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16 May 2022
La musique face aux fantômes de la guerre : une rencontre avec l’écrivain japonais Akira MIZUBAYASHI
01:09:58
Yann Brancherie de la librairie Le Divan à Paris recevait l’écrivain japonais d’expression française, Akira MIZUBAYASHI, à l’occasion de la sortie de son nouveau roman aux éditions Gallimard : Reine de cœur.
Comme dans son précédent roman, Âme brisée,paru en 2019 qui a reçu un accueil critique élogieux et a fait la joie de nombreux lecteurs, les thèmes de la mémoire de la guerre (la Seconde Guerre Mondiale) et de ses fantômes, ainsi que les émotions et les images transmises par la musique classique, construisent une toile de fond qui nous conduit vers la découverte de belles destinées humaines.
Comme l’explique l’auteur, son nouveau livre n’est pas la suite du précédent, mais “en racontant une histoire totalement différente, finalement, [il] raconte la même histoire !” Une histoire qui chante les vertus de l’art et de la paix.
Lors de cette rencontre en librairie, Akira MIZUBAYASHI nous décrit avec précision la genèse de son nouveau roman. Passionnant !
EXTRAITS
“Les fantômes qu’on essaie de raviver, les fantômes qu’on essaie de faire revivre, c’est une idée qui remonte à l’époque d’Âme brisée, à l’époque d’Armistice.”
“C’est pour cela que cette musique [la Symphonie n° 8 de Chostakovitch] a fait écho. Si elle m’a parlé si fortement, c’est parce que, justement, elle est entrée en résonance parfaite avec mes divers souvenirs : celui de la lecture du roman de Murakami, celui du film de Kobayashi, du roman de Gomikawa Junpei et celui des souvenirs de mon père.”
“Mon idée, c’était non pas d’être fidèle à toutes les émotions musicales de cette symphonie, mais de “mimer” un petit peu ce qui se passe dans cette symphonie.”
“C’est tellement visuel ! Quand on écoute cette musique, on voit des choses horribles. On voit. Et Jun, c’est un musicien, quand il voit des choses horribles, il entend cette musique.”
“Je ne dirais pas que je pense par la musique. Mais je dirais que je pense, que je réfléchis, que je sens en compagnie de la musique.”
“J’aime bien alterner les chapitres longs et les chapitres courts. Quand c’est court, c’est vraiment court."
“J’écris et je relis à haute voix. Et si je ne suis pas satisfait en lisant à haute voix ce que j’ai écrit, il faut que je réfléchisse…”
“Le mot “musicalité” de la langue française n’est pas adapté à ce que je ressens. Je ne sais pas si le français est plus musical que le japonais. À mon avis cela ne se passe pas comme cela. Du moment que je suis engagé en français dans ce livre, je ne pense pas à la langue japonaise.”
CITATIONS
Haruki MURAKAMI,Le Meurtre du Commandeur, Éditions Belfond, 2017
Masaki KOBAYASHI, La condition de l’homme, film réédité en coffret par Carlotta Films. Film lui-même adapté du livre de Junpei GOMIKAWA.
Solomon VOLKOV, Témoignage - Les mémoires de Dimitri Chostakovitch, Albin Michel, 1980
Dimitri CHOSTAKOVITCH, Symphonie n° 8 interprétée par le Berliner Philharmoniker dirigé par Andris Nelsons, ainsi que la version de Michael Sanderling
C'est le quinzième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT
Musique : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion
Court extrait sonore : Edward Elgar - Salut d'Amour (Love’s gre
Le roman pour tendre l’arc du temps : une rencontre avec l’écrivaine Catherine CUSSET
00:24:14
Catherine CUSSET construit depuis une trentaine d’années une œuvre riche et sensible en publiant régulièrement des romans aux éditions Gallimard. Dans ce podcast, elle nous confie son goût pour les histoires qui se déploient sur un temps long afin de permettre à ses personnages d’évoluer, et, pour lui permettre à elle, l’écrivaine, de capter tous les changements, toutes les évolutions, mais aussi tous les points d’ancrage sur la durée. L’autrice a eu la gentillesse de m’accorder cet entretien lors de la 27e édition de la Journée du Livre d'Asnières-sur-Seine qui se tenait dimanche 28 novembre 2021.
EXTRAITS
“Lire est ma passion prédominante depuis l’enfance. Je passais d’ailleurs mon temps, enfant, à inventer des histoires. Ma soeur appelait cela “mes princesses”.”
“Cela m’intéresse beaucoup d’écrire à partir de ma vie. Mais pour le faire, il faut deux choses : il faut vraiment qu’un sujet devienne très important et que le livre sorte de façon presque organique ; et il faut aussi pouvoir le faire sans blesser les personnes qui m’entourent.”
“Je suis inspiré d’abord par les personnages, par les personnes.”
“Le temps est le sujet prédominant de mes livres qui sont souvent sur de longues durées. [....] C’est le mouvement de la vie qui m’intéresse : c’est-à-dire à travers le temps ce qu’on devient ; ce qui change en nous ; ce qui résiste ; ce qui persiste.”
“Ce qui donne l’impression de vitesse : c’est de toujours s’en tenir à l’idée principale [du roman].”
“C’est une routine. J’ai besoin d’une routine. Et cette routine, il va falloir que je la recrée.”
“Je crois à l’interaction. Je crois beaucoup à l’aveuglement sur soi. Donc mon but dans la vie, c’est de le dépasser, c’est d’enlever les bandeaux, c’est d’en savoir plus sur moi et sur mon écriture.”
“Je crois au re-travail. La première version pour moi, c’est rien. J’en fait vingt-cinq.”
ROMANS publiés chez Gallimard
La Blouse roumaine, 1990 En toute innocence, 1995 À vous, 1996 Jouir, 1997 Le Problème avec Jane, 1999 La Haine de la famille, 2001 Confessions d'une radine, 2003 Un brillant avenir, 2008 Indigo, 2013, Une éducation catholique, 2014 L'Autre qu'on adorait, 2016 Vie de David Hockney, 2018 Trois fois au bout du monde, 2020 La définition du bonheur, 2021
C'est le seizième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT Mixage et création musicale : Julien HAURANT Musique d’intro : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion Courts extraits musicaux : Léo Ferré – “Avec le temps”, écrit et composé par Léo Ferré, arrangé par Jean-Michel Defaye, éditions : La Mémoire et la Mer - Méridian ℗ 1971 Barclay ; Franz SCHUBERT - Quatuor à cordes n°14 en ré mineur D 810 "La jeune fille et la mort" sur https://musopen.org/
L’écriture pour coudre les fragments et les émotions : une rencontre avec l’écrivaine Hajar AZELL
00:21:17
Hajar AZELL est l’autrice d’un premier roman paru chez Gallimard : L'Envers de l'été. Un récit lumineux dans lequel les souvenirs sont réactivés par une disparition, où les forces de la nature se mêlent aux émotions et aux sentiments des protagonistes.
Créatrice du site onorient.com qui souhaite donner à voir l’élan créatif de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, l’autrice d’origine marocaine, consultante en démocratie participative, lutte contre l’orientalisme et a décidé de placer son récit dans un pays méditerranéen imaginaire sur lequel on ne peut pas projeter nos a priori ou nos fantasmes ; mais où l’on peut retrouver l’incandescence d’un paysage et d’un art de vivre.
Rencontre avec cette jeune autrice qui travaille déjà sur un autre texte.
EXTRAITS
“À force d’écrire, j’ai dérouillé ma plume. Et j’ai mis fin à cette peur de ne pas me sentir légitime, parce que je pense que c’est cela la plus grande barrière.”
“On doit d’abord trouver la musique de son histoire…J’écris d’abord une sorte de prélude qui me sert de diapason pour retrouver cette musique du texte.”
“Je me contrains à écrire tous les jours et plutôt le matin parce que j’aime bien cet état d’esprit un peu vierge de toutes les agressions, de tous les bruits de la ville, de toutes les injonctions, de toutes les notifications.”
“J’écris beaucoup à l’instinct. J’aime beaucoup le fait de ne pas savoir où je vais, de pouvoir être surprise par un personnage qui m’emmène quelque part…Je ne pourrais jamais écrire si je connaissais la fin !”
“C’est vraiment de l’artisanat pour moi : chaque unité, chaque phrase doit être polie, revue, relue, coupée.”
“On [les écrivains] n’a pas une imagination débordante. C’est juste qu’on a décidé de la cultiver, d’y revenir, de l’archiver, d’écrire tout le temps. Moi, j’écris beaucoup par fragments : plein d’expériences ou d’émotions sont déjà écrites dans des fragments que je vais ensuite recoudre entre eux.”
CONSEIL LECTURE
Le pain nu de Mohamed Choukri : “un livre qui m’a bouleversé, et qui peut être une expérience en soi, un livre qui raconte Tanger, un livre interdit, censuré au Maroc.”
C'est le dix-septième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT Mixage et création musicale : Julien HAURANT Musique d’intro : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion Courts extraits musicaux : Cheb, artiste marocain, الشاب T U T T I - أجمل بلد فالعالم!, à écouter sur https://youtu.be/LMrOqbT-tE4 et https://cheb.bandcamp.com
L’urgence d’écrire : une rencontre avec l’écrivaine Mina NAMOUS
00:34:52
Mina NAMOUS a reçu mercredi 15 juin 2022 le Prix de l’Instant pour son premier roman paru aux éditions Dalva : Amour, extérieur nuit. Ce prix littéraire était remis dans l’hôtel littéraire Le Swann en présence de Sandrine Babu, libraire, Guillaume Perilhou, journaliste et auteur, Juliette Ponce, éditrice, Marie-Anne Lacoma, relations libraires de la maison d’édition, et tous les membres du jury. Cette maison a fêté sa première année d’existence au mois de mai 2022, et il s’agit du premier roman francophone édité chez eux. Ce premier roman nous entraîne avec sa narratrice dans une histoire d’amour secrète entre Alger et Paris… Rencontre avec l’autrice Mina NAMOUS.
EXTRAITS
“À un moment, il y a une urgence d’écrire. Ce n’est plus vraiment un choix. Il y a quelque chose à mettre sur le papier, à faire sortir de soi-même et à porter au monde. À un moment, j’ai vraiment ressenti cette urgence.”
“J’aime bien cette idée de la discipline, de faire quelque chose que l’on n’est pas obligé de faire, mais que l’on a extrêmement envie de faire.”
“Je me suis laissée porter. C’est venu comme cela. Je ne savais pas où l’histoire me mènerait. Je ne savais pas qu’elle serait la fin. Je me suis laissée porter et surprendre.”
“Depuis que je suis adolescente, j’avais très envie de faire ce geste : d’imprimer mon livre, de le relier, de le mettre dans une enveloppe et de l’envoyer par la poste !”
“Le plus difficile et le plus excitant en même temps, c’est de voir son manuscrit, quelque chose qu’on a eu juste pour soi pendant longtemps, se transformer en quelque chose qui va être vu par tout le monde. C’est un peu comme lâcher, laisser partir son bébé.”
“C’était aussi un rappel qu’en Algérie, surtout à cette époque-là, les années 90, une période très noire de l’histoire du pays, le drame n’est jamais loin.”
“C’est une tension qui a été très forte en Algérie, et qui est restée [...] On attend que quelque chose de négatif se passe. Mais on peut aussi attendre que quelque chose de merveilleux se passe. On est toujours en train d’attendre que quelque chose se passe !”
PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR
Mina NAMOUS naît en 1984 à Paris dans une famille algérienne et passe son enfance et son adolescence en Algérie. Après un doctorat de droit, elle s’installe en tant que juriste et exerce d’abord à Alger avant de revenir vivre en France. De 2010 à 2014, cette ville lui inspire une série de chroniques et d’histoires, publiées sur le blog jeuneviealgéroise. Très suivis dans son pays, remarqués par la presse algérienne et française (de France Inter à L’Express), repris par de grands quotidiens algériens, ses articles évoquent la vie quotidienne d’une jeune femme en Algérie. Amour, extérieur nuit, premier roman de Mina NAMOUS se fait l’écho de cet univers littéraire.
CITATION
« Nuit d’Alger » par Joséphine Baker, 1936
Oh, douce nuit d'Alger Quand la brise se lève Et caresse mon rêve D'un parfum d'oranger Je voudrais que le jour Plus jamais ne se lève Comme paraissent brèves Les minutes d'amour [...]
C'est le dix-huitième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview : François-Xavier ROBERT Mixage et création musicale : Julien HAURANT Musique d’intro : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arr
À la recherche des lettres et manuscrits perdus : une rencontre avec Jacques LETERTRE, bibliophile - Proust, Flaubert, Rimbaud…
00:42:33
Marcel Proust, Arthur Rimbaud, Marcel Aymé, Gustave Flaubert, Alexandre Vialatte et Jules Verne.
Il ne s’agit pas de la liste des auteurs prescrits pour la prochaine épreuve du bac de français mais celle des six “parrains” des hôtels littéraires de Jacques LETERTRE, homme d’affaires mais surtout bibliophile. Chacun de ces six établissements permet, en effet, aux visiteurs de se plonger dans l’univers d’un grand auteur grâce aux collections de lettres et de manuscrits réunies par Jacques LETERTRE, mais aussi à des bibliothèques bien garnies et à des œuvres-d'art qui font écho à l'œuvre des écrivains.
À l’occasion de la parution aux Éditions Gallimard des “Lettres à Horace Finaly” (une correspondance inédite entre Proust et son fidèle ami, grand banquier des années d’entre-deux-guerres), rencontre avec Jacques LETERTRE, un passionné qui nous fait partager ses découvertes.
LIENS UTILES
Société des hôtels littéraires (avec notamment, un plan interactif sur les pas de Proust dans le Paris de la Belle Époque) : https://www.hotelslitteraires.fr/
“J’appartiens à la variété du “bibliophile-lecteur” ou du “bibliophile-liseur”. C’est-à-dire que j’ai lu le livre, ou je le lis, et j’ai envie de l’avoir dans une belle édition.”
“Barthes a une formule un peu brutale : “Chez Proust, on ne saute jamais deux fois les mêmes passages !” Pour moi, c’est pareil, je peux le relire et trouver encore aujourd’hui des choses que je n’ai pas senties la fois d’avant.”
“Il y a le moment où vous tombez sur le Graal du collectionneur, c’est-à-dire la lettre inconnue, et qui raconte une histoire que personne n’a jamais traversée.”
“Quand Proust voulait parler de quelque chose de tordu, avec des raisonnements alambiqués, il disait : “tout cela est très proustic !” Il a inventé un terme. Il est capable d’infiniment d’autodérision.” [proustic/proustique]
“Je veux croire qu’une partie des poèmes de Rimbaud…C’est Germain Nouveau qui les a écrits.”
“Flaubert écrivait toute la nuit et quand il avait torturé les mots, parce que ses pages sont uniquement des gribouillis. Il a tout recommencé, il a tout barré. Et pour se délasser, il écrit des lettres. Et là soudain, il n’y a pas une rature.”
“Ce qui m’a beaucoup plus dans l’aventure Finaly-Proust : c’est avant tout l’histoire d’une formidable amitié. Flaubert, c’est pareil quand il écrit à Sand ou Tourgueniev.”
C'est le dix-neuvième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT Mixage et création musicale : Julien HAURANT Musique d’intro : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion Courts extraits musicaux : L'Isle joyeuse, L. 106, CD 109, pour piano, Claude Debussy, interprété par Yu-Shu Tsai ; Rêverie, L. 68, CD 76, pour piano, Claude Debussy, interprété par Simone Renzi, extraits en licence CC, tirés du site https://musopen.org
Le corps et l’écriture : une rencontre avec Larry TREMBLAY, écrivain, dramaturge, poète, essayiste, professeur, metteur en scène, danseur et comédien
00:47:19
Homme de lettres, homme de scènes, homme d’engagements, Larry Tremblay, né au début des années 50 près de la rivière Saguenay, à Chicoutimi dans la province francophone du Québec au Canada, semble avoir déjà vécu plusieurs vies tellement sont riches son parcours et son œuvre.
Il est en effet l’auteur de plus de quarante textes : pièces de théâtre, romans, BD, livrets d’opéra, essais, poésie…Il se frotte à tous les genres et écrit aussi bien pour les adultes et les jeunes, que pour les enfants comme en témoigne le roman graphique Marco bleu, récemment paru.
J’ai rencontré l’auteur (à distance) à l’occasion de la parution d’un autre roman, aux éditions La Peuplade, qui m’a beaucoup touché : Tableau final de l'amour(ISBN 9782924898987). C’est Sandrine de la librairie L’Instant à Paris qui m’avait signalé l’existence de ce roman. Et je la remercie pour cette découverte.
Mais allons vite à la rencontre de l’auteur : Larry Tremblay.
EXTRAITS
"J'ai besoin d’avoir des arbres, des grenouilles, des sauterelles, des libellules autour de moi pour écrire dans une espèce de joie naturelle.”
“C’était comme si penser, réfléchir, c’était aussi être ailleurs. Parce qu’en étant dans son contexte natal, sans distance, on n’arrive pas à le critiquer, on n’arrive pas non plus à l’apprécier dans sa grande valeur. On a besoin de distance, de bouger pour revenir chez soi et voir avec des yeux essuyés, des yeux propres dans quelle culture on vit.”
“L’Inde a changé complètement et ma vie, et mon corps, et mon esprit.”
“Toute mon écriture tourne autour du thème du corps. Et lorsqu’on fait du Kathakali, on est vraiment dans le corps. C’est une discipline corporelle très puissante, très martiale.”
“Mon projet d’écriture s’est consolidé avec ma pratique corporelle du théâtre, de la danse, des arts martiaux. Et c’est cela qui est ma vraie base finalement.”
“Je suis un écrivain-oreille ; et pas un écrivain-oeil. J’aime l’oralité. Je fais rarement de longues descriptions, à moins que j’entende la forêt ou la pluie qui parlent ! Les histoires viennent à moi à travers les voix humaines qui sont les voix des personnages.”
“L’anatomie ludique est une technique que j’ai inventée pour mes étudiants en jeu qui veulent devenir acteur ; mais je me suis aperçu que je pouvais l’appliquer au domaine de l’écriture. Je me suis aperçu que des œuvres nécessitent des focus corporels particuliers.”
“Avec l’imagination matérielle conceptualisée par Gaston Bachelard…on sent ces débris dans la chair des mots.”
“Si je sais, je n’écris pas. Je ne veux pas savoir ce que j’écris. J’écris ; point.”
“Il y a deux grands moments : la quête et l’enquête. Dans le processus de la quête, je ne prépare pas, je ne fais pas de recherche, je dois laisser sortir ce qui est déjà accumulé en moi…La deuxième étape est l’enquête : je considère ce que j’ai écrit comme une scène de crime. Pourquoi il a dit ceci ? Pourquoi il a fait cela ?”
C'est le vingtième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT Mixage et création musicale : Julien HAURANT Musique d’intro : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion Courts extraits musicaux : Melappadam, Instrumental music, Kathakali, Keli, Classical Danc
La littérature pour comprendre autrement le monde : une rencontre avec l'écrivain québécois Kevin LAMBERT
00:27:46
Critique sociale, fiction syndicale, réflexion sur le capitalisme, conflits au travail, dénonciation de l’homophobie…mais aussi violence, érotisme, pornographie, sexe queer : rien ne fait peur à Kevin LAMBERT ; et surtout pas ni les mots, ni la littérature, espaces de jeu, de création et d’expérimentation. Dans ses trois premiers romans, cet auteur québécois nous livre sa vision du monde, toujours passionnante, politique et engagée, avec un grand brio et une plume inventive. Ses livres ont été très bien accueillis aussi bien par le public que par la critique. J’ai pu rencontrer Kevin LAMBERT à l’occasion du Festival America 2022 à Vincennes, où il donnait plusieurs conférences dont une sur la thématique “écrire le sexe”. Rencontre avec un auteur toujours en mouvements et en questionnements, Kevin LAMBERT.
EXTRAITS
“ L’écriture, cela a été une manière d’ouvrir un processus de compréhension.”
“Nos textes, ce n’est pas notre peau. On peut les triturer sans que ce soit douloureux. Et c’est peut-être bon pour le texte parfois, de le changer, de le travailler, de le modifier !”
“L’expérience des personnes queer, gay, lesbiennes, trans…c’est que tu vis une partie de ta vie dans le secret, une partie plus ou moins longue. Et tu es souvent confronté à réfléchir et à te mettre à la place de l’autre."
“J’ai développé une sorte de sens d’autosurveillance : je me regardais moi-même, ma manière de bouger, ma manière de parler, ma manière de penser, pour ne pas me trahir.”
“Quand tu vis de l’homophobie, quand tu n’as pas le droit d’être qui tu es, cela devient de la colère, cela devient de l'incompréhension pour les structures qui t’empêchent de vivre.”
“En littérature, j’essaie de me questionner sur la possibilité qu'ont les humains de demander un changement, de l’exiger, de le faire en s’unissant, en formant une sorte de communauté. "
“La langue, c’est l’outil de l’écriture. Je ne vois pas pourquoi je devrais hiérarchiser les instruments qui sont dans cette boîte à outils.”
“Quand j’écrivais “Querelle de Roberval” en particulier, j’avais toujours “Querelle de Brest” à côté de moi et je l’utilisais comme un tarot : j’ouvrais le livre comme s’il allait me donner une réponse et souvent il m’en donnait.”
“L’écriture, c’est un travail du “rater mieux”. Le travail, c’est une sorte de deuil de l’idéal. L’écriture, c’est une sorte de ratage. Il faut vivre avec ce ratage et apprendre à “rater mieux”.”
CITATIONS
“Mon imagination est plongée dans l’abjection, mais, sur ce point-là, elle est noble, elle est pure. Je me refuse à l’imposture ; et s'il m’arrive d’exagérer en poussant héros et aventures vers l’horrible ou vers l’obscène, c’est dans le sens de la vérité.” Jean Genet, cité par Catherine Millot dans “Gide Genet Mishima”
“Jamais rien d’autre. D’essayé. De raté. N’importe. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux.” Samuel Beckett, “Cap au pire”
LIVRES DE L’AUTEUR
2017 : Tu aimeras ce que tu as tué, Éditions Héliotrope / 2021 en France, Éditions Le nouvel Attila 2018 : Querelle de Roberval, Éditions Héliotrope / 2019 en France, Éditions Le nouvel Attila - Prix Sade 2019 / 2021 édité en poche chez Points 2022 : Que notre joie demeure, Éditions Héliotrope
C'est le vingt-et-unième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE Conception et interview :François-Xavier ROBERT Musique d’i
Faire entendre sa voix : rencontre avec la romancière jamaïcaine Nicole DENNIS-BENN - interview bilingue FR-ENG
00:57:37
“Mes histoires doivent aider le lecteur à transcender sa propre compréhension du monde, à se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre, et à voir ce que c’est que d’être cette autre personne.” Nicole DENNIS-BENN écrit sur la classe ouvrière jamaïcaine, sur l’immigration, sur la réinvention de soi, sur l’identité sexuelle ou de genre, sur la vie d’une femme lesbienne, sur la maternité…L’autrice, née en Jamaïque, qui a émigré, construit sa vie aux États-Unis d’Amérique, et, rencontré un succès bien mérité avec ses deux premiers romans, possède une plume d’une grand fluidité et développe une langue très vivante, qui lui permettent de traiter de toutes ces thématiques, et bien d’autres encore, de manière très naturelle et en donnant envie de plonger dans l’univers de ses personnages. Je l’ai rencontrée lors du Festival America de Vincennes qui fêtait ses 20 ans cette année. La voix française du doublage est celle de Meropi MORFOULI.
