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Pub. Date | Title | Duration | |
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16 Nov 2021 | La Croix de guerre | 00:58:49 | |
La croix de guerre est une décoration militaire instituée en 1915 pour récompenser les soldats ayant fait preuve d’une conduite exceptionnelle face à l’ennemi. Pendant les premiers mois du conflit, la France ne dispose pas de décoration spécifique pour gratifier et matérialiser les actes de bravoure individuels des soldats. À cette époque, il n’existe que la Légion d’honneur, créée en 1802 par Napoléon Bonaparte, la médaille militaire, instituée en 1852 par Louis-Napoléon Bonaparte, et les citations à l’ordre du jour des régiments. La Russie avait, elle, la croix de Saint-Georges ; l’Angleterre la croix de Victoria ; l’Italie la médaille de la valeur militaire ; l’Allemagne la croix de fer. La France n’avait, elle, rien d’équivalent. A l’origine de la création de la « Croix de guerre », le besoin ressenti dès les premiers mois de la Première Guerre Mondiale au front de créer une récompense « visible » pour les combattants qui s’étaient distingués. Devant l’âpreté des combats il fallait pouvoir sur le champ de bataille honorer les plus braves, leur courage, pour mieux galvaniser ceux qui, en première ligne, étaient en permanence sous le feu de l’ennemi. Même si elle était militaire, cette décoration ne devait pas être réservée aux seuls militaires. Au-delà d’une simple récompense, l’idée pour le commandement militaire était de pouvoir témoigner publiquement la reconnaissance de la Nation. Dans les armées, il existait bien la « citation à l'ordre du jour » mais ce n'était qu'un témoignage écrit, qu’on retrouvait dans les communiqués, les états de service et le livret militaire. Pour être efficace, cette décoration « administrative » devait laisser la place à « un signe distinctif clair et visible », qui permettait au chef de décorer les plus vaillants de ses soldats sur les lieux même des combats. C’est ainsi qu’en décembre 1914, le général Boëlle, commandant le IVe Corps, tente de convaincre le haut-commandement de la nécessité de créer une telle décoration. Trois députés, Maurice Barrès, Georges Bonnefous et Émile Driant, s’emparent du projet et déposent une proposition de Loi signé par 63 autres députés. Le projet est lancé. Lors de sa présentation à l'Assemblée Émile Driant déclare : « Créons un ordre récompensant la valeur militaire, mais en lui donnant un nom bref qui sonne clairement et qui, à lui seul, exclut la faveur de l'ancienneté. On l'appellera la Croix de guerre, ce sera une croix de bronze clair, à quatre branches, surmontée d'une couronne de lauriers, et suspendue à un ruban vert uni, le vert de la médaille de 1870-1871, débarrassé des rayures noires qui symbolisaient le deuil de l'autre siècle. » Après la présentation de plusieurs projets de médaille, c'est le sculpteur Paul-Albert Bartholomé qui est désigné pour créer le modèle. Le Sénat adopte « le ruban vert rompu par de fines rayures rouges, associant le symbole du sang versé à celui de l'espérance et rappelant celui de la médaille de Sainte-Hélène donnée aux vieux grognards du Premier Empire ». « La Croix de guerre instituée par la loi du 8 avril 1915 est en bronze florentin du modèle de 37 mm, à quatre branches, deux épées croisées. Le centre représente à l'avers une tête de République au bonnet phrygien ornée d'une couronne de lauriers avec en exergue « République française ». Il porte au revers l'inscription « 1914-1915 ». (Art. Ruban : vert avec liseré rouge à chaque bord et comptant cinq branches rouges verticales de 1,5 mm. Origine du ruban : Le ruban de la Croix de guerre de 1914-1918 est celui de la médaille de Sainte-Hélène. Napoléon III récompensait, grâce à elle, les vétérans de l'armée du Premier Empire. Une fois le projet adopté, le modèle de médaille a été confié au sculpteur Paul-Albert Après la Croix de guerre 14-18, la croix de guerre 1939-1945 est une décoration militaire française destinée à distinguer des personnes (civiles et militaires), des unités, des villes ou des institutions ayant fait l'objet d'une citation pour fait de guerre au cours de La seule croix de guerre décernée aujourd’hui est celle des “TOE” – les Théâtres d'opérations extérieurs – créée en 1921. La dernière fois qu’elle a été « réactivée » comme le précise Loïc Salmon, « c'était pendant la guerre du Golfe qui avait donné lieu à un vote préalable au Parlement en 1991.» « Parmi les plus belles décorations décernées à nos soldats de l’armée française, la croix de Guerre des théâtres d’opérations extérieurs tient une place historique et très particulière » comme le rappelle le colonel Bachette-Peyrade dans l’éditorial du numéro 343 de la revue consacré au centenaire de la croix de guerre. « Elle constitue dès 1921, il y a cent ans, à l’image de la prestigieuse croix de Guerre 1914-1918, le prix du sang, mais souvent aussi le prix de souffrances, sur des théâtres L'Association nationale des croix de guerre et de la valeur militaire, forte des valeurs morales dont elle est la gardienne, avait par conséquent un devoir impérieux de servir une fois de plus la « marque du Courage », que constitue la croix de Guerre des théâtres d’opérations extérieurs, et ses titulaires, soldats, unités militaires, villes et aussi institutions civiles, à l'image des croix de Guerre de nos valeureux combattants des deux guerres mondiales.» (Télécharger le dossier) Après la Première Guerre Mondiale, il faudra rassembler rassembler dans un même esprit « croix de guerre et valeur militaire » les personnes physiques et les personnes A l’occasion de la célébration du 8 mai ou du 11 novembre, la Voix du Béarn a trouvé que ce sujet mal connu devait être traité en invitant trois invités : le colonel (H) Michel Une association patriotique centenaire très dynamique dans toute la France malgré le fait que la plupart de ses anciens membres au titre de 14-18 ou de 39-45 aient aujourd’hui disparu. Jean-Michel Poulot et Joël-François Dumont | |||
