maladie, le travail des équipes américaines et notamment celle menée par Bob Gallo et celle de l’équipe française de Luc Montagnier, François Barré-Sinoussi et consort. On apprend les coups sous la ceinture qui ont été donnés, comment la politique s’en est mêlée autant aux États-Unis qu’en France (avec un impact plus négatif en France). Robert Gallo ne semble pas tout blanc dans son traitement des échanges qu’il a pu avoir avec l’équipe française quand à la découverte du SIDA et de l’annonce correspondante. Et puis il y a les tests de dépistage. Parce que découvrir le SIDA en laboratoire c’est bien. Pouvoir dépister les porteurs du virus pour qu’ils puissent recevoir des traitements qui restent encore à mettre en place et limiter la propagation du SIDA sont des choses indispensables. Pour une problématique de santé publique, mais aussi et surtout pour une problématique industrielle et financière. Et malheureusement c’est cette dernière qui va être retenue et qui va mener à l’affaire du sang contaminé en France. Michel de Pracontal explique en effet (ou tout du moins c’est ce que j’ai compris) que le retard de l’Institut Pasteur par rapport aux américains dans la mise au point d’un test fonctionnel, vendable et dont la production serait industrialisable, à empêcher le dépistage de poches de sang contaminées par le VIH, malgré le fait que le Centre National de Transfusion Sanguine sache qu’un risque existât à l’époque. Dans la septième leçon, Michel de Pracontal nous parle du lien qu’il existe entre certains imposteurs scientifiques et la religion. On apprend comment certains phénomènes poussent certaines personnes à supposer des choses impossibles afin de faire rentrer des carrés dans des ronds avec la science et la religion. Que ce soit en biologie avec les notions de plan de construction pour les êtres vivants, le Tao de la Physique de Frank Capra, l’Ordre impliqué remise au goût du jour grâce à la notion d’Univers Holographique, l’hypothèse Gaïa de Lovelock, la Noogenèse de Teilhard de Chardin, ou encore le principe anthropique avec l’Homme comme objectif de l’Univers. Avec sa huitième leçon, Michel de Pracontal nous plonge dans le monde fantastique du paranormal que décortique d’ailleurs avec succès Jean-Michel Abrassart dans son podcast “Scepticisme Scientifique”. On découvre ainsi l’histoire d’Eusapia Palladino, qui savait faire voler des tables et qui en aura mystifié plus d’un grâce à ses prétendus pouvoir spiritiques. Ou encore Joseph Rhine et la parapsychologie qu’il tenta de rendre scientifique tout en se faisant, selon les mots même de Pracontal, “rouler dans la farine par des collaborateurs sans scrupules”. Michel de Pracontal présente d’ailleurs les travaux réalisés par Henri Broch sur le psi et le fait que plus on fait d’étude, moins il existe (ou plus on se rend contre des supercheries peut-être ?). Il est d’ailleurs intéressant de voir comment l’aspect non-intuitif de la mécanique quantique a fait ressusciter certaines théories paranormales qui voit dans cette physique déroutante la source de tout ce que ces théories n’arrivaient pas à prouver jusque-là. Ceci malgré le fait que la plupart des physiciens rapprochent l’idée des psiristes selon laquelle l’esprit pourrait influencer les mesures réalisées à celle “des tables tournantes du XIXème siècle”. Dans sa neuvième leçon, Michel de Pracontal présente l’un des plus importants ressorts des imposteurs : l’usage exagéré de termes scientifiques à tout va, créant un galimatias incompréhensibles qui permet de couvrir d’une couche scientifique un discours qui s’avère, au mieux vide de sens, au pire totalement faux et contraire à ce que la science énonce comme faits prouvés par l’expérience. Ainsi on navigue entre mots ayant des doubles sens, métaphores abusives, analogie incongrues, référence au sens commun pour justifier n’importe quoi, utilisation de termes du langage courant dans des sciences qui leur donnent un sens tout autre. Michel de Pracontal fait d’ailleurs référence au livre “L’âge du capitaine” de Stella Baruk concernant le cas particulier des mathématiques pour ce dernier point. Michel de Pracontal fait aussi référence au fameux article d’Alain Sokal qu’il avait fait publié dans une revue américaine nommée SocialText malgré le fait qu’il fut vide de sens et rempli de termes utilisés de manière abusive. Le but de l’article de Sokal était justement de démontrer les torts possibles quand la science est utilisée pour donner une assurance de valeur. C’est d’ailleurs quelque chose qu’Alain Sokal et Jacques Bricmont ont par la suite dénoncé (l’usage par l’article) dans un ouvrage intitulé “Impostures intellectuelles” qu’il me semble indispensable d’ajouter à ma liste de lectures. Dans la dernière leçon de son ouvrage, Michel de Pracontal nous parle de la non-réfutabilité des théories des imposteurs scientifiques. Il ne faudrait pas en effet qu’ils puissent être remis en cause! Il parle ainsi de ce que Karl Popper appelle la réfutabilité. Que l’expérience ne suffit pas et que par exemple un mauvaise prédiction en astrologie n’invalide par, selon les tenants de cette pseudo-science, les principes sur laquelle elle est basée. Termes vagues, raison cachée non prise en compte, etc il y a forcément quelque chose qui va permettre de retomber sur ses pattes. Mais il faut faire attention, il existe en science de vraies théories qui ne sont pas pour autant réfutable, et la Théorie des Cordes en est un bon exemple. Pour l’instant les développements théoriques réalisés ne permettent pas de la tester pour la valider ou l’invalider. Ceci n’en fait pas, bien sûr, une théorie aussi farfelue que l’astrologie, car elle n’est pas impossible dans le principe. Elle englobe les théories physiques actuelles et repose sur de solides édifices mathématiques. Michel de Pracontal pointe ensuite le fait qu’il existe des domaines de recherche qui ne peuvent pas être jugées à l’aune des critères de Popper comme l’Histoire par exemple. Pour citer Pracontal : “Le modèle des sciences de la nature ne s’applique pas à toutes les formes de connaissances et de théories”. Une question reste en suspend : une autre science reste-t-elle possible ? Selon les pseudo-scientifiques ou les alter-scientifiques : oui. Mais c’est là la graine qui nourrit les imposteurs, car finalement, si tout ceci devient prouvé, ceci devient une science … Pour paraphraser Groucho Marx et citer Michel de Pracontal, “l’imposteur scientifique ne voudrait pour rien au monde faire partie d’un club scientifique qui serait disposé à l’accepter comme membre”. En conclusionAprès la lecture de ce livre, j’ai pu découvrir qu’il fait partie des fondamentaux de beaucoup quand à la critique (dans son sens le plus classique) de la science d’hier et d’aujourd’hui. J’ai appris énormément sur tous ces moments de l’Histoire de la Science où certains ont tenté d’apporter des choses, bonnes ou mauvaise avec la science comme arme. Sur leurs méthodes, sur les résultats bons ou mauvais qui en sont ressortis. On grandit en tant que citoyen baignant dans cet univers trop complexe pour être compris, mais indispensable à nos vies. Et, outre la lecture même du livre qui donne une vision, non pas pessimiste, mais équivalent à celle d’un néon blanc qui révèlerait les failles et le teint blafard de certaines facettes de ce que l’on appelle de la science au sens large, ces différentes histoires me font dire qu’il est très complexe de se faire une idée concrète d’un sujet sans faire des recherches extensives sur ce à quoi l’on s’intéresse. Il est en effet très rapide de se faire berner par des imposteurs en mal de reconnaissance, par des scientifiques de qualité qui se sont fait bernés ou qui auraient besoin de recouvrer un prestige disparu avec les années ou jamais atteint. Cela me laisse une sorte d’amertume car ce livre révèle ce qu’est finalement une facette de la science et son traitement et retire ce vernis qu’on nous fait lui donner à travers les merveilles qu’elle a pu réaliser. Ne vous méprenez pas, c’est un très bon livre et une œuvre indispensable à lire, mais elle aura tendance à remuer certaines de vos préconceptions ou idées et d’éclairer certains évènements sous un regard nouveau et implacable. Ce livre fait partie d’une sorte de corpus (avec “Denialism” de Michael Specter, “Alterscience” de Alexandre Moatti, “La croyance au paranormal: Facteurs prédispositionnels et situationnels” de Jean-Michel Abrassart et d’autres bien sûr) qui est un mal nécessaire pour toute personne souhaitant pouvoir comprendre ce qui est réellement scientifique, et ce qui ne l’est pas. La science est en effet devenue le cœur de toutes les avancées technologiques et presque sociétales de notre temps et il ne fait pas oublier ou se situe la limite que certains voudraient voir disparaître (consciemment ou non) entre science, pseudo-science, alter-science, science-fiction, fantastique, miracles, etc. Un livre qui n’a rien à voir
Comme livre qui n’a rien à voir, j’ai décidé de choisir l’un des romans les plus connus de René Barjavel : La nuit des temps. Il s’agit selon moi d’un chef d’œuvre du fantastique paru en 1968 aux Presses de la Cité. On peut d’ailleurs le retrouver en poche pour ceux qui préfèreraient un format plus petit. L’histoire est celle d’un journaliste qui participe à la couverture d’une découverte sensationnelle au pôle sud : la découverte d’une anomalie sous la glace et qui s’avère être une capsule ayant plus de 400000 ans et hébergeant deux personnes : une homme et une femme. La femme est réveillée et elle fait découvrir un monde inconnu où les règles sont différentes, la science plus avancée qu’aujourd’hui et le véritable amour impossible. René Barjavel nous raconte cette histoire de manière haletante, en mélangeant histoire d’amour, science-fiction et il nous livre ici un chef d’œuvre de la littérature fantastique du XXème siècle. Pour vous dire à quel point ce livre se dévore : j’ai du lire les presque 400 pages de ce livre en un peu plus de 3 heures. Et ceci plusieurs fois … Je ne peux donc que vous le recommander très chaudement ! Un livre que j’aimerais lire
À force d’écouter des épisodes de Podcastscience où les mathématiciens en chef que sont NicoTupe et Robin parlent du livre “Gödel Escher Bach : Les brins d’une Guirlande Éternelle” ou GEB pour les intimes, de Douglas Hofstadter, je me dis de plus en plus que je ne peux pas y échapper et qu’il va falloir que je le lise à un moment ou à un autre. De ce que je peux comprendre des résumés, ce livre est culte, et ce pour une très bonne raison : il est capable d’embrasser différents domaines de la science et de montrer de quelle manière les mathématiques permettent de les relier de manière harmonieuse et notamment comment, et c’est ce qui fait le nombre du livre, on peut relier la musique de Bach, les gravures d’Escher et la logique mathématique sur laquelle travaillait Gödel. Un programme pour le moins alléchant ! Ce livre intègre donc la longue liste de livre que j’aimerais vraiment lire. Ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas juste de le lire pour l’avoir fait, mais de le lire pour mieux comprendre le monde qui nous entoure. QuoteQuoi de mieux qu’une citation de monsieur Karl Popper en ce qui concerne la science, les impostures et un moyen de réfuter la non-science ?
Karl Raimund Popper Essay, 'On the Sources of Knowledge and of Ignorance', in Conjectures and Refutations: The Growth of Scientific Knowledge (1962), 28. Plugs et liens évoqués
ConclusionQue vous ayez aimé ou pas, surtout, ne restez pas à regarder les championnats d’Europe d’Athlétisme. Envoyez-moi des courrier, des commentaires, de like sur la page Facebook, des tweets, des retweets, de l’enduit à joint, j’en ai besoin pour finir de plâtrer un mur ou l’oeuvre complète de Jean-Paul Delahaye si jamais vous avez assez des livres bien écrits. Vous pouvez retrouver LisezLaScience sur son site web http://lisezlascience.wordpress.com et vous pouvez me contacter sur twitter sur @LisezLaScience ou sur la page Facebook associée https://www.facebook.com/LisezLaScience et le podcast est accessible sur podcloud http://lisezlascience.podcloud.fr/ et sur podcastfrance http://podcastfrance.fr/podcast-lisez-la-science . Vous pouvez aussi m’envoyer des e-mails à lisezlascience@gmail.com Vous pouvez d’ailleurs retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-7” Prochain épisodeOn se retrouve le 31/08/2014 pour un nouvel épisode sur “Désir d’Infini” de Trinh Xuan Thuan. D’ici là bonne quinzaine à toutes et à tous. Les références des livres évoqués
Vous pouvez retrouver la liste des livres dans goodreads à l’adresse suivante : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-7
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10 Sep 2014 | LisezLaScience - HS-1 - Soirée radio-dessinée au CERN | 00:04:15 | |
Aujourd’hui l’épisode n’est pas un épisode classique, il s’agit d’un Hors-Série qui va surtout reprendre l’intervention que j’ai pu faire lors de la soirée radio-dessinée organisée par Podcastscience et Xavier Durussel le 23 août au CERN. J’ai eu l’occasion de présenter quelques livres autour des sciences qui allaient de pair avec les thèmes qui ont été abordés pendant les interventions des membres de podcastscience, et ceux du CERN qui ont participé. J’espère que ceci vous aidera à patienter avant la sortie de l’épisode 8 qui sera, comme je l’avais expliqué suite au sondage que j’avais fait passé, sur “Quand les poules auront des dents” de Stephen Jay Gould, et pas sur “Désir d’Infini” de Trinh Xuan Thuan. Dans l’épisode 7 j’avais dit que ce serait le sujet de l’épisode 8, mais non, ce sera celui de l’épisode 9! J’en ai d’ailleurs profité pour vous ajouter deux trois autres livres dans l’étagère correspondante sur GoodReads. Have fun reading science ! Les références des livres évoqués
Vous pouvez retrouver la liste des livres dans goodreads à l’adresse suivante : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-hs-1 | |||
30 Sep 2014 | LisezLaScience – HS-2 – Interview sur Scepticisme Scientifique | 00:32:00 | |
Aujourd'hui encore un épisode hors-série ! Celui-ci est lié à la récente interview par Jean-Michel Abrassart, l'hôte du podcast "Scepticisme Scientifique". Pour ceux qui ne connaissent pas encore (honte à vous), il s'agit d'un podcast très intéressant dans lequel Jean-Michel Abrassart aborde avec ses invités et Nicolas Gauvrit divers sujets du domaine de la Zététique ou du Scepticisme Scientifique et où il cherche à démystifier certains sujets comme le paranormal, l'ufologie, la crypto-zoologie, l'usage des statistiques pour nous faire avaler tout et n'importe quoi. Enfin tout ce qui faut pour qui souhaite avoir une information raisonnée sur la science. J'espère que je ne trahie pas l'esprit du balado! J'ai donc eu la chance d'être interviewé par Jean-Michel Abrassart à propos de LisezLaScience pour l'épisode 255 que vous pouvez retrouver ici dans sa version originale : Épisode #255: Lisez la science! Et sans plus tergiverser, l'épisode! | |||
21 Oct 2014 | LisezLaScience – 8 – Quand les poules auront des dents de Stephen J. Gould | 00:20:06 | |
Cela fait plusieurs semaines qu’un nouvel épisode n’était pas sorti, mais le voici ! Le précédent (hormis le hors-série enregistré pendant l’évènement #PSatCERN et celui sur mon interview par Jean-Michel Abrassart pour Scepticisme Scientifique) était à propos du livre “L’Imposture Scientifique en 10 Leçons” de Michel de Pracontal. Un livre très intéressant pour qui souhaite comprendre un peu mieux comment différencier la science de l’imposture. Aujourd’hui nous allons un peu parler de biologie avec le livre : “Quand les poules auront des dents” de Stephen Jay Gould. Avec ce livre on aborde un certain nombre des essais qu’il a pu écrire au cours de sa carrière à propos de créationnisme, biologie, évolution ou encore démystification d’imposture scientifique.
Sommaire
Un auteur
Stephen Jay Gould représente pour beaucoup un exemple dans le combat contre l’ignorance, les pseudo-sciences et le créationnisme. La première fois que j’ai entendu parlé de lui, ce fut lors d’un des épisodes de Podcastscience réalisé par Marco. Il devait s’agit de celui sur l’audition chez les vertébrés je crois. Stephen Jay Gould est un scientifique né en 1941 et mort il y a maintenant un peu plus de 10 ans, en mai 2002. Paléonthologue américain, il a été professeur de géologie et d’histoire des sciences à Harvard et il est énormément connu pour la vulgarisation qu’il a fait de la théorie de l’évolution. Stephen Jay Gould est ainsi connu pour au moins deux combats : son travail de vulgarisation sur l’évolution et notamment autour de la théorie qu’il a mis en avant sur les équilibres ponctués et sa volonté de combattre le créationniste et plus particulièrement le dessein intelligent. En ce qui concerne l’évolution il a d’ailleurs beaucoup œuvré dans la critique des visions adaptationistes à outrance que certains biologistes ont eu tendance à appliquer à tout va lorsqu’il était nécessaire de devoir expliquer certains caractères d’espèces. Pierre Kerner et Marco en ont d’ailleurs parlé dans divers épisodes de Podcastscience, que ce soit dans la discussion du premier avec X0chipili ou à propos des œufs de kiwi ou du mystère de l’ornithorynque pour le second. Mais revenons à Stephen Jay Gould. Comme je le disais, un de ses apports à la science fut la mise au point, avec Niels Eldredge en 1972 de la théorie des équilibres ponctués. Théorie selon laquelle les changements évolutifs se produisent sur des temps relativement courts entrecoupés de longues périodes de “calme” évolutif. Cette théorie a d’ailleurs été l’un des sujets de discorde entre lui et l’autre grand évolutionniste de l’époque, Richard Dawkins, qui était plutôt en faveur de la notion de gêne égoïste. Aujourd’hui la théorie de Stephen Jay Gould reste celle envers laquelle le plus de preuves ont été accumulées. Comme tout scientifique, 100% de la communauté n’est pas vouée à sa cause (comme je viens de le dire avec Richard Dawkins) et divers scientifiques critiquent sa théorie ou sa manière d’en parler. Ceci n’enlève rien au travail, félicité par tous et même Richard Dawkins, qu’il a fait pour vulgariser et attirer à la biologie évolutionniste pléthore d’étudiants ayant lu ses ouvrages. Pour ses différents travaux en science et aussi en vulgarisation, Stephen Jay Gould a reçu de nombreux prix comme médaille linnéenne en 1992 remise à des biologistes et zoologistes de renom depuis 1888 par la Linnean Society of London (Thomas Henry Huxley ou Alfred Russel Wallace l’ont reçu par exemple, mais aussi Arthur Smith Woodward dont parle Gould à propos de la supercherie de l’homme de Piltdown), le prix Charles Schuchert en 1975 (remis à une personne de moins de 40 ans ayant réalisé de grands travaux en paléonthologie), la médaille de la Paleontological Society en 2002 ou encore la médaille Darwin-Wallace en 2008 qui n’est remise que tous les cinquante ans par la Linnean Society of London. Je crois que peu de biologistes auront été autant récompensés pour leurs travaux ! En ce qui concerne ses œuvres, on peut dire que Stephen Jay Gould fut un écrivain prolifique ! Il écrivit quasiment un ouvrage par an depuis 1977 ! Les plus connus furent ceux qui sont estampillés “réflexions sur l’histoire naturelle” et qui correspondent aux articles parus dans Nature History entre 1974 et 2001. Parmi ses ouvrages on peut notamment retrouver : “Darwin et les grandes énigmes de la vie”, “Le pouce du panda”, “Quand les poules auront des dents”, “Le sourire du flamant rose” ou encore “La foire aux dinosaures”. Un livreAvant-propos Il est important, je pense, d’expliquer tout d’abord, que j’ai toujours plutôt eu un faible pour la physique et les mathématiques. Ce n’est pas que la biologie ne m’ait pas réussi pendant mes années d’études, mais il faut bien faire des choix. Et c’est ainsi plutôt vers les sciences physiques et les mathématiques que j’ai penchées. Je crois que c’est une perception plus grande de justesse peut-être que je percevais à l’époque dans ces sciences qui me semblaient plus “dures”. Ou cette opinion que je viens de donner n’est qu’une perception rétrospective à la lumière de ce que j’ai appris par la suite sur ces diverses matières. La biologie au sens large, je dirais presque les sciences du vivant, n’en demeurent pas moins fascinantes du fait des questions auxquelles elles essayent d’apporter des réponses : quel est l’arbre généalogique de l’Homme, comment s’est construit le vivant, du plus petit organisme au plus grand, du plus complexe au plus simple ? Encore que cette dernière question ne soit peut-être pas la plus pertinente à postériori. Pour revenir à l’ouvrage d’aujourd’hui : si j’ai souhaité le lire, avant d’avoir l’idée d’en faire une revue, c’est parce que j’avais aussi envie d’ouvrir un peu l’horizon de mes connaissances : Il est bon de lire des livres et de savoir que l’on connaît le sujet qui est abordé, mais il est aussi bon de pouvoir découvrir, tout simplement, des choses comme ce que raconte Stephen Jay Gould dans son ouvrage. Et même si il s’agit d’une traduction en français, je pense, tout du moins j’espère, que l’écriture qui lui est propre transparaît suffisamment pour que l’écriture puisse être autant appréciée que le contenu. Quand j’ai ouvert le livre j’ai été un peu déçu au premier abord. J’ai en effet découvert que ce n’était pas le premier de la série. Pour un amateur de SF et de grandes sagas comme celle des Fondations d’Asimov, de Dune d’Herbert ou des Princes d’Ambre de Zelazny, c’était presque une hérésie ou une folie de ma part de commencer au milieu ! Puis finalement j’ai compris que d’une part il s’agissait d’un regroupement de textes plutôt indépendants les uns des autres, et que je n’allais pas attendre d’avoir acheté ceux qui venaient avant pour lire celui-ci, j’était trop pressé de découvrir Stephen Jay Gould et ses écrits. Je m’y suis donc mis. La revue Le livre est organisé en plusieurs parties dont le contenu (plusieurs essais à chaque fois) est regroupé par thème : les noms des parties. Un bon point pour un peu de cohérence. Comme quoi, un peu d’organisation ne fait jamais de mal. Enfin je dis ça mais ne venez jamais voir mon bureau. Ce ne sera pas le mien d’ailleurs. Pour en revenir au livre : la première partie traite de “bizarreries raisonnables”. Ici Stephen Jay Gould nous parle de divers animaux, plus étranges les uns que les autres, pour ne pas dire bizarres. Il nous parle entre autres de la dissymétrie entre les deux sexes pour diverses espèces et des théories parfois les plus farfelues qu’il y a pu avoir sur le fait que pour un certain nombre d’entre elles, les mâles sont bien plus petits que les femelles. On découvre ainsi que certaines espèces dont on croyait les organismes hermaphrodites ne l’étaient pas mais que le mâle s’accrochait à la femelle et perdait quasiment tous ses organismes. Certains diront sauf le plus important : les testicules. On apprend aussi que presque de la même manière, le mâle de la baudroie, nain lui aussi, s’accroche à elle et se fixe de manière définitive à elle. Les systèmes sanguins des deux organismes fusionnent et le mâle devient dépendant de la femelle et en échange de son maintient en vie, lui donne son matériel génétique. Dans cette partie Stephen Jay Gould nous parle aussi des parasites et notamment des ichneumons dont une partie de la croissance se passe au sein d’un hôte dont ils se repaissent. Cet état de fait a beaucoup fait réfléchir les ecclésiastes du 18ème et 19ème siècle : comment un Dieu plein de bonté pouvait créer de telles créatures? Ou alors faut-il plutôt voir là l’amour des parents qui cherchent par tous les moyens à assurer la survivance de leurs progénitures ? Finalement : ne doit-il peut-être y avoir aucune morale dans tout cela, ni aucun message quant à l’éthique ? Dans sa seconde partie, Stephen Jay Gould nous présente un certain nombre de personnes, enfin, surtout de personnalités du monde de la paléontologie. Dans cette partie on en apprend plus sur celui qui fut considéré comme le premier géologue moderne, Sténon. On découvre ainsi comment ses considérations ont abouti aux idées de classifications qui sont aujourd’hui la base d’un certain nombre de spécialités, comme la taxinomie par exemple. On en apprend un peu plus aussi sur le renversement des principes de cause et de conséquence avec la problématique de cause finale et notamment son usage par James Hutton dans son étude de la Terre. Même si ce dernier a utilisé la méthode scientifique pour réaliser ses travaux, il était néanmoins gouverné par ces fameuses causes finales pour diriger ses recherches. On comprend aussi comment Cuvier, au