Un version originale 100% en anglais est disponible à la fin de la version doublée, pour l’écouter, rendez-vous directement à la 27e minute. The original version of this interview, a fully english one, is available, go directly to 27:10.
EXTRAITS (EN ANGLAIS)
“I was always reading, so I wrote my own stories. I thought it was a fun activity! But when I migrated to the United States at 17, I was really homesick. Writing actually became a comfort to me. I started writing poetry, I started writing longhand…just anything that will come to my journal.”
“I am writing for myself first and foremost. I am writing books I would have wanted to read.”
“I think teaching writing is like writing which is why I opted to do it.”
“It is very useful to know the rules, before you break them!”
“I wanted to see all myselves on the page: I am a lesbian, dark-skinned working-class Jamaican woman. And I wanted to see that!”
“What is the American Dream? It does not exist. It is a fantasy.”
LIVRES DE L’AUTRICE
2016 : Here Comes the Sun / Rends-moi fière, Éditions de l’Aube, traduit par Benoîte Dauvergne 2019 : Patsy / 2022 : Si le soleil se dérobe, Éditions de l'Aube, traduit par Benoîte Dauvergne
C'est le vingt-deuxième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview : François-Xavier ROBERT Doublage voix française :Meropi MORFOULI Musique d’intro : chants d’oiseaux et morceau “Roboto” mixé par Julien Haurant Extrait d’intro : Plastic flowers par Electronic-Senses, from Pixabay Court extrait musical : Kingston, Music by Krishnananda108 from Pixabay
La force militante, amplifier la voix des opprimées : rencontre avec Antonia CRANE, autrice, activiste, danseuse, travailleuse du sexe - interview bilingue FR-ENG
01:05:57
“J'ai toujours été une manifestante, et j'ai toujours su que ça marchait. Et vous ne pourrez jamais vraiment me convaincre de dire le contraire, je suis désolée.”
Antonia CRANE est une autrice pas comme les autres. Activiste, danseuse, chanteuse, coach littéraire, elle revendique également le statut de travailleuse du sexe. Non pas dans un seul but de fierté ou d’affirmation de soi, mais dans une dimension de lutte pour l’obtention de droits sociaux vitaux pour tout un ensemble de femmes et d’hommes oubliés trop souvent dans les luttes syndicales car ils ne rentrent dans aucune case. En écrivant ses mémoires et en publiant le livre “Consumée”, en français aux éditions Tusitala, elle fait un acte de plus dans son combat pour le droit des femmes. Et elle écrit aussi un livre passionnant ! J’ai rencontré Antonia CRANE lors du Festival America de Vincennes.
Découvrez son travail d’autrice et son combat pour les droits des femmes.
Un version originale 100% en anglais est disponible à la fin de la version doublée pour l’écouter, rendez-vous directement à la 33e minute. The original version of this interview, a fully english one, is available, go directly to 33’.
EXTRAITS “Je vois mes mémoires comme une tentative, un essai pour livrer la vérité de nos vies, de ma vie. C'est donc ce que sont ces mémoires : une tentative.”
“L'écriture, j'ai besoin qu'elle soit là chaque jour, j’ai besoin de « tomber dans les bras » de l'écriture, même si c'est à l'heure du coucher.”
“Un mariage, c'est tomber amoureux tous les jours. Écrire, c'est aussi tomber amoureux tous les jours.”
“Je pense que les danseurs traversent le monde différemment, et j'appelle cela une sorte d'intelligence spatiale. Non pas que je sois meilleure que quiconque, mais c’est simplement que je pense comme une danseuse.”
"Ne gaspillez pas le temps des autres. Racontez l'histoire comme si vous étiez sur votre lit de mort. Dévoilez le secret. Ne gaspillez le temps de personne ». Et vous avez la permission ! Donnez-vous la permission de le faire mal, et vous pourrez revenir en arrière plus tard."
“Poster quelque chose sur Instagram, je pense que c'est créatif et important, mais c'est tout autre chose d'être dans les rues et de prendre des risques et de mettre son corps en jeu.”
CITATIONS “Avant l'illumination ; couper du bois, porter de l'eau. Après l'illumination ; couper du bois, porter de l'eau.” Une phrase issue du bouddhisme zen, un kōan, qui souligne la nécessité de s'engager et de s'épanouir au cours du processus dans toute quête.
"Demeure le moins possible assis : ne prêter aucune foi à aucune pensée qui n'ait été grand air, dans le libre mouvement du corps, à aucune idée où les muscles n'aient été aussi de la fête." Friedrich Nietzsche
C'est le vingt-troisième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE Conception et interview :François-Xavier ROBERT Doublage voix française : Meropi MORFOULI Musique d’intro : chants d’oiseaux et morceau “Roboto” mixé par Julien Haurant Extrait d’intro : Plastic flowers par Electronic-Senses, from Pixabay Court extrait musical : “Les Gens qui doutent”, une chanson d'Anne Sylvestre parue en 1977 dans l'album “Comment je m'appelle” (
Épisode spécial : Prix Émile Guimet de littérature asiatique 2022, mes impressions de lecture
01:09:38
Cette année, j’ai eu la chance de participer au comité de présélection du Prix Émile Guimet de littérature asiatique 2022.
Ce prix a deux objectifs principaux :
faire découvrir une Asie protéiforme et toujours surprenante.
rester au cœur de la création littéraire contemporaine asiatique.
Ariana Von Walter Hierso du Musée national des arts asiatiques Guimet nous en parlera plus en détail à la fin de cet épisode.
L’idée ici est de vous présenter les huit passionnants livres de la sélection. Je ne vais pas vous faire un compte-rendu des avis du comité qui sont confidentiels. Je vais simplement partager avec vous mes impressions de lecture et vous lires quelques citations issues des romans.
Ces huit livres représentaient huit pays :
Malaisie : La traversée des sangliers de Zhang Guixin, Éditions Picquier, traduit du du chinois par Pierre-Mong Lim
Inde : Dérive des âmes et des continents de Shubangi Swarup, Éditions Métailié, traduit par Céline Schwaller
Sri Lanka : La sterne rouge de Antonythasan Jesuthasan, Éditions Zulma, traduit par Léticia Ibanez
Corée : À propos de ma fille de Hye-Jin Kim, Éditions Gallimard, traduit du coréen par Kyungran Choi et Pierre Bisiou
Iran : Quand s’illumine le prunier sauvage de Shokoofeh Azar, Éditions Charleston, traduit par Muriel Sapati
Chine : L’hôtel du cygne de Zhang Yueran, Éditions Zulma, traduit du chinois par Lucie Modde
Afghanistan : La mort et son frère de Khosraw Mani, Actes Sud, traduit Sabrina Nouri-Moosa
Japon : Petites boîtes de Yoko Ogawa, Actes Sud, traduit du japonais par Sophie Rèfle
Points communs dans les livres de la sélection
Des premières fois : premiers romans ou premier livre traduit en français
Dialogue avec les disparus, présence des fantômes...la mort rôde.
Réalisme magique et fantastique.
C'est le vingt-quatrième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT Musique d’intro : chants d’oiseaux et bourdonnements d’abeilles ; morceau “My Favorite Things” composé par Richard Rodgers et Oscar Hammerstein, pour la comédie musicale de Broadway, La Mélodie du bonheur, réinterprété avec un tambour chinois, un koto japonais et un synthétiseur. Court extrait musical : chanson Kumarihami, paroles de Vernon Perera, musique de Mike Gunasekera, interprétée par Mallika Perera with The Three Sisters. Bruitages et sons divers :
bruits de la forêt dans le Sarawak en malaisie https://freesound.org/people/absent1010/sounds/615001/
Plus ça change, plus c’est la même chose ! Une radiographie du Royaume-Uni : rencontre avec JONATHAN COE à la librairie Le Divan
00:31:35
Yann Brancherie de la librairie Le Divan (Paris 15e) recevait l’auteur britannique Jonathan COE, à l’occasion de la parution, le 10 novembre 2022, de son tout dernier livre : Le royaume désuni. Les propos de l’auteur sont traduits en direct par Marguerite Capelle qui signe également la traduction de l’ouvrage. J’ai gardé les interventions de chacun d’eux sans faire chevaucher les voix pour apprécier la version anglaise aussi bien que la traduction française.
EXTRAITS
“It's a novel about the past, about recent history and what we can learn from it. But with all of the eras that I write about in this book, and beyond, there is not one of these times in recent British history that I'm nostalgic for. And in many ways it's an optimistic novel…” “C'est un roman sur le passé, sur l'histoire récente et sur ce que nous pouvons en apprendre. Mais parmi toutes les époques dont je parle dans ce livre, et au-delà, il n'y a pas une seule de ces périodes de l'histoire britannique récente dont je sois nostalgique. Et à bien des égards, c'est un roman optimiste…”
“It's a paradox, when your parents die, I guess, that although a distance opens up, a distance that can never be crossed just because of the fact of death, but at the same time there is the potential to enter into a kind of closeness which you wouldn't have had the opportunity for before. And this happened with my mother because I found in the course of clearing out her house: letters and diaries and photographs that I'd never seen before. And suddenly, as a young woman, she came alive to me in a way which was new and surprising for me.” "C'est un paradoxe, quand vos parents meurent, je suppose : alors même qu’une distance s'ouvre, une distance qui ne pourra jamais être franchie du seul fait de la mort, en même temps se crée la possibilité d'entrer dans une sorte de proximité dont vous n'auriez pas eu l'occasion auparavant. Et c'est ce qui s'est passé avec ma mère parce que j'ai trouvé en débarrassant sa maison, des lettres, des journaux intimes et des photographies que je n'avais jamais vus auparavant. Et soudain, en tant que jeune femme, elle a pris vie pour moi d'une manière nouvelle et surprenante."
CITATIONS
“Alors la musique qui surgit, si rudimentaire et imparfaite soit-elle, me paraît toujours une expression plus vraie des émotions que je voudrais faire passer.”
“Comme le murmure d’une rivière, comme le bruit de la marée montante, un contrepoint distant au chuintement de son balai sur les marches, une voix désincarnée chuchotant à son oreille, encore et encore, le même mantra : Plus ça change, plus c’est la même chose.”
LIVRES DE L’AUTEUR
La plupart de ses livres ont été publiés en France par les éditions Gallimard : Le royaume désuni, 2022 Billy Wilder et moi, 2021 Le cœur de l'Angleterre, 2019 Expo 58, 2014 La pluie, avant qu'elle tombe, 2009 Le Cercle fermé, 2006 Bienvenue au club, 2003 Les Nains de la Mort, 2001 La Maison du sommeil, 1998 Testament à l'anglaise, 1995
C'est le vingt-cinquième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception :François-Xavier ROBERT Musique d’intro : “My Favorite Things” composé par Richard Rodgers et Oscar Hammerstein, pour la comédie musicale La Mélodie du bonheur, réinterprétée avec un tambour chinois, un koto japonais et un synthétiseur. Court extrait musical : Quatuor pour l
Diaspora chinoise, créolité et réalisme magique : une rencontre avec Pierre-Mong LIM, traducteur de trois romans venus du monde sinophone, “Pékin 2050”, “Pluie” et “La Traversée des sangliers” aux Éditions Picquier
00:46:39
Dans cet épisode, je donne la parole à un traducteur, et pas à un auteur. Mais, finalement, est-ce si différent ? Voici des éléments de réponse avec Pierre-Mong LIM, traducteur littéraire du chinois (mandarin) vers le français. Il est également docteur en études chinoises transculturelles et chercheur indépendant, et travaille sur les problématiques liées aux expressions culturelles du monde sinophone. Et oui, il y a une sinophonie comme il y a une francophonie : des auteurs de langue chinoise avec des nuances, des variations, des inventions propres à une communauté, à un territoire, à une vie singulière loin du "centre", de la métropole, de la langue "officielle". Grâce à Pierre-Mong LIM, nous pouvons découvrir des auteurs issus de la communauté chinoise de Malaisie qui vivent aujourd’hui à Taïwan. Écoutons-le pour comprendre cette aventure passionnante à la croisée de l’histoire, de la géopolitique et de la littérature.
LIVRES TRADUITS AUX ÉDITIONS PICQUIER
Pékin 2050, LI Hongwei, avril 2021 Pluie, NG Kim Chew, octobre 2021, lauréat du Prix Émile Guimet de littérature asiatique 2021 La Traversée des sangliers, ZHANG Guixing, janvier 2022
EXTRAITS
“La traduction, c'est d'abord la lecture la plus rigoureuse de chaque mot, chaque phrase, et puis après c'est faire sens de chaque mot, chaque phrase dans la totalité.”
“En lisant NG Kim Chew et ZHANG Guixing, ou d'autres auteurs, je me suis demandé : comment je vais traduire ça, pas seulement la langue, mais aussi toute cette nouveauté, cette inventivité, cette fraîcheur de langage ? Qu'est-ce qu'il y a comme équivalent français ? Je l'ai dit ailleurs, mais je me suis intéressé alors à la littérature qu'on appelle la "créolité" en français, à des auteurs comme Raphaël Confiant, Patrick Chamoiseau, etc. Chez ces auteurs-là de la créolité, il y a un renouvellement du français, une vie de la langue qui me parle ; mais aussi historiquement, il y a une espèce d'appartenance à un même moment de l'histoire.”
“C'était juste une intuition de ma part, mais je sentais qu'il y avait une espèce de proximité avec cette littérature de la créolité, et l'idée de métissage, de brassage des langues et des gens. Dans la traduction, il fallait pouvoir retrouver ce brassage-là, le faire apparaître.”
“Si pendant trois ou quatre jours on ne traduit pas, il manque quelque chose quand même. On se sent un peu mal. C'est quasiment une habitude de vie.”
“Il me semble que leur réalisme magique, c'est la réinvention de cette terre, de cette terre natale, mais qui est complètement fictive, littéraire : en même temps, de pouvoir parler de la plantation d'hévéas, donc quelque chose de très réaliste, puis d'intégrer les croyances dans le génie du sol, dans les êtres fantastiques... Ce sentiment de terre réelle où ils ont vécu et où le réalisme leur permet de créer une fiction. On ne peut pas parler d'utopie, mais d'un "autre lieu".”
CITATIONS
Case à Chine de Raphaël Confiant La Pérégrination vers l'Ouest (autres titres connus : Le Voyage en Occident ; Le Singe pèlerin ; Le Roi-Singe) de Wu Cheng'en Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez
C'est le vingt-sixième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT Musique d’intro : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUB
Une chanson dystopique pour la nouvelle année : ROBOTO - êtres humains robotisés et robots humanisés
00:01:51
Bonjour et très belle année 2023 à toutes et tous !
Pour commencer la nouvelle année, j'aime partager avec vous une création audio qui sort de l'ordinaire de ce podcast littéraire et des interviews d'auteurs habituellement diffusées ici. En 2022, c'était un poème sur Naples, NAPLES K466, à réécouter en suivant ce lien : https://bit.ly/naples_k466
Cette année, je vous propose une chanson inspirée par le Japon, les années 90, les robots...et les luttes sociales. J'espère qu'elle vous plaira.
ROBOTO - êtres humains robotisés et robots humanisés
Années 2030. Au moment où les robots deviennent de plus en plus humains, on observe que les humains se comportent de plus en plus comme des robots. Du Japon à l'Europe, frères robots, frères humains : unissez-vous pour reconquérir votre liberté !
"Le robot-amant sera un produit véritablement révolutionnaire. À la différence d'un être humain normal, peu importe la manière dont vous le traitez, aussi rude soit-elle, il ne s'en formalisera pas. Et quand vous n'en aurez plus besoin, vous pourrez facilement vous en débarrasser. Ah ! N'est-ce pas fantastique ?" Source : série japonaise "Zettai Kareshi", 2008
« Deru kugi wa utareru » (出る杭は打たれる) une expression japonaise qui signifie le clou qui dépasse appelle le marteau. Cette phrase est une bonne illustration de la société nippone traditionnelle qui préfère la conformité et l'harmonie sociale à l'indépendance et à l'expression individuelle. Source : www.japoninfos.com
"Nos résultats indiquent qu’une augmentation d’une unité de robot pour 1000 travailleurs va de pair avec une hausse de l’emploi de 2,2 %, ce qui corrobore la conclusion selon laquelle les robots et la main-d’œuvre sont des compléments bruts." Source : www.telos-eu.com/fr/economie/robo…te-a-loptim.html
TEXTE DE LA CHANSON Le clou qui dépasse appelle le marteau.
Sa voix est monocorde. Pourquoi pas le robot ?
Ses paroles sont standardisées. Pourquoi pas le robot ?
Ses gestes sont répétitifs. Pourquoi pas le robot ?
Son temps est planifié. Pourquoi pas le robot ?
Sa vie est mécanique. Pourquoi pas le robot ?
Ses journées sont monotones. Pourquoi pas le robot ?
Son horizon est limité. Pourquoi pas le robot ?
Makoto, Eriko, Takeshi, Yoji, Manabu, Akira... Asimo, Nao, Erica, Mindar, Shinpo, Wakamaru*... Frères et sœurs de combat.
*Les prénoms "Makoto, Eriko, Takeshi, Yoji, Manabu, Akira" sont des prénoms japonais courants au Japon. Les prénoms "Asimo, Nao, Erica, Mindar, Shinpo, Wakamaru" ont été donné à des robots célèbres.
Paroles et textes de la chanson, voix : François-Xavier ROBERT Création de la mélodie et mise en musique par : Julien HAURANT
Se couler dans l’imaginaire et écrire de bonnes histoires : une rencontre avec l’écrivain Victor DIXEN
00:34:18
Il est des écrivains qui aiment explorer les territoires les plus mystérieux et les plus lointains de l’imaginaire. Victor DIXEN fait partie de cette famille d’auteurs, toujours à la recherche des meilleures histoires à raconter et de mondes à inventer ou à réinventer, pour “vivre plusieurs vies en une et dans plusieurs mondes”.
J’ai pu rencontrer Victor DIXEN sur le stand des éditions Robert Laffont lors du SLPJ (Salon du livre et de la presse jeunesse) de Montreuil en Seine-Saint-Denis. Écoutons-le !
Les musiques et extraits de livres audio de ce podcast sont tirés des Livres 1 et 3 de la saga Vampyria. Les textes sont lus par Marie du Bled. Des liens vers ces livres audio sont indiqués en bas de cette page. Merci aux éditions Robert Laffont et aux équipes de Lizzie. Pour en savoir plus sur l’auteur, vous pouvez vous rendre sur son site : http://victordixen.com/
EXTRAITS
“J'adore écrire la nuit et j'adore lire la nuit aussi. Je pense que c'est un moment où l'imagination peut s'envoler sans aucune contrainte.”
“Débrider, étymologiquement, c'est enlever la bride. Effectivement, c'est laisser la cavale de l'imagination partir au triple galop. Et oui, j'ai envie de partir très loin sur le dos de mon imagination.”
“Souvent, l'originalité ce n'est pas une idée qui jaillit d'elle-même comme ça de nulle part. C'est plutôt la mise en relation de choses qui n'étaient pas connectées jusqu'à présent.”
“La lecture, pour moi, c'est un acte de résistance pour se réapproprier son temps, pour se réapproprier le temps long.”
“Même si on se nourrit de ses souvenirs et de ses sensations, j’écris plus pour sortir de ma peau. J’essaie d’inventer des personnages principaux qui sont, au contraire, différents de moi. Je n’essaie pas de faire œuvre d’auto-fiction. Ce que je veux, c’est de la Fiction avec un F majuscule.”
“Souvent dans la vie on a l’impression d’être sur un chemin tout tracé, on se raconte un histoire sur son passé mais aussi sur son futur. Et lorsqu’on fait un tirage de cartes [de tarot], c’est comme si on enlevait les œillères et qu’on voyait tous les chemins qui s’ouvrent à nous.”
LES LIVRES DE L’AUTEUR
Extincta (Robert Laffont, 2019)
Cogito (Robert Laffont, 2019)
Tambours dans la nuit (Griffe d’Encre, 2014)
Série Vampyria (2020- en cours)
Série Phobos (Robert Laffont, 2015 - 2017)
Série Animale (Gallimard Jeunesse, 2013-2015)
Série Le Cas Jack Spark (Jean-Claude Gawsewitch, 2009-2012)
Rêver d'un jardin à Tivoli : tentative, poétique et musicale, d'éloge de la Villa d'Este en Italie
00:01:23
L'automne dernier, j'ai enregistré le bruit de l'eau dans les jardins de la Villa d'Este. Au début de ce court poème musical, vous pouvez entendre ce son si particulier, capté dans l'allée des "Cent Fontaines" - le Cento Fontane. Et à la fin, vous entendrez celui de la fontaine de la "Petite Rome" - Fontana di Rometta.
On pourrait croire que Rome arriverait facilement à bout de toute capacité d'émerveillement, tellement elle regorge de sites enchanteurs. Mais sa campagne aussi a de quoi enthousiasmer le plus blasé des voyageurs. C'est le cas des jardins de la Villa d'Este, joyau de la Renaissance situé dans la petite ville de Tivoli.
Pour accompagner mon texte "Rêver d'un jardin à Tivoli", en plus des bruits d'eau, j'ai testé une application d'intelligence artificielle pour créer un morceau électronique au rythme entrainant. J'espère que ces essais vous plairont.
Rendez-vous très vite pour un nouvel épisode du podcast littéraire Le Jardin plus conventionnel, et avec l'interview de plusieurs auteurs qui s'intéressent à la nature dans leurs romans et leurs essais. Il y sera question du dernier survivant de son espèce, de gens qui observent les oiseaux...
À suivre !
C'est le vingt-huitième épisode du podcast littéraire LE JARDIN.
Texte, bruitage, musique et montage : François-Xavier ROBERT
#10MARSJELIS et je lis le premier chapitre de BE-BOP, livre de Christian Gailly paru aux Éditions de Minuit
00:02:21
BE-BOP est un livre de Christian Gailly paru en 1995 aux Éditions de Minuit et réédité dans la collection poche "Minuit double" du même éditeur.
Si vous aimez le jazz, ce petit livre est écrit pour vous. Le rythme même de l'écriture fait penser à une improvisation lors d'un concert de cette musique qui n'est jamais aussi émouvante et forte que lorsqu'elle est jouée en live, en direct. Le be-bop, c'est ce premier mouvement de libération de la forme jazz qui aboutira au free jazz. Mais bon, ce livre n'est pas un traité de musicologie. C'est un roman, super bien écrit et qui donne envie de jouer et d'écouter de la musique, mais aussi de voyager sur les rives du Lac Léman...
C'est aussi un hommage à Charlie Parker (1920-1955), surnommé "Bird", saxophoniste alto et l'un des jazzmen les plus influents de l'histoire.