12 Oct 2021 | Le serment de Bon-Encontre | 00:11:36 | |
Allocution du général d'armée aérienne François Mermet au monuments aux morts de Bon-Encontre le 8 octobre 2021. Source : La Voix du Béarn Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. | |||
18 Oct 2021 | « Keep Your Secrets Secret ! » | 00:57:57 | |
Le 16 novembre 1944, le général de Gaulle a signé une ordonnance créant la « Direction de la Surveillance du Territoire », ordonnance qui sera complétée par un arrêté ministériel une semaine plus tard. En fixant les attributions et les structures internes de la « DST », le chef de la France Libre a dérogé à une tradition : pour la première fois en France, le contre-espionnage échappait au contrôle du ministère des Armées et était placé sous l’autorité du ministère de l’Intérieur. Roger Wybot – un ancien du BCRA à Londres – était nommé directeur. Parmi les missions prioritaires de ce nouveau service de contre-espionnage français Soixante ans plus tard, le 16 novembre 1944, Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur, a Dans une grande salle en haut de l’immeuble qui avait été le siège de ELF, le ministre lui-même ancien Résistant qui avait connu la clandestinité, a rappelé brièvement quelques souvenirs personnels avant de conclure son propos ainsi : « votre devise est et restera Keep your secrets secret ! ». Comme quoi dans le milieu du renseignement, que l’on soit civil ou militaire, il y a des règles qui ne souffrent pas d’exception. Une magnifique médaille commémorative a été remise aux invités triés sur le volet… Notre précédente émission a été l’occasion d’évoquer une très belle page d’histoire Cette fois-ci, après « l’hommage aux anciens », nous nous sommes intéressés au Renseignement français et aux évolutions majeures qu’il a pu connaître au cours de ces 20 dernières années. Sans oublier d’évoquer deux grandes réformes. La première a eu lieu sous François Mitterrand, la seconde sous Nicolas Sarkozy. Dans le domaine du renseignement militaire, le 16 juin 1992, Pierre Joxe, ministre de la Défense, créait la « DRM ». L’objectif était de palier « les manques » constatés à l’issue de la première guerre du Golfe. Son prédécesseur, Jean-Pierre Chevènement, avait demandé au général d’armée aérienne François Mermet, ancien DGSE, de réfléchir La Direction du Renseignement Militaire regroupait, notamment, tous les anciens 2e Bureaux d'Armées et se devait de ne pas faire double emploi avec le SDECE devenu la DGSE, la Direction générale de la Sécurité Extérieure. Plus tard, sous Nicolas Sarkozy, pour contrer les menaces terroristes de toute sorte, une grande réforme du Renseignement intérieur a été initiée par le préfet Bernard Squarcini qui fusionnera la DST et les RG en rendant la DST responsable de la lutte antiterroriste, sans pour autant négliger ses missions classiques de contre-espionnage et de contre-ingérence. C’est ainsi que le 1er juillet 2008, la DST a fusionné avec la Direction Centrale des Renseignements Généraux au sein d'une nouvelle direction prenant le nom de « Direction Générale du Renseignement intérieur » (DCRI), renommée en 2014 par le pouvoir socialiste « Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI). Cette réforme restera une des très rares réformes pensées et réalisées « à froid », autrement dit pas suite à une bavure ou dans « un climat » passionnel. Si l’on ajoute à cela l'installation à l'Élysée d'un « coordinateur du Renseignement » pour s'assurer que les échanges interservices fonctionnent bien et que la remontée de Dans cette émission réalisée avec Jean-Michel Poulot, la Voix du Béarn a donné la parole à des experts très qualifiés : Jean Guisnel du Point, un des rares journalistes à s’être intéressé au Renseignement pendant plus de 30 ans et auteur de nombreux Si les dernières aventures de James Bond et d’OSS 117 portées à l’écran récemment continuent de faire rêver, force est de constater que l’on trouve plus de pères tranquilles à la DGSE et à la DGSI que de séducteurs patentés. Mais qui s’en plaindra ? Joël-François Dumont [1] Le C-E en 1940 se trouvait 32 rue de Tourville à Paris. [2] Lire notamment de Jean Guisnel : Histoire secrète de la DGSE (Robert Laffont, 2019), Au Service secret de la France avec David Korn-Brzoza (Éditions de la Martinière, 2014), Guerres dans le Cyberespace (Éditions La découverte, 1995). | |||
19 Apr 2021 | Françoise Thom - Bruits de bottes autour de l'Ukraine... | 00:47:15 | |
Tous les pays de l'Europe du Nord, de l'Est et du Sud jusqu'au Bosphore sont en alerte depuis la mobilisation aux frontières de l'Ukraine d'une force russe de 500.000 soldats, officiellement en manœuvre. A cela s'ajoute la mise en place d'un nouveau dispositif de 150.000 hommes, puissamment armés, avec pour objectif évident de replacer dans le giron russe l'Ukraine qui pensait pouvoir s'émanciper de la tutelle post-soviétique en rejoignant l'Europe et l'OTAN. Le Kremlin a déjà prévu un Gauleiter pour l'Ukraine et les grandes lignes de sa politique d'occupation de l'Ukraine ont déjà été formulées dans un article remarqué, publié par RIA Novosti: destruction des élites nationales sous couleur de "dénazification", démantèlement de l'État ukrainien sous couleur de "fédéralisation", règne de la terreur avec rétablissement de la peine de mort. Vladimir Poutine dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit. On devrait un jour - avant qu'il ne soit trop tard - finir par s'en rendre compte. Les Européens font semblant de croire qu'il s'agit d'un bluff. Cette menace n'est donc pas prise au sérieux et la seule réaction de Paris et de Berlin est de chercher un compromis en menaçant Moscou de vagues sanctions, comme ce fut le cas pour Alexexeï Navaltny. Le président Ukrainien, Volodymyr Zelensky, est venu à Paris le 