sommet de son art, fut néanmoins éclipsé par Darwin et ses adeptes, malgré une méthode scientifique rigoureuse, parce qu’il était gouverné par des principes créationnistes et catastrophistes. Il reste pourtant l’un de ceux qui mirent en avant la possibilité d’existence d’espèces disparues (une chose impossibles pour les scientifiques de l’époque) et les méthodes d’analyse de fossiles. Il est enfin intéressant d’en apprendre un peu sur cet autre grand naturaliste du 19ème siècle, mais américain celui-là : Agassiz. Pas le tennisman hein. Il a longtemps souhaité montrer que Darwin se trompait et que le créationnisme était la vraie bonne parole. Je vous passe aussi le chapitre sur Lyssenko et Vavilov qui est un bon complément de l’épisode de Podcastscience qu’avait fait Xilrian sur ce premier. Pour ceux qui l’ont écouté c’est un bon complément car plutôt centré sur Vavilov, pour ceux qui ne l’ont pas fait, lisez ce chapitre et écoutez l’épisode ! Ils vont bien ensemble. Dans sa troisième partie Stephen Jay Gould nous parle des choses qu’il cherche à combattre en biologie : l’adaptationisme à outrance et la démystification de croyances biologiques passées. On en apprend ainsi plus sur les mythes autour de la hyène : un croisement entre un chien et un chat pour certains, un animal qui est hermaphrodite, etc ? Stephen Jay Gould discute ensuite d’un point intéressant : est-ce que des animaux disposent de roue ? C’est vrai que selon certains c’est la meilleure forme pour se déplacer ! Très intéressant et drôle comme chapitre! Il continue ensuite par discuter de l’ADN, de sa répétition dans les chromosomes et les éventuelles raisons qui pourrait expliquer ces répétitions. Il aborde ainsi la question de l’ADN égoïste. Tout ceci vous fait penser aux théories de quelqu’un ? Il essaie de la comparer à celle qui dirait qu’il y a plusieurs niveaux d’évolution et que ce n’est pas juste soit au niveau du gène/ADN ou au niveau de l’individu, mais peut-être à ces deux niveaux en même temps et à d’autres aussi. Les deux chapitres suivants de cette partie traitent des aberrations, comme les chevaux possédant plusieurs doigts, ou les “monstres” comme par exemple ces mouches avec des mutations qui leur font pousser des pâtes à la place des antennes. Stephen Jay Gould explique ce qu’ils représentent pour l’évolution et comment ils trouvent leur place dans ce grand processus. Dans sa quatrième partie, l’auteur nous parle d’une enquête qu’il a réalisé sur ce que l’on appelle aujourd’hui la supercherie de Piltdown avec un focus tout particulier sur la participation qu’aurait eu, selon lui, Teilhard de Chardin. Je ne connaissais pas cette histoire de supercherie. Il est intéressant de comprendre comment elle s’est construite et les raisons plus profondes de certains scientifiques anglais d’avoir eux aussi un Homme de quelque chose qui remettrait l’Angleterre au centre du jeu. Il est aussi intéressant de découvrir comment Teilhard de Chardin aurait été impliqué dans cette supercherie, lui qui fut le découvreur de l’Homme de Pékin bien plus tard. On découvre d’ailleurs les éléments qu’amena Stephen Jay Gould à propos de l’implication supposée de Teilhard de Chardin et les réactions provoquées par la suite, par forcément toujours positives … Histoire d’expliquer à ceux qui ne connaîtraient pas ses théories, Stephen Jay Gould prend d’ailleurs le temps de les présenter et montrer quel impact elles ont eu sur la société et la réminiscence que l’on peut percevoir dans 2001 l’odyssée de l’espace par exemple. Dans la cinquième partie, Stephen Jay Gould nous parle des liens entre la science, la politique et la religion. Car l’un des autres combats de l’auteur, était d’arriver à combattre le créationnisme. Il nous parle ainsi du procès de Clarence Darrow et du poids du créationnisme aux États-Unis. On apprend aussi que le flou laissé sur le mot “théorie” aux États-Unis est une des sources classiques qu’utilisent les créationnistes pour semer le trouble sur la Théorie de l’évolution et ce qu’elle est vraiment : non pas une chose qui se doit d’être prouvée, mais un édifice solide sur lequel s’appuie et que consolide pléthore de preuves. Stephen Jay Gould explique d’ailleurs certains des arguments des créationnistes pour remettre en cause cette théorie. Il s’extasie d’ailleurs, si l’on peut dire, du fait que les créationnistes utilisent la théorie des équilibres ponctués qu’il a développé contre lui et l’évolution alors qu’elle ne vient que la compléter ! Stephen Jay Gould continue ensuite en nous expliquant comment les tests de QI et les statistiques ont été utilisés à des fins racistes à l’encontre des juifs notamment aux États-Unis ou comment le recensement a été utilisé comme un outil politique mettant en avant la surreprésentation des aliénés et des malades mentaux chez les populations noires et entre le Nord et le Sud ou entre le centre des villes et leurs périphéries. Certaines conclusions allaient même jusqu’à annoncer que l’esclavage avait été un bienfait pour ces populations … Dans la sixième partie on en apprend un peu plus sur l’extinction et les théories qui ont existé quand à la présentation de la mort comme une chose que l’évolution pourrait combattre. Stephen Jay Gould commence ainsi par un chapitre plutôt drôle : basé sur certaines lois concernant l’augmentation de la taille, ou la diminution des organismes, il est allé jusqu’à proposer une loi identique pour des friandises ! Il est en effet question de l’extinction et de l’apparition des barres Hershey au cours du temps avec l’évolution des prix associés. Cet essai, plutôt amusant, est parsemé d’exemple de la Nature sur la question et c’est assez rafraichissant. Il est d’ailleurs marrant de voir dans le post-scriptum qu’il constate que ses prédictions se sont vues vérifiées et qu’une Grande Exception est aussi apparue ! Comme quoi les paléontologistes savent aussi bien s’amuser. Dans la suite de cette partie Stephen Jay Gould présente une théorie pour expliquer la grande extinction du Crétacé : celle d’un astéroïde qui aurait frappé la Terre, comme en témoigne les niveaux d’iridium découverts dans les strates géologiques tout en mettant en avant que cette hypothèse serait l’un des éléments majeurs, mais pas le seul de l’extinction observée. Dans la dernière partie Stephen Jay Gould nous parle des zèbres. Vous allez me dire que le sujet est bien basique par rapport au reste du livre. Mais ceci n’est qu’apparence, car à la question : “Les zèbres sont-ils blancs avec des rayures noires ou noirs avez des rayures blanches?” il n’y a pas de réponse toute faite. Parce qu’il faut déjà savoir ce qu’est un zèbre ! Derrière la question évidente que cette affirmation soulève, Stephen Jay Gould nous explique ce qu’est la cladistique et comment la question paraît plus ardue à répondre que l’on pourrait croire. Il continue ensuite par nous expliquer ce que sont les rayures, sont-elles blanches ou noires et comment apparaissent-elles ? Et pour répondre à la question : ils sont noirs avec des rayures blanches ! En conclusion En conclusion, que dire sur ce livre ? Déjà : on apprend plein de choses, mais alors plein ! C’est vraiment intéressant, quand, comme moi, on est un peu limite côté biologie et évolution, d’en apprendre tant et de manière si fluide et sans longueur sur des sujets aussi variés : évolution, créationnisme, paléontologie, supercherie, etc. C’est aussi un ouvrage très bien écrit. Il ne s’agit certes pas de la version originale, mais d’une traduction, cependant, de bonne qualité et je pense que l’on entrevoit quand même le style de Stephen Jay Gould dans la narration et sa manière de présenter les faits. Il est important de noter que Michel de Pracontal cite un certain nombre de fois ce livre dans son ouvrage “L’imposture scientifique en 10 leçons”, dont je vous ai parlé de le dernier épisode. Il y a de quoi. L’ouvrage cherche à éclairer et à présenter des faits prouvés par la science qui permettent de remettre en cause certains affirmations fausses qui pourraient être faites contre la théorie de l’évolution. Je dois dire que ce livre m’a donné envie d’en savoir plus sur la théorie de l’évolution, il m’a donné envie de lire plus d’ouvrages de Stephen Jay Gould, des ouvrages de Richard Dawkins et même d’autres qui aborderaient les thèmes chers à Gould. Un livre qui n’a rien à voir
Comme livre qui n’a rien à voir, j’ai décidé de choisir le livre de Carl Sagan : Contact. Carl Sagan est sûrement l’un des scientifiques vulgarisateurs les plus connus. Il est aussi le créateur du SETI ou programme de recherche d’intelligence extra-terrestre. Contact est un livre qui a écrit en 1985 et qui a ensuite été adapté pour le cinéma en 1997 par Robert Zemeckis. On y retrouve notamment Matthew McConaughey et la grande Jodie Foster. On y suit l’histoire d’Ellie Arroway, jeune astronome, dont la vie change radicalement le jour où elle identifie dans les signaux reçus de l’espace ceux d’une intelligence extra-terrestre envoyant le plan de construction d’une machine fantastique qui changera la place de l’Humanité dans le Cosmos. Le film ne suit pas exactement le livre dans tous ces aspects, mais chacun d’entre eux propose une histoire agréable à lire ou à regarder et outre les qualités d’écrivain de Carl Sagan, Jodie Foster propose une interprétation magnifique. C’est bien écrit, intelligent, et cela laisse un souvenir impérissable avec un petit goût de reviens-y. Un livre que j’aimerais lire
Aujourd’hui, comme livre à lire j’ai trouvé quelque chose dont le nom est plutôt drôle et accrocheur : “Comment construire une machine à explorer le temps?” de Paul Davies. Ce livre, écrit en 2001, décrit comment la réponse à la question est clairement oui! Et l’auteur nous explique comment est-ce que la physique pourrait nous permettre de visiter le futur et explorer le passé. Afin de ne pas être en reste, il donne même un plan en quatre étapes pour construire cette fameuse machine ! Je pense que ce livre doit être dans la même veine que “The Physics of Star Trek” de Laurence Krauss ou encore “La SF sous les feux de la science” de Roland Lehoucq, drôle, scientifiquement valide et rafraichissant à lire. Et puis mince ! Le voyage dans le temps les amis ! Avec ça je devrais pouvoir passer moins de temps à rédiger ces épisodes et en faire plus. C’est parfait. Quote J’ai un petit faible pour Isaac Asimov, alors je vous propose une citation de ce célèbre écrivain et sceptique :
Plugs et liens évoqués
ConclusionQue vous ayez aimé ou pas, surtout, ne restez pas les bras croisés. Inondez-nous de courrier, de commentaires, de like - ou pas - de tweets, de retweets, de clin d’oeils, de cartouche de silicone, c’est toujours utile pour faire un joint à gauche à droite ou l’oeuvre complète de Isaac Asimov si jamais elle ne vous sert que de litière pour votre animal de compagnie. Vous pouvez ainsi retrouver LisezLaScience sur son site web http://lisezlascience.wordpress.com Vous pouvez aussi me contacter sur twitter sur @LisezLaScience et le podcast est accessible sur podcloud et sur podcastfrance (http://podcastfrance.fr/podcast-lisez-la-science). Vous pouvez aussi m’envoyer des e-mails à lisezlascience@gmail.com Vous pouvez d’ailleurs retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-8” Prochain épisodeOn se retrouve le 02/11 (on sait jamais, je peux peut-être y arriver) pour un nouvel épisode sur Désir d’Infini de Trinh Xuan Thuan. D’ici là bonne quinzaine à toutes et à tous. Les références des livres évoqués
Vous pouvez retrouver la liste des livres dans goodreads à l’adresse suivante : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-8 | |||
17 Nov 2014 | LisezLaScience – 9 – Désir d’Infini de Trinh Xuan Thuan | 00:19:51 | |
Lors du dernier épisode de LisezLaScience, j’avais parlé du livre de Stephen Jay Gould, “Quand les poules auront des dents”. Grâce à ce livre nous avions abordé un certain nombre des essais qu’il a pu écrire au cours de sa carrière à propos de créationnisme, biologie, évolution ou encore démystification d’impostures scientifiques. Aujourd’hui nous changeons un peu de sujet. Il s’agit toujours de science, bien sûr, mais nous n’allons pas parler d’imposture scientifique, mais de l’infini et de ses différentes occurences dans les mathématiques et la physique d’hier à Aujourd’hui. Trinh Xuan Thuan nous en parle, en effet, de manière détaillée dans “Désir d’Infini” et nous plonge ainsi dans l’Infini, ce concept (ou pas) qui fit tant peur aux Grecs de l’Antiquité et que nous avons appris à comprendre un peu mieux depuis.
Sommaire
Un auteur
Trinh Xuan Thuan est un astrophysicien francophone vietnamo-américain né en août 1948. Suite à des études d’astrophysique à Caltech il obtint son doctorat dans la même branche à Princeton en 1974. La période passée au Vietnam et ensuite en Suisse lui permis de maîtriser le français avec une qualité qui s’est ressenti depuis dans les différents ouvrages qu’il a pu écrire. À côté de son actualité de romancier, Trinh Xuan Thuan est aussi un chercheur et un enseignant à part entière. Il partage ainsi son temps entre l’université de Virginie à Charlottesville aux États-Unis, et l’Université Paris 7, l’observatoire de Meudon, le service d’Astrophysique de Saclay et l’Institut d’Astrophysique de Paris en France. Un homme actif pour le moins ! Et cela se ressent aussi dans sa production d’ouvrages mélant tous plus ou moins astrophysique et philosophie : il a en effet écrit une douzaine de livres depuis 1988 parmi lesquels je noterais plus particulièrement : “La Mélodie Secrète” publiée en 1988, “Le Chaos et l’Harmonie” publié en 1998, “Le Cosmos et le Lotus” publié en 2011 et celui qui est l’objet de cet épisode “Désir d’Infini” en 2013. Ces ouvrages, et plus globalement son oeuvre entière, lui ont valu de recevoir un certain nombre de prix : Le prix Kalinga en 2009 pour sa capacité à vulgariser la science auprès du grand public en parallèle d’un apport significatif à son champ de recherche, mais aussi le Grand Prix Moron 2007 de l'Académie Française pour son livre “Les Voies de la Lumière”, le Grand Prix de la Fondation Simone et Cino Del Duca en 2012 pour ses ouvrages favorisant une nouvelle vision de l’Humanisme et le Prix Louis Pauwels en 2011 pour “Le Cosmos et le Lotus”. Trinh Xuan Thuan pose un regard scientifique, mais aussi très personnel sur l’Humanité, sa place dans l’Univers, ou encore la composition ou le commencement de ce dernier en étant très didactique, clair dans le discours et en sachant de plus faire la différence entre ce qui est du ressort de la réalité scientifique et de ses propres convictions. Cette distinction n’est pas forcément un travail que tous les auteurs d’ouvrages traitant de la science sont prêts à faire et il faut lui reconnaître ce travail indispensable. Vous pouvez bien entendu retrouver Trinh Xuan Tuanh sur internet et notamment à travers son site web, sa page dédiée sur le site de l’Université de Virginie, ou encore son compte Twitter, même si il reste plutôt discret sur le réseau social (son dernier tweet date de juillet 2013), mais qui sait ? Un livreAvant-proposCe livre de Trinh Xuan Thuan n’est pas le premier que j’ai lu, j’avais en effet eu entre les mains “La mélodie secrète” bien des années auparavant. Mais n’ayant pour seul souvenir de celui-ci que le fait qu’il aborde la question du mystère de la noirceur de la nuit (d’ailleurs je ne me souviens plus de la réponse), j’ai abordé ce livre sans à priori particulier sur l’auteur ou sur sa façon d’écrire. La seule chose que je savais était qu’il était un vulgarisateur reconnu pour tout ce qui pouvait avoir un lien avec la cosmologie, l’astronomie et les sujets associés. La revueLe livre est séparé en sept parties qui vont aborder chacune de son côté une facette de l’infini et son traitement dans différents champs scientifiques au cours de l’Histoire avec, il faut le reconnaître, une bonne partie traitant de sa présence en cosmologie. Trinh Xuan Thuan commence par nous parler de la place de l’infini dans l’Histoire avec l’obsession que les Hommes de science ont eu à vouloir, soit le faire disparaître, soit le dompter. On apprend ainsi l’origine du symbole qui décrit l’infini en mathématiques : une sorte de “8” couché conçu par John Willis, mathématicien anglais, en 1655 en s’inspirant du numéral romain du “très grand nombre” 1000. Dans cette partie plutôt générale, l’auteur aborde aussi diverses incarnations de l’infini : les fractales, par exemple, héritage de Benoît Mandelbrot dont la symétrie d’échelle s’étend à l’infini, ou encore le paradoxe de Zenon qui, suivant la forme qu’il prend, nous explique, par exemple, que le déplacement est impossible car il y a une infinité d’intervalles à parcourir! On découvre aussi les deux notions d’infini que les philosophes ont développé : l’infini potentiel (on ne pourra jamais l’atteindre, pour faire simple) et l’infini actuel (qui existe effectivement, aussi en gros). Dans la seconde partie de son livre, Trinh Xuan Thuan se penche plus particulièrement sur l’infini en mathématiques. Et comme il est impossible de ne pas l’aborder sans parler de Georg Cantor, l’auteur nous raconte la manière dont celui-ci a travaillé sur le sujet et comment parler d’ensembles infinis est renversant pour l’esprit : il y a en effet une infinité de nombres entre 1 et 2. La même infinité que dans l’ensemble des réels. Il y a d’ailleurs autant de points sur une surface que sur une ligne! Les mathématiques offrent aussi une autre porte sur l’infini avec les irrationnels ou encore le fameux nombre pi donc le calcul des décimales implique des sommes infinies. Malheureusement pour Cantor, ses travaux ne reçurent pas forcément l’accueil qu’ils méritaient et Kronecker, qui fut son maître plus tôt, n’accepta pas ses résultats. Ce rejet des travaux de Cantor par Kronecker et son impossibilité à prouver l’hypothèse du continu fit sombrer ce premier dans une folie dont il ne sortit jamais vraiment. Le plus triste pour Cantor fut d’essayer de démontrer l’hypothèse du continu, Gödel prouva en effet plus tard que c’était impossible ou plutôtt indémontrable. D’ailleurs, tout deux partagèrent, en plus peut-être qu’un amour pour l’infini des mathématiques, une volonté de démontrer l’existence de Dieu grâce aux mathématiques… Un bon complément à cette partie sur l’infini peut être trouvé chez les amis de Podcastscience. En effet, Robin ou NicoTupe ont eu l’occasion de parler plusieurs fois du sujet au cours des épisodes 74, 105 et 145 qui traitaient de Cantor lui-même, de l’infiniment petit ou encore du ballet entre zéro et l’infini. Tout ceci est très bien, mais vous allez me dire : “Trinh Xuan Thuan est un astrophysicien: où est l’astrophysique jusqu’ici?”. Et je vous répondrais : “Mais que vous êtes pressés ! Le voici qui va nous en parler à partir de maintenant!”. Dans la troisième partie l’auteur aborde en effet les liens entre astrophysique, je dirais presque cosmologie, et infini. Il faut dire que l’Univers a toujours été un sujet d’admiration et d’interrogation pour l’Homme. Dans notre culture occidentale on a d’ailleurs tendance à associer aux Grecs les premières traces de ces réflexions. Atomistes ou non, les grecs envisageaient déjà la finitude ou non de l’Univers et de toute chose le composant. L’Atomisme ne fut cependant pas la théorie qui survécu et la pensée d’Aristote lui survécu pendant plusieurs siècles. Il ne faut pas croire que cette théorie, prouvée fausse aujourd’hui, n’ai pas montré des résultats positifs pendant longtemps. En effet le perfectionnement de cette théorie géocentrique lui a permis de prendre en compte de plus en plus de phénomènes. Ellel fut d’ailleurs reprise par la religion chrétienne car elle “collait” particulièrement avec la vision donnée par les écritures. Mais cette vision géocentrique fut remise en question et le débat entre univers fini et infini continua : Copernic, Brahe, Digges, Bruno, Kepler, Gallillée travaillèrent sur les caractéristiques finies ou infinies de l’Univers pour arriver à comprendre les implications : l’infini est-il possible? Est-il seulement l’apanage de Dieu? Peut-on l’appréhender ? Et finalement l’Univers ne pourrait-il pas être fini, mais sans limite ? Les mathématiques et la physique se penchèrent sur la question, Newton, Gauss, Riemann ou encore Einstein travaillèrent sur les questions associées pour aboutir aux idées de la relativé restreinte et de la relativité générale. La question de finitude apporte aussi la question des origines, Einstein cru un instant qu’il était éternel et statique, mais d’autres physiciens prouvèrent que cela ne pouvait pas être le cas. Friedmann, Lemaître et Hubble montrèrent qu’il n’en était pas ainsi et qu’il pouvait il y avoir eu un début avec une expansion depuis. L’Église en fut d’ailleurs ravie même si rapidement il fut clair que devait être séparées science et religion. Après avoir expliqué les origines des modèles d’Univers d’aujourd’hui, et notamment le modèle du Big Bang, Trinh Xuan Thuan nous explique les connaissances que les scientifiques ont de nos jours sur sa structure, sa composition et les questions qui restent entières à son propos. Il reprend notamment le point, parfois complexe à comprendre que l’univers peut-être fini mais sans limite (imaginé la surface d’une sphère ou d’un tore pour vous faire une idée) et que ce point soulève une question qui est cruciale : quelle est la courbure de l’univers ? Question amenant d’autres : de quoi est constitué l’univers? Seulement de la matière ordinaire ? De la matière noire? De l’énergie noire ? Et tous les scénarios possibles qui incluent ces diverses possibilités. D’ailleurs comment tout cela se répartit-il dans l’univers ? Parce qu’il a l’air homogène. Et plat. Et en expansion accélérée. Trinh Xuan Thuan nous parle ainsi d’inflation, de particule de Higgs, de rayonnement fossile et bien d’autres choses pour tenter de donner les théories que la science a échafaudé pour proposer des explications à certains de ces questions. Dans les cinquième et sixième chapitres, l’auteur aboutit ainsi à parler de la place que l’infini possède dans tout ceci et notamment les possilibilités qu’il peut impliquer sur les différents types d’univers possibles. Cela ressemble d’ailleurs un peu à une version allégée du contenu du livre de Brian Greene “La Réalité Cachée : Les univers parallèles et les lois du cosmos”. Bon par contre c’est Brian Greene hein ! Dans cette partie l’idée est de partir du postulat que l’univers est infini et de comprendre les potentielles implications sur ce à quoi il ressemblerait : répétition infinie de notre univers “visible”, impact de la physique quantique, etc. Il s’agit d’ailleurs pour Trinh Xuan Thuan d’une occasion pour donner son opinion sur cet aspect très matérialiste (que la répétition à l’infini d’un univers impliquerait que toutes les possibilités d’action existent et que nous n’avons aucune prise sur nos actes) avec une vision “bouddhiste” et moins scientifique que religieuse. Vision que le fait d’ailleurs s’ériger de manière un tantinet véhémente en en appelant aux notions d’amour, à la poésie, etc contre ceux qui ne se cantonneraient qu’aux faits scientifiques alors qu’il admet cependant que nous ne savons pour l’instant pas encore tout sur tout. Un peu hors sujet car non scientifique selon moi, mais bon, l’auteur peut bien donner son opinion, il faut juste être conscient qu’il s’agit de la sienne et pas d’un fait prouvé et avéré par la science. Cet intermède est d’ailleurs une bonne transition vers la vision de Borges (auteur que j’ai découvert avec Trinh Xuan Thuan) de l’infini et la métaphore du singe dactylographe écrivant tous les textes possibles ainsi que ceux de Shakespeare, entre autres. Comme je le disais il aborde les divers univers possibles que les différents points qu’il a énoncé peuvent amener avec notamment l’impact de la mécanique quantique. On apprend d’ailleurs au passage que Trinh Xuan Thuan se placerait du côté des idéalistes, émettant l’idée que la conscience joue un rôle dans le choix des options possibles. C’est ainsi pour lui le moment de poser que la nature ne se mesure pas elle-même (cela semble évident pour lui, moins pour le lecteur selon moi et par là de conclure que “la conscience fait donc irrévocablement partie du phénomène [...] étudié”. Il aborde par la suite diverses possibilité d’univers qui surgissent de nos théories actuelles : Multivers inflationnaire, multivers cyclique issue de la théorie des cordes ou non, univers-branes, les univers holographiques, etc. La dernière partie du livre essaie de nous expliquer un peu ce qu’on peut faire pour discriminer les divers univers possibles qu’implique notamment l’infini. Le point est notamment