J'ai décidé de vous lire le premier chapitre du livre de Christian Gailly, "BE-BOP", parce qu'aujourd'hui 10 mars, sur l'initiative du Centre National du Livre (CNL), c'est #10MARSJELIS. Donner envie de lire, c'est l'un des objectifs de mon podcast. Et je souhaitais modestement participer à cet événement.
Pour accompagner ma lecture, j'ai ajouté un léger grésillement, celui d'un vieux disque vinyle, ce grain si caractéristique qui crée un volume. J'ai mis aussi un extrait de Charlie Parker interprétant "Lover Man", morceau de musique cité par l'auteur dans son texte.
Rendez-vous bientôt pour un nouvel entretien avec un auteur.
Prix littéraire François Sommer 2023 : entretiens avec Sybille GRIMBERT, lauréate du prix avec son roman “Le dernier des siens” ; et avec Vanessa MANCERON pour le livre “Les veilleurs du vivant”
00:25:50
“Quand le dernier d'une espèce disparaît, vous ne retrouverez rien, nulle part, qui vous rappellera cet être-là. C'est fini. C'est une mort, doublée d'une mort.” Sybille GRIMBERT, autrice de “Le dernier des siens” (extrait de l’entretien)
Le vendredi 20 janvier 2023 avait lieu la remise du Prix littéraire François Sommer 2023, dans les salons de l’Hôtel de Guénégaud à Paris. Il s’agit du siège de la fondation François Sommer et du Musée de la Chasse et de la Nature. Ce prix qui existe depuis plus de quarante ans met en lumière des livres, des essais aussi bien que des romans, qui abordent le thème de la nature. Les jurés, cette année, ont dû se pencher sur huit livres, issus d’une sélection effectuée à partir d’un ensemble de pas moins de quatre-vingt nouveautés littéraires.
Partons à la rencontre du livre lauréat et de son autrice, ainsi que des autres livres de la sélection.
LE LIVRE LAURÉAT en 2023
SYBILLE GRIMBERT Le dernier des siens, roman paru aux éditions Anne Carrière
LES 7 AUTRES AUTEURS FINALISTES
FAHIM AMIR Révoltes animales (Divergences)
GABRIELLE CHITEAU-FILBA Sauvagines (Stock)
MARIELLE MACÉ Une pluie d’oiseaux (Corti)
VANESSA MANCERON Les veilleurs du vivant - Avec les naturalistes amateurs (Les Empêcheurs de penser en rond)
RAPHAËL MATHEVET et ROMÉO BONDON Sangliers - Géographies d’un animal politique (Actes Sud)
KARINE MIERMONT Vies de forêt (L’Atelier contemporain)
FANNY TAILLANDIER Delta (Le Pommier)
AUTRES INTERVENANTS DANS LE PODCAST
Vanessa Manceron - autrice de “Les veilleurs du vivant”
Xavier Pattier - Président du Jury du Prix François Sommer
Alban de Loisy - Directeur Général de la Fondation François Sommer
Monsieur de Loisy a lu un texte de Henri de Castries - Président de la Fondation François Sommer
Dorian Jude, libraire du musée de la Chasse et de la Nature
Emma-Louise Lavigne et Adrien Desingue, étudiants du Master Gouvernance de la transition écologie et sociétés (AgroParisTech/Paris Saclay)
“Et cela m'a transformée aussi dans la mesure où aujourd'hui, je ne peux plus passer devant une petite plante qui pousse au bord d'un trottoir sans la regarder de près et m'interroger sur qui elle est, d'où elle vient, la regarder de près, regarder la texture de ses feuilles et donc rentrer dans le détail aussi. C'est une autre expérience du monde végétal et animal. C'est un mode d'attention qui fait surgir de la nouveauté et de l'étonnement, de l'émerveillement aussi, et qui permet de faire exister ces êtres qui, sans cela, sont invisibles et à côté desquels on passe sans même y faire attention.” Vanessa MANCERON (extrait de l’entretien)
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT Musique d’intro : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion Courte citation musicale : Flow de https://pixabay.com/ Bruitages et sons divers : pingouins qui braient ; oiseaux des jardins anglais
Errer et semer des chansons : hommage à l’auteur-compositeur-interprète Jean-Louis MURAT (1952-2023)
00:23:45
“Chanter est façon d'être au monde Chanter est ma façon d'aimer Mon coeur est sorti de la ronde Chanter est ma façon d'errer”
Voici le premier couplet de la chanson “Chanter est ma façon d'errer”, le quatrième titre de l’album “Le Cours ordinaire des choses” de Jean-Louis MURAT. Cet immense auteur-compositeur-interprète vient de nous quitter. Dans cette chanson, tout comme dans plusieurs entretiens, il revendiquait une forme d’errance. Une errance poétique. Une liberté, bien à lui, d’écrire et de composer. Sa disparition m’a beaucoup touché et je tiens à lui rendre hommage en vous invitant à découvrir son travail dans cet épisode exceptionnel du podcast Le Jardin. Et comme il le confesse dans la chanson “Perce-neige” de l’album “Dolorès” :
“Rien n'est important, j'écris des chansons Comme on purgerait des vipères"
Bonne écoute et bon dernier voyage à Jean-Louis MURAT au pays des poètes !
CITATIONS
Entre deux draps
Entre deux draps de toile belle et bonne, Que très souvent on rechange, on savonne, La jeune Iris, au cœur sincère et haut, Aux yeux brillants, à l'esprit sans défaut, Jusqu'à midi volontiers se mitonne.
Je ne combats de goûts contre personne, Mais franchement sa paresse m'étonne ; C'est demeurer seule plus qu'il ne faut Entre deux draps.
Quand à rêver ainsi l'on s'abandonne, Le traître amour rarement le pardonne : À soupirer on s'exerce bientôt : Et la vertu soutient un grand assaut, Quand une fille avec son cœur raisonne Entre deux draps.
Antoinette DESHOULIÈRES (1638 - 1694)
À LA TECHNIQUE
Conception et réalisation :François-Xavier ROBERT
Courtes citations musicales :
Accueille-moi paysage, Album : Taormina (2006), V2 Records / Universal Music Group ;
J'ai fréquenté la beauté, Album : Babel (2014), PIAS ;
Suicidez-vous le peuple est mort (1981) ;
Déjà deux siècles...89…, Album : Cheyenne Autumn (1989), Virgin Records ;
Avalanche IV, Album : I'm Your Fan: The Songs Of Leonard Cohen By…, produit par le magazine Les Inrockuptibles (1991) ;
Brûle-moi, Album : Dolorès (1996), Virgin records ;
Les Hérons, Album : Mustango (1999), Virgin records ;
Entre deux draps, Album : Madame Deshouillères (2001), Virgin records ;
Caillou, Album : Taormina (2006), V2 Records / Universal Music Group ;
La Fontaine de sang, Album : Charles et Léo (2007), V2 Records ;
Tout est dit, Album : Vénus (1993), Virgin Records ;
Chanter est ma façon d'errer, Album : Le Cours ordinaire des choses (2009), V2 Records / Universal Music Group ;
Il neige, Album : Toboggan (2013), PIAS.
Extraits des émissions : À la dérive avec Jean-Louis Murat, rencontre enregistrée en 2018 par Aurélie Sfez, pour radio Nova ; L’Heure Bleue sur France Inter, interviewé par Laure Adler en 2018 ; Comme on nous parle avec Pascale Clark le 7 décembre 2011 ; Le grand entretien de François Busnel, lundi 26 septembre 2011 ; Hors Champs en 2014 avec Laure Adler
Écrire comme on vit une expérience de sortie de corps : rencontre avec GABRIEL CHOLETTE, auteur de “Les Carnets de l’Underground”
00:41:10
Oubliez le “sex, drugs & rock’n’roll”, expression phare de la contreculture des années 60 et 70, et découvrez le “sex, drugs & techno” du début des années 2000 avec un guide expert : Gabriel Cholette. Il nous tient la main pour aller à la rencontre d’une culture underground, nocturne, une culture de la fête, une culture queer de danse et d’excés, dans les raves, avec ses amis de la tribu des “club kids”, des jeunes qui se construisent sur les dance-floors.
Gabriel vit et travaille à Montréal, il est docteur en littérature médiévale et chargé de cours à l'Université de Montréal. Son premier livre “Les Carnets de l’Underground” a été publié chez Tryptique dans la collection “Queer”, le 13 janvier 2021 au Canada. Sa parution en anglais, “Scenes from the Underground” a eu lieu chez House of Anansi le 4 octobre 2022. Et enfin, le 13 juin 2023, la maison d’édition basée à Bordeaux “Le Gospel” a repris le livre en France.
“Un cocktail d’excès, de décalage, de provocation, d’hybridité et de déviance…” Paul-François Sylvestre, L’Express Canada
“Petit manuel pour non-initié·es” Isabelle Beaulieu, LQ revue Lettres québécoises
“Une plume rythmée et poétique” Vincent Gauthier, Bible urbaine
PRÉSENTATION DE L'ÉDITEUR Les carnets de l’underground, ce sont les notes de terrain d’un club kid de Montréal, doctorant en études médiévales, qui court du Mile End à Berlin, en passant par Manhattan, pour ne rien manquer du lifestyle sexe, drogues et musique techno. Écrits dans une langue orale, désinhibée, rythmée par une pratique de l’écriture héritée d’Instagram. « Bert me place en haut sur le rebord de la cabine pour prendre des photos tests parce que l’éclairage est beau. Je viens d’entendre pour la première fois l’expression “faire de la soupe”: ça veut dire mélanger les fonds de poche de tout le monde qui s’est ramassé dans la cabine des toilettes du club, md ouvertes, kétamine, vieux speed sec, pills de e crushées, pour en faire des grosses lignes qui vont nous permettre d’oublier les quarante-huit dernières heures qui ont été difficiles. »
LES 3 CONSEILS DE LECTURE DE GABRIEL
Candyass, Nick Comilla
Les Argonautes, Maggie Nelson
La Déesse des mouches à feu, Geneviève Pettersen
LES 3 SONS CONSEILLÉS PAR GABRIEL
Phantom Studies, Ben Klock et Marcel Dettmann
Batuque, Dom la Nena, Jeremy Sole & Atropolis Remix
Gimme some, Weval
AUTRES RÉFÉRENCES CITÉES DANS LE PODCAST
Le vin de la Saint-Martin, d'après Pieter Bruegel, vers 1527, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
L'amour est un chien de l'enfer, Charles Bukowski
American Psycho, Bret Easton Ellis
C'est le trente-quatrième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT
Musique d’intro : création d’une musique originale techno grâce à l’IA avec https://www.beatoven.ai/
Homme libre, toujours tu chériras la mer ! : lectures poétiques de Baudelaire, Yourcenar, Genet, Rimbaud et Pessoa, spécial été 2023
00:38:25
Voici un épisode d’été de votre podcast littéraire “Le Jardin”. Je vous propose des lectures de poèmes de Charles Baudelaire, Marguerite Yourcenar, Fernando Pessoa, Jean Genet et Arthur Rimbaud. Un seul fil directeur : l’amour de la poésie…et peut-être aussi la mer, le sommeil, l’amour, la mélancolie, le spleen. Bonne écoute !
L’homme et la mer
Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ; Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets : Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ; Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes, Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables Que vous vous combattez sans pitié ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort, Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
Charles Baudelaire (1821-1867)
L’homme et la mer se trouve dans la première partie intitulée “Spleen et Idéal” du célèbre et scandaleux recueil des Fleurs du mal.
Deux chiffres :
Chaque année, entre 5 et 13 millions de tonnes de plastique terminent dans les océans. Les océans pourraient contenir plus de plastique que de poissons d'ici 2050.
Plus de 20 000 décès de migrants enregistrés en Méditerranée depuis 2014.
La mer et ses profondeurs, on la retrouve aussi comme métaphore du sommeil dans un texte en prose de la grande Marguerite Yourcenar (1903-1987). Issu de Feux (1936), recueil de textes inspirés de la mythologie et par la douleur d’une passion amoureuse à sens unique.
Extrait d’interview Marguerite Yourcenar interviewée par Jacques Chancel dans Radioscopie en 1980, Ina
Fernando Pessoa (1888-1935) : le grand poète portugais de Lisbonne, un autre mélancolique. Lecture de trois poèmes : Dans la nuit terrible ; Ajournement et Tripes à la mode de Porto, textes tirés de Bureau de tabac & autres textes d'Alvaro de Campos, éditions Chandeigne, traduction de Max de Carvalho.
Claude Debussy (1862 - 1918) avait cinq ans à la mort de Charles Baudelaire. Il a mis cinq de ses poèmes en musique. Extrait musical : Rêverie de Claude Debussy, interprété par le pianiste, musicien japonais Sanshiro https://youtu.be/QW6D93Oy374
Jean Genet (1910-1986) : lecture de son poème La Parade Dans une lettre à son ami Roland Laudenbach, Genet écrit : “J’ai griffonné un petit poème à propos d’un jeune boxeur que j’appelais “Geo-la-voix-d’or-battu”, et que j’ai gardé en cellule, à la 230, bien des matins dans mes draps.” Le vers “Par toi-même soit toi mon coeur multiplié” est un souvenir de Baudelaire : “Mon coeur multiplié jouit de tous vos vices” (Les Petites Vieilles).
Extrait d’interview de Jean Genet à l’âge de 72 ans, extrait d'un entretien avec Bertrand POIROT-DELPECH réalisé et filmé le 25 janvier 1982. Extrait du journal présenté par Claude Sérillon annonçant la mort de Jean Genet, Ina.
C'était le trente-cinquième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
Liberté, Égalité, Pédérité ! : une rencontre pour repolitiser nos existences avec Florent Manelli et Anthony Vincent autour du livre collectif P*d*s, orchestrée par Fanny de la librairie À la marge de Montreuil
00:55:22
En se réappropriant l’insulte “p*d*” et en faisant un symbole de lutte et de fierté, un “outil politique, historique et militant”, les gays/homosexuels/queers/LGBTQIA+ affirment leur identité. Ou plutôt leurs identités plurielles, multiples, aussi riches et diverses que les couleurs de l’arc-en-ciel.
Cette diversité et ces identités, on en retrouve un bel échantillon dans le livre collectif “P*d*s”, coordonné par Florent Manelli, auquel Anthony Vincent a participé avec six autres auteurs : Jacques Boualem, Camille Desombre/ Matthieu Foucher, Adrien Naselli, Julien Ribeiro, Ruben Tayupo et Nanténé Traoré. Soit huit plumes au total, huit parcours de vie, huit textes à découvrir, “huit points de vue sur les luttes p*d*”.
Comme l’explique Anthony, les hommes qui aiment les hommes peuvent se référer à des grands modèles, des grands anciens : “Il y a plein de figures tutélaires, d’auteurs, de “frères de texte” qui représentent autant d’actes individuels, de pointillés, et je trouvais intéressant de relier ces pointillés ensemble à travers un ouvrage collectif.”
Les écrivains - Hervé Guibert, Armistead Maupin, Guillaume Dustan ; les philosophes, sociologues, chercheurs - Audre Lorde, Monique Wittig, Didier Éribon ; les militants - Didier Lestrade, Mark Ashton, Sylvia Rivera, toutes et tous sont cités lors de la rencontre par nos deux auteurs. Aux écrivains, on pourrait ajouter bien sûr des figures tutélaires comme Marcel Proust, Oscar Wilde, André Gide, Jean Genet et tant d’autres… Comme le rappelle Anthony : “Être à la marge de la marge offre une vue imprenable sur la société, ses travers, ses angles morts.”
Cette rencontre a été enregistrée en direct à la librairie “À la marge” de Montreuil. MERCI à Fanny qui posait les questions, ainsi qu’à Julie, les deux libraires fondatrices de cette belle librairie. https://librairiealamarge.fr/
“Être p*d*, c’est se donner la possibilité de faire autrement.”
AUTRES OUVRAGES CITÉS
Sororité,Collectif dirigé par Chloé Delaume L’odeur des pierres mouillées, Léa Rivière Straight Jacket, Matthew Todd Les humilié.es, Rozenn Le Carboulec Pourquoi les gays sont passés à droite, Didier Lestrade
AUTRES RÉFÉRENCES CITÉES
Le code Hays (Hollywood, 1934) Morgan Noam, psy, https://www.morganlucas-therapie.com/ Hugo Bardin, alias Paloma, dans Drag Race : “J’adore les homosexuels, c’est tellement romanesque.” André Baudry : créateur de la revue homophile Arcadie. Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR) : mouvement parisien et autonome, fondé en 1971.
C'était le trente-sixième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Prise de son et montage :François-Xavier ROBERT Musique d’outro :Mélodie hongroise de Franz SCHUBERT, arrangement électro Courtes citations musicales : Plastic Flowers par Electronic senses, sur Pixabay https://pixabay.com/music/synthwave-plastic-flowers-10122/
Manifeste pour renouer avec la nature : rencontre avec Michel BLAY, auteur de L'Ordre du Technique
01:08:23
Philosophe et historien des sciences, physicien, directeur de recherche honoraire au CNRS, auteur de plus d’une vingtaine de livres, Michel BLAY nous invite à une méditation, un voyage dans le temps et l’histoire des idées dans son nouvel ouvrage : L'Ordre du technique - Comment il s'est imposé ? Comment en sortir ? paru aux Éditions L'échappée.
Comme le démontre la crise écologique, l’humanité est engagée dans une fuite en avant qui peut la conduire à sa destruction par l’altération complète de son milieu de vie. Ce livre nous permet de comprendre comment nous en sommes arrivés là, tout en nous donnant les clés pour engager une réorientation radicale.
Citation de Paul Valéry
La machine gouverne. La vie humaine est rigoureusement enchaînée par elle, assujettie aux volontés terriblement exactes des mécanismes. Ces créatures des hommes sont exigeantes. Elles réagissent à présent sur leur créateur et les façonnent d’après elles. Il leur faut des humains bien dressés ; elles en effacent peu à peu les différences et les rendent propres à leur fonctionnement régulier, à l’uniformité de leurs régimes. Elles se font donc une humanité à leur usage, presque à leur image. Il y a une sorte de pacte entre la machine et nous-mêmes, pacte comparable à ces terribles engagements que contracte le système nerveux avec les démons subtils de la classe des toxiques. Plus la machine nous semble utile, plus elle le devient ; plus elle le devient, plus nous devenons incomplets, incapables de nous en priver. La réciproque de l’utile existe.
La Machine gouverne, Paul Valéry
Citation de Jean-Paul Michel
Quand on vient d'un monde d'Idées la surprise est énorme de connaître que les choses ont un goût de choses et de se perdre en elles - délice d'une excursion en montagne d'une promenade devant la mer - simplement baigné par l'élément - d'un coup pourvu de tout le désirable. De plain-pied maintenant avec toute réalité friable Savoureuse loin de tout discours absorbé par le Paysage - à mon tour arbre, chose, décor, - la brioche molle de toute réalité, ses saveurs de cannelle, de noix concassées et de vanilles - Serait-ce donc cela l'Accès ? - Qu'interdisaient toute colère, tout enthousiasme, toute certitude abstraite quant à ce qui "devait" advenir ? - Et l'ignorance de ce qu'il fallait La maladresse, ses épreuves, pour aller Enfin dans la lumière Des choses simples et belles ?
Quand on vient d'un monde d'Idées la surprise est énorme, Jean-Paul Michel
Autres livres de l’auteur
Les Raisons de l’infini, Gallimard, 1993 Dieu, la nature et l’homme, Armand Colin, 2013 Critique de l’histoire des sciences, CNRS éditions, 2017
C'était le trente-huitième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) .
À LA TECHNIQUE
Interview :François-Xavier ROBERT et Meropi MORFOULI
Courts extraits musicaux : Concerto en sol majeur de Maurice Ravel pour piano et orchestre, Concert “Strauss-Ravel” avec le chef d’orchestre russe Vladimir Jurowski et la pianiste Hélène Grimaud, le 24 janvier 2009 à la Cité de la musique (Paris).
Les poètes,album Paname de Léo Ferré, paru en 1960 chez Barclay. “lls marchent dans l'azur la tête dans les villes Et savent s'arrêter pour bénir les chevaux Ils marchent dans l'horreur la tête dans des îles Où n'abordent jamais les âmes des bourreaux”
Une BD pour proclamer la fierté : rencontre avec Antoine Idier et Pochep, auteurs de Résistances Queer - Une histoire des cultures LGBTQI+
00:59:54
Bande dessinée et sciences humaines font souvent bon ménage. C’est particulièrement le cas ici avec la BD : Résistances Queer - Une histoire des cultures LGBTQI+, à paraître le 18 octobre 2023 en co-édition entre les éditions de La Découverte et Delcourt. Partons à la découverte de cette histoire de l’homosexualité, de ses cultures, de ses luttes, de ses héros !
Nous avons rencontré les deux auteurs de cette BD au cœur de Paris, au siège des éditions La Découverte : Antoine Idier, scénariste de l’album, est sociologue et historien. Il s’intéresse à l’histoire de l’homosexualité, aux cultures et aux expressions minoritaires (politiques, artistiques, culturelles). Pochep, illustrateur et coloriste sur ce projet, est auteur de bandes dessinées et collabore aussi avec de nombreux magazines comme Fluide Glacial, La Revue Dessinée, TOPO...Il est le fondateur de la revue entièrement illustrée Bulge, qui détourne les codes des magazines homosexuels. Grâce à lui, la BD Résistances Queer, très riche en contenus, se lit aussi de manière très fluide et son dessin, au trait souvent caricatural, est plein d’humour.
Nos deux auteurs vont nous permettre de rencontrer de nombreuses personnalités importantes dans l’histoire et les cultures homosexuelles : Oscar Wilde, Marcel Proust, Karl-Maria Kertbeny, Michel Foucault, Karl Heinrich Ulrichs, Havelock Ellis, Judith Butler, Colette, André Gide, Jean Genet, Virginia Woolf, Violette Leduc, et bien d’autres encore très connues, moins connues ou inconnues. Une BD nécessaire qui s’adresse à toutes celles et ceux désireux de comprendre les luttes des minorités LGBTQI+ et, nécessaire aussi pour se rappeler qu’il est toujours d’actualité de proclamer nos fiertés !
Autres ouvrages des auteurs Antoine Idier Les Vies de Guy Hocquenghem, Fayard, 2017 Archives des mouvements LGBT+, Textuel, 2018 Pureté et impureté de l'art. Michel Journiac et le sida, Sombres torrents, 2020
Pochep Vieille Peau, éd. Audie/Fluide Glacial, 2017 Histoire dessinée de la France, avec Jérémie Foa, co-édition La Découverte et La Revue Dessinée Un homme d'intérieur, éd. Exemplaire, mars 2022
C'était le trente-septième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Prise de son et montage : François-Xavier ROBERT Musique d’outro : Mélodie hongroise de Franz SCHUBERT, arrangement électro Courtes citations musicales : Reprise en 1989 par Jimmy Somerville de You Make Me Feel (Mighty Real), chanson de Sylvester enregistrée en 1977 The 80s Retrowave Synthwave par The_Mountain, sur Pixabay https://pixabay.com/music/synthwave-the-80s-retrowave-synthwave-143303/
Ginette KOLINKA, le courage de témoigner : rencontre avec JDMORVAN et Victor MATET pour la sortie de la BD “Adieu Birkenau”
00:49:19
“La haine, c’est déjà un pied à Auschwitz” - Ginette KOLINKA
JDMORVAN est scénariste de bande dessinée et Victor MATET journaliste à France Info. Avec Ginette KOLINKA, survivante d’Auschwitz et grande témoin de la Shoah, ils co-signent le scénario de la bande-dessinée ADIEU BIRKENAU, parue aux Éditions Albin Michel, en partenariat avec le Mémorial de la Shoah. Ginette KOLINKA, née Ginette Cherkasky le 4 février 1925 à Paris, est une personnalité hors-du-commun d’une vitalité extraordinaire. Les deux auteurs nous aident à mieux la connaître et posent leur pierre à l’édifice de passeur de mémoire, si nécessaire aujourd’hui alors que les derniers survivants des camps d’extermination nazis disparaissent.