17 avril pour y rechercher l'appui de la France et de l'Allemagne, co-signataires des accords de Minsk. Rappelons qu’en 1994, son pays a renoncé à son potentiel nucléaire en signant à la demande des Occidentaux le protocole de Budapest, rendant à Moscou l’armement nucléaire dont il disposait, en échange d'une garantie de sécurité des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la Russie et de la France qui se sont engagées à respecter et faire respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Il est reparti de Paris les mains vides. Une attitude commentée, on peut s’en douter dans tous les pays qui se sentent directement menacés et qui ne croient déjà plus en cette Europe qui les abandonne pour s'en remettre désormais aux États-Unis et à l'OTAN. Le président Trump, de par son attitude pour le moins désinvolte et une absence de vision en politique étrangère, n'a rien fait pendant sa présidence pour consolider le lien transatlantique. On sait ce qui est arrivé à ceux de ses conseillers qui l'ont mis en garde... Son successeur, Joe Biden, a pour lui d'avoir déjà vécu comme vice-président de telles situations, et, surtout, d'être entouré d'hommes d'expérience. C'est le cas d'Anthony Blinken, le nouveau Secrétaire d'État qui avait déjà été l'un des conseillers à la sécurité nationale du président Bill Clinton. Comme le rappelle Françoise Thom le 19 avril au cours de cette émission sur la Voix du Béarn, Vladimir Poutine devrait s'exprimer le 21 avril et a convoqué pour le 23 le Conseil de la fédération de Russie. Les seuls pays - pour le moment - qui sont montés au créneau sont la République Tchèque, après les Pays Baltes, la Pologne, la Slovaquie et la Turquie d'Erdogan qui a même été encore beaucoup plus loin... Au-delà du sort funeste qui menace l'Ukraine et ses habitants, une fois de plus, l'Europe se montre incapable de réagir et de faire front alors qu'elle est très directement menacée. A force d'être pétrie dans ses contradictions, elle est toujours installée dans cette pusillanimité que regrettait déjà Françoise Thom dans une tribune publiée en 2008 par le journal le Monde lors de l'invasion de la Géorgie. Cela rappelle Munich, à une différence près. Au moins, à l'époque, chacun comprenait les risques à venir d'une grande guerre avec l'Allemagne. Comment ne pas se souvenir de ces mots prophétiques tenus par Winston Churchill à la Chambre des Communes : « Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre.» (« The government had to choose between war and shame. They chose shame. They will get war too.» Propos réitérés dans une Lettre de Churchill à Lord Moyne, en date du 13 septembre 1938 : « En raison de la négligence de nos défenses et de la mauvaise gestion du problème allemand au cours des cinq dernières années, il semble que nous soyons très près du choix sombre entre Guerre et Déshonneur. Mon sentiment est que nous choisirons le déshonneur, puis que la guerre sera déclarée un peu plus tard dans des conditions plus défavorables qu'actuellement » (« Owing to the neglect of our defences and the mishandling of the German problem in the last five years, we seem to be very near the bleak choice between War and Shame. My feeling is that we shall choose Shame, and then have War thrown in a little later on even more adverse terms than at present.») Françoise Thom, agrégée de Russe, est historienne de formation, maître de conférences en histoire contemporaine à l'université Paris-IV-Sorbonne. Elle est également l'auteur de plusieurs livres de référence sur l'URSS et la Russie de Gorbatchev à Poutine. | |||
15 Jun 2021 | Les Français parlent aux Français du bout du monde – A la découverte du Chili | 01:04:34 | |
Pour cette cinquième émission « Les Français parlent aux Français du bout du monde » diffusée par La voix du Béarn et rediffusée sur Internet, notamment par Radio Hexagone. Après les États-Unis, la Pologne, l’Allemagne, Hong Kong et la Belgique, cette nouvelle Le seul président de la République française à s’être intéressé à l’Amérique latine, c’est le Général de Gaulle où il a effectué une tournée triomphale du 21 septembre au 16 octobre 1964. Le 1er octobre 1964, le général, venant de Bolivie par la mer accoste à Valparaiso, après une traversée à bord du Colbert, le croiseur le plus moderne de la Marine nationale. Sur les quais il est accueilli dans le plus grand port d’Amérique latine par le président Jorge Alessandri et salué avec enthousiasme par la foule de Valparaiso avant d'être acclamé par celle de Santiago du Chili, la capitale. Depuis le 19e siècle, une longue tradition d’amitié et de bonnes relations existe entre les deux Le moins que l’on puisse dire est qu’aucun autre président français ne s’est jamais intéressé à l’Amérique latine, avant lui comme après lui. Certains, même, trouvant que les relations culturelles étaient de trop haut niveau ont mis des bâtons dans les roues (lois Pasqua, circulaire Guéant) de tous ces universitaires sud-américains pour qui la Sorbonne était depuis des générations un des hauts-lieux culturels du monde. Les intellectuels français aiment l’Amérique latine. C’est un fait. Certains même vont y consacrer leur vie. Qui mieux donc qu’une universitaire française pouvait nous parler du Chili ? Aude Argouse est polyglotte. Elle a beaucoup voyagé de par le monde, mais l’Amérique latine, c’est sa passion. Après un an au Pérou au début des années 2000, pays dont la gastronomie est une des plus renommées qui soit, elle est depuis 9 ans au Chili, où elle enseigne l'histoire du droit à l’Université du Chili. Elle est également co-éditrice d'une revue électronique, Revista Historia y Justicia, et co-fondatrice de Acto Editores, une petite maison d'édition indépendante. Licenciée en Droit à, Paris II, et après un doctorat d’histoire des civilisations (EHESS), elle dépose ses valises en Amérique latine et voue sa carrière à l'histoire des notaires et du papier.