de savoir si l’on peut parler d’une théorie scientifique si l’on ne peut prouver par l’expérience sa validité. Trinh Xuan Thuan nous explique ainsi les problématiques de paradigme et de falsifiabilité en citant les positions de Thomas Kuhn et Karl Popper sur la question, ainsi que le fait qu’un certain nombre d’affirmations qui ont été faites pendant le siècle précédent ont mis du temps à être prouvée par l’expérience et que l’on a pas jeté les théories correspondantes aux ordures dans l’intervalle. Voici le livre jusqu’à la page 331. à 99% scientifique. A partir de la page 332 il ne s’agit plus de science, en tout cas de cosmologie. Trinh Xuan Thuan donne son opinion sur les implications qu’aurait un univers infini en lien avec la place de l’Homme notamment suite aux divers délogages qu’il a subit ces derniers siècles (centre du système solaire, puis de la galaxie, puis de l’univers, etc). Il explique ainsi que la cosmologie avec notamment le principe anthropique et un peu de cause finale a permis de réenchanter le monde. Il est ensuite question d’éthique en lien avec l’infini, de religion, de spiritualité, de vie éternelle, de sociologie, de structure familiale … Plus rien de scientifique. Je vous avais prévenu. Bon, l’auteur a bien le droit de donner son opinion, il faut juste, comme je l’ai dit, que ce soit clair et que l’on sache faire la différence entre des faits et des opinions. En conclusionAu final, Désir d’infini est un livre intéressant et complet : Trinh Xuan Thuan aborde nombre de domaines dans lesquels la notion d’infini se retrouve tout au cours de l’histoire : à l’antiquité avec les nombres, les paradoxes et les dieux, plus tard avec les deux infinis et les mathématiques où ils restent toujours présents parfois au détriment des personnes qui le cotoie, jusqu’à ces dernières décennies avec la physique qui a cherché à éprouver les profondeurs insondables de la matière et celles de l’univers qui nous entoure. Ce livre fut pour moi un peu un mélange entre trois autres que je venais de lire : “La réalité cachée” de Brian Greene (que le premier épisode du podcast abordait), “Le cantique des quantiques” de Sven Ortoli et Jean-Pierre Pharabod, et “L’univers des nombres” de Hervé Lehning (qui était le sujet du troisième épisode du podcast). On y aborde les nombres, leur histoire et plus globalement celle de la science, ainsi que la physique quantique et la cosmologie. Il faut aussi noter que le livre dispose de très jolies illustrations regroupées en quelques pages au milieu du livre qui, si on s’y réfère au moment où elles sont citées, viennent bien agrémenter la lecture. Un point qui me chiffonne un peu cependant concerne le fait que l’auteur possède une certaine vision, je dirais, mystique, concernant certains aspects : l’origine de l’univers entre autres et plus particulièrement le fait qu’il se présente clairement comme un défenseur du principe anthropique fort. Principe qui je le rappelle énonce que nous sommes capables de nous poser des questions sur l’univers car il a été construit, agencé, configuré, pour que puisse apparaître des observateurs, comme nous, et que nous puissions nous poser des questions à son propos. En gros. Michel de Pracontal, dans son livre “L’imposture scientifique en 10 leçons”, parle d’ailleurs de Trinh Xuan Thuan et de sa vision des choses et du fait que ce principe est dans le même ordre d’idée que celui des causes finales. Causes finales dont parle Stephen Jay Gould dans l’ouvrage qui était le sujet du dernier épisode (oui je recycle un maximum mes épisodes). Dans l’absolu, et tant que cela reste clairement annoncé, je n’ai pas forcément grand chose contre l’opinion d’un auteur concernant certains points qui ne seraient pas encore totalement validés par la science. Ce qu’il y a, c’est qu’il s’agit ici plus d’une conviction d’ordre personnel et presque religieux, qu’une hypothèse scientifique en tant que telle. Le truc vient plutôt du fait que ce livre se veut être de la vulgarisation et s’adresse donc, en partie, aux personnes qui souhaiteraient avoir l’avis d’une personne jugée/reconnue compétente dans le domaine. Sauf qu’il donne son opinion qui n’est plus de la science en l’occurrence. À vrai dire, sur le coup, étant conscient de la chose, je n’en ai pas fait un grand cas. C’est en écoutant plus tard un épisode de Scepticisme Scientifique que j’ai pensé de nouveau à cet aspect du livre que j’avais noté. En écoutant l’épisode 246 intitulé “Enquête sur les créationnismes” j’ai ainsi appris qu’il était Vice-président de l’Université Interdisciplinaire de Paris qui n’est pas une université, mais une association loi 1901, qui cache derrière un caractère scientifique certains points de vue moins glorieux comme la volonté de rapprocher foi et science et le fait qu’elle soit en partie financée par la John Templeton Foundation qui finance surtout des recherches créationnistes… Bon, il ne faut bien sûr pas restreindre la qualité de ce livre à l’aune de cette information, il est juste nécessaire d’avoir un regard critique, dans le bon sens, sur ce livre. Et au final vous vous rendrez compte que, jusqu’à la page 331, il est de bonne qualité et qu’il vaut clairement la peine d’être lu! Sauf si les réserves que j’ai émis vous arrête. À vous de choisir. Un livre qui n’a rien à voir
Comme livre qui n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui, je vous propose “The Simpson’s and their mathematical secrets” de Simon Singh. Il s’agit d’un ouvrage divertissant et facile à lire où l’auteur nous parle des clins d’oeils aux mathématiques que les personnes écrivant les scripts de la série ont su égrenner tout au long des épisodes. Ces “secrets” mathématiques dont nous parle Simon Singh sont un bon moyen de nous parler plus largement de cette matière que les auteurs des Simpsons n’hésitent pas à utiliser pour des ressorts comiques (ils ont 8 doigts et pas 10 par exemple), ou des blagues qui sont furtives mais que tout bon fan ne saurait rater. Simon Singh aborde aussi les secrets mathématiques que l’on peut retrouver dans Futurama, la série soeur des Simpsons que créa Matt Groening. Il aborde ainsi le théorème de Keller (je n’expliquerais pas de quoi il s’agit, lisez le livre:)) ou d’autres joyeusetés qui égrènent la série. Au final, “The Simpson’s and their mathematical secrets” est un livre qui se lit bien (attention il est en anglais et je ne crois pas qu’il existe pour l’instant une traduction en français), dont les concepts mathématiques sont bien expliqués et qui nous en apprend un peu plus sur certaines merveilles des mathématiques que l’on peut retrouver dans ces deux séries. Un livre que j’aimerais lire
Comme livre que j’aimerais lire, aujourd’hui je citerais : “Initiation À La Physique Quantique: La Matière Et Ses Phénomènes” de Valerio Scarani. L’idée pour moi derrière ce livre serait d’avoir un ouvrage de référence sur la physique quantique qui pourrait être un bon complément du “cantique des quantiques” de Sven Ortoli et Jean-Pierre Pharabod (que j’ai lu et dont il faudrait que je fasse une revue un jour) ou encore de “L’impensable hasard” de Nicolas Gisin (mais qui est particulièrement concentré sur la téléportation quantique). Non pas que ces derniers aient été insuffisants, mais il me semble qu’il m’en faudrait un de plus pour peut-être mieux comprendre cette branche de la physique qui peut paraître si exotique aux yeux d’un profane. Dans une idée assez proche, j’ai récemment lu deux ouvrages de Brian Greene, l’un des grands vulgarisateurs de la théorie des cordes et même si je n’ai pas forcément tout compris dans la profondeur, je pense qu’ils permettent d’avoir une bonne idée des ponts qu’elle cherche à jeter etre la relativité générale et la physique quantique justement. Concernant la relativité générale, j’ai déjà pu lire quelques ouvrages dont notamment “Une brève histoire du temps, du Big-bang aux trous noirs” qui traite de la question plus spécifiquement, ainsi que “La Relativité” d’Albert Einstein. En fait je me rends compte que c’est aussi peut-être le fait qu’elle semble plus simple à expliquer que j’ai l’impression que j’en sais plus à son propos. Soit dit en passant les pages que lui consacre Brian Greene dans son livre “L’univers élégant” sont vraiment intéressantes même si elles font un peu chauffer le cerveau ... Plugs et liens évoqués
ConclusionQue vous ayez aimé ou pas, n’hésitez pas à me le dire! Envoyez-moi des e-mails, des commentaires, des like sur la page Facebook (elle vient d’ailleurs de dépasser les 100 mentions “J’aime”, merci à tous!), des tweets, des retweets, une colonne de douche, je dois changer celle de ma salle de bain, ou l’oeuvre complète de Karl Popper si jamais vous vous préfériez les coloriages à ses ouvrages. Si vous cherchez LisezLaScience sur internet, vous pouvez retrouver le podcast sur son site web http://lisezlascience.wordpress.com et vous pouvez me contacter sur twitter sur @LisezLaScience ou sur la page Facebook associée https://www.facebook.com/LisezLaScience Concernant le flux, il est accessible sur podcloud http://lisezlascience.podcloud.fr/ (merci les gars!), sur podcastfrance http://podcastfrance.fr/podcast-lisez-la-science et maintenant sur podcastpedia podcastpedia.org/LisezLaScience Vous pouvez aussi m’envoyer des e-mails à lisezlascience@gmail.com Vous pouvez d’ailleurs retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-9”. Prochain épisodeOn se retrouve le 30/11/2014 pour un nouvel épisode sur “La structure des révolutions scientifiques” de Thomas C. Kuhn. D’ici là bonne quinzaine à toutes et à tous. Les références des livres évoqués
Vous pouvez retrouver la liste des livres dans goodreads à l’adresse suivante : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-9 | |||
09 Dec 2014 | LisezLaScience - HS-3 - Des livres pour Noël | 00:08:07 | |
Épisode un peu particulier aujourd’hui: comme Noël approche et que nous sommes tous en train de chercher quoi offrir, je compte vous proposer, dans un mode un peu décontracté, une liste de livres dans laquelle vous pourriez piocher un cadeau pour votre compagne ou compagnon, votre fils ou fille, ou la tante qui pique quand elle fait des bisous. Les livresCinéma et physiqueThe Science of Interstellar
Mathématiques en s’amusantVous avez dit maths?
The Simpsons and Their Mathematical Secrets
B.D.Pour la science
BioSurely you’re joking Mister Feynman!
ScepticismeL’imposture scientifique en 10 leçons
Science, S.F. et funD'où viennent les pouvoirs de Superman ? Physique ordinaire d'un super-héros
ConclusionJ’espère que vous aurez trouvé votre bonheur dans cette liste, si ce n’est pas le cas, vous le trouverez peut-être dans les étagères Goodreads des précédents épisodes de Lisez La Science. Vous pouvez en effet retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Si vous cherchez LisezLaScience sur internet, vous pouvez retrouver le podcast sur son site web http://lisezlascience.wordpress.com et vous pouvez me contacter sur twitter sur @LisezLaScience ou sur la page Facebook associée https://www.facebook.com/LisezLaScience Concernant le flux, il est accessible sur podcloud http://lisezlascience.podcloud.fr/ (merci les gars!), sur podcastfrance http://podcastfrance.fr/podcast-lisez-la-science et maintenant sur podcastpedia podcastpedia.org/LisezLaScience Vous pouvez aussi m’envoyer des e-mails à lisezlascience@gmail.com Les livres qui ont été cités sont placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-HS-3” : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-hs-3 Je vous souhaite à tous de très bonnes fêtes ! | |||
30 Jan 2015 | LisezLaScience – 10 – Le Temps (qui passe ?) d’Étienne Klein | 00:16:10 | |
Lors du dernier épisode de LisezLaScience, j’avais parlé du livre de Trinh Xuan Thuan “Désir d’Infini” où il nous parlait de l’Infini, et de sa présence dans l’Histoire de l’Homme, que ce soit en philosophie, en mathématiques ou en physique et plus particulièrement en astronomie, sujet de prédilection de l’auteur. L’épisode d’aujourd’hui, le numéro 10, devait être consacré à “La Structure Des Révolutions Scientifiques” de Thomas Kuhn, mais comme j’ai pris un peu mon temps pour écrire un nouvel épisode et que le Café des Sciences a mis en place une semaine thématique sur “Le Temps”, je me suis dit qu’il serait intéressant d’y participer et de partager avec vous une de mes lectures : “Le Temps (qui passe?)” d’Étienne Klein. Étienne Klein est sûrement l’un des experts français de la question qui sache le mieux en parler autant du point de vue scientifique, mais aussi du point de vue philosophique. Dans cet ouvrage, une sorte de compte-rendu d’une conférence données à des enfants, il a décidé de répondre à des questions que ces derniers se poseraient à son propos et il y répond pour essayer d’éclairer ces chères têtes blondes sur ce sujet, un brin complexe à traiter de but en blanc :)
Sommaire
Un auteur
Étienne Klein By Rémy François2 (Own work) [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons Étienne Klein, un physicien que vous avez, si vous vous intéressez un peu à la physique, sûrement déjà entendu parler à la radio, vu à la télé, ou lu dans un livre. Vous n’avez pas pu passer à côté de lui quoi … enfin … les plus troglodytes d’entre nous ont peut-être pu passer à côté. Mais cet épisode est là pour comblé ce manque ! Né en 1958 un 1er avril (et oui! Mais c’est moins ouf que Gérard Darmon qui est né un 29 février!) selon sa page wikipédia ou encore sa page chez les Presses Universitaires de France, ce jeune homme a foulé les bancs du Lycee Louis-Le-Grand et ensuite ceux de l’École Centrale de Paris avant d’obtenir son DEA de physique théorique en 1982. Directeur du Laboratoire de Recherche sur les Sciences de la Matière au CEA où il a fait toute sa carrière, il est passé maître dans le traitement de la question du temps en physique et même en philosophie! Cet expertise n’est d’ailleurs pas juste basée sur ses diplômes de physicien, mais aussi sur un doctorat en philosophie des Sciences qu’il obtint en 1999 et qui lui permet d’avoir cette double compétence. C’est une chose rare il me semble parmi les femmes et hommes de science, d’allier philosophie et science dans l’étude d’un domaine. Si l’on s’intéresse aux diverses activités d’Étienne Klein on peut notamment citer ses travaux de recherche comme ceux autour du LHC ou encore ses multiples enseignements à l’École Centrale de Paris que ce soit en physique des particules, en philosophie des sciences, ou encore en simulation pour l’INSTN. On peut aussi bien sûr citer ses autres activités comme la chronique qu’il anima sur France Culture nommée “Le monde selon Étienne Klein” ou encore son rôle en tant que membre du Conseil Scientifique de l’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) et de l'Académie des Technologies et du Conseil d’Orientation de l’Institut Diderot. Mais si l’on parle de lui sur LisezLaScience c’est aussi pour ses ouvrages de science. Et de ce côté-là, on peut dire qu’il a été prolifique ! Plus d’une trentaine d’ouvrages dont certains attendent, la poussière sur leurs reluires parfaites, dans un étagère ou un chevet chez moi que je les ouvre et les lisent amoureusement. Parmi ces livres, on peut notamment citer : “Le Temps et sa flèche” (1993) dirigé conjointement avec Michel Spiro (un ouvrage reprenant les actes du colloque associé), “Les tactiques de Chronos” (2003), “Le facteur temps ne sonne jamais deux fois” (2007), “Discours sur l’origine de l’univers” (2010) ou encore “En cherchant Majorana, le physicien absolu” (2013). Concernant ce dernier livre, si vous chercher quelque chose à lire à propos de Majorana en plus, je vous propose celui écrit par le Dr Éric Simon (il faudra vraiment que je finisse de monter son interview pour un prochain épisode). Jetez-vous dessus !!! Une bonne présentation d’auteur sur LisezLaScience ne serait pas complète sans la liste des distinctions qu’Étienne Klein a reçu. Et elle est plutôt longue ! Depuis les années 1990, il a notamment reçu : le Prix Jean-Perrin de popularisation de la science de la Société Française de physique en 1997, le Prix Jean-Rostand en 2004 remis par le Mouvement Universel de la Responsabilité Scientifique pour un auteur d’ouvrage de vulgarisation scientifique en langue française, et il a aussi été nommé Officier puis Commandeur dans l’Ordre des Palmes Académiques en 2006 puis en 2014. Entre autres. Donc, c’est Étienne Klein quoi. Grosse culture, vie scientifique riche et prolifique et des ouvrages indispensables à lire si l’on souhaite en savoir un peu plus sur le temps par quelqu’un de calé dans le domaine ! Un livreAvant-proposCe livre fait partie d’une collection nommée “Les petites conférences” et éditée chez Bayard. Comme expliqué dans la préface du livre d’aujourd’hui, cette collection est dirigée par Gilberte Tsaï. Auteur, metteur en scène et directrice du Centre Dramatique National de Montreuil de 2000 à 2011, elle a mis en place ces fameuses conférences pour, je cite, “Réunir grands intervenants et petits auditeurs autour de thématiques choisies telles que la beauté (Jean-Luc Nancy), le métier de grand reporter (Florence Aubenas), la mode (Marie-Josée Mondzain) ou encore l’avenir de la vie sur terre (Hubert Reeves)” comme expliqué sur le site du manège de reims concernant une “petite conférence” traitant des cinq sens avec l’écrivain Jean-Christophe Bailly. On peut d’ailleur retrouver la liste des ouvrages de cette collection sur la page associée de Bayard et il y a vraiment plein de choses intéressantes comme “A quoi sert la science?” avec Jean-Marc Lévy-Leblond, “Le fini et l’infini” d’Alain Badiou ou “La Monnaie, pourquoi?” avec Jean-Claude Trichet. Il y a encore plein d’autres choses, je vous laisse fouiller ! Donc le principe de ces conférences est le suivant : une personnalité pertinente sur le domaine choisi répond à des questions d’enfants ayant plus de dix ans d’une manière qui se veut, enfin je pense que c’est l’idée, le plus simple et le plus compréhensible pour les enfants qui posent les questions. C’est quand même parfois quelque chose de plutôt compliqué, parce que les réponses aux questions peuvent être abstraites et il faut arriver à simplifier pour des enfants qui n’ont pas le bagage scientifique pour certains niveaux d’explication. Mais nous allons voir plus loin ce qu’il en est pour Étienne Klein. La revueLe livre est relativement court, et donc, étonnamment, la revue sera plus courte que d’habitude. Étienne Klein a construit, pour cet ouvrage, une sorte de discussion où il entrecoupe son dialogue des questions qui lui sont posées afin de donner un cheminement qui soit agréable à lire. Cela donne finalement quelque chose d’intéressant et il est même drôle de voir, dans l’enchaînement des questions, que parfois des élèves en ont posé certaines qui semblent soufflées. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais les questions ont du être écrites avec Étienne Klein pour arriver à avoir des choses qui ont du sens et qui soient pertinentes, tout du moins que les réponses associées soient intéressantes. On imagine assez bien les élèves se creusant la tête pour trouver des questions à poser à un physicien et philosophe renommé. Tout en candeur. Le livre est en fait écrit en deux parties : une première qui est plutôt la vision d’Étienne Klein des questions qui peuvent légitimement se poser concernant le temps comme “D’où vient que le temps passe? Et passe-t-il vraiment ?” qui sont assez philosophiques et en même temps que se retrouvent très ancrées dans la physique sur la question de la définition d’un instant de temps par exemple. Il aborde aussi notamment ce qu’Albert Einstein a pu dire sur la question du temps ou sur l’analogie souvent prise du temps qui passe comme un fleuve qui coule. Dans la seconde partie nous en arrivons effectivement aux questions/réponses entre les enfants (jeunes pourrait peut-être mieux correspondre, je ne suis pas sûr du terme le plus approprié) et Étienne Klein. Les questions sont intéressantes, il y en a des très variées qui vont de savoir si on peut mesurer la vitesse du temps, si les photons voient le temps passer ou quand est-ce que la fin du monde arrivera! Un peu de tout. Le truc intéressant dans tout cela c’est qu’Étienne Klein essaie de se mettre au niveau des élèves et ne cherchent pas à leur raconter n’importe quoi histoire de les enfumer (si je puis dire). Il y a par exemple un enfant qui cherche à savoir si “Dieu porte une montre”. Outre qu’Étienne Klein explique qu’il lui sera compliqué de savoir ce qu’il pourrait porter au poignet si il en avait un, il concède qu’il ne sait pas quoi répondre à cette question. D’autres questions sont plus complexes comme celle où l’enfant cherche à savoir l’impact d’évènements, qu’il provoquerait dans le passé, sur le présent si celui-ci était modifié par voie de conséquence. La réponse est un peu difficile, mais j’ai eu l’impression qu’Étienne Klein a eu un peu de mal essayé d’expliquer ce qu’il en était et s’est retrouvé à devoir mettre en avant le principe de causalité pour justifier qu’il ne serait pas possible de modifier le présent que l’on connait en allant dans le passé. À priori il est compliqué d’expliquer des concepts qui nécessitent un certain bagage scientifique de base à des personnes ne le possédant pas. Encore plus quand ces explications sont parfois entrecoupées de références philosophiques, d’un grand intérêt sans aucun doute, mais qui peuvent être encore plus obscures pour quiconque n’ayant eu l’occasion d’aborder la philosophie dans son cursus scolaire. Et je ne parle pas des explications qui parfois vont jusqu’à citer les temps, durées et énergies de Planck (dans le genre de concepts incompréhensibles sans comparaison pour des pré-adolescents avec des choses qu’ils connaitraient, je pense qu’on peut faire difficilement mieux). En conclusionFinalement, un livre, plutôt rapide à lire, qui essaye, autant que faire se peut, de simplifier toutes ces choses complexes! Mais j’ai l’impression que malgré les efforts d’Étienne Klein, cela a été compliqué de le faire car les explications données me semblent parfois plus destinées à une assistance qui dispose déjà de connaissances en physique et/ou sur le sujet. Je suis bien peu de choses pour conseiller Étienne Klein, mais j’aurais été preneur, si j’avais été un enfant participant aux questions ou même juste présent pour entendre les réponses, de comparaisons, quand il est question de données/concepts physiques, pour arriver à se forger une idée, même lointaine de ce dont il est question. Rester terre à terre et multiplier les exemples issus de la vraie vie aurait été le bon plan à suivre et je pense qu’Étienne Klein a tenté autant qu’il pouvait de suivre ce chemin. Et finalement je pense qu’il aurait été pertinent d’en savoir un peu plus sur la façon dont les enfants ont perçu les questions, comment ils ont compris les réponses et les explications données par Étienne Klein. Il aurait aussi été intéressant d’en savoir un peu plus sur l’assistance: quel était l’age des enfants, combien étaient-ils, comment s’est passée la rédaction des questions, etc. Il s’agit en effet d’une expérience assez sympa, et sûrement très enrichissante, de mettre des enfants face à des scientifiques de la trempe d’Étienne Klein et d’engager cet échange de questions/réponses. Il est juste dommage de ne pas en savoir plus. En tout cas je suis preneur de retours de personnes ayant tenté la lecture de ce livre avec leurs enfants pour voir ce que cela donne, comment ils comprennent les choses, etc et si finalement je ne suis pas trop dur avec Étienne Klein! Un livre qui n’a rien à voir
“Flatland: A Romance of Many Dimensions” est un roman, ou plutôt une allégorie (selon Wikipédia) qui fut écrite en 1884 par monsieur Edwin A. Abbott. Cette histoire est celle d’un carré nous racontant la vie dans le plat pays (en deux dimensions), ses coutumes et la manière dont il découvre LineLand, le pays à une dimension, PointLand le pays sans dimension (et avec un seul habitant, le pays lui-même), ainsi que SpaceLand, le pays à trois dimensions. À travers cette histoire qui pourrait passer pour un délire de mathématicien, certains voient d’autres choses comme “la sortie de la caverne, voire le cheminement de Don Quichotte, l'hidalgo de Cervantes” (cf la page wikipédia de Flatland) ou encore une critique de la société anglaise de son époque (comme l’explique d’ailleurs amy Farrah Fowler à Sheldon Cooper dans la série The Big Bang Theory). En dehors de certains aspects à la limite du machisme (les femmes sont au ban de la société), beaucoup voient dans cet ouvrage une certaine avancée théorique concernant les dimensions supérieures et la manière de les considérer (plutôt visionnaire à l’époque). C’est facile à lire, intéressant pour comprendre le travail réalisé pour imaginer ce que serait la vie dans un univers à deux dimensions, et quand on sait que c’est censé être une critique de l’époque victorienne on tente, tout au long de l’histoire, de deviner les liens cachés qui pourraient exister. Un livre que j’aimerais lire