En parallèle à la BD, l’exposition “Ginette Kolinka, itinéraire d’une survivante d’Auschwitz” se tient au Mémorial de la Shoah de Drancy jusqu’au dimanche 28 janvier 2024, avant de voyager dans toute la France.
Le podcast a été enregistré chez une autre grande dame : la résistante et journaliste Madeleine RIFFAUD qui lutta toute sa vie contre les injustices. Merci mille fois à elle !
RAPPELS HISTORIQUES
Shoah La Shoah, « la catastrophe » en hébreu, désigne spécifiquement la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d’Europe par l’Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. La Shoah en France, c’est :
76 000 juifs déportés dont 11 000 enfants.
25% de la population juive en France est victime de la Shoah.
3 000 survivants à peine au retour des camps.
79 convois de déportation des Juifs de France sont sur les trois années, 1942, 1943 et 1944, notamment depuis le camp de Drancy.
Grandes dates de la prise de conscience
Le procès de Nuremberg du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946
Nuit et Brouillard d’Alain Resnais en 1956
Procès Eichmann Jérusalem en 1961
Shoah de Claude Lanzmann en 1985
Procès de Klaus Barbie à Lyon en 1987
Procès Maurice Papon en 1997
CITATION
Poème de Madeleine RIFFAUD écrit à la prison de Fresnes en 1944
Mitard
3
Les grosses clefs dans les serrures Même la nuit tournent encore Et les éclats de leurs voix dures Me font sursauter si je dors.
Bottes ferrées dans les couloirs. Porte entrouverte et refermée : Un camarade est emmené.
Sur les murs, il y a des cris Des mots gravés avec un clou. Oh désespoir, ou espoir fou De ceux qui sont morts avant moi…
Je sens bien qu’ils sont encore là Autour de moi, et me regardent. Leurs yeux s’allument quelquefois Dans le noir comme dans les étoiles.
Et ma tête s’appuie À leurs épaules d’ombre.
C'était le trente-neuvième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Prise de son, interview et montage : François-Xavier ROBERT Musique d’outro : Mélodie hongroise de Franz SCHUBERT, arrangement électro Courtes citations musicales : Le Chant des Marais ou Chant des déportés, interprété par Ginette KOLINKA ; Un Autre Monde du groupe Téléphone (1984), Jean-Louis Aubert : chant, guitare rythmique ; Louis Bertignac : guitare solo, chant, chœurs ; Corine Marienneau : basse, chœurs ; Richard Kolinka : batterie, percussions : Paul « Wix » Wickens : synthétiseur ; sadness-in-roads-to-nowhere-23407 et dark-cin
Le conflit intérieur comme moteur de la fiction : rencontre avec Caroline BOUFFAULT, autrice de Thelma - Mention spéciale du prix Hors Concours 2023
00:35:28
Mardi 28 novembre 2023, dans la soirée, au cœur de Paris dans la Maison de la Poésie, passage Molière, l’autrice Caroline Bouffault a reçu la Mention spéciale du Prix Hors Concours 2023 pour son premier roman : Thelma. Ce livre est publié par les éditions Fugue, maison d'édition indépendante tout juste fondée en 2022.
Caroline Bouffault se trouvait sur scène en compagnie de la journaliste Isabelle Motrot, membre du jury.
J'étais assis au deuxième rang pour enregistrer l’intégralité de la remise de prix et les interviews des différents auteurs. Nous nous sommes ensuite retrouver le surlendemain avec l'autrice, dans les locaux de l’Académie Hors Concours pour compléter l’entretien. Cet épisode du podcast est le fruit de ce partenariat et la synthèse des deux interviews.
Présentation du livre Thelma par l’éditeur Certains ont des amis imaginaires ; d’autres, des tyrans intérieurs. Celui de Thelma s’appelle l’Entraîneur. Il règne sur son quotidien, lui enjoint de compter les calories et lui impose une discipline de fer. Soumise à sa loi, la lycéenne épuise son entourage et flirte avec l’abîme. Mais avec l’appui de son amie Violette, une issue se dessine : du marathon ou de la séduction de son professeur de sport, quel projet déraisonnable saura la tirer des griffes de l’Entraîneur ? Combative et lucide, fragile et ironique, Thelma tâche de s’inventer un chemin parmi des adultes aussi désorientés que leurs cadets. La trajectoire de la jeune fille s’entrechoque à celle de ses proches, et le roman nous plonge tour à tour dans les aléas de la vie de couple, les passions des amitiés adolescentes, les paradoxes des fratries… Avec empathie, justesse et une irrésistible drôlerie, Caroline Bouffault signe avec Thelma une comédie dramatique intergénérationnelle, qui est aussi un premier roman émouvant et solaire.
On entend en introduction de ce podcast la voix de Christine Delrocq annoncer la mention spéciale accordée à Caroline Bouffault. Christine est chargée de la programmation littéraire du Prix Hors Concours. Le comédien qui lisait les extraits sur scène s’appelle David Sidibé.
Créé en 2016, le prix Hors Concours récompense chaque année l’auteur·ice d’un roman ou récit francophone, publié par une maison d’édition indépendante. Il propose à son comité de lecture une découverte de la littérature de création, contemporaine et récente. Pour en savoir plus sur l'Académie Hors Concours, vous pouvez consulter son site Internet (hors-concours.fr), ou bien la retrouver sur les médias sociaux : Instagram (@prixhorsconcours), Facebook (@HorsConcours) et Twitter (@PrixHC).
C'était le quarantième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est archi précieux. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE Prise de son et montage :François-Xavier ROBERT Musique d’outro : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, arrangement électro Courtes citations musicales : Stranger Things sur Pixabay
L’exil, la famille et la construction romanesque : rencontre avec Soufiane Khaloua, auteur de La Vallée des Lazhars et lauréat du prix Hors Concours 2023
00:47:05
Western, road movie, histoire d’amour, récit initiatique, le premier roman de Soufiane Khaloua, La Vallée des Lazhars, mêle habilement les genres pour nous raconter l’histoire de deux familles rivales qui vivent un peu à l’écart de l’agitation du monde, au Maroc à la frontière avec l’Algérie. Publié par les éditions Agullo, maison bordelaise dont la devise est « Abolir les frontières », le livre a reçu le prix Hors Concours 2023, le 28 novembre à la Maison de la Poésie. Dans ce podcast, nous faisons connaissance avec l’auteur lauréat, Soufiane Khaloua, qui nous parle de contrebande, de famille, d’exil et d’hospitalité.
Présentation de l’éditeur
Un grand camion blanc parcourt une piste qui serpente au creux d’une vallée, à la frontière Est du Maroc. À son bord, Amir et son père. Cet été, ils rendent visite à leur famille après six ans d’absence. Amir est né en France, mais son père, ici, dans la vallée des Lazhars. Ils sont membres du clan Ayami. Le jeune homme a tout l’été pour retrouver une identité qui lui est un droit de naissance et dont il a pourtant du mal à s’emparer. Une Renault 18 gravit une pente et fait une arrivée tonitruante dans la nuit. À son bord, Haroun, « cousin préféré » d’Amir, revient d’un exil de trois ans. Il vient assister au mariage de sa sœur Farah, fiancée à un membre du clan d’en face, les Hokbani, qui vouent aux Ayami une haine réciproque et immémoriale. Haroun apporte avec lui les histoires haletantes de ses aventures dans tout le Maghreb. Mais petit à petit, derrière ses récits luxuriants, Amir découvre une autre version, une réalité différente, intimement liée à la vallée et à ses secrets. La Vallée des Lazhars est l’histoire d’une jeunesse qui se heurte à des frontières de toutes sortes et qui tente de s’en affranchir, par la verve, le panache, la désobéissance – par une solution qui lui est une seconde nature, l’exil.
En introduction de ce podcast, on entend la voix de Gaëlle Bohé qui annonce le titre du livre lauréat. Gaëlle est directrice de Fontaine O Livres, Le pôle des acteurs indépendants de l'édition et de l'écrit. Elle a fondé l'Académie Hors Concours, association organisatrice du prix littéraire. Le comédien qui lisait les extraits sur scène s’appelle David Sidibé. La photo reprise dans le visuel de cet épisode est de Benjamin Charlery.
Créé en 2016, le prix Hors Concours récompense chaque année l’auteur·ice d’un roman ou récit francophone, publié par une maison d’édition indépendante. Il propose à son comité de lecture une découverte de la littérature de création, contemporaine et récente.
Pour en savoir plus sur l'Académie Hors Concours, vous pouvez consulter son site Internet (hors-concours.fr), ou bien la retrouver sur les médias sociaux : Instagram (@prixhorsconcours), Facebook (@HorsConcours) et Twitter (@PrixHC).
C'était le quarante-et-unième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est archi précieux. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Prise de son et montage :François-Xavier ROBERT Musique d’outro : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, arrangement électro Courtes citations musicales : Flow sur Pixabay
Apprendre à faire la paix : l’ILIADE d’Homère, clés de lecture de cette épopée pleine de bruits et de fureur
01:22:33
24 chants, 500 pages, plusieurs centaines de personnages, 16 000 vers… le poème épique l’ILIADE d’Homère narre la guerre de Troie, la “guerre qui fait pleurer”, ses grands faits d'armes, sa violence, ses retournements de situation. Ou serait-ce plutôt l’histoire de la colère du héros grec Achille pendant cette même guerre, le récit inventé de sa rage, de sa violence, de sa douleur et de sa peine ? L’Iliade est une œuvre immense qui a voyagé à travers les siècles, un trésor culturel, un texte aussi fascinant qu’imposant.
J’aimerais vous donner envie de le lire. C’est tout l’objectif de ce podcast : vous transmettre des clés de lecture qui vous permettent de vous repérer dans l'œuvre, d’en connaître les principaux acteurs et d’identifier les grands tournants du récit.
Vous avez rendez-vous avec des héros grecs - Agamemnon, Ménélas, Achille, Ulysse, Diomède… ; avec des Troyens - Priam, Hector, Pâris, Andromaque… ; et avec des dieux et des déesses aussi - Zeus, Héra, Athéna, Poséidon, Apollon, Aphrodite… Vous allez être témoin de leurs exploits, de leurs colères, de leurs pleurs, de leur folie, de leur entêtement, de leurs hésitations. Tenez-vous bien, ça déménage !
Archaïque, sinueuse, répétitive, la langue d’Homère, le "prince des poètes",fait couler beaucoup d’encre et travailler d’arrache-pied les philologues. Nous retiendrons juste sa beauté : lâchez prise, acceptez de ne pas tout comprendre et plongez dans ce texte d’une grande poésie.
La promesse de cette lecture, c'est d'entrer en résonance avec un texte qui a joué un rôle capital dans l’histoire de la littérature et des arts en Occident. Au delà du sang et des larmes, c'est aussi d'entrer en empathie avec les deux camps. Il n'y a ni bons, ni méchants chez Homère, juste des hommes faillibles et des dieux capricieux. Mon vœu, enfin, c'est qu'en analysant au plus près la "mère de toutes les guerres", on finisse par lui préférer la paix.
Au fil du podcast, je lis de courts extraits de l’ILIADE, dans la nouvelle traduction proposée en 2019 par Pierre Judet de La Combe et parue dans le recueil TOUT HOMÈRE, un ouvrage publié sous la direction d'Hélène Monsacré, une coédition Les Belles Lettres avec Albin Michel.
La série : "L’Iliade d'Homère - du mythe à la philosophie" dans Les Chemins de la philosophie sur France Culture https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-l-iliade-d-homere-du-mythe-a-la-philosophie
C'était le quarante-deuxième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est archi précieux. Rendez-vous pour le prochain épisode.
À LA TECHNIQUE
Prise de son et montage :François-Xavier ROBERT
Musique d’outro : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, arrangement électro
HWANG SOK-YONG un grand auteur témoin de l’histoire de la Corée : rencontre avec Jean-Noël Juttet, traducteur du livre LE PRISONNIER paru aux éditions Picquier
00:57:05
Dans cet épisode, nous avons rendez-vous avec Jean-Noël Juttet, agrégé et docteur en lettres modernes, traducteur avec Choi Mikyung de livres venus de Corée. Nous nous sommes entretenus à distance car M. Juttet vit à Séoul. Fin connaisseur de l’Asie, il a vécu au Pays du Matin Calme, à Taïwan, au Japon, en Thaïlande, il se consacre depuis plusieurs années maintenant à la traduction pour nous faire découvrir ce pan encore trop méconnu en France de la littérature étrangère : la littérature coréenne. Nous parlons à la fois de son métier, et surtout, de l'œuvre du grand écrivain coréen né en 1943, Hwang Sok-yong, à l’occasion de la sortie en librairie aux éditions Picquier de son dernier livre : « Le Prisonnier ».
« Qu’elle est fragile cette liberté à laquelle j’ai tant aspiré, moi écrivain prisonnier d’un pays divisé, prisonnier de mon époque et de ma langue ! »
LE PRISONNIER
Une plongée bouleversante dans l’univers carcéral, doublée d’un cours sur l’histoire récente de la Corée par l’un de ses acteurs majeurs ! Hwang Sok-yong affirme avoir une excellente mémoire. Et Le prisonnier, ce texte autobiographique de 831 pages en est une illustration éblouissante. On y croise une foule de personnages que l’auteur a rencontré lors de ses combats pour une vie meilleure pour tous, dans le cadre d’un état plus démocratique.
LIVRES DE HWANG SOK-YONG TRADUITS EN FRANÇAIS
Les Terres Étrangères, 2004 (1970 pour la parution en Corée) Monsieur Han, 2002 (1970 pour la parution en Corée) La Route de Sampo, 2002 (1973 pour la parution en Corée) L'Ombre des Armes, 2003 (1985 pour la parution en Corée) L'Invité, 2004 (2001 pour la parution en Corée) Shim Chong, fille vendue, Éditions Zulma, 2010 (2003 pour la parution en Corée) Princesse Bari, 2013 (2007 pour la parution en Corée) L'Étoile du Chien qui attend son repas, 2016 (2008 pour la parution en Corée) Toutes les Choses de notre Vie (2016, 2011 pour la parution en Corée) Au Soleil Couchant (2017, 2015 pour la parution en Corée) Le Prisonnier, 2021 (2017 pour la parution en Corée)
COURTES CITATIONS MUSICALES DE CHANSONS, MUSIQUES TRADITIONNELLES OU CLASSIQUES, TOUTES CITÉES PAR HWANG SOK-YONG DANS “LE PRISONNIER”
Étude N.5 pour flûte solo, Isang Yun, interprétée par Sooyun Kim Rosée du matin, chanson de 1971, Yang Hee-eun La Marche pour le bien-aimé, en hommage aux événements de Gwangju Est-ce que je suis venu pour pleurer ?, chanson populaire de Nam Jin Seongju Gut, « le Rituel pour la Poutre Faîtière », musique chamanique coréenne interprétée par Gugakwon, Institut national des arts traditionnels coréens
C'était le quarante-troisième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est précieux. Rendez-vous pour le prochain épisode.
À LA TECHNIQUE
Interview, prise de son et montage : François-Xavier ROBERT Musique d’outro : Mélodie hongroise de Franz SCHUBERT, arrangement électro
L’inventivité humaine triomphe des obstacles : L’Odyssée d’Homère et les aventures d’Ulysse sur mer, sur terre et dans les Enfers
01:30:15
Après vous avoir accompagné.es, en début d’année, lors d’une visite guidée du camp grec sous les remparts de Troie et vous avoir narré la colère d’Achille, objet central de l’Iliade, j’aimerais vous donner des clés de lecture de l’Odyssée d’Homère.
Pour écouter l’épisode sur l’Iliade, suivez le lien : https://bit.ly/iliade-homere
Les deux grandes épopées homériques se répondent. Dans l’Odyssée, vous allez en effet en savoir plus sur le destin des héros de la Guerre de Troie, et, tout spécialement, sur celui d’Ulysse, l’homme aux mille tours, l’homme inventif et rusé qui va vivre de nombreuses aventures.
Ces deux chefs-d’œuvre, au fondement de la littérature et de la culture grecques, ont une structure en miroir. Composés tous deux de 24 chants, 15 000 vers pour l’Iliade, 12 000 pour l’Odyssée, la rage guerrière du début de la guerre se mue en nostalgie, en regret et en tristesse dans le récit du retour. Les dix ans de guerre deviennent dix ans de périple sur la mer Méditerranée.
C'était le quarante-quatrième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est précieux. Rendez-vous pour le prochain épisode.
À LA TECHNIQUE
Interview, prise de son et montage : François-Xavier ROBERT Musique d’outro : Mélodie hongroise de Franz SCHUBERT, arrangement électro
Apprendre à vivre : la sagesse des épicuriens, lectures tirées des “Maximes Capitales” d’Épicure et du poème philosophique “De la Nature” de Lucrèce
01:09:17
« Étranger, ici tu seras bien si tu y restes ; ici le souverain bien est le plaisir . » Inscription que l’on pouvait lire à Athènes à l'entrée du Jardin d'Épicure, selon Sénèque.
Le Jardin, c’était le siège de son école de philosophie, de sa secte, le rendez-vous des épicuriens. Un peu en retrait du centre d'Athènes, il avait été acquis par le philosophe pour 80 mines (432 grammes d'argent).
Le Jardin, c’est aussi le nom de mon podcast, lancé en avril 2021. Pour fêter les trois ans de cette aventure, j’ai voulu me pencher sur la sagesse du philosophe qui a inspiré le nom du podcast.
Pour ce faire, je passe par un intermédiaire de choix : le poète romain Lucrèce qui a magnifiquement repris la philosophie du maître grec dans son livre “De la Nature”.
Ici, on va donc parler d’atome, d’ataraxie, de clinamen, de plaisir et de volupté… un beau programme, non ?
Repères chronologiques
Démocrite d'Abdère (- 460 / - 370), philosophe grec considéré comme matérialiste en raison de sa conception d'un Univers constitué d'atomes et de vide.
Épicure (- 342 / - 270)
Lucrèce (- 94 / - 54), né à Pompéi, mort à Rome.
Saint Jérôme écrit : “Date de naissance du poète Lucrèce. Par la suite, devenu fou pour avoir bu un philtre, après avoir composé durant ses intervalles de lucidité quelques livres que Cicéron corrigea ensuite, il se tua de sa propre main, à l'âge de 44 ans.”
À lire
Exercices spirituels et philosophie antique de Pierre Hadot, aux éditions Albin Michel
Lettres, maximes et autres textes d’Épicure, aux éditions GF Flammarion
L’étonnement philosophique - une histoire de la philosophie de Jeanne Hersch, aux éditions Folio essais
De la Nature de Lucrèce, traduit par Alferd Ernout, aux éditions Les Belles Lettres
C'était le quarante-cinquième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est précieux. Rendez-vous pour le prochain épisode.
COURTES CITATIONS MUSICALES
“Material Girl”, Madonna, 30 janvier 1985, album “Like a Virgin”, label Sire Records (Warner Bros) “Le Soleil noir”, Barbara, 1er octobre 1968, label Philips. Son titre oxymorique est tiré du poème El Desdichado (1854) de Gérard de Nerval. “Histoire de faussaires”, Georges Brassens, Album n° 12, 1976, Editions Musicales 57
À LA TECHNIQUE
Interview, prise de son et montage : François-Xavier ROBERT Image de la vignette : La Grande Touffe d'herbes (1503), un dessin d'Albrecht Dürer conservé dans la Collection graphique du musée Albertina à Vienne. Musique d’outro : Mélodie hongroise de Franz SCHUBERT, arrangement électro
“Chercher son indien” : le voyage intérieur avec le livre “Tropicale Tristesse” de JEAN-BAPTISTE MAUDET - Prix de L’Instant 2023
00:45:35
Jean-Baptiste Maudet est maître de conférences en géographie à l'université de Pau, spécialiste de géographie culturelle. Il est aussi l'auteur de trois romans, tous trois parus aux éditions Le Passage :
Tropicale Tristesse, 2022, Prix de l’Instant 2023
Des Humains sur fond blanc, 2020
Matador Yankee, 2019, Prix Orange du Livre
Dans cet épisode, nous faisons, à plusieurs reprises, allusion au chef-d’œuvre du grand anthropologue et ethnologue Claude Lévi-Strauss : Tristes Tropiques, 1955, Éd. Plon, Collection Terre Humaine.
Tropicale Tristessetisse plusieurs fils narratifs : l’aventure d’une exploratrice malgré elle ou plutôt d’une “extrapoleuse”, Jeanne Beaulieu ; l’histoire d’amour de Paul et Claudia à Séville dans les années 90, années de l’exposition universelle andalouse ; et enfin, une lecture entre les lignes du livre de Claude Lévi-Strauss. Tirons ces fils avec l’auteur et suivons-le en Amazonie et ailleurs.
Extraits de l’épisode
“Quand on raconte une histoire, on ne se rend pas compte qu’on la raconte d’une certaine façon.”
“Chercher son indien délivre un autre message, et cela devient se chercher soi-même.”
“Jeanne Beaulieu, l’héroïne, est plus du côté Bridget Jones, que de celui d’Indiana Jones !”
Recommandation À voir au cinéma le film brésilien, La Fleur de Buriti, de Renée NADER MESSORA et João SALAVIZA, Festival de Cannes 2023 - Un Certain Regard Prix d'Ensemble.
C'était le quarante-sixième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est précieux. Rendez-vous pour le prochain épisode.
À LA TECHNIQUE
Interview, prise de son et montage : François-Xavier ROBERT Musique d’intro et outro : Mélodie hongroise, Franz SCHUBERT, avec deux arrangements différents Courte citation musicale : Amazoniaque, Yves Simon, 1983, RCA
La musique des mots et des sentiments : Taipei Pianissimo, un livre de Chiang-sheng KUO
00:39:03
Séparée de la Chine par un étroit détroit, idéalement située sur une route commerciale importante, la petite île de Taïwan est un pays de métissage, où s’exprime la diversité culturelle des peuples qui sont passés par là, de ceux qui y sont restés, et de ceux qui y vivent depuis toujours. En ce début de 21e siècle, l’île devient peu à peu un refuge pour les écrivains d’expression chinoise, qu’ils soient nés à Taïwan ou qu’ils viennent des diasporas chinoises de Malaisie ou d’ailleurs. Il faut dire qu’à Taïwan, le pluralisme des idées et l’ouverture aux autres, aux autres gens tout comme aux influences de l’extérieur, sont de mise. C’est presque un art de vivre quand on vit sur un petit territoire insulaire tourné vers le vaste monde.