Elle découvre au fil des ans la « lointaineté » de ce pays, « le plus austral du monde ». La pandémie la verra, comme tant d’autres, coupée de cette France où elle a encore ses parents et ses amis. Comme beaucoup d’expatriés, il lui sera interdit de rentrer en France. Elle sera pendant de longs mois confrontée à une gestion ubuesque de la pandémie en France par des politiciens se revendiquant fièrement d’être des « amateurs ». Sans information pratique, isolée, livrée à une ambassade déconnectée de ses ressortissants malgré des fonctionnaires de qualité, des moyens consulaires quasi inexistants, elle se sentira comme des centaines de milliers d’expatriés ! « Ignorée », voire « punie » pour habiter un pays étranger, où elle n’est là que pour diffuser et faire partager l’amour d’une culture qui se veut universelle. Quelle image ont les Chiliens de la France ? Un Français peut-il s’intégrer au Chili ? Autant de questions auxquelles Aude Argouse répond. De quoi découvrir, pour les uns, approfondir pour les autres, notre connaissance du rayonnement français dans le monde. Photo © Uahurtado.cl | |||
24 Jan 2022 | La CDU tourne la page Merkel | 00:59:15 | |
Angela Merkel, il y a encore quelques semaines, récoltait 80% d’opinions favorables. Comment expliquer que son parti, la CDU, lors de son 34e congrès, le 22 janvier 2022, ait élu avec 95% des suffrages Friedrich Merz, celui qu’elle désignait depuis 2005 En quelques heures, samedi, tout ce qui pouvait rappeler l’ère Merkel a été gommé. La presse, unanime, parle de « rupture avec l’ère Merkel ». La Frankfurter Allgemeine Zeitung constate que « l’ensemble du bureau fédéral a été rénové ». Il est urgent de « rénover le parti et de réparer la relation avec la CSU. » La Voix du Béarn dans sa série d’émissions hebdomadaire produite par Jean-Michel Poulot, « les Français parlent aux Français du bout du monde », a demandé à Joël-François Dumont, son correspondant à Berlin, de dresser un bilan de l’action d’Angela Merkel qui, pendant 16 années, aura été chancelière fédérale d’Allemagne. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. | |||
08 Mar 2021 | Rendez-vous avec Quentin Dickinson | 01:29:59 | |
Envoyé spécial permanent de Radio France à Bruxelles dès 1976 et correspondant au Benelux et en Scandinavie, Quentin Dickinson est Monsieur Europe à France-Inter à l'occasion des premières élections du Parlement européen au suffrage universel direct. Autre première l'année suivante, il devient le premier rédacteur-en-chef de Fréquence Nord (aujourd'hui France-Bleu Nord) à Lille. Nommé au siège à Paris en 1981 en tant que chargé de mission auprès du directeur de l'Information, il devient ensuite délégué aux Opérations exceptionnelles. A l'issue d'un retour à Bruxelles, il prend les fonctions de chef de cabinet du Président-directeur général de Radio France (M. Roland Faure), et fera partie de l'équipe créatrice de France-Info. Par la suite conseiller spécial du p.-d.g. (M. Jean-Marie Cavada), il est nommé directeur des Affaires européennes, en poste à Bruxelles, et directeur du Bureau commun de Radio France et de Radio France Internationale dans cette ville. Lauréat de plusieurs prix venant récompenser son activité professionnelle, il est auditeur à l'IHEDN et maître de conférences à l'ÉNA. Juriste de formation, il est aussi un spécialiste de l'histoire politique contemporaine en Europe. Invité de la Voix du Béarn, il nous parle de son métier, de la radio et des médias, et se livrera à une analyse du Brexit qui gagne à être entendue. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. | |||
25 Sep 2021 | La renaissance de l’Europe centrale et orientale | 00:58:37 | |
A la fin de la 2e Guerre Mondiale, « un rideau de fer s’est abattu sur l’Europe », séparant Moscou a imposé avec ses chars son « socialisme » et les régimes se sont transformés un à un en dictatures communistes. Après le nazisme, le communisme, on voyait mal un C’est ce qui finit par arriver à la fin des années 80 en Europe centrale et orientale, après la faillite du communisme en URSS. Mais ce n’est toujours pas vrai en Ukraine, au Belarus et pas davantage en Russie. La liberté mérite qu’on se batte pour elle Les opposants dans ces dictatures d’un autre âge sont soit : assassinés, soit mis dans des camps sachant que Navalny n’est pas le seul au pays du goulag… La presse y est muselée et les régimes en place s’honorent de mépriser toute forme de démocratie. Ils le revendiquent même avec fierté ! Les anciens « pays de l’Est », dès qu’ils ont – enfin – pu rompre leurs chaînes soviétiques, ont mis les bouchées doubles pour revenir à une vie normale. Tous nourrissaient les mêmes priorités, les mêmes ambitions : retrouver la grande famille européenne dont ils avaient été séparés arbitrairement si longtemps pour adhérer à l’Union européenne en se cherchant un nouveau protecteur en intégrant l’OTAN, qui avait été si efficace pendant la guerre froide. Ce qui n’était pas évident La période d’adaptation a été difficile. Certes, les pays d’Europe de l’Ouest ont beaucoup aidé et surtout financé des transformations indispensables pour mettre ces pays « à niveau » européen. La classe politique s’est elle aussi reconstituée autour des élites dans des pays où la culture a toujours joué un rôle fondamental, comme un ciment national. Après la reconstruction, le renouveau. On constate en fait que cette Renaissance qui ne dit pas son nom va se poursuivre en faisant demain de ces pays, jadis enfermés derrière des murs et des barbelés, des havres de stabilité économique et des modèles de développement. Dans tous ces pays, la Russie, la France, l’Autriche et l’Allemagne ont été tellement présents que ces alliances ou ces occupations ont laissé des marques. Alors, quels liens renouer et avec qui en priorité ? De l’autre côté, à quoi étaient prêts ces mêmes pays qui ont en commun d’être des empires déchus, pour leur tendre la main ? En France, un seul homme d’État s’est intéressé à l’Amérique latine et au Mexique. Les successeurs du général de Gaulle ont ignoré ce continent et tous les liens que nous avions avec de nombreux pays de ce continent : Argentine, Chili, Uruguay, Chili, Pérou, Mexique… En ce qui concerne l’Europe centrale et orientale, trois hommes d’État français, se sont intéressés à l’Europe centrale et orientale. On aurait pu mieux faire… Le premier est encore le général de Gaulle qui avait été militaire en Pologne et qui, devenu président, une fois l’Algérie indépendante, n’a jamais raté une occasion de traiter avec tous ces pays, quel que soient les régimes, en attendant que « le temps fasse son œuvre ». De loin, il était le seul à avoir une vision de l’Europe. Le nazisme a fini par disparaître, il en serait bien ainsi du communisme… C’était une question