Comme livre que j’aimerais lire aujourd’hui je vais citer “The Demon-Haunted World: Science as a Candle in the Dark” de Carl Sagan. Publié en 1995, l’objectif de l’auteur était, à travers ce livre, de pouvoir permettre aux personnes qui le lirait de pouvoir savoir comment apprendre à avoir un esprit critique et sceptique. Selon Sagan, il est important que les personnes qui sont mises face à des propositions à l’allure scientifique, sachent arriver à déterminer via une étude critique et/ou sceptique des arguments et des données qui leur sont présentées si cela relève plus du fait scientifique ou des pseudo-sciences. Pour certains cet ouvrage est l’une des pierres angulaires du mouvement sceptique contemporain et se doit donc d’être lu pour disposer des armes susceptibles de nous aider à différencier faits scientifiques et pseudo-sciences. Je crois que je ne peux pas passer à côté de ça ! À noter que cet ouvrage a sûrement été l’inspiration de la collection de livres sceptiques nommée “Une chandelle dans les ténèbres” et mise en place par Henri Broch aux éditions Book-e-book. Plugs et liens évoqués
ConclusionEt voilà le 10ème épisode (non Hors-Série) ! Pas si mal pour un truc débuté sans vraiment savoir dans quoi j’allais me lancer ! En tout cas je suis preneur de tous les retours que vous pourriez avoir, que vous ayez aimé ou pas, n’hésitez pas à me le dire! Envoyez-moi des e-mails, des commentaires, des like sur la page Facebook, des tweets, des retweets, n’importe quoi qui puisse servir à l’isolation contre le froid, ou l’oeuvre complète de Bill Bryson si jamais elle vous encombrait et que vous préféreriez vous en servir pour caler votre machine à laver qui bouge trop quand elle tourne. Comme je l’expliquais, cet épisode se place dans le cadre d’une semaine thématique sur le temps organisé par le café des sciences. Si vous souhaitez lire les billets sur le sujet, dans des contextes des plus variés, jetez vous sur la page associée sur le blog dédié du café : http://thema.cafe-sciences.org/articles/category/le-temps/ En fait non, vous n’avez pas le choix, vous DEVEZ les lire ! Vous découvrirez, je suis sûr, plein de choses super intéressantes sur le sujet ! Si vous cherchez LisezLaScience sur internet, vous pouvez retrouver le podcast sur son site web http://lisezlascience.wordpress.com, vous pouvez me contacter sur twitter sur @LisezLaScience , sur la page Facebook associée https://www.facebook.com/LisezLaScience ou encore sur le café des sciences via la page “Nos Blogs” http://www.cafe-sciences.org/nos-blogs/ Concernant le flux, il est accessible sur podcloud http://lisezlascience.podcloud.fr/ (merci les gars!), sur podcastfrance http://podcastfrance.fr/podcast-lisez-la-science et maintenant sur podcastpedia podcastpedia.org/LisezLaScience Vous pouvez aussi m’envoyer des e-mails à lisezlascience@gmail.com Vous pouvez d’ailleurs retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-10” Prochain épisodeOn se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode sur le livre de Thomas Kuhn “La Structure Des Révolutions Scientifiques”. D’ici là bonnes lectures à toutes et à tous. Les références des livres évoqués
Vous pouvez retrouver la liste des livres dans goodreads à l’adresse suivante : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-10 | |||
08 Feb 2015 | LisezLaScience - HS-4 - Interview du Dr Éric Simon, auteur de Soixante Nanosecondes | 00:34:39 | |
Aujourd'hui je vous propose l'interview du Docteur Éric Simon, l'auteur du livre Soixante Nanosecondes et du blog "Ça se passe là-haut". Vous pouvez y accéder sur la page associée du blog : http://www.ca-se-passe-la-haut.fr/p/soixante-nanosecondes.html Liste des livres cités :
Les livres qui ont été cités sont placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-hs-4” : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-hs-4 | |||
16 Mar 2015 | LisezLaScience - 11 - La Structure des Révolutions Scientifiques de Thomas S. Kuhn | 00:21:21 | |
Lors du dernier épisode (non hors-série) de LisezLaScience, j’avais parlé du livre d’Étienne Klein “Le Temps (qui parle?)” où il tentait de répondre aux questions d’enfants sur le temps, la manière dont il s’écoule et celle avec laquelle il fuit entre les doigts, avec ce regard de physicien et philosophe spécialiste du sujet qu’on lui connait. Comme l’explique Étienne Klein dans ses différents ouvrages, l’évolution de la conception du temps a accompagné la science, et ses révolutions, depuis que l’Homme s’intéresse au monde qui l’entoure. Ces révolutions, leur fonctionnement et leur structuration, ont été théorisées et Thomas Kuhn a apporté sa pierre à ces réflexions via son livre “La Structure Des Révolutions Scientifiques” dont nous allons parler aujourd’hui. L’auteur va ainsi aborder dans cet ouvrage comment ces révolutions scientifiques se sont construites et comment les paradigmes évoluent bien différemment de ce que l’on pourrait penser de prime abord. Sommaire
Un auteur![]() Thomas Kuhn est un philosophe des sciences américain du XXème siècle. Issu d’Harvard où il étudia la physique, il obtient son doctorat en 1949 et enseigna notamment l’histoire des sciences que ce fut à Harvard, à Berkeley ou encore à Princeton et au MIT. Au cours de sa carrière il reçu diverses distinctions comme le prix Howard Behrman en 1977, la médaille Sarton (décernée par la History of Science Society) en 1982 ainsi que le prix de la Society for social Studies of Science en 1983. Le livre pour lequel il reste le plus connu est “La Structure des Révolutions Scientifiques” qui fut écrit du temps où il était à Harvard en 1962. Le propos que Thomas Kuhn défend dans cet ouvrage, et qui fut assurément ce pour quoi il est le plus connu, est celui de changement de paradigmes scientifiques qui est selon lui à la base des notions de révolution scientifique. Selon lui les domaines scientifiques n’évoluent pas d’une manière linéaire et continue, mais d’une manière discontinue. Les discontinuités seront ces fameux changements de paradigmes. Ce concept de changement de paradigme a été tellement important pour l’histoire des sciences, qu’un prix nommé “Thomas Kuhn Paradigm Shift Award” a été créé. Ce prix vise à récompenser les scientifiques présentants des théories originales, et dont la nouveauté de point de vue pourraient avoir des impacts importants si ces théories étaient acceptées largement. En dehors de “La structure des révolutions scientifiques”, voici quelques-uns des ouvrages les plus connus de Thomas Kuhn : “The Copernican Revolution: Planetary Astronomy in the Development of Western Thought” paru en 1957, “The Function of Measurement in Modern Physical Science” paru en 1961, “The Essential Tension: Selected Studies in Scientific Tradition and Change” paru en 1977 ou encore “Black-Body Theory and the Quantum Discontinuity, 1894-1912” paru en 1978. Un livreAvant-propos Ce livre, “La structure des révolutions scientifiques”, a été traduit en seize langues et vendu à plus d’un million d’exemplaires. Ce n’est pas rien quand même ! À vrai dire ce livre est même une référence pour un grand nombre de personne, notamment parce ce qu’il a remis en cause une vision de l’évolution de la science qui finalement ne collait pas à la réalité de son histoire en introduisant des concepts qui sont aujourd’hui des bases pour l’étude des sciences : théorie, paradigme, crise, révolution, etc. Avant d’aborder le livre en lui-même je voulais aussi mentionner quelque chose qui est apparu lorsque j’ai fait quelques recherches sur la vie de Thomas Kuhn. Il semblerait, mais je ne suis pas un spécialiste du sujet et donc je mentionne cela pour rester complet sur la question, que les idées qu’il défend dans ses thèses sur la structure des révolutions scientifiques (pour paraphraser le titre du livre d’aujourd’hui) ou sur la manière dont les sciences sont construites, aient été proposées, avec un autre vocabulaire peut-être, par un certain Michael Polanyi, plusieurs années avant lui. Vous pouvez jeter un coup d’oeil sur la section dédiée de la page Wikipédia de Thomas Kuhn (en anglais) pour en savoir plus sur le sujet. La revue Thomas Kuhn va tout d’abord décrire dans l’introduction la problématique qui est, d’une certaine manière, sous-jacente au travail qu’il réalise à travers ce livre : certaines découvertes, certaines nouvelles théories posent problèmes aux historiens des sciences. En effet, elles ne s’inscrivent pas dans une évolution de la science par accumulation de découvertes, d’informations ou de précisions dans les expériences. L’opinion de Thomas Kuhn est que la vision de la science, de ses concepts et de son évolution doit évoluer. Selon lui, les façons de la décrire jusqu’ici ne permettent pas de considérer de manière pertinente la jeunesse de nouvelles théories, la façon de considérer les expériences qui les font apparaître et les évènements qui les font remplacer les anciennes et devenir les standards pour les années suivantes. Il faut bien noter que ce livre date des années soixante et que certains de ces concepts vous sont peut-être devenus familiers. Mais à l’époque ceci n’était pas le cas et le livre permet d’en prendre toute la mesure. Pour structurer son propos, Thomas Kuhn commence tout d’abord par présenter la notion de science “normale”. Ceci lui permet ainsi de clarifier ce que l’on entend par là : le corpus de théories acceptées à l’instant présent et qui forment les modèles sur lesquels la science se base pour ses prédictions, auxquels adhèrent des groupes suffisamment grands pour former un consensus au sein de la communauté scientifique et définir des problèmes restants à résoudre, etc. Arriver à cette science normale et établie n’est pas chose aisée, et Thomas Kuhn donne un grand nombre d’exemples pour expliquer qu’une jeune théorie est souvent accompagnée de nombreuses théories opposées desquelles elle va s’extraire. La théorie de l’électricité au XVIIIème siècle est un bon cas qui fait apparaître une variété assez grande de points de vue sur ce qu’était le phénomène avant que l’une d’entre elle ne fasse consensus et que les autres disparaissent, la plupart du temps, irrémédiablement. Une fois établie de manière générale ce qu’il entend par “science normale” et la manière qu’elle a d’émerger, Thomas Kuhn déroule son raisonnement sur la manière dont les théories scientifiques se structurent avec notamment le concept, central pour lui, de paradigme. Ce paradigme va ainsi définir plusieurs choses: dans un premier temps “l’ensemble des principes et méthodes partagés par un groupe ou une communauté scientifique” (sic). Ce paradigme va aussi, et de manière plus générale, représenter des lois scientifiques, un ensemble d’expériences validant ce paradigme et structurant une certaine vision du monde, ainsi qu’un ensemble de croyances qui vont y être associées. Une description un peu plus longue de la notion de paradigme peut d’ailleurs être retrouvée chez philosciences.com De manière corollaire, un paradigme va définir un certain nombre d’expériences permettant de le mettre en évidence. À côté de celles-ci d’autres vont soulever des problèmes car elles ne pourront pas être intégrées à la théorie associée au paradigme. Ces expériences, seront potentiellement plus tard la graine qui amenera à l’apparition “d’anomalies et de découvertes scientifiques” comme le dit Kuhn. Il donne ainsi l’exemple de diverses expériences réalisées durant le XVIIIème siècle qui ont conduit à la découverte, au même moment et par plusieurs scientifiques en même temps, du fait que l’oxygène était un gaz qui ne collait pas avec la théorie chimique des gaz de l’époque, celle du phlogistique. Priestley et Lavoisier ont ainsi été les scientifiques à l’oeuvre pour amener un nouveau paradigme dans le domaine. Ces diverses découvertes, à partir du moment où elles sont admises vont remettre en cause le paradigme et faire naître une crise dans la science en question. Des crises plus profondes peuvent aussi naître de changement plus massifs. Changements qui ne sont finalement que l’aboutissement de petites craquelures tout au long de l’existence du paradigme. Et à force d’accumulation, ces changements vont pousser à la création d’un nouveau paradigme basé sur une théorie structurellement différente. Le genre de paradigme que Kuhn cite pour illustrer son propos serait ceux des diverses théories de mécanique célestre de Ptolémée, Galillé et ensuite Newton. L’apparition d’une crise résulte finalement d’une incapacité du paradigme “mourant” à permettre par exemple un certain niveau de précision dans les applications concrètes, la résolution de problèmes et la science expérimentale. Selon Thomas Kuhn ce sont ces énigmes, érigées en tant que source de crise, qui permettent l’apparition de nouveaux paradigmes. Nées de problèmes rencontrés par le paradigme actuel, elles vont devenir des éléments centraux pour le nouveau paradigme entrant, malgré les ajouts ad hoc que les résistants de l’ancien paradigme seront amenés à tenter d’apporter pour le conserver. C’est ce changement nécessaire de paradigme, perçu par une communauté toujours plus croissante, qui impose la mise en place d’un nouveau paradigme (ce fameux paradigm shift dont on peut parfois entendre parler) pour répondre aux problèmes, énigmes, etc qui sont posés, par l’environnement et les expériences, à l’ancien paradigme qui ne saurait y trouver des réponses. Il est bon de noter que l’on parle aussi de révolution, car c’est ce que l’on a aussi tendance à dire pour ce paradigme shift, lors que “une connaissance nouvelle remplace l’ignorance, au lieu de remplacer une connaissance différente et incompatible” pour citer Kuhn. Un point que Kuhn ne cesse de répéter, et qui est central dans cette notion de changement de paradigme, c’est que “les différences entre paradigmes successifs sont nécessaires et irréconciliables”. Est-ce d’ailleurs à cause de ces différences fondamentales ou des nouveaux problèmes que le nouveau paradigme peut résoudre que ce shift se produit ? Toujours est-il que la vision du monde qui se trouve révélée change totalement. En effet, le prisme à travers nous étudions le monde, nous le classifions, se transforme et peut donner une image nouvelle. Les scientifiques ne voyaient que des trajectoires irrémédiables dans un temps et un espace fixes, et maintenant ceux-ci s’influent mutuellement de manière dynamique. L’atome n’est plus un système planétaire, mais un système dont les électrons ont des probabilités définies de se trouver à un endroit ou à un autre. Un point qui pourrait être remonté par certains d’entre vous serait : il est ici question de révolution, mais elle nous semblait invisible : comment cela se fait-il ? De là d’ailleurs proviendrait peut-être, selon Kuhn, l’idée fausse que la science se serait construite de manière accumulative. Comment cette invisibilité a-t-elle pu exister ? Selon Kuhn cela provient du fait que chaque paradigme produit, une fois la révolution intégrée, son corpus de manuels, de source d’informations sur les lois, le cadre, etc que le paradigme défini. Et les éléments associés toujours valables ou pertinent dans l’histoire des anciens paradigmes, ses scientifiques renommés et de référence, se retrouvent intégrés et cités dans les manuels des nouveaux paradigmes. L’Histoire de l’évolution de la science se trouvant souvent reléguée aux introductions et références obscures, se retrouve la plupart du temps réécrite à l’aune du nouveau paradigme en vigueur. Pour finir Thomas Kuhn revient sur la manière dont il y a passage d’un paradigme à l’autre. Il lui semble complexe de dire que la “conversion” des scientifiques de l’un à l’autre se fasse de manière naturelle. Après tout, chacun des paradigmes, l’ancien et le nouveau, exprime une vision du monde différente, un ensemble de règles et de lois distinctes. Les scientifiques qui vont être des défenseurs de l’un ou de l’autre ne sauraient être convaincus par la logique de changer, car leurs arguments seraient exprimés dans leur propre système de référence. Selon Kuhn, seules les performances supérieures dans la résolution des problèmes d’un paradigme pourraient être une base pour permettre cette conversion. Et cependant ce n’est parfois d’ailleurs pas suffisant : la théorie copernicienne n’amenait par exemple pas une précision incommensurablent meilleure quand elle fut avancée. Il est souvent nécessaire de pouvoir, en plus, résoudre ou amener une lumière sur d’autres éléments qui n’étaient pas considérés par le paradigme précédent. Tout ceci sans parler de l’esthétique qui joue aussi un grand rôle dans l’acceptation des nouveaux paradigme. En conclusion Le livre de Thomas Kuhn, “La Structure des Révolutions Scientifiques” est un ouvrage qui fait référence sur la manière d’aborder les changements de paradigme dans les sciences. Même ce mot de paradigme est devenu maintenant un incontournable de la science quand il est question de résultat d’expérience ou de percée théorique amenant un regard (véritablement ou non) nouveau sur le champ étudié. On pourra, à titre de dérive, citer la communication, limite marketing de marque de lessive, de certains média grands publics à vouloir parler de révolution pour tout et n’importe quoi. Mais il s’agit plus de cette fameuse dérive que d’une réalité du point de vue des chercheurs je pense. Il est d’ailleurs étonnant de voir avec quelles précautions Thomas Kuhn débute son livre. Comme si il avait peur que son point de vue soit trop “révolutionnaire” et ne remette trop en cause le système de pensée de l’époque. Est-ce peut-être plutôt une grande humilité de sa part plutôt qu’une crainte de se voir rabrouer par la communauté scientifique de l’époque? Je ne saurais le dire ne connaissant pas assez le personnage. La première partie du livre est un peu difficile à aborder. Il est vrai qu’il s’agit de la mise en place des termes et concepts de base. Mais ceci permet de fixer les bases des développements suivant et les exemples données, tout au long du livre, en font un objet de réflexions intenses sur la structure de la science. Ceci me fait d’ailleurs dire que, pouvoir comprendre la construction des concepts et des éléments sous-jacents qui ont amené les révolutions scientifiques, permet de mieux se figurer le fonctionnement de la science. Parfois, redonner du sens à ce qui est enseigner peut, peut-être, aider les étudiants à mieux comprendre et prendre du plaisir d'apprendre et faire la science. En tout cas un livre que je recommande pour qui souhaite comprendre comment la science se construit et avance. Un livre qui n’a rien à voir![]() Aujourd’hui, comme livre qui n’a rien à voir, je vous propose “Science minute” de Hazel Muir. Ce livre se place dans une collection de livres visant à fournir en deux pages (une de texte et une autre d’illustration du concept associé) de l’information sur un sujet en particulier. Celui-ci est sur la science en général et aborde divers thèmes : Géologie, Biologie, Physique des particules, etc. Dans cette collection on retrouve notamment “Mathématiques minute” de Paul Glendinning, “Philosophy in Minutes” de Marcus Weeks ou encore “Economics in Minutes” de Niall Kishtainy. C’est un petit livre (en taille), mais pas en nombre de page, et je trouve que c’est plutôt bien mené ! Cet objectif est plus difficilement réalisé dans “Mathématiques minutes” je trouve, où l’on se retrouve rapidement avec des concepts plutôt complexe à intégrer en peu de lignes. La spécifité du domaine considéré dans ce dernier est peut-être la raison première de cette différence. De mon côté j’ai lu la version anglaise, mais apparemment des traductions commencent à apparaître pour certains des livres. En tout cas, si vous lisez l’anglais (ou que vous achetez la version française) et que vous voulez avoir une description rapide des concepts scientifiques définis comme les plus importants par Hazel Muir, allez-y! Un livre que j’aimerais lire![]() Aujourd’hui, le livre que j’aimerais lire est “The Information: A History, A Theory, A Flood” de James Gleick. Je vous ai déjà parlé de lui dans un précédent épisode à propos de son livre sur la théorie du Chaos et je suis un grand fan : cet homme-là est fantastique ! Ici il présente, en un ouvrage, ce qu’il est important de savoir sur la notion d’information, la théorie associée et la façon dont elle a structurée l’Homme avec un grand H. Au cours de ce livre il est censé aborder les divers femmes et hommes qui ont fait partie de cette histoire de l’information comme Ada Lovelace, Charles Babbage ou encore Claude Shannon. J’ai eu la chance d’échanger par mail avec James Gleick et il m’a dit qu’une version française de ce livre devait sortir, mais je n’ai pas pu attendre et j’ai profité d’un voyage aux États-Unis pour l’acheter ! Plugs et liens évoqués
ConclusionLes révolutions sont des phénomènes qui peuvent intervenir dans le monde, mais aussi en nous. Et que l’on aime cela ou pas, il est toujours important de pouvoir se positionner : à propos des révolutions comme à propos de ce podcast ! Alors n’hésitez pas : Envoyez-moi des e-mails, des commentaires sur la page iTunes (c’est une bonne façon de faire connaître le podcast), des likes sur la page Facebook, des tweets, des retweets, en me donnant un coupe-branche neuf pour tailler un arbre, ou en m’envoyant l’oeuvre complète de Jean-Pierre Luminet, si jamais vous vous préfériez vous en servir comme brouillon pour les dessins de vos enfants. Si vous cherchez LisezLaScience sur internet, vous pouvez retrouver le podcast sur son site web http://lisezlascience.wordpress.com ou vous pouvez me contacter sur twitter sur @LisezLaScience ou sur la page Facebook https://www.facebook.com/LisezLaScience Concernant le flux, il est accessible sur podcloud http://lisezlascience.podcloud.fr/ (merci les gars!), et sur podcastpedia podcastpedia.org/LisezLaScience Vous pouvez aussi m’envoyer des e-mails à lisezlascience@gmail.com Vous pouvez enfin retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-11” : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-11 Prochain épisodePour ceux qui seront le 21/03 à Lyon, je vous retrouver pour l’évènement Lyon Science 2015, et pour les autres, on se retrouve le 29/03/2015 pour un nouvel épisode sur le livre “Abominable Science” de Luxton et Prothero dont je vous parlerai avec un invité spécial ! D’ici là à bientôt à toutes et à tous. Les références des livres évoqués
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26 Mar 2015 | LisezLaScience - 12 - Abominable Science ! Daniel Loxton et Donald Prothero avec Jean-Michel Abrassart de Scepticisme Scientifique | 01:02:34 | |
Aujourd'hui, épisode un peu spécial car je vais aborder le livre "Abominable Science !" en compagnie Jean-Michel Abrassart, l'hôte du podcast "Scepticisme Scientifique". Son podcast que vous connaissez sûrement (sinon il est indispensable de l'écouter) a pour vocation d'aborder des sujets assez variés (ufologie, parapsychologie, contre-apologétique, scepticisme, etc) avec un regard sceptique et scientifique sur les questions que tout ces thèmes peuvent soulever. Il m'a fait découvrir ce livre à travers son podcast et je ne voyais personne d'aussi pertinent que lui pour venir en parler avec moi ! Nous vous parlerons ainsi des auteurs, Daniel Loxton et Donald Prothero avant d'embrayer sur le contenu du livre et ensuite aborder un livre qui n'a rien à voir et un livre que Jean-Michel Abrassart aimerait lire. Les références des livres évoqués
Vous pouvez enfin retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-12” : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-12 Prochain épisodeOn se retrouve le 12/04/2015 pour un nouvel épisode sur le livre "Une histoire de tout ou presque" de Bill Bryson. D’ici là à bientôt à toutes et à tous. | |||
12 Apr 2015 | LisezLaScience - 13 - Une Histoire de Tout ou Presque de B. Bryson avec Sébastien Carassou | 00:35:32 | |
Aujourd'hui, épisode un peu spécial car je vais aborder le livre "Une Histoire de tout ou presque" en compagnie de Sébastien Carassou. Doctorant en astrophysique à l'Institut d'Astrophysique de Paris, auteur du blog "Le Sens of Wonder", un des principaux fondateurs du Collectif Conscience, et du compte Twitter En Direct Du Labo, il est plein d'initiatives aussi variées qu'intéressantes et partage avec moi le plaisir d'avoir lu ce livre de Bill Bryson.