Yann Brancherie, de la librairie Le Divan à Paris, recevait justement un écrivain taïwanais Chiang-sheng KUO pour son nouveau livre paru aux éditions Picquier : TAIPEI PIANISSIMO. C’est un petit événement en soi car il n’est pas facile de faire venir des autrices et des auteurs d’Asie.
Au cours de la rencontre en librairie, Monsieur KUO s’exprime en mandarin et est traduit par Madame Odile LAI, interprète de conférence et traductrice en langue chinoise. J’ai gardé la voix de l’auteur au début de chacune de ses réponses et, très vite, c’est la voix de son interprète que l’on entend. Podcast francophone oblige ! À la fin de l’interview, nous entendons aussi la voix de Madame Juliette PICQUIER, l’éditrice du livre, qui nous explique le choix du titre en français.
Dans ce très beau roman, il est question de piano et d’amour. Yann nous a donc passé deux extraits musicaux. Tout d’abord, le Lento en ré mineur de Rachmaninov, interprété par Glenn Gould. Puis, c’est la pianiste japonaise Fujiko Hemming qui interprète La Campanella, composée en 1838 par Franz Liszt.
Bonne écoute !
Présentation du livre par les éditions PICQUIER
Un veuf qui pleure une musicienne. Un accordeur de piano qui cache une vie de secrets. Un piano Steinway désaccordé. Un voyage à la découverte de soi à travers le temps et les continents, d’une maison d’enfance dans une ruelle de Taipei à New York sous la neige. Quelle trahison et quel chagrin d’amour ont poussé un jeune prodige de la musique à renoncer à la grandeur ? La beauté naît-elle sur scène, sous les mains du pianiste, ou se cache-t-elle dans l’âme du piano ? Voici un roman d’une délicatesse infinie, tout bruissant de silences, de notes, d’accord parfait et d’amour tu, d’une nostalgie et d’une poésie envoûtantes. Taipei pianissimo a décroché tous les plus grands prix littéraires de Taïwan en 2020.
Chiang-sheng Kuo (né en 1964) écrit depuis plus de trente ans et a remporté de nombreux prix pour ses œuvres de fiction et de non-fiction. Il est titulaire d’un doctorat en art dramatique de l’Université de New York et il est actuellement professeur au département des langues et de la création littéraire de l’Université nationale de Taipei.
C'était le quarante-septième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est précieux. Rendez-vous pour le prochain épisode.
À LA TECHNIQUE
Captation, prise de son et montage : François-Xavier ROBERT Musique d’intro : Une étude de Franz LISZT “Sospiro”, interprétée au guzheng, un instrument traditionnel chinois, et à la harpe Musique d’outro : Mélodie hongroise, Franz SCHUBERT, avec un arrangement électronique
Briser le masque : une rencontre avec l’artiste et mangaka gay GENGOROH TAGAME
00:35:38
Représenter le désir homosexuel au Japon
Le 12 juin dernier, j’avais rendez-vous à Setagaya, un quartier situé à l’ouest de Tokyo, avec Gengoroh Tagame qui est à la fois mangaka (auteur de manga), artiste érotique gay et éditeur du magazine gay japonais G-men. Il travaille depuis longtemps sur des illustrations, des récits, des histoires gay érotiques et pornographiques. Et il développe depuis une dizaine d’années des mangas pour tout public, de 7 à 77 ans !
Le Japon est un pays paradoxal en ce qui concerne la situation de la communauté LGBTQIA+. Derrière une tolérance de façade, le pays reste le seul membre du G7 à ne pas autoriser le mariage homosexuel et à interdire l’adoption pour les couples du même sexe. Il est de ce fait régulièrement pointé du doigt pour son mépris des droits homosexuels.
Gengoroh Tagame peut être considéré comme le créateur du manga gay. Il a grandi et découvert sa sexualité dans les années 70 (bien avant Internet). Et j’ai été surpris de constater que nos expériences de jeunes hommes gays, même à 10 000 kilomètres de distance et dans des cultures bien différentes, étaient très similaires. Notamment en ce qui concerne un système commun de références littéraires et artistiques… c’est peut-être cela la culture gay !
Je vous invite à découvrir l’univers de ce créateur japonais important pour la communauté LGBT, ainsi que l'oeuvre d'un authentique artiste, œuvre que Gengoroh Tagame développe avec sérénité, persévérance et passion.
Nous avons réalisé l'interview en anglais. Je vous propose ici une traduction en français. La voix française de Gengoroh Tagame est celle de l'acteur Jérémie Lacaume que je remercie chaleureusement pour cet exercice. J'ai gardé la voix de l'auteur en anglais au début de chacune de ses réponses.
MANGAS DE L’AUTEUR DISPONIBLES EN FRANCE
2018 : Le Mari de mon Frère, Éditions Akata 2020 : Our Colorful Days, Éditions Akata 2022 : Virtus,Éditions H&O 2022 : House of Brutes, Éditions Dynamite / La Musardine - Prix Sade 2022 2023 : Désirs Bruts, Éditions Dynamite / La Musardine 2024 : Nos Rendez-Vous Gourmands, Éditions Akata
EXTRAITS DE L’ENTRETIEN
“Cette représentation d'une personne adulte gay ordinaire, je ne la trouvais nulle part. Je n'avais aucune idée de la personne que je serais quand je serais grand. Quand j'ai commencé à dessiner l'histoire de « Our colorful days », je pense que j'ai souhaité dessiner l'histoire que j’aurais voulu lire quand j'étais moi-même un jeune adulte."
“Qu'est-ce qui est important dans une œuvre d'art ? C'est la profondeur avec laquelle l'artiste se révèle à travers ses œuvres. C'est très important. C'est ce que je pensais et que je pense toujours."
“J'aime l'ukiyo-e, la gravure sur bois traditionnelle japonaise, et j'aime particulièrement l'artiste Tsukioka Yoshitoshi. J'apprécie énormément ses gravures sur bois. En revanche, le shunga n'est pas assez réaliste pour moi, parce qu'il comporte trop de déformations des corps.”
À la découverte du manga d’auteur : rencontre avec Léopold Dahan, traducteur du japonais et spécialiste du gekiga
00:55:45
Nous avions rendez-vous avec Léopold Dahan, lundi 24 juin 2024 à 15h30 au café Frosh, un joli café de Kyoto installé dans une machiya - une maison traditionnelle en bois de l’ancienne capitale impériale japonaise. Notre entretien est rythmé par le tic-tac du balancier d’une vieille pendule qui ornait l’un des murs. Avec Léopold Dahan, traducteur du japonais vers le français, spécialisé dans le manga et notamment le gekiga, nous parlons de différents mangas qu’il a traduits. Au fil de la conversation, on découvre ce qu’est le métier de traducteur et la passion de Léopold pour les mangas des années 50 à 70.
Régalez-vous !
LES MANGAS CITÉS (par ordre d’apparition dans la discussion)
L’âme du Kyudo,Hiroshi Hirata, Delcourt
La Voleuse de chien en Anthropocène,Tokushige Kawakatsu, Le Lézard Noir
Tokyo Blues,Tokushige Kawakatsu, Le Lézard Noir
Charivari,Maki Sasaki, Le Lézard Noir
La Vis,Yoshiharu Tsuge, Cornélius
Initial D,Shûichi Shigeno, Kazé puis Crunchyroll
Violence and Peace, Shinobu Kaze, Le Lézard Noir
Le Voyage de Shuna,Hayao Miyazaki, Sarbacane
La Fille à la Moto, Oji Suzuki, Atrabile
Jouer au Loup,Kuniko Tsurita, Atrabile
Le Chat Noir, Hideshi Hino, IMHO
Futaro journal d’un réformé, Futaro Yamada (1922-2001), adapté par la dessinatrice Bun Katsuta, Le Lézard Noir
Cet épisode forme un diptyque sur le thème du manga avec l’épisode précédent “Briser le masque”, consacré au mangaka Gengoroh Tagame que vous pouvez écouter ici : https://www.buzzsprout.com/1756912/15414809 Ou sur toutes les applications de podcast.
DÉFINITIONS Seinen : manga dont la cible est avant tout constituée par les jeunes adultes de sexe masculin. Gekiga : mangas d’auteurs, allant du roman graphique et du manga historique, jusqu’au manga de baston au style réaliste. Shônen : mangas pour jeunes garçons. Shôjo : mangas pour jeunes filles.
L'illustration de dragon utilisée dans le visuel de cet épisode provient du manga Tokyo Blues de Tokushige Kawakatsu publié par les éditions Le Lézard Noir.
C'était le quarante-neuvième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est précieux. Rendez-vous pour le prochain épisode.
COURTS EXTRAITS MUSICAUX
Komachauna,Linda Yamamoto, sortie le 20 septembre 1966, Minoruphone Comic Strip, Serge Gainsbourg, 1967, Philips Superstition,Stevie Wonder, 1972, album Talking Book, Motown
À LA TECHNIQUE
Interview, captation, prise de son et montage : François-Xavier ROBERT Musique d’outro : Mélodie hongroise, Franz SCHUBERT, avec un arrangement électronique
Étrangeté de la nature, monstruosité des humains : un voyage haletant avec ADELINE FLEURY, autrice de “Le Ciel en sa fureur” - Prix de l’Instant 2024
00:49:25
Jeudi 13 juin 2024, l’autrice Adeline Fleury a reçu le prix de l'Instant pour son livre paru en début d’année aux éditions de l’Observatoire : Le Ciel en sa fureur. Un mois plus tard, nous nous sommes donnés rendez-vous à Paris dans le Parc Clichy - Batignolles Martin Luther-King pour évoquer cette remise de prix, et surtout pour parler du roman, de sa genèse, des travaux d’écriture, de relecture et d’accompagnement.
Adeline Fleury est romancière, journaliste et ghostwriter. Elle a donc beaucoup de choses à partager avec vous sur cette activité passionnante et parfois déroutante qu’est l’écriture. Dans Le Ciel en sa fureur, Adeline Fleury convoque des contes et légendes, un terroir normand entre mer et campagne, des faits divers bouleversants, des personnages hauts en couleur dont quatre femmes : Julia, la vétérinaire ; la grande Stéphane, maréchal-ferrante ; la Vieille, une guérisseuse ; et la fille du pavillon numéro 13… Découvrons le livre en compagnie de l'autrice.
EXTRAITS DE L’INTERVIEW
“On écrit d'abord pour des lecteurs et d'abord pour raconter une histoire, raconter un pan d'humanité.”
“Je crois que le roman, c'est la liberté dans le cadre. On peut y aborder toutes sortes de sujets dans un cadre quand même avec ces codes aussi.”
“J'interroge la part de monstruosité et d'humanité. Ce ne sont pas des personnages manichéens, ce n'est pas tout blanc, tout noir. Ils sont tous, ils portent en eux une certaine monstruosité et ça m'obsède. Qu'est-ce qui fait qu'on bascule à un moment, que le monstre prend plus le pas sur l'humain ?"
“Les faits divers, c’est ma source d'inspiration. Ce n'est pas le fait divers sensationnaliste qui m'intéresse, c'est ce qu’il dit de la société. Et après, quand on le prolonge, ça a un pouvoir romanesque assez jubilatoire, il faut l'avouer.”
EXTRAIT DU LIVRE*
“Il a grandi dans l’obscurité et le silence, la lueur du jour et le bruit du monde ne sont qu’agression. Il a toujours l’impression de se heurter à un mur, un mur invisible qui a remplacé celui décati de la cave. Même s’il le désirait ardemment, il ne pourrait jamais vivre parmi les vivants, il fait partie des ossements depuis la naissance, malgré sa chair, il n’est que squelette et pourriture. Il appartient au peuple des ombres, malgré les vives protestations de son être, il demeure un mort-vivant, il traîne sa carcasse en même temps que sa peine, personne ne peut supporter pareil fardeau. Toutes les nuits, il suffoque dans l’abîme et ses ténèbres.”
*Cet extrait est mis en musique et chanté dans l’épisode grâce au générateur Suno.
AUTRES LIVRES DE L’AUTRICE
Les Frénétiques, Julliard, 2022 Les combattantes, Michel Lafon, 2022 Ida n'existe pas, Les Pérégrines, 2020 Je, tu, elle, Les Pérégrines, 2018 Femme absolument, JC Lattès, 2017 Rien que des mots, Les Pérégrines, 2016 Petit éloge de la jouissance féminine, Les Pérégrines, 2015
C'était le cinquantième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Champagne ! Je suis heureux de poursuivre cette aventure depuis avril 2021 et d’aller à la rencontre de nouveaux textes et de nouveaux écrivains à chaque épisode. Si vous avez aimé ce dernier épisode, partagez-le avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est précieux.
À LA TECHNIQUE
Interview, captation, prise de son et montage : François-Xavier ROBERT Musique d’intro et outro : Mélodie hongroise, Franz SCHUBERT
Plaidoyer pour la paix : présentation des livres “Apeirogon” de Colum McCann et “Une journée dans la vie d'Abed Salama” de Nathan Thrall
00:59:19
La Guerre Israël-Hamas qui se déroule depuis des mois bouscule nos certitudes, questionne nos démocraties et nous horrifie par l’ampleur des atrocités commises dans un camp comme dans l'autre. Elle ne vient pas seulement s’ajouter à la longue litanie des guerres du conflit israélo-arabe, elle semble les dépasser toutes en drames humains et en intensité.
Dans cet épisode, je vous présente deux livres, Apeirogonde Colum McCann, et Une journée dans la vie d'Abed Salamade Nathan Thrall, qui m’ont aidé à prendre du recul, à faire un pas de côté. Deux livres qui ont renforcé ma conviction de la nécessité de reprendre le dialogue afin de trouver une solution durable de paix, qu’elle soit “à deux États” ou “un État binational”.
Car comme le dit si bien William Marx, professeur au Collège de France :
“quiconque se déclare pour l’un ou pour l’autre camp n’a rien compris à ce qui se passe. Il faut être pour le droit des Palestiniens à disposer d’un État viable et prospère comme pour celui des Israéliens à vivre en paix et en sécurité dans le leur. Le problème est de penser les deux ensemble.”
Ces deux livres sont aussi passionnants à lire que riches d’informations. Ils nous rappellent aussi que, quand on reconnaît en chacun, même notre pire ennemi, sa part d’humanité, alors le dialogue et la compréhension mutuelle demeurent possibles. En revanche, quand on déshumanise en permanence son adversaire, seule la guerre semble possible. Ces deux livres sont :
Apeirogonde Colum McCann, publié à la fin de l’été 2020 par les éditions Belfond, dans une traduction de Clément Baude. Republié au format poche par 10/18 un an plus tard.
et
Une journée dans la vie d'Abed Salama - Anatomie d'une tragédie à Jérusalemde Nathan Thrall, publié le 11 janvier 2024 dans la collection NRF Essais de Gallimard, dans une traduction de Frédéric Joly.
Entretien vidéo de Wajdi Mouawad, dramaturge, directeur du Théâtre de la Colline, dans le quotidien libanais L’Orient Le Jour, publié le 14 mai 2024 sur Youtube, « Ce qui est radical aujourd’hui, c’est la nuance. » Lien https://youtu.be/Fd7RTpHQ5VY?si=_AKHXFTvII6XO5Ud
Le Cantique des Cantiques
Les Mille et Une Nuits : conte de L’invitation à la paix universelle. Traduction par Joseph-Charles Mardrus. Librairie Charpentier et Fasquelle, 1903 (Tome 12, p. 180-187).
Edward W. Said (1935-2003) universitaire, théoricien littéraire et critique palestino-américain, extrait de son livre Humanisme et démocratie, Paris, Fayard, 2005
Mahmoud Darwich (1941-2008) une des figures de proue de la poésie palestinienne, poésie Rita et le Fusil
La pensée queer contre la répression et la tentation sécuritaire : rencontre avec Mickaël Tempête, auteur de “La gaie panique : Une histoire politique de l'homophobie”
00:45:14
Aux États-Unis, dans quarante-huit états précisément, la “gay panic defense” peut être invoquée lors d’un procès comme un cas de “légitime défense”. Un individu en présence d’une personne LGBTQI+, présence trop intime, trop rapprochée, pourrait être pris d’une panique irrépressible, irraisonnée et immaîtrisable justifiant d’un accès de violence soudain… C’est en partant de cette stratégie légale que Mickaël Tempête a proposé le titre de son dernier essai paru en septembre 2024 aux éditions Divergences : “La gaie panique : Une histoire politique de l'homophobie”. En tordant juste un peu l’expression, il renverse le stigmate et crée un titre à la fois accrocheur et lourd de sens.
Dans cet essai très stimulant, l’auteur s'appuie sur des discours politiques, des études scientifiques, et des événements médiatiques pour analyser comment l'homophobie, autrefois incarnée par des persécutions étatiques, s'est transformée en une gestion sécuritaire. Il critique cette approche qui, sous couvert de protection, renforce les inégalités en intégrant les personnes LGBTQI+ dans une logique de contrôle social et de peur.
Alors que les violences envers les personnes LGBTQI+ connaissent une recrudescence inquiétante, l'auteur dénonce cette mise en scène d'une "guerre sexuelle" qui produit une masculinité dominante en discriminant ceux qui sont perçus comme marginaux. L’essai interroge la permanence des violences homophobes en s’intéressant aux structures de pouvoir et à leur reproduction. Mickaël Tempête lie également ces questions à des enjeux contemporains de masculinité hégémonique et de domination, offrant ainsi une perspective révolutionnaire sur la dissidence sexuelle.
Le livre invite à repolitiser avec radicalité les combats LGBTQI+ pour lutter contre le risque d’une « contraction sécuritaire » et contre toutes autres formes de répressions. Un beau programme !
C'était le cinquante-deuxième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous avez aimé ce dernier épisode, partagez-le avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est précieux.
À LA TECHNIQUE
Interview, captation, prise de son et montage : François-Xavier ROBERT Courte citation musicale suggérée par l’auteur : The Cold Song (Vladimir Cauchemar Remix) · Klaus Nomi · Vladimir Cauchemar The Cold Song ℗ 2023 Spindizzy Music under exclusive license to Sony Music France SAS Musique d’outro : Mélodie hongroise, Franz SCHUBERT, avec des arrangements électro.
Taïwan Fiction : une plongée dans les littératures chinoises, la SF et le réalisme magique avec le traducteur Gwennaël GAFFRIC
00:37:12
J’ai eu la chance d’interviewer le traducteur littéraire Gwennaël Gaffric, docteur en études chinoises et transculturelles, maître de conférences et directeur du département d'études chinoises de l’Université Lyon 3 Jean Moulin. Nous étions à distance et ce jour-là de drôles d’ondes se sont invitées dans notre conversation, donnant un timbre un peu robotique à nos voix. C’était plutôt bien vu parce que nous avons beaucoup parlé de science-fiction dans cet épisode. Une science-fiction venue de Taïwan et de Chine !
En plus de son travail à l’université et de son activité de traducteur, Gwennaël Gaffric dirige en effet la collection "Taiwan Fiction" de l’Asiathèque. À travers cette collection, ils ont publié des auteurs “qui s'emparent de thématiques universelles, en tout cas qui peuvent aussi éveiller chez des lecteurs qui ne sont pas asiatiques, qui ne sont pas taïwanais, non seulement un désir d'ailleurs, mais aussi le fait de reconnaître que certaines thématiques sont largement partagées aujourd'hui”. Gwennaël Gaffric a notamment traduit les volumes best-sellers de la trilogie du Problème à trois corps de Liu Cixin, paru chez Actes Sud.
Dans ce podcast, nous donnons la part belle à trois ouvrages publiés par L’Asiathèque :
Le Magicien sur la passerellede Wu Ming-yi
Ton temps hors d'atteintedeXia Jia
et MembranedeChi Ta-Wei
À la fin de l’échange, Gwennaël Gaffric nous conseille également deux autres ouvrages toujours parus dans la même maison dédition :
Le Banquet aphrodisiaquedeLi Ang
et ArborescencesdeChi Hui, Aiki Mira, luvan
Enfin Gwennaël Gaffric nous a recommandé quatre courtes citations musicales qui apparaissent au cours de l’échange :
au tout début une chanson par le groupe Tsng-kha-lâng (裝咖人) qui chante le folklore des villages ruraux taïwanais. Le leader et chanteur du groupe Tiunn Ka-siông a écrit un roman fantastique qui sera publié par L’Asiathèque (en cours de traduction) ;
un extrait de “Life Like A Summer Flower” (2003) de l’artiste chinois Pu Shu ;
une comptine pour enfant qui fait écho au premier chapitre du livre de Xia Jia : “L'escargot et le Loriot”, composée par Zuo Hongyuan, un célèbre musicien de la République de Chine, vers la fin des années 1970 ;
un court extrait de “Secret Agent Man” (1966) par Johnny Rivers et que l’on retrouve dans le chapitre “Johnny-les-rivières” du livre de Wu Ming-yi : Le Magicien sur la passerelle.
En plus de ces courtes citations, je vous propose une création réalisée à partir d’un extrait situé au tout début du livre Membrane de Chi Ta-Wei. Cette chanson a été créée grâce à l’IA Suno.
C'était le cinquante-troisième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous avez aimé ce dernier épisode, partagez-le avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est précieux.
À LA TECHNIQUE
Interview, captation, prise de son et montage : François-Xavier ROBERT Musique d'intro et d’outro : Mélodie hongroise, Franz SCHUBERT, avec des arrangements traditionnels sur instruments chinois en intro et une vesrion plus électro en outro.
Ainsi va le monde : rencontre avec l'écrivain Jake HINKSON dans la librairie L'Infinie Comédie
00:42:06
Benoît Trémolières, libraire de L'infinie Comédie à Bourg-la-Reine, reçoit l'écrivain américain Jake HINKSON, à l'occasion de la parution en français de son nouveau livre : Ainsi va le monde, aux éditions Gallmeister. Benjamin Guérif, responsable de collection chez Gallmeister, traduit les propos de l'auteur
Ainsi va le monde, roman noir de 528 pages, est traduit de l‘américain par Sophie Aslanides.
Dans cet épisode, il est fait mention d’autres auteurs américains qui ont pu inspirer Jake HINKSON comme Jim THOMPSON ou David GOODIS… mais aussi Ernest HEMINGWAY qui avait un jour décrit, selon lui, la seule façon pour un écrivain de traiter avec Hollywood, juste à la frontière de l’état de Californie : « Vous leur jetez votre livre, ils vous jettent de l'argent en retour, puis vous sautez dans votre voiture et vous repartez comme vous êtes venu ».
Résumé du livre Ainsi va le monde par l'éditeur
Alice vient de se disputer avec Jason, son amant. Elle part en claquant la porte. Il fait nuit noire et elle se met en quête de sa voiture. Surgit alors d’une ruelle un inconnu, qui lui saute dessus. Alice se débat, parvient à se saisir du couteau de son agresseur et le frappe. L’homme s’écroule. Elle le laisse là, jette le couteau ensanglanté et court se réfugier chez son amant. Sous le choc et terrifiée par les conséquences de son acte, Alice refuse d’appeler la police. Ensemble, ils décident de retourner sur les lieux pour récupérer l’arme du crime et s’occuper du cadavre. Mais arrivés sur place, le couteau a disparu. Et le corps aussi…
Courte citation musicale
Quelques mesures de “Prelude & Rooftop”, premier morceau composé par Bernard Herrmann pour la bande originale du film Vertigo (Sueurs froides) d’Alfred Hitchcock (1958). L’affiche du film créée par le graphiste américain Saul Bass a inspiré Aurélie Bert, directrice artistique des éditions Gallmeister, pour la couverture du livre de Jake HINKSON.