de temps. Le second a été François Mitterrand. Le choix de ses ambassadeurs après la chute du mur a démontré son souci de raviver ces liens anciens qui unissaient la France avec certains d’entre eux. La Serbie, du fait de la guerre qui a fait rage dans les Balkans après la mort de Tito, demandera encore de laisser « un peu de temps au temps » pour renouer. Trois pays ont été essentiellement ciblés sous Mitterrand : la République tchèque, la Slovaquie et la Pologne. Dans ces pays il y avait, il y a toujours, « une attente » de la France qui était considérable et un espoir. Jacques Chirac a été le dernier président à s’en rendre compte et à poursuivre dans cette voie en étendant aux Pays-Baltes l’action de ses prédécesseurs. Après lui, on peut dire que l’influence française est redescendue comme un soufflet. La nature ayant horreur du vide, les États-Unis sont venus s’installer mais pour quoi faire, on n’a pas encore de réponse et la trahison ressentie par l’Ukraine récemment n’a pas grandi les présidents américain et français, le Premier ministre Si l’on prend l’exemple de la Tchéco-slovaquie – qui s’est d’abord déclinée avec un trait d’union avant de le perdre – jusqu’à la révolution de velours (le mariage d’amour a très vite laissé la place à un mariage d’intérêt en attendant un divorce exemplaire), on voit des peuples se refonder. Pour parler de cela, deux experts de cette Europe centrale. Le colonel Bros qui a longtemps été en poste à Prague et à Bratislava et un journaliste français, Pierre Peyrichout, un infatigable voyageur qui a vécu une partie de sa vie à l’étranger, en Iran, dans les Balkans avant de prendre sa valise pour la déposer à Prague, l’une des plus Il faut dire que ces deux hommes, en dehors d’être des polyglottes confirmés dans des langues où les Gaulois se sont trop rarement distingués, partagent d’autres passions : l’aviation et l’art ! Le premier a fait carrière dans l’armée de l’Air avant de devenir diplomate, le second après un diplôme artistique s’est lancé… dans l’aviation après avoir volé avec la patrouille de France. Il sera l’un des premiers Français à participer au rallye Paris-Pékin-Paris… L’aviation étant une vocation qui ne dure qu’un temps, celui de se retrouver rejeté du monde des PN. Reste l’art qui lui ne connaît pas (encore) de limite d’âge. A les entendre, la France devrait affirmer sa présence pour retrouver la qualité des liens qu’elle a pu partager dans le passé dans la durée. Les Français implantés dans ces pays représentent certes un investissement, mais pas sûr qu’à Paris on ne considère les choses ainsi. « Loin de yeux, loin du cœur » ? La pandémie que nous vivons l’a, malheureusement, une fois de plus prouvé. Avec Jean-Michel Poulot et la Voix du Béarn, nous poursuivrons au cours des prochaines semaines ces réflexions avec la Slovaquie, la Hongrie, la Pologne et les Pays-Baltes, une occasion de rouvrir nos livres d’histoire et de se dire que nos anciens ont su semer. Joël-François Dumont | |||
10 Jan 2022 | Le Souvenir français « gardien de notre mémoire » | 00:56:21 | |
Le Souvenir français De toutes les associations patriotiques françaises « le Souvenir français » est de loin la plus ancienne. Fondée en 1887 par François-Xavier Niessen, un Alsacien très actif au sein des milieux alsacien et lorrain en 1871, elle mettra peu de temps pour réussir ce que l’État était bien incapable de faire après la défaite de Sedan. Niessen en 1873 avait déjà créé la « Société de prévoyance et de secours », une sorte de mutuelle pour secourir des milliers de réfugiés dans la Région parisienne avant de se lancer dans la défense de la mémoire des combattants de 1870. L’association est financée par l’État et soutenue par une association catholique, « l’Œuvre des tombes et prières ». Le Souvenir français va, au fil des ans, créer des En 1900, l’association regroupe 80.000 adhérents répartis dans 854 comités cantonaux. Son action est désormais visible dans plus de 2.000 lieux matérialisés. On lui doit les premiers monuments en hommage aux « grognards » de l’Empire à Waterloo et en Russie. Elle participe à la réalisation du monument consacré à Vercingétorix à Alise-Sainte-Reine ainsi que des centaines de monuments en hommage aux ombattants de 1870.[1] Malgré les différends entre l’Église et l’État à cette époque, en 1906 les relations entre le gouvernement et Le Souvenir Français vont s’approfondir. En 1918, l’État devra gérer la recherche et l’inhumation d’1 million 400.000 soldats tombés au champ d’honneur. 300.000 corps ne seront pas retrouvés dans des lieux dévastés par les obus et les flammes dans l’enfer de Verdun : 350.000 familles demanderont la restitution des corps de leurs enfants pour les regrouper dans les cimetières avec leurs familles. 30.000 monuments seront érigés dans les communes de France. De grandes nécropoles nationales vont été construites pour ensevelir 700.000 soldats. Curieusement, les soldats regroupés dans les cimetières familiaux vont disparaître lorsque les tombes vont entrer en état de déshérence, alors que les nécropoles nationales, elles, vont demeurer et se révéler à l’épreuve du temps. Après la 1ère Guerre Mondiale, pour regrouper des millions d’anciens combattants, des centaines d’associations vont se développer pour honorer la mémoire des combattants par champs de bataille, mais aussi par types d’armées, de blessures et bien sûr de nationalités (Arméniens, polonais, tchéco-slovaques). Le Souvenir français poursuit aujourd’hui son œuvre, et pas seulement le 11 novembre, les 8 mai ou le 14 juillet. Depuis sa création, plus de dix millions de personnes ont adhéré au Souvenir français. Près de 200.000 adhérents encore aujourd’hui alors que nos associations d’anciens combattants disparaissent avec tous ceux qui ont « servi les armes de la France » pour assurer la défense de la Patrie. Des mots que l’on n’entend plus aujourd’hui mais qui résonnent encore pour beaucoup d’entre nous. Si Paris valait « bien une messe », cette association vaut bien qu’on lui consacre une série d’émissions, une façon de revisiter notre histoire et de mesurer le dynamisme de cette association en 2022, que ce soit en France, dans chaque département, mais aussi dans le monde entier où elle est présente presque partout. En commençant par l’Allemagne, car la raison d’être du Souvenir français a été après la défaite de Sedan en 1870, de défendre la mémoire de ces « Morts pour la France » en veillant à ce que l’on n’oublie pas nos prisonniers de guerre. En Allemagne, plusieurs comités se répartissent tout le pays. Leur délégué général à Berlin est un agrégé d’histoire, le professeur Étienne François. Un homme passionné et passionnant que nous vous invitons à écouter sur le podcast de cette émission diffusée les 10 et 11 janvier par la Voix du Béarn. Joël-François Dumont