Nous vous parlerons ainsi de l'auteur, Bill Bryson, avant d'embrayer sur le contenu du livre et ensuite aborder un livre qui n'a rien à voir et un livre que Sébastien Carassou aimerait lire. Les références des livres évoqués
Vous pouvez enfin retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-13” : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-12 Prochain épisodeSuite au sondage qui a été proposé sur le site, le livre qui a remporté le plus de suffrages, et qui va donc être le sujet prochain épisode est : "Denialism: How Irrational Thinking Harms the Planet and Threatens Our Lives" de Michael Specter. On se retrouve donc le 27/04/2015 pour un nouvel épisode sur ce livre ! D’ici là à bientôt à toutes et à tous. | |||
23 Apr 2015 | LisezLaScience - HS-5 - Lyon Science | 00:08:59 | |
Ça y est, l'enregistrement audio de l'évènement Lyon Science est en fin disponible ! Un grand bravo à la team de Podcastscience pour le travail accompli sur l'enregistrement et son montage. Si vous souhaitez écouter seulement l'intervention de Lisez La Science lors de Lyon Science : vous êtes sur le bon épisode, et pour la version complète de tout l'évènement, rendez-vous sur l'épisode suivant. Quand on s’intéresse à la science, avoir des ouvrages de référence est toujours intéressant, soit pour y découvrir un sujet qui nous intéresserait, soit pour y trouver les sources nécessaires quand on a des interrogations. Afin de remplir ce vide, LisezLaScience se propose de vous fournir régulièrement des idées de livres à lire et cette fois, ils tenteront d’aborder des sujets qui sont encrés dans la vie scientifique lyonnaise : physique des particules, alterscience ou encore mathématiques. Ce Hors-série correspond à l'intervention donnée dans le cadre de l'évènement Lyon Science qui s'est déroulé à Lyon le 21 mars 2015. Vous pouvez la retrouver sur le site de Lyon Science à l'adresse suivante : http://www.lyon-science.fr/david-loureiro-quelques-livres-pour-decouvrir-la-science/ Vu les thèmes que j’ai sélectionné, certains d’entre vous pourraient se demander quel peut bien être le lien entre eux et Lyon ? Commençons par la physique des particules ? Lyon ne dispose pas d’accélérateur et ce qui le plus approchant peut-être trouvé à Grenoble, voire pour le plus grand du monde, le LHC, à Genève. Quel peut bien être le lien avec Lyon ?Et bien à Lyon et même Villeurbanne plus précisément se trouve le Centre de Calcul de l’IN2P3 : Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des Particules. Ce centre est celui qui detenait les informations issues des détecteurs qui ont servi de base à la découverte du boson de higgs ! Et oui, rien que ça ! C’est pour vous parler de l’histoire de cette découverte que je voudrais vous parler du livre : À la recherche du boson de Higgs ! À la recherche du boson de Higgs![]() Ce livre, paru en 2013 chez Librio, a été écrit par Christophe Grojean, physicien des particules de l’institut de physique des hautes énergies de Barcelone et Laurent Vacavant, chercheur en physique des particules travaillant sur l’expérience Atlas du LHC. Dans ce ouvrage, somme toute relativement court car il fait moins de 100 pages, les auteurs vont partir de la base : qu’est-ce qu’une particule ? Qu’est-ce que la mécanique quantique ? Quelles sont les particules élémentaires dont tout est composé ? Quelles sont les forces fondamentales ? Etc. Grâce à ces explications claires et concises, sur ce que l’on appelle le modèle standard, on en vient à comprendre ce qu’est réellement le boson de Higgs et en quoi il participe à une partie de la masse des particules. Une fois la théorie posée, les chercheurs nous emmènent dans la découverte de cette aventure scientifique qui amena à la construction de la plus grande machine jamais construite par l’Homme : le LHC. On apprend ainsi la vie de ses prédécesseurs, leurs participations à la découverte d’autres bosons (ces particules qui comme le photons servent d’intermédiaire pour les forces fondamentales), sa construction mouvementée, son fonctionnement ainsi que ses premiers tours de chauffe jusqu’à la consécration en 2012. Un livre qui, si l’on s’intéresse à cette épopée scientifique grandiose de la physique des particules de ces trente dernières années, vous fera découvre avec émerveillement ses tenants et aboutissants d’une manière simple et agréable! Alterscience, postures, dogmes, idéologies![]() Alterscience, un mot qui est compréhensible et en même temps étrange : il s’agit de la science altérée, de la science qui un jour a fait un pas de côté pour sortir des sentiers et se retrouver à naviguer dans des eaux parfois pas très claires. Ok, mais quel est le lien avec Lyon ? Et bien parce que Lyon fut le berceau d’Auguste Lumière. Mais quel est le lien me direz vous ? Et bien outre les accointances que les frères eurent pendant la seconde guerre, avec les fascistes et le régime de Vichy, Auguste, dans sa folie médicale (il fut l’un des développeur des plaques phtoographiques pour la radiologie pendant la guerre) se battit contre les scientifiques ayant découvert le bacille de la tuberculose. Selon lui, la maladie était plutôt liée à des de problème de moeurs de la femme d’un couple … Pour en revenir au livre : Alterscience est un ouvrage écrit par Alexandre Moatti et paru en 2013 chez Odile Jacob. Tout au long de ses 315 pages, l’auteur nous parle de ces scientifiques ou ingénieurs, issus des plus grandes écoles, qui un jour décident de remettre en cause des théories scientifiques, ou des découvertes pourtant éprouvés et testés expérimentalement. Tout y passe : relativité générale, théorie de l’évolution, mécanique quantique, etc. On découvre aussi d’authentiques falsificateurs comme ces deux “scientifiques”, avec de gros guillements, qui ont fait croire aux ingénieurs d’ELF qu’ils avaient découvert une nouvelle particule, l’aldino, pour détecter des champs de pétrole grâce aux fameux avions renifleurs. On découvre enfin tout un tas de théories farfelues : les rayons N, l’énergie livre, la synergétique de Vallée, etc. On se retrouve ainsi plongés dans les soubassements de la science, dans ces recoins un peu trop obscures pour que ce qui en ressorte puisse avoir de la valeur à la lumière de la vérité. Cependant on se sent fasciné par ces scientifiques, a essayé de comprendre comment ils ont pu faire fausse route ... Si vous souhaitez en savoir plus sur le livre, son contenu et son auteur, je ne saurais trop que vous recommander l’écoute de l’épisode #146 de Podcastscience pendant lequel Alexandre Moatti a été interviewé. Vous avez dit Maths ?![]() Pour finir en beauté je vous propose un livre dont le thème parlera à certains des occupants de cet établissement de qualité qu’est l’ENS : j’entends par là “Vous avez dit Maths?” de Robin Jamet. Et oui, le Robin Jamet de Podcastscience. Comme quoi, même quand il n’est pas là, on parle quand même de lui. Pourquoi suis-je en train de dire que ce livre pourrait intéressant des personnes à proximité, et bien c’est parce que le quatrième étage de l’ENS Lyon, juste à côté de nous, est occupé par un laboratoire de mathématique et que l’un des plus fameux médaillé Fields français, Cédric Villani, a été membre de ce Laboratoire. Il a d’ailleurs peut-être été assis à votre place. Il a foulé les pavés que vous avez parcouru pour venir ici, et il a possiblement sali sa belle lavalière avec le ketchup d’un sandwich qu’il aurait acheté à deux pas d’ici. “Vous avez dit Maths” est un livre grâce auxquels on apprend des choses que l’on n’imaginait pas : comment faire de la géométrie juste avec des pliages; comment faire peur à ses proches en restant béats devant le carrelage de sa salle de bain; comment se la pêter en société parce que l’on sait à quoi correspondent ces formats absconds que sont le A1, A2, A3 ou A4, (et là nous disons tous “21x29,7 cm” comme un mantra magique appris pendant les heures d’art plastique au collège). Un livre facile à lire, grandement illustré et qui sera un excellent divertissement, même pour ceux qui peuvent rebutés par les maths. Enfin, si vous êtes, comme moi, un fervent auditeur de Podcastscience, vous vous retrouverez à sourire bêtement en lisant des passages car ceux-ci vous rappellent des épisodes du podcast : pavages, nombres premiers, ponts de Konigsberg, et autres sujets passionnants. Et preuve s’il en est que Robin sait ordonné ses idées, et les mettre au propre, le propos est ici très clair, ordonné et un grand plaisir à lire ! Comme d’habitude, vous pourrez retrouver l’ensemble des livres sur le compte goodreads de LisezLaScience. Ceux-ci seront placés sur une étagère spécifique et celle pour aujourd’hui sera LLS-HS5 : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-hs-5 Les références livresquesVous avez dit maths?
À la recherche du Boson de Higgs
Alterscience. Postures, Dogmes, Idéologies | |||
23 Apr 2015 | LisezLaScience - HS-5 - Lyon Science - version complète | 02:28:25 | |
Ça y est, l'enregistrement audio de l'évènement Lyon Science est en fin disponible ! Un grand bravo à la team de Podcastscience pour le travail accompli sur l'enregistrement et son montage. Si vous souhaitez écouter seulement l'intervention de Lisez La Science lors de Lyon Science : rendez-vous sur l'épisode précédent, par contre, pour la version complète de tout l'évènement, vous êtes au bon endroit! Quand on s’intéresse à la science, avoir des ouvrages de référence est toujours intéressant, soit pour y découvrir un sujet qui nous intéresserait, soit pour y trouver les sources nécessaires quand on a des interrogations. Afin de remplir ce vide, LisezLaScience se propose de vous fournir régulièrement des idées de livres à lire et cette fois, ils tenteront d’aborder des sujets qui sont encrés dans la vie scientifique lyonnaise : physique des particules, alterscience ou encore mathématiques. Ce Hors-série correspond à l'intervention donnée dans le cadre de l'évènement Lyon Science qui s'est déroulé à Lyon le 21 mars 2015. Vous pouvez la retrouver sur le site de Lyon Science à l'adresse suivante : http://www.lyon-science.fr/david-loureiro-quelques-livres-pour-decouvrir-la-science/ Vu les thèmes que j’ai sélectionné, certains d’entre vous pourraient se demander quel peut bien être le lien entre eux et Lyon ? Commençons par la physique des particules ? Lyon ne dispose pas d’accélérateur et ce qui le plus approchant peut-être trouvé à Grenoble, voire pour le plus grand du monde, le LHC, à Genève. Quel peut bien être le lien avec Lyon ?Et bien à Lyon et même Villeurbanne plus précisément se trouve le Centre de Calcul de l’IN2P3 : Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des Particules. Ce centre est celui qui detenait les informations issues des détecteurs qui ont servi de base à la découverte du boson de higgs ! Et oui, rien que ça ! C’est pour vous parler de l’histoire de cette découverte que je voudrais vous parler du livre : À la recherche du boson de Higgs ! À la recherche du boson de Higgs![]() Ce livre, paru en 2013 chez Librio, a été écrit par Christophe Grojean, physicien des particules de l’institut de physique des hautes énergies de Barcelone et Laurent Vacavant, chercheur en physique des particules travaillant sur l’expérience Atlas du LHC. Dans ce ouvrage, somme toute relativement court car il fait moins de 100 pages, les auteurs vont partir de la base : qu’est-ce qu’une particule ? Qu’est-ce que la mécanique quantique ? Quelles sont les particules élémentaires dont tout est composé ? Quelles sont les forces fondamentales ? Etc. Grâce à ces explications claires et concises, sur ce que l’on appelle le modèle standard, on en vient à comprendre ce qu’est réellement le boson de Higgs et en quoi il participe à une partie de la masse des particules. Une fois la théorie posée, les chercheurs nous emmènent dans la découverte de cette aventure scientifique qui amena à la construction de la plus grande machine jamais construite par l’Homme : le LHC. On apprend ainsi la vie de ses prédécesseurs, leurs participations à la découverte d’autres bosons (ces particules qui comme le photons servent d’intermédiaire pour les forces fondamentales), sa construction mouvementée, son fonctionnement ainsi que ses premiers tours de chauffe jusqu’à la consécration en 2012. Un livre qui, si l’on s’intéresse à cette épopée scientifique grandiose de la physique des particules de ces trente dernières années, vous fera découvre avec émerveillement ses tenants et aboutissants d’une manière simple et agréable! Alterscience, postures, dogmes, idéologies![]() Alterscience, un mot qui est compréhensible et en même temps étrange : il s’agit de la science altérée, de la science qui un jour a fait un pas de côté pour sortir des sentiers et se retrouver à naviguer dans des eaux parfois pas très claires. Ok, mais quel est le lien avec Lyon ? Et bien parce que Lyon fut le berceau d’Auguste Lumière. Mais quel est le lien me direz vous ? Et bien outre les accointances que les frères eurent pendant la seconde guerre, avec les fascistes et le régime de Vichy, Auguste, dans sa folie médicale (il fut l’un des développeur des plaques phtoographiques pour la radiologie pendant la guerre) se battit contre les scientifiques ayant découvert le bacille de la tuberculose. Selon lui, la maladie était plutôt liée à des de problème de moeurs de la femme d’un couple … Pour en revenir au livre : Alterscience est un ouvrage écrit par Alexandre Moatti et paru en 2013 chez Odile Jacob. Tout au long de ses 315 pages, l’auteur nous parle de ces scientifiques ou ingénieurs, issus des plus grandes écoles, qui un jour décident de remettre en cause des théories scientifiques, ou des découvertes pourtant éprouvés et testés expérimentalement. Tout y passe : relativité générale, théorie de l’évolution, mécanique quantique, etc. On découvre aussi d’authentiques falsificateurs comme ces deux “scientifiques”, avec de gros guillements, qui ont fait croire aux ingénieurs d’ELF qu’ils avaient découvert une nouvelle particule, l’aldino, pour détecter des champs de pétrole grâce aux fameux avions renifleurs. On découvre enfin tout un tas de théories farfelues : les rayons N, l’énergie livre, la synergétique de Vallée, etc. On se retrouve ainsi plongés dans les soubassements de la science, dans ces recoins un peu trop obscures pour que ce qui en ressorte puisse avoir de la valeur à la lumière de la vérité. Cependant on se sent fasciné par ces scientifiques, a essayé de comprendre comment ils ont pu faire fausse route ... Si vous souhaitez en savoir plus sur le livre, son contenu et son auteur, je ne saurais trop que vous recommander l’écoute de l’épisode #146 de Podcastscience pendant lequel Alexandre Moatti a été interviewé. Vous avez dit Maths ?![]() Pour finir en beauté je vous propose un livre dont le thème parlera à certains des occupants de cet établissement de qualité qu’est l’ENS : j’entends par là “Vous avez dit Maths?” de Robin Jamet. Et oui, le Robin Jamet de Podcastscience. Comme quoi, même quand il n’est pas là, on parle quand même de lui. Pourquoi suis-je en train de dire que ce livre pourrait intéressant des personnes à proximité, et bien c’est parce que le quatrième étage de l’ENS Lyon, juste à côté de nous, est occupé par un laboratoire de mathématique et que l’un des plus fameux médaillé Fields français, Cédric Villani, a été membre de ce Laboratoire. Il a d’ailleurs peut-être été assis à votre place. Il a foulé les pavés que vous avez parcouru pour venir ici, et il a possiblement sali sa belle lavalière avec le ketchup d’un sandwich qu’il aurait acheté à deux pas d’ici. “Vous avez dit Maths” est un livre grâce auxquels on apprend des choses que l’on n’imaginait pas : comment faire de la géométrie juste avec des pliages; comment faire peur à ses proches en restant béats devant le carrelage de sa salle de bain; comment se la pêter en société parce que l’on sait à quoi correspondent ces formats absconds que sont le A1, A2, A3 ou A4, (et là nous disons tous “21x29,7 cm” comme un mantra magique appris pendant les heures d’art plastique au collège). Un livre facile à lire, grandement illustré et qui sera un excellent divertissement, même pour ceux qui peuvent rebutés par les maths. Enfin, si vous êtes, comme moi, un fervent auditeur de Podcastscience, vous vous retrouverez à sourire bêtement en lisant des passages car ceux-ci vous rappellent des épisodes du podcast : pavages, nombres premiers, ponts de Konigsberg, et autres sujets passionnants. Et preuve s’il en est que Robin sait ordonné ses idées, et les mettre au propre, le propos est ici très clair, ordonné et un grand plaisir à lire ! Comme d’habitude, vous pourrez retrouver l’ensemble des livres sur le compte goodreads de LisezLaScience. Ceux-ci seront placés sur une étagère spécifique et celle pour aujourd’hui sera LLS-HS5 : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-hs-5 Les références livresquesVous avez dit maths?
À la recherche du Boson de Higgs
Alterscience. Postures, Dogmes, Idéologies | |||
16 Jun 2015 | LisezLaScience - 14 - Interview d'Anna Alter auteur de "De quels atomes sommes-nous faits ?" | 00:57:44 | |
Aujourd'hui, épisode un peu spécial car il s'agit d'une interview : celle d'Anna Alter, l'auteur du livre "De quels atomes sommes-nous faits ?" qu'elle a co-écrit avec Étienne Klein" aux éditions Le Pommier.
Et si vous êtes intéressés pour en savoir plus à propos de ce livre, rendez-vous sur les deux liens suivants :
Enfin, merci aux éditions Le Pommier d'avoir permis la réalisation de cette interview ! Les références des livres évoqués
Vous pouvez enfin retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-14” : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-14 DisclaimerComme les plus assidus d'entre vous ont pu le remarquer, cet épisode n'est pas consacré au livre "Denialism: How Irrational Thinking Harms the Planet and Threatens Our Lives" de Michael Specter. Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas oublié ! Mais j'ai quelques interviews dont je voudrais vous faire profiter et il est possible qu'elles arrivent avant l'épisode sur ce livre ! D’ici là à bientôt à toutes et à tous. | |||
06 Jul 2015 | LisezLaScience - HS-6 - Évènement #psSortDuPlacard - version complète de l'épisode 225 de Podcastscience | 02:50:16 | |
Bonjour à tous, j'ai eu la chance de pouvoir participer à l'évènement #psSortDuPlacard organisé par PodcastScience et StripScience le samedi 27 juin à l'occasion de la marche des fiertés à Paris. À cette occasion j'ai présenté trois livres que j'ai eu l'occasion de lire et qui traitaient des études scientifiques qui ont pu être réalisées en lien avec l'homosexualité pour deux d'entre eux et de la vie de Alan Turing, très grand mathématicien et scientifique, qui était homosexuel. J'espère que vous apprendrez plein de choses en écoutant l'émission de PodcastScience dont vous pourrez retrouver l'intégralité ci-dessus. Je signale aussi que tous les dossiers présentés pendant l'émission peuvent être retrouvées sur le site de PodcastScience. Vous pourrez aussi retrouver la production pléthorique de dessins qui ont été réalisés par l'équipe fantastique de dessinateurs qui ont officié pendant l'évènement. Vous pouvez ainsi retrouver les notes de l'émission de PodcastScience, le billet chez PodcastScience correspondant à mon intervention (reprise ci-dessous), ainsi que le compte rendu qu'a réalisé Pierre Kerner pour StripScience. Un grand bravo à toutes les personnes qui ont permis la réalisation de cet évènement : l'équipe de Podcastscience, de StripScience, Xavier Durussel, Pierre Kerner, Swoog, et tout ceux que j'oublie. Vous pouvez retrouver l'intégralité du dossier que j'ai présenté ci-dessous ou bien sur le billet associé sur le site de PodcastScience. Billet présenté dans le cadre de l'event #psSortDuPlacard le 27 juin 2015 et publié simultanément sur PodcastScience PitchL’équipe de Podcast Science m’a proposé de réaliser un dossier sur quelques livres qui seraient intéressants de lire si l’on souhaite en savoir plus sur l’homosexualité, et la science associée de manière plus large. Je vous propose donc deux livres qui traitent de l’homosexualité d’un point de vue scientifique et un autre qui traite d’Alan Turing, grand scientifique de la première moitié du XXe qui était aussi homosexuel. De quoi vous occuper pendant les vacances si vous souhaitez de bons livres sur l’homosexualité au sens large :) Dossier![]() Conundrum: The Evolution Of HomosexualityLe premier dont je vais vous parler se nomme “Conundrum: The evolution of homosexuality”, de Nancy Peters. Alors je préfère vous prévenir tout de suite : toutes ces références seront en anglais. Il existe juste une traduction pour le livre sur Alan Turing. Nancy Peters est une écrivain freelance vivant à New York. J’ai tenté d’avoir plus d’informations sur elle, mais mes demandes sont restées lettre morte, désolé. Ce livre relativement court qui décrit la vision de la biologie comportementale sur l’homosexualité et son évolution. Le propos est clair, illustré et toute personne souhaitant avoir une vision, plutôt haut-niveau, de la question saura trouver dans ce livre un certain nombre d’informations relativement à jour et appuyées sur des études scientifiques sérieuses. L’auteur traite de l’homosexualité sans se limiter à l’espèce Humaine, ni à une culture ou une époque en particulier. On aborde ainsi sa présence chez les primates de manière large, mais aussi dans les civilisations grecques, égyptiennes ou chez les maori. Ce livre n’a pas pour but d’être exhaustif sur l’homosexualité et ce que la science pourrait en avoir à dire, mais il sait fournir une base intéressante à qui souhaite se renseigner sur la question. Il remplit donc pleinement son office et la seule chose que j’aurais personnellement à lui reprocher c’est son organisation : certains sujets sont abordés selon un certain angle, puis l’auteur aborde un autre point, et revient ensuite au premier. En tout cas si vous êtes pressé, ce livre est pour vous ! Gay, Straight, and the Reason Why: The Science of Sexual OrientationLe second livre est “Gay, Straight, and the Reason Why” de Simon LeVay. Simon LeVay est un neuroscientifique américano-britannique qui s’est, apparemment, toujours intéressé aux structures du cerveau et aux liens possibles avec l’orientation sexuelle. Après une éducation supérieure de haute volée où il fréquenta successivement les bancs de Cambridge, Göttingen et Harvard, il réalisa la majeure partie de sa carrière dans ce dernier établissement avant d’intégrer le Salk Institute for Biological Studies où il réalisa l’étude pour laquelle il est sûrement le plus connu et qui portait sur le noyau INAH3 au sein du cerveau. Il montra en effet une corrélation entre la taille de ce noyau de neurones et l’orientation sexuelle de son possesseur. À la différence du livre de Nancy Peters, celui-ci est plus volumineux et plus long à lire. Mais cela vaudra clairement le temps que vous y passerez! Je n’ai jamais vu un livre aussi exhaustif, aussi bien référencé et aussi sérieux sur un sujet. Il est aussi différent par son approche: Simon LeVay se concentre sur l’Humain et sur l’époque actuelle et va ainsi aborder tous les axes possibles de réflexion sur l’Homosexualité (psychologie, biologie, génétique, etc) Le livre est bien structuré, l’auteur présente, pour chaque axe un certain nombre d’hypothèses, avec les études associées, les résultats obtenus, et ce qui en est ressorti, en pour et en contre. Cet ouvrage est un bon complément à celui de Nancy Peters pour qui souhaite entrer plus en profondeur dans le sujet. On pourra remarquer que Simon LeVay, dans son travail de référence et de recherche d’études sur les sujets abordés, ne cite quasiment aucune étude francophone ... Alan Turing: The EnigmaAhhh, Alan Turing! En tant que personne travaillant dans le domaine de l’informatique, il représente un dieu de la spécialité. L’un de ses esprits géniaux grâce à qui nous avons pu avoir à notre disposition cette technologie fantastique qui nous permet de pouvoir commander des cuisses de poulet surgelées à 3 heures du matin depuis le fond de notre lit. Blague à part, le travail de cet homme est juste fondamental pour notre société d’aujourd’hui. Et c’est sa vie qu’Andrew Hodges nous raconte de manière agréable et touchante. On découvre ainsi la vie du jeune Alan Turing, avec son amour de jeunesse pour Christopher Morcom, mort trop vite, et dont la perte resta ancrée en Alan pendant toute sa vie. On découvre aussi son travail lors de la Seconde Guerre Mondiale pour le décryptage des messages produits grâce à la machine Enigma. On apprend aussi à quel point il a révolutionné les mathématiques à travers son article sur les nombres calculables et les machines de Turing, celui sur le principe d’imitation avec son fameux test pour déterminer si l’on a à faire à une machine ou plus un humain, son invention de la programmation, des fonctions, etc. On ne se rend pas compte à quel point il est à l’origine de toute cette technologie, ces ordinateurs, tablettes et smartphones qui nous sont aujourd’hui indispensable. On en apprend aussi un peu plus sur la vie des homosexuels dans cette première moitié du XXe siècle anglais, et comment s’est déroulée la fin de sa vie, entre son arrestation, son procès, sa castration chimique et ses derniers jours avant son suicide en 1954. Pour ceux qui auraient vu le film, très bon film en passant, vous découvrirez la vraie histoire (sur laquelle est censée être basé le film d’ailleurs) et d’Alan Turing. Un peu moins romanesque et moins d’espionnage mais tellement plus intéressante. ConclusionEn conclusion ce que je peux dire c’est que j’ai vraiment appris beaucoup de choses : sur l’homosexualité, certes, mais aussi sur ce scientifique formidable que fut Alan Turing et sur les impacts des préjugés de la société sur les homosexuels au sens large. Le suicide d’Alan Turing, pour beaucoup, conséquence du traitement consécutif à son procès et de l’atmosphère homophobe de l’époque, l’aura peut-être empêché de faire de nouvelles découvertes fantastiques et fondamentales. Dix ans se sont écoulés entre les deux articles fondateurs d’Einstein sur la relativité restreinte et générale. Imaginez ce que Turing aurait pu faire si il avait vécu plus longtemps ! Je vous conseille donc de lire ces livres, et d’en proposer la lecture autour de vous. Ceci permettra peut-être de réduire les préjugés qui rongent notre société et d’éviter aux homosexuels de subir des pressions et des discriminations. Laissons les personnes LGBT s’épanouir car elles pourront sûrement rendre le monde plus beau et meilleur pour nous tous. Vous pourrez retrouver l’ensemble des livres sur le compte goodreads de LisezLaScience. Ceux-ci seront placés sur une étagère spécifique et celle pour aujourd’hui sera LLS-HS-6 : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-hs-6 Liens
Les références livresquesAlan Turing: The Enigma
Gay, Straight, and the Reason Why: The Science of Sexual Orientation
Conundrum: The Evolution Of Homosexuality
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09 Sep 2015 | LisezLaScience - 15 - Flatland de Edwin A. Abbott avec Nicolas Tupegabet et Pascal Metz de Podcastscience | 00:46:44 | |
Dans cet épisode j'ai la chance de pouvoir échanger avec Nicolas Tupegabet et Pascal Metz, deux membres de l'équipe PodcastScience, à propos de Flatland, livre écrit par Edwin A. Abbott et disponible dans diverses versions : audio [en], ebook [fr] ou encore papier. Les références des livres évoqués
Vous pouvez enfin retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-15” : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-15 | |||
30 Sep 2015 | LisezLaScience - 16 - Le Pharmachien d'Olivier Bernard | 01:27:16 | |
Dans cet épisode j'ai la chance de pouvoir échanger avec Olivier Bernard, alias le Pharmachien à propos de son livre "Le Pharmachien" aux éditions Kennes.
Merci aux Éditions Kennes d'avoir pu rendre possible cette interview ! Les références des livres évoqués
Vous pouvez enfin retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-16” : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-16 Quelques podcast, chaînes Youtube et sites d'intérêt | |||
28 Nov 2015 | LisezLaScience - 17 - L'Univers à Portée de Main de Christophe Galfard avec Sébastien Carassou | 01:06:45 | |
Dans cet épisode j'ai eu la chance de pouvoir échanger avec Christophe Galfard à propos de son livre "L'Univers à Portée de Main" chez Flammarion en compagnie de Sébastien Carassou.
Les références des livres évoqués
Vous pouvez enfin retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-17” : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-17https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-17 Livres revus sur LisezLaScience | |||
08 Dec 2015 | LisezLaScience - 18 - Paranormality de Richard Wiseman avec Jean-Michel Abrassart | 01:00:26 | |
Dans cet épisode j'ai eu la chance de pouvoir échanger avec Jean-Michel Abrassart, l'hôte du podcast Scepticisme Scientifique à propos du livre de Richard Wiseman "Paranormality" (en VF il s'agit de "Petites expériences extra-sensorielles : Télépathie, voyance, hypnose, Le paranormal à l'épreuve de la science").