C'était le cinquante-quatrième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous avez aimé ce dernier épisode, partagez-le avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est précieux.
À LA TECHNIQUE
Interview, captation, prise de son et montage : François-Xavier ROBERT Musique d’outro : Mélodie hongroise, Franz SCHUBERT, avec des arrangements électroniques.
La condition d’épouse : discussion avec ANNA FUNDER, autour de L’Invisible Madame Orwell - Prix du Meilleur livre étranger 2024, Éditions Héloïse d’Ormesson
00:53:27
J’ai eu le grand plaisir de dialoguer avec l’autrice australienne ANNA FUNDER, à l’occasion de la sortie de son nouveau livre : “L'Invisible Madame Orwell”, traduit par Carine Chichereau, et publié par les Éditions Héloïse d'Ormesson. Cet ouvrage passionnant vient tout juste d’être couronné par le prix du Meilleur livre étranger 2024, dans la catégorie Non Fiction.
Derrière chaque grand homme se cache une femme… une grande femme. L’homme, c’est Eric Blair, alias George Orwell, écrivain mythique, adulé, dont l'œuvre visionnaire a suscité un regain d’intérêt depuis son passage dans le domaine public (le 1er janvier 2021). Dans “1984”, sa vision d'une société dans laquelle les individus ont perdu absolument toute liberté, jusqu'à la liberté de penser, résonne de manière inquiétante avec le monde d’aujourd’hui. La femme, c’est son épouse entre 1936 et 1945 : Eilen O’Shaughnessy. ANNA FUNDER, après avoir lu de nombreuses biographies dédiées à Orwell, a découvert en 2005, six lettres de la première épouse de George Orwell à sa meilleure amie, Norah Symes Myles. C’est notamment la première lettre écrite d’une plume vive et pleine d’humour qui a produit un véritable “coup de foudre” de notre autrice pour ce personnage.
Extrait de la première lettre d’Eilen O’Shaughnessy à sa meilleure amie, Norah Symes Myles :
“Il y a déjà un moment que j'ai écrit l'adresse, depuis j'ai joué avec trois chats, roulé une cigarette (oui je les roule, maintenant, mais pas à la main), tisonné le feu et réussi à exaspérer Eric (c'est-à-dire George) - tout ça parce que je ne savais pas vraiment quoi t'écrire. J'ai perdu l'habitude d'entretenir une correspondance assidue au cours des premières semaines de notre mariage car nous nous querellions sans cesse, si âprement que j'ai pensé gagner du temps en n'ecrivant qu'une seule fois à tout le monde après que le meurtre ou la séparation serait accompli !”
ANNA FUNDER a décidé alors de mener une enquête pour rendre hommage à Eilen O’Shaughnessy, une femme brillante et talentueuse, qui a joué un rôle majeur dans la vie et l'œuvre de George Orwell. Rôle que je vous invite à découvrir en écoutant cet épisode et en lisant le livre qui redonne sa voix à une femme délibérément “effacée” par son mari et par l’Histoire.
L'illustration en cover de cet épisode provient d'un dessin numérique d’Eileen O’shaughnessy par Bérangère Rouchon-Borie, inspiré par une photo d'identité d'Eilen O’Shaughnessy.
Autres ouvrages d’Anna Funder parus aux Éditions Héloïse d'Ormesson
“Stasiland”,traduit par Mireille Vignol, 2007
“Tout ce que je suis”, traduit par Julie Marcot et Caroline Mathieu, 2013
Chansons inspirées par l’œuvre de George Orwell ("La Ferme des Animaux" et, surtout, par "1984") qui font l’objet d’un montage sonore au tout début de cet épisode du podcast. Avec par ordre d’apparition :
We Are the Dead, album Diamond Dogs, David Bowie
2 + 2 = 5, album Hail to the Thief, Radiohead
Big Brother, album 15e Round, Bernard Lavilliers
Sexcrime, album 1984, Eurythmics
Pigs on the wing, album Animals, Pink Floyd
C'était le cinquante-cinquième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous avez aimé ce dernier épisode, partagez-le avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est précieux.
La magie des albums pour la jeunesse : une rencontre avec Sophie Van der Linden, critique spécialiste de la littérature jeunesse
00:59:05
J’avais rendez-vous avec Sophie Van der Linden, critique spécialiste de la littérature jeunesse, à Paris, au siège des éditions Gallimard Jeunesse. Nous avons parlé de la passion de Sophie pour les albums, ces livres fabuleux qui mêlent l’art du récit à celui de l’illustration, pour le plus grand plaisir des petits, comme des grands !
Nous étions dans une salle de réunion baptisée Pierre Marchand, du nom du co-créateur en septembre 1972 du département jeunesse de Gallimard.
Alors que le Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis ("Salon de Montreuil", pour les intimes) vient de s’achever sur une note réjouissante car il a réussit à réunir presque 200 000 visiteurs et plus de 400 maisons d’édition, nous vous invitons à un voyage dans la littérature jeunesse, avec comme fil rouge l’un des catalogues les plus prestigieux du secteur.
Belles découvertes !
Courtes citations musicales évoquant des “héros”, des auteurs, des livres parus aux éditions Gallimard Jeunesse. Avec dans l’ordre d’apparition dans le petit montage sonore :
Le Petit Prince, lu par Gérard Philippe, en écho à l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry ;
En sortant de l’école, poème de Jacques Prévert, interprété par Yves Montand. Il a été illustré par Jacqueline Duhème pour créer un bel album ;
Générique du dessin animé L’âne TroTro, adaptation télévisuelle d’une célèbre série de livres pour les tout petits ;
Extrait de la bande-annonce du film Charlie et la Chocolaterie de Tim Burton d’après l’œuvre de Roald Dahl ;
Générique du dessin animé Les Drôle de Petites Bêtes, adaptation télévisuelle de la série créée par Antoon Krings, série dont l’on fêtait les 30 ans d’existence en 2024 ;
Extrait de la bande-annonce du film de Chris Columbus, Harry Potter à l’école des sorciers d’après l'œuvre de J. K. Rowling.
QUELQUES ESSAIS ET ROMANS DE SOPHIE VAN DER LINDEN
Claude Ponti, 2000, Être
Je cherche un livre pour un enfant, 2011, Gallimard Jeunesse
Tout sur la littérature Jeunesse, 2021, Gallimard Jeunesse
La Fabrique du monde, 2014, Folio
Après Constantinople, 2019, Gallimard
Arctique Solaire, 2024, Denoël
SÉLECTION D'OUVRAGES DANS LE CATALOGUE GALLIMARD JEUNESSE
Macao et Cosmage, 1919, Edy-Legrand
Mon chat, 1930, Nathalie Parain
Le Petit Prince, 1946, Antoine de Saint-Exupéry
Lettres des îles Baladar, 1952, J. Prévert, André François
James et la grosse pêche, 1966, Roald Dahl
Vendredi ou la vie sauvage, 1971, Michel Tournier
Tobie Lolness, 2006, Timothée de Fombelle
À la Croisée des mondes, 1998, Philip Pullman
Harry Potter à l’école des sorciers, 1998, J. K. Rowling
Le Livre des étoiles, 2001, Érik L’Homme
Nous traverserons des orages, 2023, Anne-Laure Bondoux
L’Album d’Adèle, 1986, Claude Ponti
La Belle Lisse Poire du Prince de Motordu, 1980, Pef
Rois et Reines de Babel, 2020, François Place
Loups, 2024, Elena Selena
Colorama, 2017, Cruschiform
C'était le cinquante-sixième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous avez aimé ce dernier épisode, partagez-le avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est précieux.
Le jardin de mon père, la bibliothèque de ma mère : une rencontre avec Louise Browaeys, autrice de La Reverdie, éditions La Mer Salée
00:53:50
Une permacultrice qui conçoit un jardin, comme une écrivaine qui compose une phrase, cherche avec entrain à positionner au mieux les verts et les verbes de manière que chacun puisse interagir avec les autres, voir leur sourire et les illuminer. Extrait de La Reverdie, Louise Browaeys, 2023
Quel plaisir pour moi de recevoir l’autrice Louise Browaeys dans le podcast Le Jardin ! La Reverdie,livre paru aux éditions de La Mer Salée, est son troisième roman. Louise Browaeys y tisse des liens entre la couleur verte, les arbres, la poésie, la naissance d'un amour... Elle tisse aussi des liens entre les humains et d’autres liens encore entre les humains et la “nouture”, une nature-nourrice, nous dans la nature. Elle a construit son livre comme on bâtit une cabane à partir de fragments cueillis au jour le jour. Comme une cabane ouverte à toutes celles et à tous ceux qui aiment les livres, les mots, le thé aux orties et les promenades en forêt.
Belle balade !
En plus des trois passages du livre que je lis durant l’entretien, je diffuse un long extrait, tiré des toutes premières pages, et qui a été lu en direct par le comédien David Sidibé lors de la cérémonie du Prix Hors-Concours. Cette cérémonie s'est déroulée le 26 novembre 2024 à la Maison de la Poésie à Paris. Vous entendrez l'extrait à la minute 44:20 de ce podcast. Créé en 2016, le prix Hors Concours récompense chaque année l’auteur·ice d’un roman ou récit francophone, publié par une maison d’édition indépendante. Il propose à son comité de lecture une découverte de la littérature de création, contemporaine et récente.
Courtes citations musicales Louise Browaeys m’a expliqué qu’elle aimait écouter de la musique en écrivant. Voici trois exemples tirés de sa playlist :
Double Concerto en D mineur pour Violon et Hautbois, BWV 1060, de Jean-Sébastien Bach, par Hans-Peter Westermann et la Camerata Köln ℗ 1993 BMG Entertainment
Comme une bouteille à la mer, Psy 4 de la Rime, Album Enfants de la Lune, 2005
The Taste Of Blood, SQÜRL et Jozef Van Wissem, Only Lovers Left Alive (Original Motion Picture Soundtrack) ℗ 2021 Naked Kiss Music Inc. / Bad Blood Films Inc. under exclusive license to Sacred Bones Records
C'était le cinquante-septième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous avez aimé ce dernier épisode, partagez-le avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est précieux.
Très belle année 2025 à toustes !
À LA TECHNIQUE
Interview, captation, prise de son et montage : François-Xavier ROBERT En intro : Plastic Flowers, morceauu Pixabay Musique d’outro : Mélodie hongroise, Franz SCHUBERT, avec des arrangements électroniques.
S’inventer des souvenirs : dialogue avec David Naïm, auteur du roman “L’ombre pâle”, lauréat du Prix Hors-Concours 2024, paru aux Éditions de l'Antilope
00:47:15
David NAÏM croit aux fantômes. C’est lui qui me l’a avoué lors de notre entretien. Nous nous sommes rencontrés pour parler de son livre L'ombre pâle, paru aux Éditions de l'Antilope, et lauréat du Prix Hors-Concours 2024.
Dans ce livre, il y a effectivement des fantômes. Le narrateur dialogue avec les disparus aussi naturellement qu’avec les membres bien vivants de sa famille. Dans cette quête mémorielle, Simon (le personnage principal du livre qui ne manque pas d'ironie) cherche à tisser des liens avec un père parti trop vite, et à comprendre un grand-père dont la vie est nimbée de mystères. Cette quête va nous conduire de Paris à la Tunisie, et de la Tunisie à Las Vegas, pour notre plus grand plaisir de lecteur ! Dans ce roman qui se dévore comme un polar, on apprendra ce qu'est un talit, un dibbouk, et l'on se penchera aussi sur un pan de l'histoire mal connue des Juifs séfarades pendant la Deuxième Guerre Mondiale... Je ne vous en dis pas plus.
Bonne écoute et bonne lecture !
Présentation du roman par l’éditeur
Simon n’a jamais entretenu de relations très intimes avec son père. Pourtant, au moment du décès de ce dernier, Simon doit bien s’occuper des obsèques. Chez les Juifs, la tradition veut que l’homme soit enterré enveloppé dans son talit, son châle de prière. Simon part donc à la recherche de la précieuse housse qui contient le talit de son père. Il la retrouve et, quand il l’ouvre, il découvre deux talits intimement emmêlés par leurs franges. Le deuxième talit semble appartenir au grand-père mystérieusement disparu il y a fort longtemps. Mais si les talits sont emmêlés, le deuil ne peut pas se faire. Une seule solution : faire retrouver au grand-père sa place dans la mémoire familiale. Se noue alors un échange intime entre Simon et le fantôme de son père.
Je diffuse un long extrait du roman qui a été lu en direct par le comédien David Sidibé lors de la cérémonie du Prix Hors-Concours. Cette cérémonie s'est déroulée le 26 novembre 2024 à la Maison de la Poésie à Paris. Vous entendrez l'extrait à la minute 34:20 de ce podcast.
Créé en 2016, le prix Hors Concours récompense chaque année l’auteur·ice d’un roman ou récit francophone, publié par une maison d’édition indépendante. Il propose à son comité de lecture une découverte de la littérature de création, contemporaine et récente.
Courtes citations musicales
Ugly Beauty, Thelonious Monk, album “Underground” ℗ Originally Released 1968 Sony Music Entertainment Inc.
C'était le cinquante-huitième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous avez aimé ce dernier épisode, partagez-le avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est précieux.
À LA TECHNIQUE
Interview, captation, prise de son et montage : François-Xavier ROBERT En intro : Tuesday Glitch, morceau Pixabay Musique d’outro : Mélodie hongroise, Franz SCHUBERT, avec des arrangements électroniques.
Dis seulement une parole : une rencontre avec Bénédicte Dupré La Tour, autrice de “Terres Promises” - Mention du public du Prix Hors Concours 2024
00:54:44
Au début de cet épisode, vous entendez “du vent qui souffle dans un couloir glacé, la bise qui souffle sur une lande dans un couloir de montagne avec dans le ciel un oiseau qui tournoie et pousse un cri perçant… parce qu'il fait très froid dans Terres Promises !”
Ces mots sont ceux de l’autrice Bénédicte Dupré La Tour. Son livre Terres Promises se déroule en effet dans une Amérique sauvage, sur un territoire inhospitalier, avec des chercheurs d’or, des cowboys et des indiens… mais sans jamais “faire allégeance”, en faisant en sorte que ce qui ressemble à un Western n’en soit pas un ! Nos imaginaires ont été colonisés par le mythe de la conquête de l’Ouest. Il s’agit ici d’évacuer toutes références historiques pour ne garder que l’invasion, les violences et les relations entre les personnages.
En projetant sur le papier nos rêves américains, nos fantasmes sur les cowboys et les indiens, nos illusions sur la ruée vers l’or, Bénédicte Dupré La Tour ramène tout ce fatras à hauteur d’hommes et de femmes, et à une histoire de violence et de prédation. Elle libère nos esprits et tire un trait définitif sur le mythe de la Frontière et de la conquête de l’Ouest.
Bénédicte Dupré La Tour m’a confié vers la fin de ce podcast qu’elle n’écoutait pas de musique quand elle écrit : “Je n'écoute pas de musique quand j’écris parce que pour moi, écrire, c’est déjà de la musique. Je suis dans une partition. J’ai besoin d’écouter le rythme d’une phrase, la musicalité des mots. Cela viendrait trop me perturber.”
Le livre Terres Promises est paru fin août 2024 aux éditions du Panseur, jeune maison d'édition qui a ouvert ses portes en 2019. Il a été couronné par le Prix Hors Concours 2024 - Mention du public.
C’est un vrai bonheur de lecture. Bénédicte Dupré La Tour a su dans ce premier roman convoqué toutes les forces de la littérature en écrivant d’une plume dense. En suivant le destin de huit personnages en quête d’ailleurs, partis à l’aventure et pris dans une nature et une histoire qui les dépassent, elle arrive à capter notre attention en se montrant tour à tour cruelle, poétique ou incantatoire.
Voici une simple phrase du roman, que j’aime beaucoup et qui donne un aperçu du style de l’autrice : "Il est des joies fugaces au spectacle du monde, qui font bondir le cœur en un élan sans cause." Je lis trois autres extraits plus longs lors de notre entretien.
Conseils de lecture évoqués par l'autrice au cours de la discussion :
L’Iliade et L’Odyssée d’Homère
Méridien de sang de Cormac McCarthy
Les Jardins statuaires de Jacques Abeille
Les Saisons de Maurice Pons
Et à la fin de l’épisode, l’autrice livre une dernière recommandation à celles et ceux qui voudraient se lancer dans l’écriture : celle de « cultiver ses obsessions ».
Alors bonne écoute et belle lecture !
C'était le cinquante-neuvième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous avez aimé ce dernier épisode, partagez-le avec vos amis, laissez un commentaire ou une note, s'il vous plaît. Votre soutien est précieux.
À LA TECHNIQUE
Interview, captation, prise de son et montage : François-Xavier ROBERT Musique d’outro : Mélodie hongroise, Franz SCHUBERT, avec des arrangements électroniques.
Bien-Être de Nathan Hill, Théodoros de Mircea Cārtārescu et Éden à l'aube de Karim Kattan : trois gros coups de coeur
00:53:30
Mieux vaut tard que jamais, voici un épisode sur mes coups de cœur ❤️ littéraires de 2024. Enfin sur trois gros coups de coeur.
J’en ai eu bien d’autres, dont j’ai déjà parlé précédemment dans le podcast, et je vous invite à les retrouver ici :
Le Prisonnier de Hwang Sok-yong : https://www.buzzsprout.com/1756912/episodes/14495107
Le Magicien sur la passerelle de Wu Ming-yi : https://www.buzzsprout.com/1756912/episodes/16026490
Apeirogon de Colum McCann : https://www.buzzsprout.com/1756912/episodes/15500095
Dans cet épisode, je vais vous parler de trois livres que voici :
Bien-Être, Nathan Hill, Gallimard, traduit de l'anglais par Nathalie Bru ;
Théodoros, Mircea Cārtārescu, Éditions Noir sur Blanc ; Traduit du roumain par Laure Hinckel ;
Éden à l'aube, Karim Kattan, éditions Elyzad.
Bien-Être, le livre de Nathan Hill a reçu le Prix littéraire Lucien-Barrière (2024), ainsi que le Grand prix de littérature américaine (2024). Je lis un long extrait du chapitre intitulé “Viens avec”... vous comprendrez pourquoi à la fin de l’extrait ! Cet extrait est disponible sur le site de l’éditeur : https://www.gallimard.fr/catalogue/bien-etre/9782072999901#block-feuilleter
Dans le podcast, je diffuse un court extrait de la chanson 6'1" de Liz Phair, tirée de l’album “Exile In Guyville” ℗ 1993, Matador Records. Autre courte citation musicale issue de cette playlist et du roman : “Precious Things” de Tori Amos, album “Little Earthquakes” ℗ 1991, Atlantic Records. Cela traduit bien l’ambiance musicale de cette époque et l’univers mental de Jack et Elisabeth dans les années 90.
Deuxième monstre et deuxième chef-d’oeuvre absolu, un bébé de 608 pages (80 de moins que le collègue américain), j’ai nommé : Théodoros de Mircea Cārtārescu, Éditions Noir sur Blanc. Il a fait partie de la première sélection du Prix Femina 2024 et de la deuxième sélection du Prix Médicis 2024. En guise de présentation du livre, voici un extrait : « Chaque nouvelle génération veut autour d'elle une vie nouvelle, un monde nouveau, des têtes nouvelles, des poètes nouveaux et une musique nouvelle, un nouveau ciel et une nouvelle terre. »
Et enfin, mon troisième et dernier livre coup de coeur, et pas des moindres : Éden à l'aube, Karim Kattan, Éditions Elyzad Une histoire d’amour à Jérusalem entre deux hommes : Gabriel et Isaac. Isaac dans le dernier extrait que je lis à l’antenne semble se moquer (gentiment) de deux grandes stars de la chanson en langue arabe : Fairouz et Oum Kalthoum. Connues pour leurs chansons d’amour, elles ont ensorcelé l’Afrique du Nord, du Liban et d’Egypte jusqu’au Maroc. Je diffuse ici deux courts extraits. “Ana La Habibi” interprété par Fairouz dont les deux premiers vers sont “J’appartiens à celui que j’aime, et celui que j’aime m’appartient”. "Alf Leïla We Leïla", chanson mythique de plus de 50 minutes, dont on peut traduire le titre par “Les Mille et Une Nuits”, interprétée par Oum Kalthoum en 1969 et écrite par le poète Morsi Djamil Aziz.
Une soif d'écrire pour faire passer les mots des autres : rencontre avec Ryoko SEKIGUCHI - écrivaine, traductrice, journaliste
00:42:41
Écrire avec et pour les autres : une rencontre avec Ryoko SEKIGUCHI, poéte, écrivaine, traductrice, où elle nous parle de sa façon de travailler, de ses rencontres, de son goût pour les "essais", les essais comme des "tâtonnements poétiques"...
Présentation de l'autrice Ryoko SEKIGUCHI sous forme d'un exercice d'admiration : Ryoko Sekiguchi, vous êtes une Japonaise née à Tokyo, ce qui fait de vous une “vraie” Parisienne ! C’est-à-dire que vous avez choisi de vous installer, de travailler, de vivre à Paris. Vous appartenez ainsi aux deux cultures : les cultures japonaise et française. Vous êtes une traductrice. Traductrice d’oeuvres littéraires, du japonais vers le français (comme votre traduction de l’Éloge de l'ombre, le célèbre essai de Tanizaki, devenu avec vous : Louange de l’ombre) ; et traductrice du français vers le japonais (livres de Jean Échenoz, Mathias Énard ou Atiq Rahimi par exemple). Mais vous ne vous êtes pas contentée de traduire des mots, des paroles, des textes, des œuvres littéraires...Vous êtes aussi traductrice de sensations, traductrice de vos méditations intimes. Vous êtes douée d’une grande sensibilité qui vous donne un rapport particulier aux “presque rien”, au “subtil”, à l’impalpable : vous vous êtes ainsi intéressée à la voix, aux fantômes, aux nuages, aux saisons...Toutes choses légères et fugaces. Et c’est ainsi que de traductrice, vous êtes devenue écrivaine ou peut-être plutôt poète, ou les deux à la fois. Vous êtes une femme aux multiples passions : le Japon, l'Italie, l'Espagne, le Liban, les fleurs, l'art…et, bien sûr : la cuisine et la gastronomie. Vous écrivez beaucoup sur les sensations liées à la nourriture. Vous êtes une critique gastronomique dans le meilleur sens du terme : critique pour nous aider à mieux savourer les choses, pour nous ouvrir de nouvelles perspectives. Ryoko SEKIGUCHI, vous avez le goût des mots ; et vous savez aussi donner des mots aux goûts. Donner du sens au monde qui nous entoure.