[1] Source : site Internet du Souvenir français. | |||
20 Jun 2021 | Les Français parlent aux Français du bout du Monde – De Gaulle n’a pas été que l’homme du 18 juin | 01:03:56 | |
Les Français viennent de voter. Le résultat est un désastre pour le pouvoir en place. Après le vide imaginé par le général de Gaulle, l’heure du trop-plein serait-elle venue ? Comment ne pas établir de parallèle dans un pays qui vit aujourd’hui une crise de confiance sans précédent ? Pour mémoire, en mai 1958, la IVe République agonise et meurt en quelques semaines dans l’indifférence générale. Le régime parlementaire instauré en octobre 1946 est discrédité dans l’opinion. Entre une guerre en Algérie qui n’en finit pas et des gouvernements successifs qui témoignent d’une impuissance inédite, secoués par des scandales en série, le spectre de la guerre civile menace. Le président de la République, René Coty, n’a pratiquement aucun pouvoir autre que En 5 mois, le général réussit un premier tour de force en dotant le pays d’institutions comme celles qu’il avait pu suggérer dans son discours de Bayeux le 16 juin 1946. Le 4 octobre 1958, une nouvelle Constitution est adoptée. Elle se caractérise par un pouvoir exécutif fort, une stabilité gouvernementale inédite et la création d’une justice constitutionnelle. Le président acquiert une autonomie par rapport aux assemblées. En 1962, après une révision constitutionnelle, le président de la République sera élu au suffrage universel pour 7 ans. A l’intérieur le nouveau pouvoir s’installe. Le général qui préside un Conseil de ministres de choc s’attaque au renouveau économique du pays en lançant une politique de grands travaux, de modernisation et d’industrialisation sans précédent, non sans avoir, Sur le plan militaire, ce sera une deuxième grande rupture. Le général de Gaulle va créer une force de dissuasion nucléaire et retirer la France du commandement militaire de l'OTAN. Plus jamais la France ne pourra impunément être envahie comme elle l’avait été. La France entend désormais être maître de son destin. Avec ces deux ruptures, la « politique de grandeur » de la France prend rapidement forme : à l’intérieur, avec la création d’un État-stratège et planificateur. A l’extérieur, avec l’adaptation et l’alignement par la France, pour la première fois de son histoire, de sa politique de défense sur sa politique étrangère. La France parle désormais d’une seule voix. Après avoir posé le « socle » – la constitution de 1958 et les Institutions – en 1960, le général de Gaulle lance la décolonisation de l'Afrique noire tout en y maintenant l'influence française en créant une « Communauté française ». Il renoncera à l'Algérie française malgré l'opposition des pieds-noirs et des militaires, qui avaient pourtant favorisé son retour au pouvoir. En 1962, il mettra fin à la guerre d’Algérie, une guerre qui n’avait que trop duré et l’Algérie deviendra indépendante. La page de la décolonisation est tournée. En politique étrangère, le général de Gaulle a, enfin, les mains libres et entend défendre « l'indépendance nationale », préconisant une « Europe des nations » qui irait « de l'Atlantique à l'Oural » tandis qu’avec le Chancelier Adenauer, il poursuit une très active réconciliation franco-allemande. Il amorce en Europe une rupture avec le L’un de ceux qui a le mieux compris cette politique étrangère, c’est un journaliste. Michel Anfrol est de ceux qui vont marquer cette époque qui restera dans l’esprit des Français synonyme d’un véritable renouveau. Après des études brillantes sanctionnées par deux doctorats, Michel Anfrol est polyglotte : il parle anglais, italien, espagnol, portugais, serbo-croate et russe. Le jeune Après avoir occupé pendant plus de 15 ans divers postes d’Envoyé spécial permanent et de correspondant à Washington, à Rome et en Amérique latine, pour l'ORTF et TF1, une fois à la retraite, Michel Anfrol va devenir bénévole et se partager entre la Fondation Charles de Gaulle où il créé « l’Association des Amis de la Fondation » et Radio Latina où, chaque samedi matin, il célèbre la musique latino-américaine, le tango Grand spécialiste des Amériques, Michel Anfrol a vécu comme un drame personnel la perte de l’influence française en Amérique latine où il comptait de nombreux amis. Pour participer à cette 6e émission sur les ondes de la Voix du Béarn, une semaine Julien Brando, philosophe et écrivain. Avec son épouse Hélène qu’il a connue Rue de Solférino à la Fondation Charles de Gaulle. Le mauvais temps régnant en Normandie allié à la médiocrité de notre infrastructure Internet dès que l’on sort des grandes villes a empêché Julien de participer à cette émission, mais le sujet étant loin d’être épuisé, on le retrouvera bientôt. Christian Paris que les auditeurs de la Voix du Béarn et Radio Hexagone connaissent bien. Ancien commandant de bord à Air France, il nous a fait découvrir deux de ses grands amis : Jean Billaud, un ancien de la France Libre qui restera un fidèle du général de Gaulle, à qui Christian Paris a consacré un livre magnifique et, plus récemment un autre homme d’exception, le père Pedro Opeka, qui a créé 18 Enfin, un confrère béarnais qui a été dans le monde entier, Gilles Brochard. Son père, chef de cabinet de Maurice Couve de Murville, a été au cœur de la diplomatie gaulliste avant de devenir président de l’Union des Français de l’étranger Monde. Auteur de plusieurs livres de référence, Gilles Brochard était lui aussi un fidèle ami de Michel Anfrol qui nous a quitté il y a deux ans. Sa voix, son rire communicatif, son sens de Joël-François Dumont [1] Extrait de la préface d’Angelo Rinaldi de l’Académie française du « livre d’entretiens | |||
31 May 2021 | Père Pedro Opeka – PourAkamasoa, la pauvreté n’est pas une fatalité | 00:49:35 | |
L’invité de la Voix du Béarn et de Radio Hexagone est un homme d’Église, un homme d’exception qui a sauvé des dizaines de milliers d’enfants, rejetés par la société, des familles entières, à Madagascar chaque année. « Du berceau au cimetière », plus de 500.000 personnes ont été secourues entre 1975 et 2021 ! Un lieu d’exclusion, de souffrance, de violence et de mort transformé à 60 kilomètres de la capitale malgache en un oasis d’espérance par la volonté d’un homme, le père Pedro Opeka. Le pape François est allé rendre visite, en septembre 2019, au père Pedro, son condisciple argentin d’origine slovène. « A Akamasoa, l’extrême pauvreté a été éradiquée par la foi, le travail, la scolarisation, par le respect mutuel et la discipline. Ici, tout le monde travaille ! » Un exemple, sans doute, unique au monde, d’une réussite qui force l’admiration et qui nous invite à méditer à la fois sur le sens des mots et bien sûr le sens d’une vie pour tout être humain. Sans oublier de chercher à comprendre cette « absence de sensibilité sociale des dirigeants qui ont oublié et tourné le dos aux peuples qui les ont élus ». Une émission de Jean-Michel Poulot, Christian Paris qui est allé plusieurs fois sur place et Joël-François Dumont face à un homme, six fois nominé pour le prix Nobel de la Paix. L’année dernière, Akamasoa n’a pas de chance : l’Amérique avait prévu de faire attribuer ce prix symbolique à… Donald Trump ! Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. | |||