Les références des livres évoqués
Vous pouvez enfin retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-18” : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-18 | |||
17 Mar 2016 | LisezLaScience - HS-7 - Interview de Carl Zimmer à propos de "Planète de Virus" par Podcastscience | 01:16:00 | |
J'ai eu la chance de pouvoir récemment participer (un petit peu) à l'interview de monsieur Carl Zimmer, auteur de "A Planet of Viruses", réalisée par l'équipe de Podcascience. Cette interview a été réalisée en anglais, et si la langue de Shakespeare ne vous fait pas peur, l'audio peut-être retrouvée dans le flux de LisezLaScience (et bien entendu chez Podcastscience) et grâce aux contributeurs géniaux de Podcastscience, vous pouvez auss retrouver la transcription en VO sur leur site. L'ouvrage![]() Planète de Virus - Carl Zimmer - Belin Planète de Virus est un ouvrage écrit par Carl Zimmer à l'occasion d'une action nommée "World of Viruses" visant à faire de la communication/médiation/vulgarisation (choisissez le mot qui vous convient le mieux) à propos des virus de manière globale et sur des supports aussi variés que possible (site web, vidéo, etc). Dans le cadre de cette action, Carl Zimmer a été missionné pour rédiger ce livre sur les virus. Ce livre nous amène à comprendre un peu mieux les virus, leur façon de fonctionner, mais aussi l'histoire de leur découverte et des interactions (combat n'est pas vraiment el bon mot vu l'intérêt que certains virus peuvent avoir pour nous) que nous avons pu avoir avec les virus en tant qu'espèce. C'est un livre qui n'est pas très long et qui est extrêmement facile et agréable à lire. Si jamais la langue de Shakespeare ne vous dérange pas, vous pouvez vous jeter sur la version originale en anglais. Mais si jamais vous souhaitez le lire en français, vous avez de la chance; en effet, Karim Madjer et Alan Vonlanthen de Big Bang Science Communication ont fait un super travail de traduction de cet ouvrage qui est disponible depuis peu aux Editions Belin dans la collection Sciences à Plumes. L'interviewDans ce cadre, Carl Zimmer a accepté de participer à une interview qui a été réalisée par Podcastscience et à laquelle j'ai eu la chance d'être associée. Ce fut une première pour l'équipe (et aussi pour moi) de réaliser une interview en anglais. Mais ce fut aussi un très grand succès grâce à la grande qualité du travail réalisé par l'équipe de Podcastscience, car l'interview est fluide, très intéressante et de bonne qualité pour qui souhaite en savoir plus sur l'ouvrage et les virus. Comme je l'expliquais dans le chapeau, vous pouvez aussi, grâce aux merveilleux contributeurs de Podcastscience, retrouver une retranscription de cette interview sur leur site. Pour ceux qui souhaiteraient avoir une version en français dans le texte de cette interview, un peu de patience, elle devrait arriver sous peu ! Pour elle vous aurez accès à une version disposant de Voice Over (comme ce que vous pouvez retrouver pour les reportages télévisés avec des étrangers dont les paroles sont traduites) et une retranscription en VF. Je voudrais enfin remercier l'équipe de Podcastscience, et celle de Big Bang Science Communication de m'avoir permis de pouvoir participer à cet interview ! Ce n'est pas tout les jours que l'on peut interviewer un vulgarisation comme Carl Zimmer ! L'auteur![]() Carl Zimmer - crédit : Ben Stechschulte Concernant Carl Zimmer, voici une adaptation de la présentation que j'ai eu l'occasion de faire à son propos lors de l'interview de Podcastscience: Carl Zimmer a obtenu votre licence d’Anglais à l’Université de Yale avant de travailler pour le magazine Discover à la fin des années 80. D’abord comme relecteur-correcteur puis comme rédacteur en chef adjoint. Chroniqueur au New-York Times (pas si mal quand même), on le retrouve aussi sur des émission radio comme Radiolab et certain de ses livres ont été largement acclamés par la critique : “Soul Made Flesh - a history of Neuroscience” a été par exemple nommé parmi les 100 meilleurs ouvrages par le New York Times Book Review. “Science Ink: Tattoos of the Science Obsessed” a aussi été mis en avant par des média grand public comme le Huffington Post, Der Spiegel, ou encore le Guardian. En tant que journaliste, les articles de Carl Zimmer, qu’ils aient été dans Discover, le New York times ou sur son blog, The Loom, qui est maintenant hébergé sur la plateforme du National Geographic, ont été reconnus comme faisant partie des meilleurs écrits scientifiques américains dans diverses anthologies. Carl Zimmer a aussi gagné le prix de l’Association Américaine de l’Avancement du Journalisme Scientifique trois fois pour certains de ses articles. Liens
Le livre | |||
06 Jul 2016 | LisezLaScience - HS8 - La vie de Nikola Tesla - 1/2 - Dossier pour Podcastscience | 00:53:46 | |
Tesla: un nom qui en dehors de la marque de véhicules électriques et de l'unité de mesure du champ magnétique, n'est que rarement associé à l'inventeur américain d'origine serbe né au XIXème siècle et qui participa à l'essor du courant alternatif qui est aujourd'hui indispensable à notre monde. Vous découvrirez que beaucoup d'erreurs sont colportées à ce propos sur l'Internet mondial (inventeur de génie que le système a fait taire, l'homme qui fut capable de dompter l'énergie libre, celui qui pouvait parler aux autres planètes ou encore un vénusien qui était là pour aider l'humanité à grandir) et qu'en se basant sur la littérature sourcée et la science, nous arriverons à comprendre un peu mieux la première partie de sa vie. Ce dossier a été réalisé pour Podcastscience et a été présenté en premier lors du live du 14 juin 2016. Vous pourrez aussi le retrouver sur le site de podcastscience. IntroductionOn a tous entendu parler de Tesla, que ce soit pour des voitures électriques ou pour l’unité de mesure du champ magnétique. Mais on pense rarement à l’inventeur américain d’origine serbe, contemporain d’Edison, Einstein ou Marconi, qui participa à l’essor de l’industrie électrique et au développement de la radio. Le problème avec Tesla c’est qu’il fit aussi des déclarations fantasques qui font qu’aujourd’hui on entend plus souvent parler de lui comme le chantre du New Age, le maître de l’énergie libre ou pire, un vénusien venu sauver la Terre ... Mais qui est vraiment Nikola Tesla? Sur quoi a-t-il travaillé réellement ? Je vais tenter de démêler le vrai du faux en me basant sur un certain nombre d’ouvrages que j’ai pu lire sur lui directement, sur Edison, ou encore sur l’alterscience. Au cours de ce double épisode nous allons aborder sa jeunesse, son éducation, son voyage en Europe qui le mena à travailler pour Edison, leurs relations, ses travaux sur le courant alternatif et le moteur polyphasé, ceux sur le grand sujet de sa vie : la transmission d’énergie sans fil, ses idées “farfelues” et la fin de sa vie. Je prendrais enfin un peu de temps pour faire du debunking de quelques mythes qui peuvent exister à son propos. Petit disclaimer: les “faits” sur la vie de Tesla, il faut le dire franchement, c’est le bordel pour vérifier. J’ai tenté de donner une vision plus juste de Tesla et si vous pensez que j’ai pu dire quelque chose de faux malgré mes recherches, je suis totalement ouvert à recevoir vos remarques! La jeunesse de TeslaLes parents de Nikola Tesla, Milutin et Djuka, sont nés dans le premier tiers du XIXème siècle[1]. Après un court passage par Senj, sur la côte adriatique de la Croatie, où sont né trois des enfants Tesla[2], ils migrèrent dans une autre ville de Croatie, Smiljan, en 1852. C’est dans cette ville qu’est né Nikola Tesla dans la nuit du 9 au 10 juillet 1856. La légende veut que ce fut à minuit une nuit d’orage et d’éclairs. Un échange aurait eu lieu entre la sage-femme du village qui aurait dit de Nikola qu’il était un enfant de la tempête et Djuka aurait répondu “non, de la lumière”[3]. Plusieurs évènements de sa jeunesse, vont marquer toute sa vie. Il découvrit l’électricité statique avec son chat, contracta une horreur pour les boucles d’oreilles, ou encore des troubles obsessionnels compulsifs (les fameux TOC) comme le fait de compter par trois toutes les choses par exemple[4]. Il développa aussi une capacité désormais fameuse à voir, aussi vrai que nature, tout ce qu’il pouvait imaginer[5]. Pendant sa jeunesse Tesla fut aussi choqué par la mort de son frère Dane[6] et ses parents furent ensuite très protecteurs avec lui. Suite à cet évènement, ses parents migrèrent à Gospic, toujours en Croatie, où Tesla entra au collège et c’est au cours de cette période qu’il découvrit le principe des turbines et autres roues à aubes. Il prétend d’ailleurs qu’ayant entendu parler des chutes du Niagara il aurait dit à un de ses oncles qu’il maîtriserait leurs forces grâce à ces techniques, ce qu’il réalisa effectivement près de 30 ans plus tard[7]. Après avoir fini son collège en 1870, il poursuivit ses études dans un lycée avant d’entrer en 1875 à la Joanneum Polytechnic School de Graz, en Autriche. Nikola entreprit un cursus orienté autour des mathématiques et de la physique. C’est pendant un cours de physique à propos des moteurs ou générateur/dynamo à courant continu que, remettant en cause l’usage du commutateur, son professeur, lui expliqua que l’enlever serait aussi impossible que le mouvement perpétuel[8]. Tesla, instinctivement sûr de son fait, poursuivit cette idée pendant de nombreuses années pour aboutir au moteur à courant alternatif polyphasé qui, aujourd’hui, fait rouler les TGV entre deux grèves notamment. Mais à quoi servait ce commutateur dans les moteurs à courant continu utilisés à l’époque? Prenons un peu de recul pour comprendre un peu ces histoires de courant continu/alternatif et de moteur/générateur d’abord. Le courant continu est celui qui sort d’une pile ou d’une batterie par exemple. Il circulera toujours dans le même sens sans changer d’amplitude au cours du temps. Le courant alternatif de son côté va aller dans un sens puis dans l’autre un certain nombre de fois par seconde (il s’agit de sa fréquence). C’est celui qui est produit par les centrales électriques et qui vous est délivré par les prises de courant de nos maisons. Afin de pouvoir faire fonctionner des rotatives ou des machines industrielles qui fonctionnent à l’électricité, il fallait disposer de générateurs qui produisent du courant, de fils pour le transmettre et de moteurs pour l’utiliser. Ces moteurs devaient, à l’époque, fonctionner sur les mêmes infrastructures électriques que celles utilisées pour la télégraphie qui fonctionnait par l’interruption d’un courant continu. Et il pouvait aussi être nécessaire de pouvoir faire fonctionner les machines sur batterie (qui délivre du courant continu donc). La recherche avait donc tenté d’aboutir à la création d’un couple générateur/moteur à courant continu. Les travaux de l’époque étaient basés sur l’induction magnétique découverte par Faraday en 1831. L’idée était de générer du courant lors du passage d’un aimant dans une bobine de fil (pour le générateur) ou inversement, de générer un champ magnétique lors du passage d’un courant dans une bobine (pour un moteur). By Abnormaal (Own work) [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html) or CC-BY-SA-3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/)], via Wikimedia Commons Pour faire fonctionner un moteur il fallait tout d’abord pouvoir générer de l’électricité. Le principe était donc de faire tourner une bobine dans le champ magnétique d'un aimant pour produire un courant électrique dans les fils de la bobine. Comme dans une dynamo de vélo ou une roue à aube par exemple. Mais ce courant étant alternatif par nature, il fallait un moyen de le rendre continu. C’est un certain Hyppolite Pixii qui inventa en 1832[9] le fameux commutateur qui permettait de le faire en prenant le courant dans le bon sens à chaque rotation. Une fois le courant continu arrivé au moteur, le système de la dynamo était inversé et le courant passant dans la bobine générait un champ magnétique qui entre les aimants du stator, la partie aimantée fixe, faisait tourner l’axe. Le problème avec l’usage du commutateur c’était que des étincelles étaient générées quand le courant était récupéré dans un sens puis dans l’autre et cela avait tendance à provoquer des incendies[10]. By Pulsar at French Wikipedia [Public domain], via Wikimedia Commons Pour en revenir à l’éducation de Tesla, et malgré un bon début à Graz, ses résultats scolaires périclitèrent au cours de ses trois années car il fut absorbé par le démon du jeu[11] et il fuit à Maribor (ville située dans l’actuelle Slovénie) pour travailler[12]. Son père le retrouva et lui proposa de reprendre ses études à Prague mais Nikola déclina l’offre. Peu de temps après cette altercation, son père mourut à Gospic en avril 1879. Nikola continua de jouer aux cartes et à perdre de l’argent. Sa mère craignant pour sa santé, le convainc d’arrêter et Nikola alla dans la famille d’un de ses oncles pour finir ses études[13]. Mais en 1881, son oncle ne pouvait le financer plus longtemps et Tesla dut se résoudre à aller à Budapest. Il comptait y travailler pour un certain Puskas, un ami de la famille, qui avait pour charge d’implanter en Europe le téléphone mis au point par Edison. Mais il fut finalement embauché dans le Bureau Central du Télégraphe en Hongrie[14] où il rencontra Anthony Szigeti qui le suivit un bout de temps. C’est en 1882[15], au cours d’une de leurs marches, que Tesla eut son moment Eureka. Il comprit comment se passer de commutateur. La solution : l’obtention d’un mouvement de rotation dans le rotor via des courants de Foucault générés par l’utilisation de champs magnétiques dans le stator grâce à différentes bobines déphasées dans lesquelles passent un courant alternatif. Si vous n’avez pas tout suivi, ce n’est pas grave. Il faut juste retenir que c’est une idée extraordinaire. Il fallait maintenant qu’il puisse le construire en vrai. Tesla et EdisonAprès un passage court à Budapest, Szigeti et lui furent envoyés à Paris par Puskas afin de travailler pour une division européenne de la société d’Edison dirigée par un de ses proches, Charles Bachelor[16]. La réalisation de Tesla la plus notable pendant cette période chez Edison fut de travailler sur les systèmes installés à Strasbourg pour le gouvernement allemand et résoudre une situation complexe pour la société d’Edison. De retour à Paris, il voulut obtenir la prime promise pour ce travail, mais ses supérieurs se rejetaient la responsabilité et il n’obtint rien. Dégoûté par ces agissements, Tesla démissionna. Mais Charles Bachelor, ayant identifié en lui un inventeur de génie du niveau d’Edison, lui fit une lettre d’introduction pour aller à New York s’il souhaitait y travailler pour Edison. L’histoire retient que Bachelor aurait écrit : “I know two great men and you are one of them; the other is this young man”[17]. Ce qui se traduit à peu près en “Je connais deux grands hommes et vous êtes l’un d’entre eux. L’autre est ce jeune homme”. Tesla sauta sur l’occasion et prit le premier train et le premier bateau pour New-York, perdant au passage tous ses effets personnels[18]. Il y arrive néanmoins sûr de ses connaissances et de sa volonté de vouloir démontrer la supériorité de ses inventions. crédit : inventors.about.com : http://inventors.about.com/library/inventors/bledison.htm Arrivé chez Edison, Tesla le trouva devant un gros dilemme: des dynamos avaient été installées à bord du SS Oregon - le paquebot transatlantique le plus rapide du monde - mais elles ne fonctionnaient pas. Ne disposant pas d’ingénieur qui puisse s’y rendre, il proposa à Tesla d’y aller. Celui-ci s’y rendit et traita le problème rapidement. Recroisant le lendemain matin Edison et Bachelor, Tesla leur annonça que le travail était fini. En partant, Tesla entendit Edison confier à Bachelor : This is a damned good man!”[19]. En français cela donnerait quelque chose comme “Il est sacrément bon!”. Mais la durée du travail de Tesla chez Edison ne dépassa pas les 6 mois et la raison de son départ est controversée. Edison aurait, selon certaines sources, promis à Tesla 50 000 dollars s’il arrivait à passer de continu à alternatif certaines de ses machines[20]. Ceci semble invraisemblable vu qu’Edison ne croyait pas du tout à l’intérêt du courant alternatif. D’autres expliquent qu’Edison avait des problèmes d’argent[21] et qu’il n’aurait jamais pu promettre une telle somme. D’autres racontent enfin que c’était plutôt pour des améliorations sur des machines[22], ou alors pour le non usage d’un système de lampe à arc qu’il aurait mis au point[23] … Tesla et le moteur à courant alternatifToujours est-il qu’il partit fonder sa propre entreprise. Après une première création d’entreprise qui se finit en eau de boudin[24], Nikola Tesla se retrouva de nouveau à la rue sans le sou. Avec le peu d’argent qu’il arrivait à gagner il déposa néanmoins un brevet en 1886 pour un nouveau type de moteur. C’est le dépôt de ce brevet qui lui permit de rencontrer Alfred Brown. Cette rencontre allait changer sa vie[25]. Coutumier de certaines inventions d’Edison pour le télégraphe, Brown, qui travaillait chez Western Union, vit en Tesla un inventeur à soutenir. Aidés par Peck, un homme d’affaires, ils décidèrent de créer Tesla Electric Company dont l’objectif serait de développer le moteur à courant alternatif. La stratégie de Brown et Peck était dite de “patent-promote-sell”. Breveter des inventions, les mettre en avant auprès d’industriels et vendre les brevets. Peck et Brown n’étaient pas convaincus par le courant alternatif, et pour eux le continu était plus établi dans l’industrie[26]. Tesla leur fit le coup de l’oeuf de Christophe Colomb, en version revisitée : S’il arrivait à faire tourner un oeuf sur lui-même sur sa base sans le toucher, Peck et Brown le soutiendraient avec son idée de courant alternatif. Il y arriva grâce au champ magnétique rotatif qu’il pouvait générer grâce au courant alternatif. Peck et Brown furent impressionnés et le soutinrent[27], tout comme Colomb fut soutenu par la reine d’Espagne grâce à son oeuf. Tesla déposa d’abord des brevets pour un système complet pour le courant alternatif incluant dynamo, transformateur, et moteur. Ensuite l’intérêt de l’invention fut mis en avant grâce à des experts du domaine et à travers plusieurs conférences que Tesla réalisa à propos de son moteur, mais aussi à propos du courant alternatif de manière plus générale[28].