Vous avez publié de nombreux livres : > dans "La voix sombre" (2015) : vous étiez touchée par une voix, une voix enregistrée, venue frôler vos tympans, et révéler la présence d’un être disparu. > dans "Ce n’est pas un hasard" (2011) : vous reveniez sur la catastrophe du Tohoku, à travers un journal intime. > Dans "Nagori " (2018) : vous dialoguiez avec les saisons, avec leurs traces, avec leurs souvenirs. > Dans "L’astringent" (2012) : vous nous donniez envie de coller des feuilles avec la colle traditionnelle à base de kaki. Je ne vais pas citer tous vos livres mais je signale aussi la parution récente de 3 nouveautés : > "Le curry japonais : Dix façons de le préparer" : un petit livre de recette aux éditions de l’Épure. > "Sentir" : ouvrage dans lequel vous nous invitez à “lire le vin”, chez JBE Books. > Et enfin : "961 heures à Beyrouth (et 321 plats qui les accompagnent)", chez P.O.L.
C'est le premier épisode du podcast littéraire LE JARDIN. N'hésitez pas à laisser des commentaires pour me dire ce qui vous a plu, ce qu'il faudrait améliorer. Et si vous avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis et rendez-vous pour le prochain épisode !
À la technique Conception et interview :François-Xavier ROBERT Mixage et création musicale : Julien HAURANT Musique : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion
Mettre le monde à nu : rencontre avec Romain SLOCOMBE - écrivain, réalisateur, traducteur, illustrateur sur le polar, le roman noir, l’écriture du réel, la fiction page-turner, l’histoire
01:03:35
Romain SLOCOMBE aime le roman noir. Il prône une forme de sobriété dans le style, alliée à un grand souffle historique, à un sens du mystère et à une capacité très développée à absorber une variété d’informations et à les faire vivre pour nous, ses lecteurs. Rencontre !
EXTRAITS “Les monstres et les serial killers m’énervent presque autant que les gentils héros, parce que c’est assez peu courant ! On n’a pas besoin de serial killer pour écrire un roman noir. L’histoire, la vie, la société humaine regorgent de suffisamment d’horreurs sans qu’on ait besoin de tueurs à répétition.”
“Mes personnages sont comme des acteurs que je fais improviser devant la caméra pendant le tournage, mais qui ont un petit bout de papier où on leur a écrit grosso modo ce qu’ils devaient dire...”
“Un des trucs que j’emploie, c’est de ne jamais décrire précisément quelqu’un ou quelque chose que tout le monde connaît...Par contre, si c’est quelque chose que le lecteur ne connaît pas, ne peut pas connaître ou n’a jamais vu, là au contraire, je vais être assez précis dans ma description.”
INTRODUCTION Romain Slocombe. Comme Chris Marker que vous admirez, et comme les chats que lui-même admirait, vous vivez plusieurs vies !
Au XXe siècle : vous êtes le regardeur, l’artiste visuel. A la fin des années 70, encore étudiant aux beaux-arts, vous participez au groupe Bazooka, collectif de contre culture, pré punk, avec la volonté de dessiner pour tous et de travailler sur la réalité du monde qui vous entoure, de montrer ce monde, de le mettre à nu. Vous êtes aussi dans l’aventure du magazine Métal Hurlant. Votre première vie se place sous le signe de l’illustration, de la BD, de la photographie, de la réalisation de courts métrages et de documentaires.
Au XXIe siècle : vous devenez le grand écrivain de roman noir. On pourrait schématiser ainsi ces vingt dernières années à travers trois de vos personnages récurrents. Au début des années 2000, c’est le règne de Gilbert Woodbrooke, photographe, fétichiste anglais, parodie de vous-même, que vous accompagnez au long de ses 7 aventures japonaises. 10 ans plus tard, vient le tour de Ralph Exeter, journaliste britannique (cette fois-ci votre modèle serait plutôt votre grand-père). Ce personnage vous aide à revisiter l'entre deux guerres, les services secrets, les bolchéviques et tout ce qui se passait dans l'ombre. Et enfin aujourd’hui, vous atteignez des sommets avec Léon Sadorski, le pire des salauds, le meilleur des enquêteurs. Il vous permet d’ausculter la Seconde Guerre Mondiale, l’Occupation et de dresser le portrait d'une société sordide.
Chaque roman a son CD attitré que Romain Slocombe écoute tous les soirs en faisant la vaisselle, pendant 9 mois ! Pour le dernier roman qui paraîtra fin août 2021, les deux airs étaient : Insensiblement et Troublant Boléro par Django Reinhardt.
C'est le deuxième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l' avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis et rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE Conception et interview : François-Xavier ROBERT Mixage et création musicale : Julien HAURANT Musique : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion
Courtes citations musicales : “Insensiblement” et “Troublant Boléro” par Django Reinhardt Extraits de : la bande annonce du film “Le facteur sonn
L’envoûtement du lecteur au moyen du seul langage : rencontre avec Mika BIERMANN - écrivain, plasticien, guide de musée, lauréat du Prix de l’Instant, prix littéraire de la librairie de L’Instant à Paris
00:57:16
Mika Biermann a reçu le “Prix de l’Instant” en juin 2021 pour son livre, paru aux éditions Anacharsis : Trois nuits dans la vie de Berthe Morisot. Ce livre forme un diptyque, comme on dit en peinture, avec : Trois jours dans la vie de Paul Cézanne, paru en 2020 chez le même éditeur.
J’ai aussi rencontré Sandrine Babu, libraire dans le 15e arrondissement de Paris, qui a imaginé le “Prix de l'Instant”, et qui nous le présentera à la fin de ce podcast.
EXTRAITS
“Je suis passé par beaucoup d’expérimentations, d’erreurs, d’errances ; mais j’ai continué à écrire. Ça me plaisait bien !”
“Le livre, c’est toujours un bel objet. Et toutes les voix de Cassandre qui disent que cela va disparaître, je n’y crois pas une seconde. Et d’ailleurs, il y a quinze ans, on a annoncé la fin du livre, de l’objet, du papier, et non, ce n’est pas venu, cela ne viendra pas.”
“Le mot écrit est déjà comme un tableau, comme une image, comme un dessin. Bien sûr, j’écris avec un ordinateur, mais j’ai toujours cet amour du dessin que j’ai connu à l’école des beaux-arts. L’image que je tape avec des lettres bien propres à l’ordinateur, pour retrouver un peu l’écriture à la main, le dessin de la plume Sergent-Major, c’est peut-être de décrire des tableaux.”
“Si j’ai écrit le mot “tigre”, il ne mordra personne, mais j’ai déjà mis toute une ambiance : on est déjà chez Kipling, on est déjà dans la jungle. C’est génial, c’est fabuleux cette puissance. [...] Et cette relation entre l’objet abstrait et la vraie vie, le tigre vrai, c’est comme une faille entre les deux, cette chose abstraite et la chose réelle, une faille, une rivière boueuse dans laquelle je me baigne avec plaisir.”
“Ecrire ou parler, ou hurler, ou jurer, ou conter fleurette, dans une langue qui n’est pas la sienne, la mienne, la vôtre, dans une langue étrangère, amène une légèreté, une liberté, un degré d’abstraction que je n’ai pas en allemand.”
OUVRAGES PARUS
Les Trente jours de Marseille, Climats, 1996
Ville propre, La Tangente, 2007
Un Blanc, Anacharsis, 2013
Palais à volonté, P.O.L, 2014
Booming, Anacharsis, 2015
Mikki et le village miniature, P.O.L, 2015
Roi, Anacharsis, 2016
Sangs, P.O.L, 2017
Trois jours dans la vie de Paul Cézanne, Anacharsis, 2020
Trois nuits dans la vie de Berthe Morisot, Anacharsis, 2021
C'est le troisième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. N'hésitez pas à laisser des commentaires pour me dire ce qui vous a plu, ce qu'il faudrait améliorer. Et si vous avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis et rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT Mixage et création musicale : Julien HAURANT Musique : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion
Courtes citations musicales : “Oops!...I did it again”, album éponyme, interprétée par Britney Spears, écrite et produite par Max Martin et Rami Yacoub, chez Jive Records ; “Galvanize”, album “Push the button”, The Chemical Brothers, production Tom Rowlands et Ed Simons ; “And her tears flowed like wine”, film “The big sleep”, interprétée par Lauren Bacall, composition de Stan Kenton et Charles Lawrence, paroles de Joe Greene ; “Rawhide”, générique de la série TV éponyme, composé par Dimitri Tiomkin, sur les paroles de Ned Washington, interprété par Frankie Lane
Bruitage : tigre, cigales et applaudissements www.
Promenade dans la littérature japonaise avec les auteurs : MISHIMA, TANIZAKI, SÔSEKI, INOUÉ, KAWAKAMI, MURAKAMI, TERAYAMA un épisode spécial du podcast littéraire La jardin amour des livres, de l’écriture, des auteurs et autrices
00:34:07
Dans cet épisode, je vous propose (une fois n'est pas coutume) une balade dans la littérature japonaise avec des lectures d'extraits de sept livres (romans ou nouvelles) d'auteurs et autrices japonais. Il s'agit d'un choix très subjectif, très restreint et très partiel : juste une invitation à découvrir une grosse poignée de textes et à toucher du doigt l'infini richesse de cette littérature. Il est difficile de voyager au Japon en ce moment ; mais il est très facile de lire des ouvrages d'auteurs du Pays du Soleil Levant, bien traduits et suivis par des éditeurs de talent, bien mis en avant par les libraires. Le Japon n'est pas que le pays du manga !
Voici le programme : - Confessions d'un masque, Yukio MISHIMA, traduction Dominique Palmé, éditions Gallimard ; - Kôsaku, Yasushi INOUÉ, traduction Geneviève Momber-Sieffert, éditions Denoël ; - Le tatouage, Jun.ichirô TANIZAKI, traduction Marc Mécréant, éditions Gallimard (autre titre mentionné : Éloge de l'ombre) ; - Et puis, Natsume SÔSEKI, traduction Hélène Morita et Yôko Miyamoto, éditions Le serpent à plumes (autre titre mentionné : Le pauvre coeur des hommes) ; - Devant mes yeux le désert, Shuji TERAYAMA, traduction Alain Colas et Yuriko Kaneda, éditions Inculte ; - Chansons populaires de l'ère Showa, Ryû MURAKAMI, traduction Sylvain Cardonnel, éditions Philippe Picquier (autre titre mentionné : Les bébés de la consigne automatique) ; - Manazuru, Hiromi KAWAKAMI, traduction Elisabeth Suetsugu, éditions Philippe Picquier.
C'est le quatrième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. N'hésitez pas à laisser des commentaires pour me dire ce qui vous a plu, ce qu'il faudrait améliorer. Et si vous avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis et rendez-vous pour le prochain épisode !
À la technique Conception et interview :François-Xavier ROBERT Mixage et création musicale : Julien HAURANT Musique : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion
Citation : "1966 : Rencontre avec Yukio Mishima parlant français", émission "A la vitrine du libraire" de l'ORTF 15/01/1966, Archive INA Extraits musicaux : "Kwartet Japonski II", compositeur Maciej Żołnowski, issu de www.musopen.org ; "Bell very large strike mallet gong like 49177 " et "Game music action retro 8 bit repeating 016" issus de www.zapsplat.com
Faire ses premiers pas d'écrivain : rencontre avec Mona MESSINE, jeune autrice, primo écrivaine, école d’écriture
00:27:30
Il y a un début à tout. Chaque chose que nous vivons en tant qu'humain connaît sa première fois. C'est peut-être l'une de nos plus grandes caractéristiques : celle de ne pas être guidé par l'instinct mais de grandir grâce aux apprentissages. Et souvent, les débuts sont difficiles ou ils font peur. On a besoin d'être aidé, accompagné. Rappelez-vous à vélo : il a fallu apprendre l'équilibre et pour cela, un adulte bienveillant vous a peut-être expliqué que le vélo ira "là où tu regardes". Et puis il vous a ensuite dit de prendre de la vitesse en conservant votre élan. Pourquoi en serait-il autrement pour les premiers pas en écriture ? On a certainement un peu peur de se lancer. On a peut-être besoin qu'on vous tende un peu la main au début.
Dans cet épisode du podcast, nous rencontrons Mona MESSINE pour parler des primo-romancier.es et des débuts en écriture, de l'importance du collectif et des retours critiques...Nous parlons aussi des ateliers d'écriture et de livres, bien sûr. Mona est une autrice française. Son prochain roman paraîtra en septembre 2022 aux éditions des Livres Agités. Elle a imaginé et lancé en 2020, en pleine pandémie, la revue littéraire Débuts qui se donne pour mission de promouvoir des auteurs inédits auprès des lecteurs et des éditeurs. Pour découvrir la revue littéraire DÉBUTS, suivez le lien : https://debuts.cargo.site/
C'est le cinquième épisode (et non pas le quatrième comme je le dis au début de l'interview) du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis et rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE Conception et interview : François-Xavier ROBERT Mixage et création musicale : Julien HAURANT Musique : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion
Courtes citations musicales : Sonate pour piano no 14 de Beethoven, dite « Sonate au Clair de lune », Op. 27 No. 2 - III. Presto, et, Sonate pour piano no 17 de Beethoven, dite « La Tempête », Op. 31 no. 2 - III. Allegretto , toutes deux interprétées par Paul Pitman www.musopen.org Écrire pour ne pas mourir, chanson d'Anne Sylvestre, EPM musique https://www.epmmusique.fr/fr/ Rythme : "Instinct", tambours taiko www.bensound.com
Notre modernité entre imaginaire et réalité : rencontre avec Aurélien BELLANGER - écrivain, chroniqueur radio, philosophe de formation
00:23:33
Aurélien Bellanger parle comme il écrit : vite...et très bien.
Avec lui, on ne s’ennuie pas. C’est un grand plaisir de l’avoir rencontré lors du salon bourguignon “Livres en Vignes”, au cœur du vignoble dans le château du Clos de Vougeot. Quand il ne parle pas avec les visiteurs du salon, il dessine ou il explore, constamment en éveil et ouvert au monde.
Avec son nouveau roman “Téléréalité” paru chez Gallimard, Aurélien Bellanger poursuit son analyse romanesque de la société contemporaine et son projet balzacien d’une nouvelle Comédie Humaine. Après s’être penché sur l’Internet (et le Minitel !), l’aménagement du territoire, l’Europe...il plonge pour notre plus grand bonheur dans l’invention de la téléréalité.
Quand on écoute ses chroniques radio ou quand on lit ses romans, on ressent presque physiquement une forme d’urgence et un lyrisme qui vous emportent et vous donnent envie de suivre les tribulations de ses personnages et les réflexions nées de son intense curiosité intellectuelle.
Et attention, avec lui, toute ressemblance avec des personnages existants ne sera pas purement fortuite.
EXTRAITS
“La télévision a toujours été mal aimée, et comme en plus elle a été ringardisée par l’arrivée d’Internet et des réseaux sociaux, j’ai eu à coeur de raconter son histoire, de l’intérieur.”
“La téléréalité est vraiment la figure qui va nous permettre de basculer du 20e au 21e siècle, dans la construction d’un nouveau régime des images.”
“Je suis très intéressé par les choses sur leur déclin.”
“C’est comme si le travail se faisait tout seul, indépendamment de notre regard sur le travail.”
"Persévérance et obstination : les vraies vertus des gens qui publient des romans sont les vertus de ténacité.”
“En général, c’est plus facile d’être ambitieux, que de ne pas l’être.”
Les quatre premiers romans de l'auteur, tous les quatre parus chez Gallimard : La Théorie de l'information, 2012 ; L’Aménagement du territoire, 2014 ; Le Grand Paris , 2017 ; Le Continent de la douceur, 2019
CITATION tirée du Traité des excitants modernes (1838) par Honoré de BALZAC :
“L'ivresse jette un voile sur la vie réelle, elle éteint la connaissance des peines et des chagrins, elle permet de déposer le fardeau de la pensée. On comprend alors comment de grands génies ont pu s'en servir, et pourquoi le peuple s'y adonne. Au lieu d'activer le cerveau, le vin l'hébète. "
C'est le sixième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT
Mixage et création musicale : Julien HAURANT
Musique : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion
Courtes citations musicales : Dans son roman, “César Birotteau”, Balzac évoque la symphonie n°5 de Beethoven. Extrait du tout début du finale, allegro, comme une grande marche triomphale de la Symphonie no 5 en ut mineur, op. 67, dite “Symphonie du Destin” www.musopen.org
Générique de la première saison de “Loft Story”, émission télé présentée par Benjamin Castaldi et diffusée sur M6 du 26 avril 2001 au 5 juillet 2001. La chanson du générique “My Only Love” a été composée et interprétée par James Boyle chez Sony.
Madame Soleil (1913-1996) est une astrologue française qui anima chaque matin l’horoscope d’Europe 1 de 1970 à 1993
Le roman pour penser l’ambiguïté : rencontre avec Guillaume SIRE - écrivain et enseignant à l’université Toulouse Capitole
00:22:55
Guillaume SIRE est maître de conférences à l’université de Toulouse. Il s’intéresse à la gouvernance d’Internet, aux moteurs de recherche, à Google.
Guillaume SIRE est écrivain. Il s’intéresse à tout et change à chaque fois de sujet dans ses romans. Il nous recommande la lecture d’Homère, Shakespeare, Antonio Gamoneda, Anton Beraber, Marien Defalvard, Paul Gadenne.
Lors du festival Livres en Vignes, au château du Clos de Vougeot en Bourgogne, il m’a confié qu’il se considérait beaucoup plus comme un artiste que comme un penseur ou un universitaire. Écoutons-le.
EXTRAITS
“Le roman est du point de vue de la pensée le lieu de l'ambiguïté. Contrairement à la sociologie qui cherche à expliquer ou à l’histoire qui cherche à collecter, le roman cherche à soulever des questions sans réponse, à montrer comment l’être humain fuit devant toute explication.”
“Un bon roman, on n’a jamais fini de le lire.”
“Mon objectif était de toucher à quelque chose, qui dépasse cette seule guerre-là [la guerre civile au Cambodge], et qui nous montre, et qui nous parle de nous tous.”
“C’est important de tout comprendre et apprendre, et puis de tout déprendre et oublier, pour qu’à la fin, le roman soit un geste très personnel.”
“Je crois que, quelque part, ce que l’on raconte tous, toujours, c’est la même histoire, et que, peut-être, Homère est le premier à l'avoir racontée.”
“Une fois que je m’abandonne au roman, que je suis près à cueillir le fruit quoiqu’il en coûte (comme disait l’autre), tout d’un coup, parce que j’habite à l’intérieur de ce roman - ce qui peut coûter cher par ailleurs - je peux écrire tout le temps !”
“Le livre est un travail collectif. Ce qui fait qu’un texte devient un livre, c’est cette dialectique, c’est ce collectif.”
“Éviter à tout prix, et quoiqu’il arrive et à chaque ligne, la morale ! Dire que c’est bien ou mal, que c’est ce qu’il faut faire ou ne pas faire...le roman est le lieu-même de l'ambiguïté morale, de l’absence même de jugement définitif.”
CITATION
“Pierre passe sous l’aine, et enfonce le couteau au renflement du croupion dont il tient écartés les bords caoutchouteux. Il y a encore quelques heures, ce perdreau volait dans la campagne à la recherche d’une femelle avec qui partager son nid de paille et de boue beurrée. La chair cède. Les vaisseaux s’entortillent autour de la lame. Les entrailles apparaissent : le foie couleur guimauve, le cœur dans un liquide délié, la graisse cireuse, l’intestin, la vessie aux reflets grenadine. Pierre extirpe ensuite les poumons qui ont l’air chacun d’être le cœur d’un animal plus grand et, surtout, moins mort.” Les Contreforts, Calmann-Lévy, 2021
LES LIVRES DE L'AUTEUR
Les Confessions d’un funambule, Éditions de la Table Ronde, 2007,
Où la lumière s'effondre, Plon, 2016
Réelle, Éditions de l'Observatoire, 2018
Avant la longue flamme rouge, Calmann-Lévy, 2020
Douze sales gueules, Calmann-Lévy, avril 2020
Les Contreforts, Calmann-Lévy, 2021,
C'est le septième épisode du podcast littéraire LE JARDIN.
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À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT
Mixage et création musicale : Julien HAURANT
Musique : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion
Courtes citations musicales : Tout début du 3ème mouvement du
La liberté de raconter le monde : rencontre avec Olivier ROGEZ - écrivain, grand reporter, journaliste
00:21:31
Olivier ROGEZ, journaliste, grand reporter en Russie puis en Afrique est passé du journalisme au roman pour retrouver une liberté et une plasticité dans l’écriture. Pour lui, il s’agit toujours, dans les deux cas - dans le journalisme, comme dans l’écriture romanesque, de raconter le monde. Mais le roman lui permet une plus grande inventivité. Il peut y donner libre cours à sa folie, se faire conteur pour appréhender la réalité au plus juste et avec beaucoup d’humanité. Écoutons-le !
EXTRAITS
“Je pense que ce qui nourrit les œuvres de fiction, c’est notre vie en fait : qu’elle soit intérieure, qu’elle soit intime ou qu’elle soit extérieure.”
“On pourrait me définir comme un écrivain voyageur...J’essaie de parler de nous en parlant du monde et en parlant de moi.”
“Je voulais parler d’une problématique universelle qui nous concerne tous : l’instrumentalisation que les églises font de la religion, de la relation de pouvoir qui se noue entre les hommes d’église et les fidèles.”
“Avec le roman, on est beaucoup plus libre : on réinvente la vie, on réinvente l’actualité, on réinvente la société avec une immense liberté.”
“J’avais besoin de retrouver cette liberté de raconter le monde de la façon qui me plaisait, en y mettant mon invention, ma folie, en y mettant des dimensions de conte.”
“En ce moment, je relis Jean Genet qui est sorti dans la Pléiade. C’est un modèle sensible. C’est la sensibilité de Jean Genet qui me parle, qui me touche.”
“J’aime beaucoup les romans fleuves habités et peuplés de nombreux personnages.”
“Quand je commence un roman, je m’accroche à un auteur le plus loin possible de mon univers, comme ça j’évite les interférences. Si je vous parle de Genet,...c’est qu’il m’a servi de point d’ancrage non pas dans l’imaginaire, non pas dans le style mais pour sa liberté, pour son anticonformisme."
“En faisant mes recherches sur ce courant évangélique, je me suis aperçu qu’il y avait une évolution du protestantisme qui collait extrêmement bien à la mondialisation ultralibérale.”
“Le roman ne tient que par les personnages qui apparaissent au premier plan, se posent des questions, sont perdus, cherchent Dieu, ne le trouvent pas...mais ils vont trouver autre chose, parce qu’au bout du chemin, on trouve toujours quelque chose.”
“Allez-y ! Et surtout ne vous bloquez pas par rapport aux jugements des autres. On a le droit de se tromper, on a le droit de recommencer, on n’a pas le droit de ne pas avoir essayé : sinon on le regrettera toute sa vie !”
“Petit à petit, on façonne son envie d’y aller, on prend un peu d’assurance. Il ne faut jamais s’arrêter parce que les autres vous ont dit : non, t’es pas fait pour ça !”