07 Nov 2021 | Pierre Berbizier, une légende vivante au pays du rugby | 01:00:55 | |
Plus qu’un joueur d’exception, Pierre Berbizier est devenu une véritable légende au pays du rugby avec 56 sélections internationales. 56 « capes » où il portera le maillot de l'équipe de France, 13 fois en tant que capitaine. Deux grands Chelems dans le Tournoi des Cinq Nations (en 1981 et en 1987). Champion de France cadets à 17 ans avec Lannemezan en 1975 contre le RC Toulon. En 1988, il est champion de France Sénior contre Tarbes et devient capitaine de l’équipe de France. Originaire de Saint-Gaudens en Haute-Garonne, Pierre Berbizier voit le jour en 1958 dans une famille de rugbymen chevronnés. Son père René sera trois-quarts centre à Mazamet avant de devenir entraîneur à Bègles dans l’équipe de Lucien Mias. Son grand-père est lui aussi un fervent adepte du ballon ovale. Le jeune Pierre comme son frère Philippe n’auront qu’à suivre l’exemple familial… Ce qui ne l’empêche pas de devenir à 14 ans ceinture marron de judo. Un sport qui lui Cela n’empêche pas Pierre de suivre de bonnes études avant de les compléter en Angleterre – à Oxford dans le prestigieux St Andrew’s College – et à l’Université de Cape Town en Afrique du sud. Ce qui lui permettra de se familiariser avec la langue et la mentalité de ceux qu’il affrontera sur les plus prestigieux stades du monde. Pierre Berbizier commence sa carrière de rugbyman junior au CA Lannemezan où il est formé au poste de demi de mêlée. Un poste pour lequel son grand-père l’imaginait déjà en raison des qualités assez rares qu’il avait détectées : une « intelligence du jeu » précoce, un sens inné de la décision, une capacité d’analyse du jeu adverse en première mi-temps qui servira à l’emporter dans le seconde. Une « vision du jeu » Deux hommes compteront particulièrement dans la longue carrière de Pierre Berbizier : Robert Bru, son professeur à l’université Paul-Sabatier de Toulouse, section sport, où il a L’homme, Pierre Berbizier, est à la fois chaleureux et attachant, ce qui ne l’empêche pas de dire ce qu’il pense. Avec un mépris mal dissimulé pour les intrigues de palais et les magouilles. Le rugby aujourd’hui est malheureusement très différent de celui que nous avons connu il y a encore 20 ans. Il y a ceux qui ont une ligne de conduite et qui s’y Pierre Berbizier parle peu. Son propos est d’autant plus intéressant. Sur la Voix du Béarn, face à deux fans du rugby Jean-Michel Poulot et Christian Paris, il évoque ce que fut sa vie de rugbyman. L’homme est resté un symbole du rugby français pour les meilleurs joueurs britanniques, sud-africains ou néo-zélandais. Pour les Français, il est resté le symbole d’une époque. Et les Italiens la semaine prochaine l’ont convié samedi dernier à assister au match Italie-Nouvelle-Zélande avec les All Black en souvenir de ses deux ans passés à refonder l’équipe d’Italie (2007-2009). Joël-François Dumont (Émission diffusée également en Pologne par Radio Hexagone) Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. | |||
19 Jul 2021 | La République tchèque : un futur champion en Europe ? | 01:04:05 | |
Notre première émission consacrée à la République tchèque se devait d’avoir une suite… Jana et Joël Bros nous ont fait découvrir ce magnifique pays, au cœur de l’Europe centrale, qui en brisant ses chaînes, a retrouvé rapidement sa personnalité en savourant enfin son indépendance. Une indépendance récente qui remonte au 1er janvier 1993 après la scission de la « République fédérative tchèque et slovaque ». La séparation de la Slovaquie et de la Tchéquie a été assimilée à un « divorce de velours » suite à la « révolution » du même nom qui aura perduré du 16 au 29 novembre 1989. Une séparation sans liesse mais surtout sans violence entre deux pays qui, au lendemain de la Première Guerre Mondiale, après l’implosion de l’Empire austro-hongrois, s’étaient unis pour le meilleur et pour le pire dans une « Tchéco-Slovaquie » dont le trait d’union disparaitra bien avant 1948… Il ne faut pas oublier que les Tchèques ont été soumis pendant quatre siècles à la domination de souverains autrichiens – une domination incarnée notamment par la famille de Habsbourg – qui, pendant trois siècles, fournira tous les empereurs du Saint-Empire romain germanique. Une « maison royale » dont les chefs ont régné comme empereurs germaniques, rois de Hongrie et de Bohème sans discontinuer jusqu’en 1806, puis comme empereurs d’Autriche de 1804 à 1918… Les Slovaques eux ont passé mille ans sous domination hongroise… Mais cette « émancipation » tant attendue sera de courte durée : 30 ans. En 1948 le « rideau de fer » coupera l’Europe en deux. Staline installera des régimes communistes avec des économies planifiées et qui mettront au pas les populations récalcitrantes. On oublie trop souvent que de nombreux camps d’extermination nazis ont été maintenus en activité de 1945 à 1951 dans toute l’Europe centrale par les Soviétiques, faisant plus de 2 millions et demi de morts dans tous ces « pays de l’Est » dont le seul tort, en 1945, a été de se retrouver du mauvais côté de l’Europe… Le 12 mars 1999, la République tchèque adhère à l’OTAN et le 1er mai 2004, rejoindra l’Union européenne. Une adhésion qui sera approuvée par plus de 70% de la population. Si il y a un génie tchèque, on peut dire qu’il a été exporté pendant des siècles, dans toute l’Europe mais aussi aux États-Unis et en URSS. Un système scolaire de haut niveau, des universités de renom, le pays en s’affranchissant de ses chaînes soviétiques a forcé l’estime de ses voisins européens. L’économie tchèque s’est transformée, le pays s’est modernisé à marche forcée avec des résultats qui permettent de penser que la République tchèque sera, demain, un des pays les plus prospères d’Europe. Une vaste zone dans laquelle les Tchèques ont toujours su évoluer avec dynamisme, fournissant C’est de cela que Jana et Joël Bros vont nous parler aujourd’hui pour nous expliquer comment cette « transformation » a pu se faire et qui sans constituer de miracle force néanmoins l’admiration. De plus en plus de Français s’installent en République tchèque qui est tout sauf « le bout du monde ». Le tourisme est prometteur dans ce pays magnifique, où l’on mange bien et où de très nombreux châteaux ont été restaurés pour servir d‘hôtels à des prix qui défient toute concurrence… Comment ne pas imaginer que la gastronomie locale et son tourisme de qualité ne fassent bientôt l’objet d’une prochaine émission… C’est promis, mais pas avant d‘avoir parlé d’un autre pays qui gagne à être mieux connu, la Slovaquie, aussi pour ses liens avec la France. Il y a quelques pages d’histoire qui gagnent à être partagées… [1] La république tchèque : A la découverte de la Moravie (1) | |||