Enfin ils surent aussi attirer l’attention de George Westinghouse. Il s’agissait d’un homme d’affaires ayant fait fortune grâce à des inventions dans le domaine du ferroviaire et qui souhaitait se développer dans le domaine de l’électricité. Il était l’un des seuls à voir dans le courant alternatif de bonnes perspectives et dans ce but chercha à acquérir des brevets pour diverses technologies en lien avec ce type de courant. A côté l’achat de brevets pour des transformateurs développés eu Europe, les brevets que la Tesla Electric Company possédait étaient, même pour un prix important[29], un atout important pour disposer de dynamos et de moteurs afin de développer cette activité[30]. Enfin cela lui permettait de se différencier d’Edison qui ne misait que sur le courant continu. Tesla travailla avec les ingénieurs de Westinghouse à Pittsburgh pour industrialiser son moteur[31] de juillet 1888 jusqu’à son départ en août 1889. Ce travail continua sans lui car ce n’est pas avant début 1893[32] que Westinghouse eut la possibilité, autant technique que financière, de pouvoir pousser commercialement les résultats de ces travaux. La guerre des courantsLa période 1890-1891 fut très compliquée pour les sociétés de l’électricité. Entre la fusion des sociétés d’Edison et celle de Thompson Houston pour former General Electric d’un côté et Westinghouse qui tenta d’acheter de petites entreprises locales d’électricité de l’autre, le monde de l’industrie électrique était sous la pression du monde financier pour se structurer. Par ailleurs, la guerre des courants faisait rage entre Edison et Westinghouse. Edison était convaincu que le courant continu était supérieur au courant alternatif. Westinghouse, de son côté, avait fait, comme d’ailleurs Thompson-Houston, le pari du courant alternatif. Pour comprendre un peu cette bataille entre les deux systèmes, laissez moi juste vous expliquer les enjeux. Comme je l’ai expliqué avant, la télégraphie et l’usage régulier de batteries rendaient indispensable l’usage du continu. Un des problèmes que l’on rencontre quand on veut transmettre du courant, c’est la perte en ligne. L’idée étant que plus la tension est élevée, moins on perd par effet joule[33]. Le problème avec le courant continu, c’est que, comme on ne peut pas changer la tension une fois le courant produit, il fallait le produire à la tension utilisée par les moteurs (ou autre) à exploiter. Comme les tensions utilisées n’étaient pas forcément très importantes, il était donc indispensable de produire du courant près des lieux d’usage afin d’éviter les pertes en ligne liée à la faible tension. Pour le courant alternatif c’était différent. Sur la deuxième moitié du XIXème siècle des transformateurs, permettant de monter et descendre la tension, ont été développés en Europe. Ces transformateurs ont ainsi permis de transmettre du courant alternatif sur de plus grandes distances en minimisant les pertes en ligne. L’Europe passa assez rapidement au courant alternatif. Mais Edison voulait imposer le courant continu à tout prix car son entreprise reposait principalement d’une part sur la construction de centrales locales produisant du courant continu et d’autre part sur la fabrication de matériel électrique fonctionnant sur ce type de courant. Il était par ailleurs convaincu qu’il était intrinsèquement plus dangereux (à tension égale il avait vu dans des expériences que des risques mortels plus grands existaient). Ce lobbying d’Edison se transforma en campagne agressive contre le courant alternatif. Il alla jusqu’à organiser des démonstrations publiques de sa dangerosité en tuant des animaux[34]. Il arriva même à ce que la première électrocution se fasse grâce à du courant alternatif. A l’époque on parlait d’ailleurs de “Westinghouser”. Mais cela eu l’effet contraire car l’opinion se retourna contre lui[35]. Cette guerre et les efforts importants que Westinghouse réalisa en R&D, notamment concernant le moteur de Tesla[36], lui imposèrent de demander à celui-ci de renoncer aux royalties. Selon Westinghouse cette condition était imposée pour qu’il conserve son rôle dans l’entreprise. Tesla aurait accepté par amitié…[37] La transmission sans fil et le showAprès avoir quitté Westinghouse, Tesla prit un nouveau laboratoire à Manhattan, sur la Grand Street. Son idée était de développer les recherches autour du courant alternatif à haute fréquence. Partant des travaux de Hertz qui générait des ondes EM, il tenta de les améliorer et mit au point sa fameuse bobine Tesla. Grâce au phénomène de résonance il arrivait à faire un certain nombre de choses : générer ce qu’il appelait des “bouffées” d’énergie électrique; réaliser un transformateur (cela lui permettait d’augmenter fortement le voltage); et produire des fréquences extrêmement élevées. Lors d’une erreur involontaire, il toucha une partie de son matériel branché sur une bobine Tesla, et découvrit l’effet de peau (à haute fréquence le courant alternatif ne pénètre pas profondément et ne se propage qu’en surface, sur la peau donc, d’où son nom) qu’il exploita ensuite dans la plupart de ses conférences pour émerveiller le public[38] en tenant des ampoules ou des tubes fluorescents alimenté par le courant qui passait à la surface de son corps. Il faut noter que Tesla n’était pas un Maxwellien (il ne faisait pas partie des partisans de la nouvelle théorie mise au point par James Clerk Maxwell quelques années auparavant pour expliquer les phénomènes électriques et magnétiques). A la différence de Hertz ou Lodge, il pensait pouvoir justifier des phénomènes observés avec les théories existantes et pensait que les Maxwelliens se trompaient d’explication avec ces nouvelles théories. D’autant plus que selon lui, les ondes électromagnétiques n’étaient pas capables de se propager sur de grandes distances et que les bouffées électrostatiques étaient plus aptes à justifier des phénomènes observés[39]. Il présenta diverses inventions lors de plusieurs conférences : en mai 1891 à New York[40] et en Europe en 1892. Il alla notamment à la Royal Society[41] où il eut l’occasion de s’asseoir dans le fauteuil de Faraday et à Paris avant d’aller au chevet de sa mère mourante. Malgré le fait qu’il prétendait ne pas croire aux prémonitions il raconte néanmoins que c’est en rêve que cet évènement tragique lui fut révélé[42] … Parmi ses expériences de l’époque on peut en noter une en particulier : il prenait deux plaques non connectées et il les tournait vers le ciel; la première était branchée sur son oscillateur et elle était connectée à la terre; et l’autre plaque était aussi fixée à la terre avec une induction bien réglée. Une fois ce système mis en place il pouvait connecter sur cette seconde plaque un moteur où une lampe et les faire fonctionner[43]. Cette expérience représente les prémices de la radio pour certains. C’est en tout cas ce que Tesla défendit plus tard lors de divers procès sur la paternité du système[44]. Cependant cela s’entendait dans le cadre de ses recherches sur la transmission d’énergie sans fil et pour lui cela ne fonctionnait pas grâce à des ondes électro-magnétiques mais grâce à ses bouffées électrostatiques. Enfin il faut bien comprendre qu’à l’époque il y avait cette notion de “circuit” à fermer avec la terre, une vue très électricienne de la chose. Et Tesla pensait que le courant passait principalement dans la terre … Les chutes du NiagaraEn 1893 se tint la foire internationale de Chicago. C’est Westinghouse qui en obtint le contrat d’électrification. Cela permit à Tesla de montrer que le courant alternatif était capable d’illuminer un grand nombre de lampes ou de moteur en toute sécurité, au contraire de ce que pouvait dire Edison. Cette foire fut aussi pour lui l’occasion de présenter les prodiges que le courant alternatif rendait possible : son oeuf de Colomb électrique ou encore le fait de pouvoir allumer une ampoule sans qu’elle soit branchée (grâce à l’effet de peau). Cette foire précéda de peu la victoire de Westinghouse dans l’obtention d’un contrat important : celui de dompter les chutes du Niagara. L’objectif était notamment de pouvoir transporter de l’énergie jusqu’à la ville de Buffalo (28 kilomètres[45])[46]. C’est Edward Dean Adams qui en fut le promoteur et fin 1892 un appel d’offre fut lancé pour choisir l’entreprise qui serait en charge du travail[47]. Tesla voulait à tout prix pousser son système à courant alternatif et rencontra Adams à de multiples reprises. En effet, entre la variété de systèmes à courant alternatif possibles, les guerres de brevet le concernant ou la position de Lord Kelvin, membre de la commission, qui poussait le courant continu (selon lui utiliser le courant alternatif était une “erreur gigantesque”), Adams souhaitait garder un maximum d’options[48]. Cependant les arguments de Tesla contre le courant continu convainquirent Adams. Il lui expliqua ainsi que l’usage de hautes tensions en courant continu poserait problème au niveau des moteurs et de l’éclairage qui ne fonctionnaient pas avec des hautes tensions. Il lui expliqua aussi que la génération et l’usage de courant étaient fondamentalement alternatifs comme le mouvement de rotation des turbines et des moteurs et qu’avec le courant alternatif il était possible d’amener de l’énergie plus loin grâce à des transformateurs. En octobre 1893 la commission choisi Westinghouse pour la mise en place du système (le succès de de la foire internationale de Chicago fut sûrement déterminante)[49]. Ce fut une grande victoire pour lui[50] et Tesla en fut grandement responsable. La production et la transmission à l’échelle industrielle du courant alternatif avec succès en Europe, et avec les chutes du Niagara aux Etats-Unis furent la démonstration qu’il était bien supérieur au courant continu et en firent un standard dans le monde entier. Cet évènement permit à Tesla d’être reconnu comme un inventeur de premier plan aux Etats-Unis et de pouvoir embrayer sur un domaine qu’il allait développer les années suivantes : la transmission d’énergie sans fil. Mais ce sera pour un autre dossier. ConclusionA travers ce premier dossier nous avons découvert la première partie de la vie de Tesla. Sa jeunesse tout d’abord, avec le développement de certaines idées qu’il chercha par la suite à vouloir développer, avec plus ou moins de succès pour le moteur à courant alternatif par exemple. On découvre aussi comment cette invention fut mise au point et le contexte dans lequel cela se passa. Tesla n’inventa pas un moteur comme un génie venu d’ailleurs, d’autres chez Westinghouse, Thompson Houston ou en Europe en développèrent aussi. Les années qui suivirent son industrialisation furent émaillées de procès sur la paternité de cette invention. On découvre aussi les prémices de la radio, même si appliquée à un autre cas d’usage, la transmission d’énergie sans fil. On voit aussi que pour Tesla la théorie de l’électromagnétisme n’était pas pertinente et cela le fit partir dans une direction différente de celle de ses contemporains pour la transmission d’énergie sans fil, celui de l’usage du courant passant par la Terre … Dans la deuxième partie nous découvrirons la suite des travaux de Tesla sur cette transmission d’énergie sans fil et d’une certaine manière sa déchéance à force de poursuivre des rêves impossibles … Je parlerai aussi de certains mythes qui, aujourd’hui, sont colportés ici ou là à son propos. Quote
New York Times, 19 octobre 1931 RéférencesLivres
Web
[1] Son père Milutin Tesla était prêtre orthodoxe et sa mère, Djuka Mandic, s’occupait du foyer et des enfants [5] Capacité qui, selon John O’Neill dans Prodigual Genius, lui permis soit disant de ne pas avoir besoin, ni de prendre de notes, ni de faire de tests en vrai. [24] Tesla avait toujours en tête de pouvoir réaliser le développement de son moteur AC et avec quelques investisseurs (principalement messieurs Vail et Lane), qui s’étaient intéressés à ses travaux du temps de son passage chez Edison, il fondât la Tesla Electric Light and Manufacturing Company. Cette société se chargea de vendre des lampes à arc basées sur un brevet déposé par Tesla quelques temps plus tôt. Brevet qu’il mit au nom de cette société. Mais selon Carlson les investisseurs ne souhaitèrent pas poursuivre l’aventure sur les aspects manufacturing et préférèrent se concentrer sur l’aspect vente de systèmes d’éclairages à travers la création d’une nouvelle entreprise en laissant tomber Tesla. Tesla ne put plus exploiter son brevet ni développer son moteur AC comme il l’avait souhaité en s’associant à Vail et Lane. [28] “A NEW SYSTEM OF ALTERNATING CURRENT MOTORS AND TRANSFORMERS” by Nikola Tesla Delivered before the American Institute of Electrical Engineers, May 1888 : http://www.tfcbooks.com/tesla/1888-05-16.htm [30] Avant d’acquérir les brevets de Tesla, il acquis aussi celles de transformateur de Gaulard & Gibbs nécessaire à la modification du voltage AC (impossible à l’époque pour du DC), mais aussi les travaux de Ferraris qui a Turin avait aussi travaillé sur les champs magnétiques rotatifs (d’où d’ailleurs une certaine confusion sur la réelle paternité du moteur AC) . On trouve chez Charles Rivers editors une référence à une somme d’1 million de dollars que Westinghouse aurait payé, mais il semble plus réaliste que la Tesla Electric Ligne Company ait reçu 25,000 dollars en liquide, 50,000 dollars en billet à ordre and des royalties de 2,50 dollars par cheval vapeur développé. [31] Il est important de noter, qu’à la différence de ce que Tesla croyait, même si son moteur fonctionnait à la perfection dans sa tête où dans son laboratoire, il était indispensable de pouvoir mettre au point un moteur qui puisse fonctionner dans des conditions réelles, avec les fréquences délivrées par les générateurs, sur le bon nombre de phase, etc. [34] selon lui le DC à même tension était non mortel, alors qu’il était surtout question de fréquence [36] selon Carlson c’est la raison en tout cas. Par contre on trouve plein d’autres raisons dans les autres bios ... [38] C’est notamment via cet effet de peau et l’usage des ancêtre des tubes néon, ou de lampes à un seul fil avec un bouton en carbone, qu’il est devenu le magicien de la lumière, expert des shows dans les plus grandes capitales. [40] “EXPERIMENTS WITH ALTERNATE CURRENTS OF VERY HIGH FREQUENCY AND THEIR APPLICATION TO METHODS OF ARTIFICIAL ILLUMINATION” by Nikola Tesla Delivered before the American Institute of Electrical Engineers, Columbia College, N.Y., May 20, 1891 :http://www.tfcbooks.com/tesla/1891-05-20.htm [41] “EXPERIMENTS WITH ALTERNATE CURRENTS OF HIGH POTENTIAL AND HIGH FREQUENCY” by Nikola Tesla Delivered before the Institution of Electrical Engineers, London, February 1892. : http://www.tfcbooks.com/tesla/1892-02-03.htm [42] Même si il raconte par la suite avoir pu tracer la naissance de cette idée jusqu’à des choses qu’il aurait vu par ailleurs. Cette idée d’un déterminisme de toute idée ou sentiment ou action est quelque chose qu’il a en tête depuis tout jeune et qui conduit aussi à tout ce qu’il a comme opinion sur l’aspect automate de l’homme et sur ce qu’il réalisa autour des bateau téléguidé et de ce qu’il appelait “Teleautomatics” dont nous parlerons plus tard. [46] Si on remonte un peu on peut aussi voir, comme le présente Carlson, que Tesla allât en Europe pour se renseigner plus en détail sur ce qui avait été présenté lors le l’Electrotechnical Exhibition à Francfort en Septembre 1891. Outre qu’à cette occasion fut démontrée la possibilité de transmettre du courant depuis Lauffen (175 kilomètres de distance) via de l’AC, van Miller, Brown et Dolivo-Dobrowolsky démontrèrent le potentiel commercial de l’usage de l’AC polyphasé grâce à un moteur utilisant cette technologie. Il n’était donc pas seul à avoir travaillé sur le sujet à l’époque et même si il semble avoir devancé de peu ceux-ci, l’information n’était pas forcément arrivée en Europe et certains les annoncaient comme les inventeurs de cette découverte. Comme quoi il y avait vraiment une convergence d’idée à l’époque sur ces sujets. | |||
11 Jul 2016 | LisezLaScience - HS9 - La vie de Nikola Tesla - 2/2 - Dossier pour Podcastscience | 01:14:29 | |
Tesla: un nom qui en dehors de la marque de véhicules électriques et de l'unité de mesure du champ magnétique, n'est que rarement associé à l'inventeur américain d'origine serbe né au XIXème siècle et qui participa à l'essor du courant alternatif qui est aujourd'hui indispensable à notre monde. Après avoir découvert son ascension jusqu’à la gloire dans l’épisode précédent sur Nikola Tesla, nous allons découvrir dans celui-ci la deuxième partie plus sombre de sa vie et nous débunkerons aussi un certain nombre de fausses idées à son propos. Ce dossier a été réalisé pour Podcastscience et a été présenté en premier lors du live du 21 juin 2016. Vous pourrez aussi le retrouver sur le site de podcastscience. La suite du succèsDans l’épisode précédent nous avons découvert Tesla, son enfance, son éducation, la création du moteur AC polyphasé et son apothéose avec l’utilisation de ses concepts pour dompter les chûtes du Niagara. Nous avons déjà eu l’occasion d’explorer certains mythes autour de Tesla, notamment concernant l’invention du courant alternatif (non il ne l’a pas inventé) et ce qu’il a pu faire autour du moteur à courant alternatif (il a mis au point un moteur et déposé un brevet en premier, mais dans un contexte où l’idée était dans l’air). Après ce succès, Tesla est retourné à son laboratoire pour reprendre ses recherches et notamment sur la transmission d’énergie sans fil, mais pas uniquement. En effet, avec ses conférences en Europe, il a pu intégrer le fait qu’il pouvait aussi transmettre des messages sans fil. Et tout ceci à travers la Terre. Tesla continua des faire des conférences entre fin 1892 et 1893 pour mettre en avant ses recherches et émerveiller le public. A Philadelphie et à Saint Louis aux Etats-Unis il exploitait l’effet de peau pour passer pour un magicien et illuminer des ampoules et des tubes fluorescents ou provoquer la création d’arc électriques … Tesla holding a gas-filled phosphor coated wireless light bulb which he developed in the 1890's, half a century before fluorescent lamps come into use. Published on the cover of the Electrical Experimenter in 1919. Dans la foulée de ces conférences, Tesla repris son système de plaques avec sa bobine de Tesla et fut capable de recevoir de manière intermittente des signaux jusqu’à une distance de 2 kilomètres. En fait il ne comprenait pas pourquoi des fois il captait des signaux et des fois il n’en captait pas. Il semble que comme son générateur électrique n’avait pas forcément toujours la même vitesse de rotation, la fréquence des ondes qu’il générait n’était pas fixe, mais variait. Et comme il avait mis au point son système pour répondre à une fréquence en particulier et bien des fois, il perdait le signal (un peu comme quand sur votre radio vous vous éloignez un peu de la fréquence de la chaîne que vous écoutez). En perfectionnant ses systèmes électriques pour rendre les fréquences plus stables, Tesla aboutit à un système générant des vibrations mécaniques qui pouvait être agréable pour les humains. La sérendipité dont Alan avait déjà eu l’occasion de parler dans des évènements précédents.. Mark Twain que Tesla comptait depuis quelques temps parmi ses amis vint d’ailleurs la tester. L’histoire retient qu’après en avoir reconnu les effets bénéfiques il dût se précipiter aux toilettes pour accomplir ses besoins, la machine ayant provoqué quelques mouvements intestinaux imprévus[1] … La légende voudrait que Tesla ait accroché un oscillateur mécanique équivalent à la structure de son laboratoire des années plus tard et cela aurait provoqué un mini tremblement de terre, même si de forts doutes existent[2]. En fait l’idée derrière ce genre de chose c’est que son oscillateur vibrait en résonance avec la structure du bâtiment et faisait un peu comme pour les soldats marchant au pas à la fréquence de résonance d’un pont jusqu’à ce qu’il s’écroule. A cette époque-là Tesla répétait que les ondes EM n’étaient pas capables de transporter de l’information[3] et pour lui, ces expériences qu’il réalisait démontraient plutôt ses idées de courant à la Terre … Il alla ainsi dans une direction opposée aux autres personnes travaillant sur la radio en tentant de maximiser le courant passant par la Terre et diminuant au maximum les ondes EM pouvant être générées. C’est d’ailleurs à cette époque que Tesla développe son idée de pouvoir pomper un peu d’énergie dans la Terre et en récupérer énormément via la résonance. Conviction provenant de quelques expériences mal interprétées qu’il cherchera à valider expérimentalement les années suivantes. En effet, il avait deux analogies en tête : d’une part il pensait que comme pour un orage, un éclair déclenchant une grande chute de pluie, une petite impulsion pouvait selon lui déclencher un gros résultat. D’autre part, il pensait aussi que la résonance pouvait impliquer des résultats beaucoup plus important que si on ne prenait pas en compte la fréquence propre du système que l’on étudiait. Son idée importante qu’il va ainsi tenter de développer pendant le reste de sa vie est donc la suivante : si l’on envoyait une impulsion à la fréquence de résonance de la Terre, on pouvait arriver à renforcer les impulsions et obtenir à la sortie (un autre point sur la Terre) une quantité importante d’énergie. N. Tesla, Famous Scientific Illusions, “Electrical Experimenter”, Février 1919, p 692-694 Mais revenons aux travaux de Tesla. Après avoir breveté ses inventions (ces oscillateurs), il tenta la même approche que celle qu’il avait entrepris avec Peck et Brown pour le moteur AC. Il chercha à se rapprocher du gratin New Yorkais pour entrer en contact avec des investisseurs et la presse et il y réussit[4]. Ceci lui permettrait de faire parler de ses inventions et trouver des fonds pour les développer[5] …Tesla s’associa ainsi de nouveau à Brown (mais pas à Peck mort en 1890) et à Adams (celui des chutes du niagara). Adams finança la société et tenta de trouver d’autres investisseurs. Mais en 1893 les états-unis était dans une crise financière. Malgré les efforts de Brown et Adams pour trouver des investisseurs et de Tesla pour arriver à en faire parler dans la presse et faire des conférences toutes plus magiques et extravagantes, ce fut un échec[6] cuisant du point de vue business même si Tesla continuait ses recherches. Nouveau labo, Rayons X et bateau commandé à distanceMalheureusement tout ce que Tesla avait pu entreprendre dans son laboratoire pris fin prématurément quand un feu se déclara le 13 mars 1895. Il n’avait pas pris d’assurance pour son laboratoire et perdit donc tout l’argent qui avait pu être investi dans son matériel et tout le travail qu’il avait pu réalisé … Suite à cet évènement il emménagea dans un nouveau laboratoire sur Houston Street à New York. En novembre 1895 il entendit parler de la découvert de Roentgen à propos des rayons X. En découvrant ces travaux Tesla fit ce qu’il avait pu faire avec d’autres découvertes dont il avait parlé : il chercha à mieux les comprendre pour tenter de les reproduire et voire l’exploitation commerciale possible. Sauf qu’il comprit rapidement que ce qu’il avait pris pour une erreur dans une photo prise de Mark Twain avec des tubes Geissler était en fait lié aux rayons X. En effet, sur la plaque photographique se trouvait “imprimé” une partie du mécanisme de l’appareil photo et pas Mark Twain…. Certains estiment, comme Margaret Cheney par exemple que c’est la preuve que Tesla aurait ainsi découvert les rayons X en premier. Je ne pense clairement pas que l’on puisse dit que Tesla en fut le découvreur, sinon il en aurait parlé, il aurait publié des choses dans les journaux comme il pouvait le faire sur d’autres sujets, etc. Et selon moi c’est d’autant plus vrai qu’il n’a d’ailleurs jamais réclamé la paternité des rayons X. Par la suite il réalisa d’autres expériences mais les brûlures resenties par les sujets et le fait que peu d’entreprises étaient susceptibles de pouvoir écouler ce type de matériel[7] lui firent arrêter son travail sur les rayons X. A la suite de ces recherches il entreprit de développer ce qu’il appelait la téléautomatique. Il avait depuis longtemps en tête le fait que les humains étaient des automates réagissant à des stimulis externes. Depuis les quelques cours qu’il eut l’occasion de suivre à Prague lors de sa jeunesse en Europe notamment. C’est une idée dont j’ai déjà eu l’occasion de parler dans l’épisode précédent.. Dans la suite d’un cours de Carl Stumpf, qu’il eut lors de son passage à prague, celui-ci enseigna en effet à Tesla le principe de l’esprit en tant que table rase où rien n’est inné et tout n’est que réponse aux stimuli des sens. Ce concept accompagna Tesla tout au long de sa vie et forma son point de vue sur l’Homme en tant qu’automate et ces idées de téléautomatique. Basé sur ces idées et les analogies qu’il avait en tête, il pensait qu’il était possible de développer des robots qui puissent être aussi réalistes que les humains dans leurs réactions. Entre 1897 et 1899 Tesla décida de mettre en place un robot sous forme de bateau sans humain à bord qui pourrait être utilisé comme une torpille dans les guerres. Notamment comme celle qui opposait les états-unis à l’Espagne depuis avril 1898. http://nikolatesla12germain.weebly.com/blog/nikola-tes-who Il en fit diverses démonstrations, notamment à JP Morgan, le fameux homme d’affaires dont la banque est liée aux problèmes des subprimes il y a quelques années, et Hammond un homme d’affaires impliquée dans la marine. Ce dernier souhaita investir dans le développement de cette technologie. Tesla continua ses travaux, en construit un exemple plus grand, et déposa un brevet fin 1898. Il envisagea aussi pour des aspects sécurité de diffuser deux signaux qui, uniquement si ils étaient présents, pouvaient activer le système (une porte logique en somme, même si il ne l’appelle pas comme ça). Il en fit la démonstration en Mai 1898 et la foule fut conquise. Malheureusement, cette invention ne fut jamais développée commercialement. Il semble qu’un certain nombre d’inventeurs aient proposé à l’époque des inventions à la marine américaine (Edison le fit aussi d’ailleurs), mais peu d’entre elles, voire quasiment aucune ne furent retenue. Ce travail sur la téléautomatique ne l’empêchait pas de continuer ses recherches sur la transmission d’énergie sans fil. Dans la foulée de ses travaux sur le courant à travers la Terre, il cherchait à voir de quelle manière il pouvait fermer, de la manière la plus efficace le circuit électrique qu’il pensait former avec son courant à la terre. Je rappelle qu’il avait vraiment une vision électricienne des choses. Ses travaux sur les tubes fluorescents où il les illuminait en faisant un vide poussé le firent arriver à la conclusion qu’il pouvait utiliser l’air raréfié de la haute atmosphère pour conduire de l’électricité. Afin de poursuivre ses recherches (et oui, tout cela coûtait de l’argent, d’autant plus qu’il avait toujours beaucoup d’idées en même temps) il s’associa au riche homme d’affaires John Jacob Astor (qui possédait notamment l’un des hôtels les plus luxueux de New York le Waldorf Astoria) qui accepta d’investir 100000 dollars dans sa société. By Published on LIFE [Public domain or Public domain], via Wikimedia Commons Tesla devait en effet avancer et mettre en application les recherches qu’ils menaient sur ces différentes sujets. En effet, pendant que Tesla développait ces idées, Marconi en Europe, dans la suite de Hertz, tentait d’utiliser les ondes EM pour envoyer des messages. Et avec succès. Entre 1898 et 1899, Marconi étendit la portée de ses instruments, notamment jusqu’à ce qu’en mars 1899 il arrive à transmettre un message à travers la Manche. Tesla commençait à sentir le vent tourner et entre le dénigrement des travaux de Marconi et des prétentions surréalistes de transmission de message de par le monde, il se lança dans la mise au point d’un système de communication sans fil à l’échelle mondiale. Et ceci se ferait au Colorado. Tesla et Colorado SpringsBuilding at Tesla's Colorado Springs Laboratory, National Museum of American History Son objectif, avec l’installation qu’il fit en mai 1899 à Colorado Springs, était de s’assurer de sa capacité de transmettre des courants à travers la terre et les faire revenir dans l’atmosphère vers n’importe quel point. La construit qu’il fit réaliser fut d’ailleurs la plus grande bobine Tesla construite avec près de 15m de haut[8]. Durant sa présence à Colorado Springs, Tesla semble avoir découvert pendant un orage des ondes électriques stationnaires dans la croûte terrestre. Ces ondes stationnaires[9] apparaîssent quand deux ondes de même fréquence et même amplitude en sens opposé forment des points fixes dans le temps[10]. By No machine-readable author provided. LucasVB assumed (based on copyright claims). [Public domain], via Wikimedia Commons Tesla pensait que cela pouvait dire que la Terre était un conducteur de taille limitée et qu’avec ce principe il pouvait avoir un rayon d’impact bien plus grand que ce que faisait Marconi. Au cours de ces travaux Tesla pense recevoir en juillet 1899 un signal provenant de l’espace. Histoire de ne pas se ridiculiser, il tente de disqualifier toutes les hypothèses terrestres qu’il peut imaginer, mais au final, il en arrive à la conclusion que ce signale ne peut être terrestre et doit provenir de Mars, présente dans le ciel ce jour-là. Giovanni Schiaparelli [Public domain], via Wikimedia Commons A l’époque Mars était la vedette des planètes. Entre Schiaparelli et ses canaux et Lowell qui avait annoncé qu’il y avait de la vie intelligente sur Mars, cela pouvait faire sens pour Tesla. Vous devez tous vous demander : mais qu’en était-il réellement? Des analyses ultérieures semblent plutôt aller vers l’émission de signaux par Io lors d’un passage dans un anneau de particules chargées autour de Jupiter qui se trouvait à l’époque dans la même zone du ciel que Mars. Tesla a peut-être reçu un signal n’étant en effet pas terrestre, mais il n’avait rien à voir avec Mars … Mais revenons à la tour de Tesla.. Une fois finit d’être construite, il entreprit divers tests de ses concepts. Le problème avec les expériences qu’il réalisé à Colorado Springs, c’est qu’elles se firent majoritairement sans témoin sans témoin direct autre que lui-même[11] et ceci à la différence de Marconi qui faisait toujours des démonstrations en public! En effet, les témoignages de ses assistants semblent pointer vers le fait que Tesla voulait être seul afin de réaliser les observations de sa transmission sans fil en dehors de sa tour et eux devaient opérer les machines dans la tour. Dans le film le prestige il y a d’ailleurs une scène où l’on voit les acteurs devant un terrain où il y a des ampoules qui seraient soi-disant illuminées par le système de Tesla. Malheureusement, comme dit précédemment, les prétentions de Tesla n’ont jamais eu de témoin à part lui-même... http://peswiki.com/images/am1m1mafp3u2sgf9s2kejxjkwop224k3.jpg Christopher Nolan, Le prestige Pour Tesla, à partir du moment où il avait pu tester son principe a courte distance, cela devait forcément fonctionner à longue distance … En passant c’est à cette installation de Colorado Springs qu’il fit en double exposition une des photos les plus célèbres le concernant. See page for author [CC BY 4.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/4.0)], via Wikimedia Commons Tesla aurait témoigné avoir su produire de la foudre en boule au sein de ses notes le 3 janvier 1900[12]. Malheureusement, d'après Carlson[13], il n’y a pas vraiment consensus, ne serait-ce que sur la possibilité physique qu’il soit possible d’en produire. Point que Steven Novella semble aussi avancer lors de l’épisode de son podcast sur le culte voué à Tesla dans les milieux new age[14]. Toujours est-il que Tesla pensait être arrivé à l’aboutissement de ses recherches, tout du moins de l’obtention de suffisamment de preuves allant dans le sens de ses hypothèses. Pour lui la transmission d’énergie sans fil était possible, vers n’importe quel point du globe, à une vitesse quasi instantanée et sans diminution notable de puissance… On est loin de ce que la science basée sur des faits et reproduite pourrait dire aujourd’hui... WardenclyffeComme en 1887 avec son moteur, Tesla voulait trouver des investisseurs pour financer le développement des idées prototypées à Colorado Springs et une entreprise pour acheter son idée. Tesla continuait d’abreuver les journaux de déclarations de plus en plus fantaisistes, que ce soit dans son article plus philosophique, pour ne pas dire autre chose, sur la façon d’augmenter l’énergie de l’Humanité qu’il pu publier dans le magazine Century dont il connaissait l’un des membres influents. Où que ce soit ceux où il expliquait que la glace pouvait permettre de mieux transmettre jusqu’à Londres l’électricité produite aux Chutes du Niagara… Il expliquait aussi pouvoir transmettre des messages à l’autre bout du monde (afin d’attirer des investisseurs) et Marconi réfutait ces affirmations. C’est sur fin 1900 que Tesla pu rencontrer JP Morgan afin de lui parler de ses plans. Entre le potentiel usage que ce dernier pourrait en faire et les arguments de Tesla en terme de brevets, il semble qu’il arriva à le convaincre d’investir. Morgan conclu donc de fournir 150000 dollars à Tesla en échange de 51% des parts dans l’entreprise[15]. Tesla se mis donc à travailler à partir de Novembre 1901 à la construction de sa tour qu’il érigea à LongIsland sur un site qu’il nomma Wardenclyffe.