LIVRES DE L’AUTEUR PARUS AUX ÉDITIONS LE PASSAGE L’Ivresse du sergent Dida, 2017 Les Hommes incertains, 2019 Là où naissent les prophètes, 2021
C'est le huitième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE Conception et interview :François-Xavier ROBERT Mixage et création musicale : Julien HAURANT Musique : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion Court extrait musical : Energetic Hip Hop - Music by Skilsel from
Le roman comme espace de liberté : rencontre entre le réalisateur et écrivain ALAIN GUIRAUDIE et le journaliste GUILLAUME PERILHOU
00:52:20
Guillaume PERILHOU, journaliste littéraire au magazine Têtu et parrain de la librairie L’Instant, située à Paris dans le 15e arrondissement, a reçu Alain GUIRAUDIE, réalisateur et écrivain, à l’occasion de la sortie chez P.O.L. du dernier livre de l’auteur : RABALAÏRE.
EXTRAITS
“Je pousse un peu plus le bouchon sur la fascination pour la laideur. Il y a quelque chose qui est à la fois de l’ordre du goût personnel, du fantasme personnel aussi...du fantasme et d’un désir politique : l’importance pour moi de combattre les canons de beauté, ou, en tout cas, d’érotiser, de sexualiser une partie de la population qui a rarement droit à ça ! Dont les vieux, dont les gros, dont les moches !”
“Il y a un truc qui s’est trouvé chez moi du côté du roman. J’arrive à tenir la plume pendant longtemps. Sans me mettre la pression, arriver au bout d’une œuvre aboutie…”
“L’écriture scénaristique m’a beaucoup aidé. Des années de pratique m’ont aidé à simplifier, à clarifier ma pensée. Je me suis un peu libéré aussi de la grande littérature, je me suis un peu libéré de certaines influences, de l’idée de la grande littérature.”
“J’ai trouvé une forme de simplicité dans une écriture très orale, et surtout un peu “hémorragique”. J’ai libéré ma plume.”
“Dans la littérature, on peut laisser aller la plume, se laisser aller à l'inconscient."
“Quand je n’ai plus rien à dire, j’arrête d’être devant mon ordinateur, je fais autre chose.”
“Écrire, c’est beaucoup plus compliqué qu’une prière. C’est un mélange d’intuition, de déduction, de composition, de rédaction.”
“J’ai l'impression quand j’écris, que je ne suis pas vraiment le même. Il y a quand même quelqu’un d’autre. Je suis avec cette espèce de double fantasmé qui est Jacques.”
“Ce que je dis sur le formatage dans le milieu du cinéma a lieu aussi dans la littérature. Je ne pense pas qu’il y aurait 50 000 éditeurs qui me publieraient le roman comme ça, sans me dire : écoute, c’est trop long, les gens vont avoir du mal à le lire dans le TGV Paris-Marseille.”
“Je me sens plus inventif dans la littérature que dans le cinéma aujourd’hui.”
“Être universel avec que des hommes, à poil, au bord d’une plage !”
“Le mariage, pour moi, ça reste un vieux concept chrétien, un peu con, qui ne correspond plus vraiment à la conjugalité moderne. Le PACS lui correspondrait plus.”
"L'universalité passe par le genre, par cette tension entre l’érotisme et la mort.”
“Beaucoup d’écrivains travaillent dans le sens du style, de la belle langue, du formatage...Tout cela, ça me déplaît.”
“Je rêverai d’une littérature populaire.”
“On aime des choses parce qu’on nous a donné à voir quelque chose que l’on ne désirait pas forcément. On se met à désirer quelque chose dont on n'avait même pas idée.”
2003 : Pas de repos pour les braves 2005 : Voici venu le temps 2009 : Le Roi de l'évasion 2013 : L'Inconnu du lac 2016 : Rester vertical 2022 : Viens je t'emmène (date de sortie à préciser)
C'est le neuvième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception :François-Xavier ROBERT Mixage et création musicale : Julien HAURANT Musique : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en
Donner vie aux images : rencontre avec Hélène BONAFOUS-MURAT - romancière, experte en estampes anciennes et modernes
00:18:28
Hélène BONAFOUS-MURAT a des images plein la tête ! Elle expertise depuis de nombreuses années des estampes anciennes ou modernes, et ce travail au plus près des œuvres d’art nourrit son imaginaire.
Elle nous explique comment dans ce podcast enregistré lors du salon Livres en Vignes.
Écoutons-la.
EXTRAITS
“J’ai un ensemble d’images en tête, qui m’habitent, qui vivent dans mon cerveau et sur lesquelles j’ai eu besoin de mettre des mots par le biais de constructions romanesques.”
“Pour mon nouveau roman, je me suis imprégnée des estampes de Daumier : XIXe siècle, grand caricaturiste, portraitiste de la société, qui m’a fourni peut-être pas exactement mes personnages mais une certaine vision de Paris et de la société de l’époque.”
“Le roman est né du verso de ces estampes. C’est comme si ma fiction était l’envers de mon travail d’expert.”
“Les romans partent souvent d’une émotion. J’ai trouvé dans l’état civil - par bonheur qui a survécu, parce qu’on sait qu’en 1871 l’Hôtel de Ville a brûlé et avec lui tous ses documents - néanmoins l’état civil m’a prouvé que mon jeune Charles est mort à 25 ans, certainement dans la misère...J’ai voulu lui écrire une histoire fictive, la vie qu’il n’a pas eue, comme une sorte de tombeau, de compensation, de rédemption…”
“C’est important pour moi que les œuvres d’art en couverture viennent soutenir le roman et l’incarner.”
“Pour moi, chaque roman doit être un projet littéraire différent, revisiter des grands principes. Ce nouveau roman revisite le roman d’apprentissage. Il faut un certain culot pour oser se mesurer à Flaubert, Balzac, Zola, mon maître…”
“Chaque roman, comme disait Echenoz, est aussi le lieu où deux idées se rencontrent. Il y a à la fois une thématique, un sujet qui s’empare de nous, et la volonté de le traiter selon un certain fil, une certaine ligne, une certaine idée, une intention en tout cas.”
“Les images sont là pour moi mais je veux leur donner corps, je veux les mettre littéralement en 3D. Et ce qui ressort souvent de l'expérience de mes lecteurs, c’est qu’ils ont l’impression d’y être.”
“Écrire le soir peut avoir ses limites. On est souvent plus lyrique. Il est nécessaire de relire ce que j’ai écrit le soir au petit matin, dans le monde de la raison, pour me rendre compte que certains effets sont à gommer, sont un peu trop dans l’emphase, dans l’émotion...C’est très intéressant ce rapport jour-nuit.”
LIVRES DE L’AUTEUR PARUS AUX ÉDITIONS LE PASSAGE
Morsures, 2005 Échafaudage, 2007 L’Ombre au tableau, 2009 Avancez masqués, 2018 La Caravane du pape, 2019 Le Jeune homme au bras fantôme, 2021
C'est le dixième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT Mixage et création musicale : Julien HAURANT Musique : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion Court extrait musical : Générique français de la série américaine L'HOMME QUI VALAIT 3 MILLIARDS ; The best day - Music by Skilsel from Pixabay
En lisant en écrivant : rencontre avec François-Henri DÉSÉRABLE - écrivain
00:22:57
François-Henri Désérable vient de recevoir le Grand Prix du roman de l'Académie française pour son dernier livre "Mon maître et mon vainqueur". Revenons quelques temps en arrière lors de ma rencontre avec cet auteur fort sympathique pendant le salon Livres en Vigne.
Extraits
“J’ai commencé à écrire au moment où j’ai commencé à lire.”
“Je pense que cet esprit compétiteur que j’ai eu assez jeune m’est resté. Sauf qu’en littérature à la différence du hockey sur glace, à la différence du sport, la compétition n’est pas contre un adversaire...mais c’est une compétition avec soi-même.”
“Je crois que j’ai tiré du hockey sur glace et de la pratique d’un sport à haut niveau une certaine exigence envers moi-même et une certaine discipline surtout.”
“Il y a des jours, voire des semaines entières, où je n’écris pas une ligne. En revanche, j’ai l’impression que tout ce que je fais dans ma vie tend vers l’écriture.”
“Une des raisons pour lesquelles je suis devenu écrivain, c’est parce que je voulais que, me trouvant un après-midi un livre à la main, allongé sur mon canapé, on baisse la voix, et, qu’avec une tonalité respectueuse, on dise : il travaille.”
“J’ai l’impression que beaucoup de gens pensent que s’ils prennent un stylo et une rame de papier ou un ordinateur, ils vont savoir écrire. Mais non ! C’est un art et un artisanat. Cela prend du temps.”
Citations
Es-tu brune ou blonde ?
Es-tu brune ou blonde ? Sont-ils noirs ou bleus, Tes yeux ? Je n'en sais rien mais j'aime leur clarté profonde, Mais j'adore le désordre de tes cheveux.
Es-tu douce ou dure ? Est-il sensible ou moqueur, Ton cœur ? Je n'en sais rien mais je rends grâce à la nature D'avoir fait de ton cœur mon maître et mon vainqueur.
Fidèle, infidèle ? Qu'est-ce que ça fait, Au fait Puisque toujours dispose à couronner mon zèle Ta beauté sert de gage à mon plus cher souhait.
Paul Verlaine Les chansons pour elle (1891)
Nulla dies sine linea Locution latine qui signifie « pas de jour sans une seule ligne ». Elle trouve sa source chez Pline l'Ancien (23-79) et fut reprise par le jeune et mélancolique Kierkegaard (1813-1855) : « Comme on dit d’ordinaire : nulla dies sine linea, ainsi puis-je dire de ce voyage : nulla dies sine lacryma. »
En lisant en écrivant Recueil de fragments et de notes de Julien Gracq, publié en 1980
Il y a trois règles à respecter pour écrire un roman. Malheureusement, personne ne les connaît. William Somerset Maugham
Livres de l’auteur parus aux éditions GALLIMARD
Tu montreras ma tête au peuple, 2013 Évariste, 2015 Un certain M. Piekielny, 2017 Mon maître et mon vainqueur, 2021
C'est le onzième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT Courtes citations musicales : Écoutez la chanson bien douce, poème de Paul Verlaine mis en musique et interprété par Léo Ferré (Album “Léo Ferré Chante Verlaine et Rimbaud”, Barclay) ; Flow et Plastic flowers - Music from Pixabay
Rêves, fantômes et littérature : rencontre avec Philippe GRIMBERT - psychanalyste et écrivain
00:21:41
Auteur d’une dizaine de romans et d’autant d’essais, Philippe GRIMBERT, l’écrivain, travaille sur les secrets de famille, les rêves, le deuil, l’amour...sur les histoires des individus qui toutes, comme il l’explique si bien, une fois transcrites par écrit, possèdent un caractère romanesque. Son métier de psychanalyste nourrit sa pratique et son art de romancier. Écoutons-le.
EXTRAITS
“Les rêves nous délivrent des messages qui viennent de notre inconscient, non pas tout droit, mais avec quelques détours : décoratifs, imaginaires, scénaristiques...je dirais. Et c’est aussi un très beau matériel pour l’écriture.”
“Il y a du ‘pur’ dans le rêve, malgré l’aspect tortueux de la chose et la difficulté, souvent, de l'interpréter."
“En rencontrant une maison d’édition, j’ai aussi rencontré une éditrice extrêmement rigoureuse et exigeante...cruelle ! C’est-à-dire que j’ai pu la trouver cruelle quand je voyais qu’elle me rendait mes manuscrits avec un post-it à chaque page.”
“Il n’est pas une fois où une des phrases qui m’a fait dire : ‘Oh, que c’est joli, ce que je viens d’écrire !’ n’a été rayée par mon éditrice en disant : ‘trop facile !’.”
“Il faut renoncer à ce à quoi l’on tient le plus.”
“Il y a des auteurs qui m'inspirent parmi les contemporains, et d’autres qui me nourrissent parmi les classiques.”
“Quand une idée de roman vient, à ce moment-là j’y pense tout le temps, pendant neuf mois,
“J’écris quand c’est prêt et je ne m'arrête plus !”
“Une histoire, aussi banale semble-t-elle, dès qu’elle est écrite, devient une histoire romanesque.”
“Ne pas envisager de grands sujets. Pas de grands sujets ! Essayer d’écrire sur des petites choses qui vous emmènent vers les grandes.”
CITATIONS
Les rêves sont des messages des profondeurs. Message d’ouverture du film Dune de Denis Villeneuve, adaptation épique du roman de Frank Herbert de 1965
Je m’étais attendri moi-même en écrivant, je jouissais délicieusement, et de l’émotion de mon idée, et de la phrase qui la rendait, et de la satisfaction de l’avoir trouvée... 24 avril 1852
Maintenant par combien d'étude il faut passer pour se dégager des livres ! et qu'il en faut lire ! Il faut boire des océans et les repisser. 8 mai 1852
Ce qui me semble, à moi, le plus haut dans l'Art (et le plus difficile), ce n'est ni de faire rire, ni de faire pleurer, ni de vous mettre en rut ou en fureur, mais d'agir à la façon de la nature, c'est-à-dire de faire rêver. 26 août 1853 Flaubert, Lettres à Louise Colet
LIVRES DE L’AUTEUR
La Petite Robe de Paul, Éditions GRASSET, 2001 Un secret, Éditions GRASSET, 2004 La Mauvaise Rencontre, Éditions GRASSET, 2009 Un Garçon singulier, Éditions GRASSET, 2011 Nom de Dieu !, Éditions GRASSET, 2014 Rudik, l'autre Noureev, Éditions PLON, 2015 Les morts ne nous aiment plus, Éditions GRASSET, 2021
C'est le douzième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT Musique :Mélodie hongroise de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion Courtes citations musicales : Strange Dreams Pixabay
Une vie à cent à l’heure : rencontre avec Maud TABACHNIK - autrice de romans noirs
00:24:22
Victime : c’est pas son genre ! Maud TABACHNIK a écrit une quarantaine de romans en une trentaine d’années. Son truc à elle, c’est la littérature policière : le roman noir, le thriller politique, le roman historique, le suspense...Et tout comme elle n’hésite pas à critiquer les gens ou les attitudes qui l’agacent, elle ne baisse jamais les bras non plus devant les sujets les plus difficiles : le viol, les névroses familiales, l’homophobie, la consanguinité, la paranoïa sectaire, l'antisémitisme, la pédophilie, le monde des tueurs... « Je n'ai aucune confiance en l'être humain, aucune » ; « L’être humain se repaît d’horreur »... Tout en reconnaissant un pessimisme assez radical, elle met sa combativité, son énergie et son envie de vivre au service de son écriture. Rencontre avec cette pionnière du noir au féminin. Attention, ça dézingue !
EXTRAITS
“Mes livres ont des fins ouvertes. Les coupables n’y sont pas toujours punis, parce que dans la vie, c’est comme ça : on n’est pas toujours puni !”
“Je ne peux pas supporter la violence gratuite. Je suis quelqu’un d’assez violent ; mais il faut me provoquer, me dire des choses qui me mettent hors de moi.”
“Mes livres sont très noirs, je fais partie des auteures les plus sombres. Je me dis que depuis qu’on est bipède et qu’on s’est redressé, ça ne va pas très bien.”
“Je sais ce que c’est que la chance de vivre.”
“J’apprécie chaque minute, chaque minute où l’on est bien, parce qu’après c’est très long l’éternité. Très long !”
“Les difficultés font partie de la vie. On ne peut pas avoir une vie linéaire où il ne se passe rien.”
“Je ne m’ennuie pas, parce que je suis en bagarre. Je pense beaucoup au plaisir, mais je me bagarre dans la vie pour mes idées. Et ça, ça donne de l’énergie.”
“Avec moi, les femmes ne sont pas des victimes. Ce sont des battantes.”
“Quand je parle d’un pays, j’étudie complètement le pays...J’apprends en même temps que j’écris.”
“Je ne sais pas à la page 44, ce qui va se passer à la page 45. Je ne sais pas. Je me laisse emporter par l’histoire, par les personnages. Je n’ai aucun plan.”
“J’aime l’atmosphère des années 50. Il y avait un élan. C’était après la guerre, les gens avaient envie de vivre.”
SÉLECTION DE LIVRES DE L’AUTEUR
Un été pourri, Viviane Hamy, 1994 Le sang de Venise, Flammarion, 1999 Le Cinquième jour, Albin Michel, 2001 Désert barbare, Albin Michel, 2011 Jours de glace, City editions, 2019 Jeux de dupes, City editions, 2021
C'est le treizième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Espérons qu’il nous porte chance ! Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode.
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT Mixage et création musicale : Julien HAURANT Musique : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion Courtes citations musicales : Dark Rock Thriller, Musique de Gioele Fazzeri depuis Pixabay ; extrait de la bande-annonce du film Kill Bill : Volume 1 de Quentin Tarantino, sorti en 2003 - Miramax Films
NAPLES K. 466 : poème en prose en éloge à la ville italienne de Naples, épisode spécial du podcast littéraire La Jardin pour la nouvelle année
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Bonjour à toutes et tous, Pour ce premier jour de la nouvelle année, que je vous souhaite riche de belles surprises, je vous propose un épisode #0, un poème en prose original que j'ai écrit entre septembre et décembre 2021 suite à un voyage en Italie : NAPLES K. 466.
C'est à la fois un dithyrambe dans lequel je chante les louanges de la vénéneuse ville de Naples, un hommage aux boucles musicales lancinantes de Scarlatti, un clin d'oeil à la poésie libre d'Allen Ginsberg...à ma façon. Je ne prétends ni être poète, ni vouloir me mesurer aux génies de ces illustres créateurs. Mais c'est la ville de Naples et son atmosphère si particulière qui m'ont enthousiasmé et fait choisir cette forme poétique. Je vous l'offre comme un cadeau pour clore l'année 2021 et ouvrir sur 2022. J'espère du fond du coeur que vous l'apprécierez. Je reprendrai les interviews avec les auteurs et autrices dès le prochain épisode.
BONNE ANNÉE !
EXTRAIT ... Naples tressaute sur ses pavés, défoncés pendant des siècles, et noirs comme le sang séché du Vésuve.
Naples exhibe ses Saints dans les ruelles, Saint Janvier, Saint Maradona, Saint Martin, et les grands-mères chassent le mauvais œil.
Naples pue la poubelle mafieuse, Naples est sale, papiers gras et détritus, Naples est brouillonne.
Naples parle fort, les corps morbidi (mous et tendres) ne craignent ni la lumière, ni le qu'en dira-t-on.
Être cantonnier à Naples, Mamma mia, quel enfer, Même Sisyphe et son rocher ne voudrait pas du job.
Seule la mer étale affiche toute l'année une sérénité parfaite, un infini de bleu, horizon rarement démonté.
Naples tu as confié aux peintres des rues le soin d'égayer de vives couleurs et de signes tes murs crasseux et tes façades décrépites.
Naples, il fait trop chaud, sauf aux rez-de-chaussée de tes palazzi, qui ne voient jamais les rayons du jour. Dans ces bassi s'entassent les miséreux depuis des siècles.
Naples, croquettes de macaronis. Naples, les tripes sur la table. Naples boit les larmes du Christ.
Naples, babas bien imbibés. Le peuple manque de pizzas. Qu'ils mangent des babas ! Le baba, c'est le volcan rendu inoffensif, c'est la menace du géant domptée, Un cône renversé, dont ne jaillit que de la crème.
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À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT Musique :Sonate en fa minore k. 466 de Scarlatti, jouée à la harpe synthétique sur Garage Band Courtes citations musicales : Magic Fly (2009 Re-master) , tiré de Space Album The Array Vol. 1 et composé par Didier Marouani Bruitage : volcan explosif ; cloches d'église ; avion qui décolle
Écrire pour les autres, un engagement et une responsabilité : rencontre avec Évelyne BLOCH-DANO - écrivaine, biographe, critique
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Évelyne BLOCH-DANO a pris son temps : le temps d’aller à la rencontre des œuvres et des écrivains qu’elle aime, le temps de développer son art et sa pratique de l’écriture, avant de s’engager dans la publication de ses propres ouvrages. Férue de littérature, elle a enseigné, beaucoup écrit sur les livres des autres avant de proposer les siens aux éditeurs et aux lecteurs. Rencontre au milieu des vignes, comme dans un jardin…
EXTRAITS
“J’ai beaucoup travaillé sur les maisons d’écrivains. J’en ai visité environ 150.”
“J’ai toujours écrit. J’écrivais plutôt des nouvelles, des romans…J’ai écrit très jeune sans que cela soit publié…C’est quelque chose que je portais en moi. Je savais qu’un jour cela prendrait sa place. Mais j’ai été patiente. Je pense qu’il y a des écrivains précoces et d’autres qui ont besoin de mûrir.”
“Les choses viennent quand elles doivent venir.”
“J’essaie d’être la plus fidèle possible à la vérité mais j’ai en tête les lecteurs. Je crois qu’il y a écart important, significatif entre ce que l’on écrit pour soi et ce que l’on écrit pour les autres.”
“J’ai éprouvé beaucoup de plaisir, de bonheur grâce à certains écrivains, comme Colette qui m’a accompagnée très longtemps.”
“S'il y a une chose que je peux conseiller, c’est de lire la correspondance de Georges Sand qui est géniale ! Pour moi, c’est la plus grande épistolière de notre littérature. Elle est formidable.”
“C’est un projet qui est né avec des musiciennes qui faisaient un CD sur Mahler et qui m’ont demandé de participer au livret. J’ai commencé à faire une recherche. J’ai eu envie d’approfondir et j’ai rencontré Natalie Bauer-Lechner.”
“Un livre, c’est beaucoup d’investissement, de temps…c’est une partie de ma vie.”
“Si je n'étais pas sensible aux retours des lecteurs, j’écrirais pour moi.”
“Quand on publie des livres, on prend une responsabilité. C’est aussi un travail d’équipe.”
“Je participe à tout : la couverture, la maquette…J’ai même choisi le papier pour le livre sur les jardins et les maisons d’écrivains.”
“Il faut se ménager à soi-même des surprises. Je ne sais pas ce que j’écrirai ensuite et je n’ai pas envie de savoir pour l’instant.”
LIVRE DE L'AUTEUR (sélection)
Flora Tristan. J’irai jusqu’à ce que je tombe, Petite Bibliothèque Payot, 2006 Le Dernier Amour de George Sand, Grasset, 2010 Une jeunesse de Marcel Proust, Stock, 2017 Mes maisons d'écrivains, Stock, 2019 L’Âme Soeur - Natalie Bauer-Lechner et Gustav Mahler, Stock, 2021
C'est le quatorzième épisode du podcast littéraire LE JARDIN. Si vous l'avez aimé, partagez ce podcast avec vos amis, laissez un commentaire (ou une note) svp. Rendez-vous pour le prochain épisode !
À LA TECHNIQUE
Conception et interview :François-Xavier ROBERT Mixage et création musicale : Julien HAURANT Musique : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion Court extrait musical : Piano moment par ZakharValahasur Pixabay ; Symphonie N°1 de Gustav Malher, 1er mouvement “Langsam. Schleppend. Wie ein Naturlaut — Im Anfang sehr gemächlich” www.musopen.org
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