Mais la construction ne se passa pas comme prévu. Tesla avait vu trop grand. En effet, pour calculer la puissance de sa tour, il se basa sur les expériences qu’il avait réalisé à Colorado Springs. Et d’après celles-ci il se dit qu’il devait exploiter des ondes stationnaires autour de la Terre à une fréquence proche de 6Hz. Pourquoi est-ce que je vous parle de cela vous allez me dire ? En fait en 1950 un certain Schumann théorisa l’existence d’une fréquence de résonance pour des ondes qui se propageraient entre la haute atmosphère et le sol. En 1960 ces ondes furent observées expérimentalement[16] et on se mit donc à parler de résonance de Schumann. Comme ces ondes ont une fréquence autour de 7-8 Hz certains n’hésitent pas à dire que Tesla avait découvert se phénomène bien avant Schumann... Mais Tesla n’avait pas estimé correctement les coûts induits par une tour à la taille qu’il avait estimé. Ainsi, entre les problèmes d’argent générés par la construction, les équipements nécessaires, les dizaines voire centaines de salariés, où ses relations très compliquées avec Morgan (il y a des lettres que présente Seifer qui sont assez hallucinantes de la part de Tesla), il eu du mal à avancer. Marconi, de son côté, développait son idée de pouvoir transmettre des signaux par delà l’Atlantique. Entre le dépôt de brevets et la construction d’antennes géantes, il arriva à le faire effectivement en décembre 1901 entre le Newfoundland au Canada et l’Angleterre. L’histoire semble avoir cependant effacé une partie du scepticisme de l’époque sur la réalité du message que seul Marconi et son assistant auraient entendu. En effet, peu de personne pensait que les ondes pouvait effectivement voyager entre les deux points à cause de la rotondité de la Terre[17]. Mais la presse et les experts voulaient y croire. D’autant plus que Tesla expliquait à tout va que cela était possible. C’est une seconde démonstration, publique celle-ci, et réalisée sur un bateau qui voyageait d’Angleterre jusqu’en Amérique, qui finit de convaincre de la réalisation de Marconi. On peut dire que d’une certaine manière, toutes les déclarations fantasques de Tesla ont peut être diminué le scepticisme de rigueur qui aurait pu prévaloir lors de la première annonce de son rival Marconi. Tesla, de son côté, était cruellement à court d’argent et il ne cessait d’envoyer des lettres toujours plus pressantes à Morgan pour qu’il continue d’investir. Mais celui-ci décida de mettre un terme à ses échanges avec Tesla en 1893[18]. Malheureusement pour Tesla, ses déclarations toujours plus fracassantes dans la presse ainsi que le fait qu’il ait donné 51% de son entreprise à Morgan ont fait fuir tout les potentiels investisseurs et le plongèrent dans une crise financière profonde. Ces échecs le firent tomber en dépression en 1906 et il dut abandonner ses travaux à Wardenclyffe. En fait il abandonna même à ce moment-là, et pour le reste de sa vie, ses travaux sur la transmission d’énergie sans fil. Les turbines TeslaEn récupérant de son nervous breakdown, il chercha à se tourner vers le développement de composants mécaniques et afin de pouvoir satisfaire sa volonté de voler qu’il avait depuis enfant, il voulu développer un nouveau type de turbine. L’idée principe de sa turbine était que la viscosité de l’air (la résistance au déplacement d’un fluide grosso modo) pouvait être utilisée pour faire tourner des disques attaché à l’axe[19]. Par comparaison, dans une turbine classique, ce sont les pales qui sont mises en mouvement par le passage du fluide qui vient les pousser. http://fr.slideshare.net/sougandhs02/a-seminar-on-tesla-turbines Une fois un prototype mis au moins à travers une nouvelles société, il en fit démonstration en 1911-1912, mais ce fut, encore, un échec cuisant. Malgré un faible investissement du fils de JP Morgan en 1913, personne ne vit d’intérêt dans un système qui était de plus incapable de supporter de fortes charges. Alors c’est vrai qu’il y a une ou deux sociétés qui les ont commercialiser, mais cela reste très loin d’une usage à l’échelle industriel ... Nobel, déchéance et la fin de TeslaEn dehors du fait que Marconi reçu en 1909 le prix nobel en reconnaissance de ses travaux en lien avec la télégraphie sans fil, c’est une autre affaire étrange qui impliqua Tesla, Edison, et le comité Nobel. Le New York Times prétendit en effet que Tesla et Edison devaient recevoir le prix Nobel en 1909. Mais il s’avéra que ce ne fut pas le cas et il fut décerné aux père et fils Bragg pour l’analyse de la structure des cristaux grâce aux rayons X[20]. Des histoires courent selon lesquelles Tesla et Edison l’auraient refusé car ils ne voulaient pas le recevoir avec l’autre … Mais rien ne semble appuyer cette thèse. En 1916 Tesla reçu la Médaille d’honneur de l’AIEE. Au départ il ne souhaitait pas la recevoir car cette médaille est aussi appelée Médaille Edison, mais le lobbying du président de l’AIEE fit son effet et Tesla accepta de la recevoir. L’histoire notera que peu de temps avant de faire son discours, il disparût de la salle de réception et du bâtiment au grand desarroi des organisateurs. Après quelques recherches aux alentours il ne fut retrouvé que plusieurs minutes plus tard dans un parc non loin de là, entouré de pigeons …. A la même époque Tesla se montrât très suspicieux, pour ne pas dire plus, concernant la théorie de la RG qu’Einstein avait théorisé. Il alla même, quelques années plus tard expliquer qu’Einstein se trompait avec sa notion de courbure de l’espace-temps et que selon lui c’était complètement impossible ... Dans les années qui suivirent, un certain nombre de procès ont été intentés contre Marconi, ou par celui-ci dans le cadre des brevets sur les bases de la radio. Ce n’est pas avant 1935 que la paternité de Tesla fut reconnue par les tribunaux américains. Ne vous méprenez pas. Marconi avait quand même reconnu qu’il utilisait des inventions de Tesla et certes, les brevets de base étaient au nom de ce dernier, mais c’est surtout Marconi et des hommes comme Fessenden et DeForest qui en firent la promotion et le développement économique. Il faut savoir que la société créée par Marconi pour vendre des radios aux U.S.A est devenu RCA par la suite. Société que vous connaissez peut-être de nom.. L’histoire de Wardenclyffe se finit effectivement en 1917 quand la tour fut détruite et en 1921 quand la propriété du terrain fut transmise au propriétaire du Waldorf-Astoria en paiement des notes d’hôtel jamais réglées par Tesla. Toutes ces déconvenues et ses déboires firent de Tesla un reclus. Il ne s’arrêta jamais vraiment de travailler et en 1931, pour son 75eme anniversaire, une fête se tint à laquelle des témoignages de grands noms de la science furent lus(on peut noter Einstein, Lodge, Millikan et d’autres). Chacune des années suivantes, Tesla organisa un évènement du même type. Il s’agissait pour lui à chaque fois d’une occasion pour annoncer de nouvelles découvertes … En 1931 un moteur fonctionnant aux rayons cosmique. En 1934 son fameux rayon de la mort … Il prétendait détruire 10000 avions en vol à plus de 250 miles de distance … Un document semble validé qu’il ait réfléchi à la question, mais toutes les analyses suivantes et notamment celle d’un certain Trumpp (c’est pas le même cherchez pas!) en 1943, tendent à dire que ce système n’était pas à la hauteur des prétentions de Tesla. Tesla semble même avoir donné, en compensation d’une note de 400 dollars, une boîte contenant soi-disant un modèle de son arme (il estimait sa valeur à 10000 dollars), au gérant de l’hôtel où il résidait. Tout en précisant bien qu’il ne devait pas ouvrir la boîte sous peine d’explosion. A postériori il s’avéra que Tesla s’était moqué d’eux et que la boîte ne contenait rien d’autres que des pièces détachées utilisées pour la radio. Certaines déclarations de Tesla tendent à corroborer le fait qu’il fut en contact avec divers gouvernements concernant cette arme jusqu’en 1940 : soviétiques, américains ou anglais notamment, mais rien n’atteste qu’un tel rayon ait été mis au point par quiconque. Nikola Tesla with King Peter of Yugoslavia in Hotel New Yorker on July 15, 1942. Tesla's nephew, Sava Kosanovic, is third from the left. Crédit : http://www.teslasociety.com/tesla_reception.htm A partir de 1942 Tesla passait beaucoup de son temps dans son lit. Entre une diète quasi exclusivement à base de lait et un accident en 1943, sa mémoire semblait flancher complètement. Il voulut même faire envoyer de l’argent à Marc Twain, mort 25 ans plus tôt… Il mourut finalement le 7 janvier 1943 d’une attaque cardiaque. Des témoignages parvinrent de tout les coins du monde pour acclamer son inventivité et le rôle qu’il joua dans l’établissement du courant alternatif dans le monde. Après sa mort ses papiers et une bonne partie de ses notes furent prises par le gouvernement américain (pour les étudier afin de voir si ses prétentions d’arme de fin du monde ou autre étaient vraies) avant d’être restitués à sa famille et de se retrouver dans un musée établi en son honneur dans la ville de Belgrade. Tesla et les mythesAvant de conclure, je voudrais prendre un peu de temps pour parler des mythes qui peuvent exister autour du personnages. Il existe un grand nombre d’histoires étranges ou d’inventions qui sont associées à Tesla. Afin d’essayer d’en débunker quelques unes, j’ai demandé aux membres des groupes facebook “Station des sciences” et “Zététique” les mythes dont ils avaient pu entendre parler à son propos?” En voici quelques uns. Tesla fut un anarchiste à un moment de sa vie.Seifer rapporte dans sa biographie qu’il fut en contact avec des personnes peu recommandables proches du régime nazi après que sa tour de Wardenclyffe fut tombée. Une autre chose qui pourrait tendre à penser qu’il était anarchiste était le fait qu’il voulait fournir gratuitement de l’énergie à tout le monde durant la deuxième partie de sa vie. Ce genre d’annonce pouvait être plutôt mal vues par les magnats de l’industrie du cuivre (utilisé pour la transmission d’électricité) ou de l’énergie. Mais à priori Tesla n’était pas un anarchiste dans le sens classique du terme. Au contraire, il semble qu’il chercha à s’introduire dans le milieu de la haute société New-Yorkaise et sur la fin de sa vie il tentât de travailler avec divers gouvernements ... L’énergie libreIl y a énormément de choses racontées autour de Tesla et l’énergie libre.
La soucoupe volante de TeslaCertains sites conspirationnistes expliquent qu’il aurait déposé un brevet pour une soucoupe volante et que la NSA l’aurait volé : http://l.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fyournewswire.com%2Funcovered-teslas-patent-for-worlds-1st-flying-saucer%2F&h=dAQFc_WLe Sauf que comme dit en commentaires de ce fameux billet, entre les anacronismes sur l’utilisation du mot flying saucer, l’usage du symbole copyright ou juste qu’aucune source n’existe pour justifier de l’éventuel dépôt d’un brevet, c’est du délire[25]. Le film le prestigeLe film “Le Prestige” de Christopher Nolan sorti en 2006 avec Christian Bale et Hugh Jackman fut aussi l’occasion de découvrir une histoire à propos de Tesla : l’invention de la téléportation. Bon on est ok, c’est du délire. Aucun des livres que j’ai pu lire n’ont avancé une quelconque idée de ce genre… Tesla et les pigeonsUn certain nombre de personnes s’interroge sur cette histoire de pigeon et Tesla. Et bien il semble que ce soit relativement vrai. Tout du moins suffisamment établi pour que ce soit une constante dans toutes les bibliographies que j’ai lu le concernant. A la fin de sa vie il était reclus et il devait trouver de la compagnie auprès des pigeons. Il semblait maintenir chez lui une quantité importante de graines pour les pigeons et il raconte lui-même qu’il aurait tissé une relation plus forte notamment avec l’un d’entre eux. Il dit d’ailleurs que cette relation aurait été aussi forte que celle entre un homme et une femme[26]… Il raconte même que le jour où le pigeon allait mourir il serait venu voir Tesla et deux rayons lumineux seraient sorti de ses yeux[27] … Tesla et le radarPlusieurs ouvrage comme ceux de Cheney ou de Cawthorne tendent à colporter l’idée que Tesla aurait inventé le radar parce qu’en 1917 il aurait décrit un système basé sur des ondes radios qui se réfléchiraient sur des sous-marins et qu’il pourrait, une fois revenues, les afficher sur un écran fluo. Outre que le radar ne fonctionne pas vraiment comme ça et que pour les sous-marins on utilisera plutôt un sonar, il semble que les principes de bases du radar et les premières mises en oeuvre sont au moins plus anciennes de 10 ans. Pour affirmer sa paternité sur le radar, ils mentionnent aussi le fait que Girardeau, un français, se serait inspiré des dires de Tesla pour mettre au point le radar en 1935. Mais des recherches sur le sujet ont été entreprises entre les années 20 et 40 en Angleterre, aux Etats-Unis ou en France. Tesla n’est donc selon moi pas l’inventeur du radar. D’autant plus qu’il n’a pas déposé de brevet sur la question ni construit de système qui aurait peut-être pu justifier cette affirmation... L’invention du courant alternatifDans le précédent épisode j’ai pu expliqué ce qu’il en était. Le fameux rayon de la mort de TeslaLe sujet a été abordé pendant le dossier. Les communications interplanétaires et MarsLe sujet a été abordé pendant le dossier. Prédiction des ondes de schumannLe sujet a été abordé pendant le dossier. La fameuse page de The Oatmeal sur TeslaLa personne derrière The Oatmeal publia il y a quelque temps une illustration dans un ton certes humoristique, mais très “Tesla” groupie. Je ne suis pas forcément en accord avec tout ce qui est dit, d’autant plus que cela semble principalement basé sur la bio de Cheney (qui est moins bien que celle de Calrson selon moi). Il y eu une affaire autour de cette page. En effet, un journaliste de Forbes, fit un article à propos de cette page pour, d’une certaine manière contrebalancer la vision donnée de Tesla par the Oatmeal. Mais cela ne s’arrêta pas là. L’auteur de la page fit une réponse à Forbes en argumentant certaines de ses affirmations avec le même ton humoristique … De mon point de vue, chacun possède une partie de la vérité, mais chacun souhaite pousser les choses dans un sens ou dans l’autre … Ce qui amène en fait à la problématique des bio et autobio ... La problématique des biographies et autobiographiesVous allez me dire pourquoi lire autant de bouquins sur Tesla quand une seule bio suffirait ? Le truc c’est que concernant Tesla, il y a trop de disparité entre les auteurs pour ne se limiter qu’à un seul. Sans parler des histoires les plus délirantes que l’on retrouve un peu partout sur internet et qui sont trop souvent reprises sans réelle vérification. John O’Neill fut la seconde personne a rédiger une biographie de Tesla en 1943 mais le premier après sa mort. Il était un grand admirateur et le connu de son vivant. On pourrait penser qu’il serait possible pour lui d’avoir des informations de première main pour son livre. Mais se basant principalement sur ce que Tesla pouvait lui raconter, le livre est extrêmement partial et l’auteur cherche plus à glorifier l’inventeur (il parle quand même de Superman à son propos tout au long de son livre) qu’à chercher à établir la vérité. Avant la sortie de la bio de Carlson, la biola plus en vogue était celle de Margaret Cheney. Il me semble qu’elle était plus dans l’esprit groupie de Tesla et donc un tantinet impartiale. Ce qui m’a mis mal à l’aise c’est sa propention à vouloir voir dans certaines des inventions de Tesla les prémices d’inventions intervenues plus tard et le créditer de leurs inventions. Parfois même à tort comme pour le radar ou les rayons X. Celle qui faisait référence avance celle de Cheney était celle de Seifer. Celle-ci avait l’avantage d’être riche de témoignages issus de sa correspondance avec ses contemporains comme J.P. Morgan, les Johnson ou d’autres. Mais sur les aspects techniques elle est plutôt approximative et l’auteur raconte même des choses carrément fausses sur son site concernant l’opposition Einstein/Tesla. Et c’est vraiment là où celle de Carlson est très intéressante car elle est techniquement précise et historiquement très sourcée. L’auteur étant un académique de l’histoire des sciences et de l’innovation technique, il dispose des connaissances nécessaires à la compréhension du contexte et à l’analyse des prétentions techniques des inventions et expériences de Tesla. Tout cela pour dire, si vous voulez vous renseigner sur une sujet, lisez plusieurs sources différentes ! Et même si possibles des sources contradictoires ! Pour avoir lu deux livres sur Edison, dont un n’est pas non plus pro Edison, on découvre le peu d’importance de Tesla pour celui-ci. Il doit être cité une seule fois en tout ! ConclusionNIkola Tesla est un homme dont la vie fut inscrite dans une histoire de l’industrie de l’électricité au tournant du XIX et du XX siècle. Il participa à sa construction, mais finalement l’histoire retient relativement peu de son passage et de ses inventions. Cela n’enlève pourtant rien à sa découverte du champ magnétique tournant et la conséquence que fut le principe du moteur AC. Nikola était un showman, et un inventeur qui poursuivit peut-être trop des idées non établiées en se basant sur des analogies comme pour la transmission sans fil. J’espère qu’à travers ce dossier, vous aurez découvert une version moins romantique et fantasmée de Nikola Tesla et que cela vous aura donné des informations pour réfuter certain des mythes qui existent à son propos. Quote
Nikola Tesla, My Inventions RéférencesLivres
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[1] Par la suite Tesla ne chercha pas vraiment à développer cette invention (comme pour beaucoup d’autres d’ailleurs) qui semblait pourtant demandé par la médecine de l’époque. [2] Il existe cependant des raisons de douter de l’ampleur des vibrations car d’autres expériences du même type ont été réalisées depuis sans des phénomènes approchant ce que Tesla décrit. [3] Pour lui, le fait qu’elles se propagent dans toutes les directions les rendait vraiment inutilisable et cela le renforça dans l’idée de se concentrer sur la transmission d’énergie via la terre. Il ne savait pas qu’elle pouvaient se réfléchir sur l’ionosphère comme ce fut découvert en 1924 sur une couche de particules chargées nommée couche de Kennelly-Heaviside. [4] Il se rapproche de TC Martin qui l’aida à mettre en place certaines conférences et lui permis de publier un livre sur ses inventions. Martin le mis ensuite en relation avec les Johnsons. [5] Après sa participation au succès des chutes du niagara et sa présence massive dans les jounaux, Tesla reçu de nombreux prix et titres honorifiques en 1893 et 1894 : Médaille Cresson, doctorat honorifique de Colombia ou de Yale, entre autres … [6] De plus, Tesla n’ayant plus la clairvoyance de Peck avec lui, passait trop de temps à peaufiner ses inventions et à faire de la publicité et un peu moins à chercher effectivement à trouver preneur … [10] Cette notion existe en physique et c’est notamment parce qu’elles peuvent avoir un fort taux de pénétration dans l’océan qu’elles sont utilisées entre la terre, l’ionosphère et les sous-marins pour communiquer. [11] C’est d’ailleurs l’un de leurs points marquants: il semble que les prétentions faites par O’Neill dans sa biographie de Tesla à propos de 200 lampes allumées à plus de 26 miles, n’aient en fait aucune base car aucun témoin, ni aucune note ne sont là pour supporter cette affirmation [15] Selon Carlson l’implication de Morgan était plus d’ordre philantropique dans la mesure où celui-ci investissait clairement plus dans des industries pour les consolider que dans des start-ups. [18] Pour certains les plan farfelus de Tesla de transmettre de messages et de l’énergie gratuitement étaient clairement contre les intérêt économiques de Morgan. Pour d’autres Morgan ne voyait pas de business plan viable dans la volonté de Tesla de fournir de l’énergie gratuitement. Carlson de son côté explique que Morgan ne souhaitait pas investir dans une industrie encore très instable où une bulle spéculative semblait se développer. [21] On peut retrouver des infos sur la page wikipédia associée. Nikola Tesla avait en effet des idées sur les rayons cosmiques et même si Margaret Cheney essaye de réhabiliter ce que disait Tesla à leur propos, il semblait être à côté de ses pompes… [23] Par contre, je ne suis pas forcément d’accord avec deux trois trucs dont parle Goulu, mais ça nous en avons discuté ensemble déjà :) [24] Si il y arrivait réellement, ils auraient investi dans quelque chose qui aurait arrêté certains de leurs autres investissement, notamment dans les mines de Cuivre... Comme dit avant, il avait en tête de pouvoir distribuer gratuitement de l’énergie de part le monde ... [25] Si l’on cherche des informations sur cette histoire de soucoupe volante de Tesla, on tombe sur tout une liste de sites avec du charabia qui vont jusqu’à citer des sites comme Occult Ether Physics(et un certain Willian R. Lyne http://l.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fwww.bibliotecapleyades.net%2Ftesla%2Foccultether%2Foccultether03.htm%23CHAPTER%2520V&h=MAQEyRcv9) ou qui font références aux théories de Tesla sur la gravité qui n’étaient absolument pas fondées et en total désaccord avec les expériences ou avec ce qu’Einstein avait pu expliquer. Pour du bon gros délire, vous pouvez aller voir ici : http://www.bibliotecapleyades.net/tesla/lostjournals/lostjournals06.htm | |||
20 Apr 2017 | LisezLaScience - HS10 - De l'intérêt de lire la science pour être un bon citoyen | 00:07:22 | |
Version audio du billet paru le 15/10/2014 et mis à jour le 20/04/2017. Vous pouvez retrouver le billet correspondant ici : De l'intérêt de lire la science pour être un bon citoyen | |||
27 Apr 2017 | LisezLaScience – 19 – Le Top 14 Des Découvertes Scientifiques Qui N'Ont Servi A Rien de A. Kroh et M. Veyssié | 00:08:22 | |
Quelques liens pour accompagner l'écoute
Le livre
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29 Jul 2017 | LisezLaScience - 20 - Mais qui a attrapé le Bison de Higgs de D. Louapre et L. Bernet | 00:14:01 | |
Quelques liens pour accompagner l'écoute
Le livre | |||
13 Mar 2018 | LisezLaScience - 21 - Toute la physique (ou presque) en 15 équations de B. Mansoulié et L. Bernet | 00:09:45 | |
Quelques liens pour accompagner l'écouteLe livre
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20 Mar 2018 | LisezLaScience - 22 - Une brève histoire du temps de S. Hawking | 00:15:05 | |
Quelques liens pour accompagner l'écoute
Le livre
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30 May 2018 | LisezLaScience - 23 - Moi, parasite de Pierre Kerner | 01:28:42 | |
Moi, parasite - P. Kerner - crédit : éditions Belin Dans cet épisode j'ai eu la chance de pouvoir échanger avec Pierre Kerner à propos de son livre "Moi, parasite" publié aux éditions Belin et illustré par Alain Prunier et Adrien Demilly. Pierre Kerner - crédit : Lyon Science Les références des livres évoqués
Vous pouvez enfin retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-23” : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-23 | |||
02 Jun 2018 | LisezLaScience - HS11 - #BooktubeAEssai #5 sur l'Espace sans gravité de Florence Porcel pour Echosciences Grenoble | 00:06:39 | |
Dans le cadre des #BooktubesAEssai d'Echosciences Grenoble, j'ai eu la chance de pouvoir présenter en vidéo un livre que j'ai beaucoup apprécier lire : "L'espace sans gravité" de Florence Porcel. Vous pouvez maintenant retrouver l'audio dans le flux de Lisez La Science. L'espace sans gravité - F. Porcel - crédit : Marabout Et l'auteur, Florence Porcel. FlorencePorcel - Antarès0702 [CC BY-SA 3.0] - depuis Wikimedia Commons Pour ceux qui veulent voir la vidéo correspondante, la voici. http://www.youtube.com/watch?v=naJCmwvE7TM Si vous souhaitez avoir accès aux sous-titres, Marion Sabourdy, grâce à qui tout ceci (les sous-titres, la vidéo, les #BooktubeAEssai, entre autres ...) a été rendu possible, les a ajouté et vous pouvez y accéder en cliquant en bas à droite sur "Paramètres" (la petite roue), puis "Sous-titres" et vous aurez accès aux sous-titres en français (choisissez ceux qui n'ont pas été générés automatiquement). Ce #BooktubeAEssai est le cinquième d'une liste qui a pour vocation à grandir et je vous conseille fortement d'aller voir les autres épisodes qui sont vraiment top : https://www.echosciences-grenoble.fr/dossiers/les-booktubes-a-essai-d-echosciences-partagez-vos-lectures-de-sciences-en-video Dans la description de la vidéo de ce #BooktubeAEssai sur Youtube, vous pouvez retrouver un certain nombre de liens concernant l'ouvrage, mais aussi Florence Porcel que je vous remets ici :
Livres cités dans la vidéo
Vous pouvez enfin retrouver l’ensemble des livres cités sur la liste goodreads associée à ce podcast sur le compte de LisezLaScience. Les livres seront placés sur des “étagères” spécifiques par épisode et ceux de celui-ci sont sur l’étagère “lls-hs-11” : https://www.goodreads.com/review/list/30797714-lisezlascience?shelf=lls-hs-11 |