06 Mar 2021 | Rendez-vous avec Françoise Thom et Patrick Moreau - (2ème partie) | 00:59:50 | |
Sur la Voix du Béarn les professeurs Françoise Thom et Patrick Moreau analysent la période de grande instabilité dans laquelle nous vivons, une ère généralement propice à une plus ou moins vaste recomposition des systèmes politiques et même des systèmes d'alliance. Avec Françoise Thom, on parlera des trois grands projets de politique étrangère de Vladimir Poutine qui fait aujourd'hui face à une situation inédite en Russie où le pouvoir central a été désacralisé par un dissident charismatique, Alexeï Navalny. Avec Patrick Moreau, on évoquera la succession en Allemagne de la chancelière Angela Merkel, succession actée pour septembre prochain, après seize années d'un règne qui sera marqué par une rare stabilité politique. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. | |||
19 Sep 2021 | Tourisme tchèque : Quand le rêve côtoie la raison | 00:57:56 | |
Dans tout voyage, il y a une part de rêve mais la raison n’est jamais loin… Si Prague demeure incontournable, les trois provinces tchèques, Moravie, Bohème et Silésie, gagnent elles aussi à être découvertes. Si l’on ne peut pas (encore) parler de paradis touristique, on peut assurément parler d’un tourisme de qualité en Tchéquie. Prague est considérée depuis des lustres comme une des quatre plus belles villes d’Europe après Paris, Berlin et Londres. Pour une fois raison et comparaison se rejoignent. Avec Jana et Joël Bros, après avoir consacré une émission sur l’Histoire et la culture tchèques, une émission sur le tourisme s’imposait. Dans un pays qui a cette chance de ne pas connaître le tourisme de masse ! Comme partout il y a les attrapes-touristes, mieux vaut le savoir et s’informer avant de partir. Ce conseil ne se limite pas à la Tchéquie. Il y aurait donc « 9 erreurs à ne pas faire en visitant Prague pour en conserver le meilleur des souvenirs » selon un collègue français, Florent, qui s’y est installé. Heureusement dans son livre il donne de très bonnes adresses, celles des meilleurs endroits insolites et suggère « 12 souvenirs à ramener »…[1] Prague, « la ville aux mille tours et mille clochers » avec ses airs de Bohème est devenue une destination où le rêve côtoie en permanence la raison. Tous les styles s’y On pense bien sûr à son centre-ville, historique, à son château, le Prazsky Hrad, qui est à la fois le plus ancien et le plus grand du monde, où se sont succédé les rois de Bohème, un domaine qui s’étend sur plus de 7 hectares qui domine la ville. Sans oublier son immense cathédrale gothique, Saint-Guy, où sont enterrés les grands saints et souverains tchèques. Saint-Venceslas, saint patron de Bohème, Saint-Jean Népomucène, les rois et empereurs, Charles IV et Rodolphe II. Un savant mélange de gothique flamboyant (la salle Vladislas), de Renaissance (le palais Rosenberg), de roman Dans un pays qui compte plus de 2000 châteaux, on retrouve tous le styles. Y compris des châteaux forts en parfait état de conservation. Karlštejn à 37 km de la capitale est de loin le plus célèbre. Une véritable forteresse que l’empereur romain-germanique avait fait construire pour abriter les joyaux de la couronne. Charles IV qui a eu quatre épouses l’avait interdit aux femmes pour mieux pouvoir s’y reposer loin de « la vie mondaine et des soucis »… Et puis il y a tous les autres. Comme les magnifiques châteaux de Lednice et de Valtice, séparés par 7 km, au cœur de ce que l’on appelait au XIXe « le jardin de l’Europe ». Lednice est dans le style néogothique Tudor. Valtice rayonne dans le pur baroque… Tous deux sont inscrits au patrimoine de l’UNESCO. Deux châteaux emblématiques entourés de ces immenses terres aux paysages verdoyants qui ont connu la dynastie des Habsbourg et les princes du Liechtenstein ! Jana Bros parle de « la magie » qui s’opère entre tous ces styles. Au-delà d’un climat très agréable, on y trouve des vins de Moravie, comme quoi la bière de Pilzeň n’est pas l’unique boisson des Tchèques. Leurs eaux sont connues pour offrir des thermes de grande renommée. Depuis plus d’un siècle, Karlovy Vary a fidélisé des habitués de L’un des gros avantages de la République tchèque, en matière de tourisme, est son réseau d’hôtels et d’auberges. A Prague les vieux hôtels chers et peu confortables de style soviétique ont laissé la place en 20 ans à des hôtels de luxe et à des hôtels modernes. Certes, se garer à Prague n’est pas évident, mais Prague n’est pas la Tchéquie… La province gagne a être connue. Il y existe de très nombreux châteaux reconvertis dans le tourisme où l’on retrouve confort et modernité à des prix qui défient toute concurrence, entièrement équipés. En « RT » il n’y a pas de route des vins mais un vaste réseau de 1200 kilomètres de voies cyclables, de pistes et de sentiers où l’on passe de cave en cave... Si les vins blancs de Moravie au fameux goût de "pierre à fusil" rivalisent avec ceux de pays voisins, l’Autriche et l’Allemagne, les vins rouges eux, des mono-cépages pour la plupart, ont encore un peu de chemin à faire avant d’égaler les vins français, italiens ou espagnols. Mais ils sont en bonne voie… En 1948, les communistes ont privilégié le rendement et la productivité jusqu’en 1990 où le glas des coopératives d’État a sonné annonçant « une liberté retrouvée ». Les peuples d’Europe centrale n’ont pas mis longtemps à se défaire de leurs chaînes soviétiques en attendant 2004, l’entrée dans l’Union européenne, vécue comme une nouvelle libération et comme un retour dans une famille européenne dont bien des peuples ont été séparés par des décennies de dictature marxiste. Joël Bros est l’un de ces rares français à pratiquer les langues slaves : polonais, russe, tchèque et slovaque, sans oublier l’allemand (et l’anglais comme tout le monde). La langue de Goethe a bien survécu dans ces anciens pays longtemps dominés et englobés dans des empires germaniques qui faisaient peu de cas pour les « langues
Joël Bros a même réussi à retrouver des racines celtes en Tchéquie, une terre où, sous Napoléon, tant de soldats ont bivouaqué au cours des conquêtes napoléoniennes. Chaque année les Tchèques participent avec ferveur à des reconstitutions historiques, parfois quasi professionnelles avec uniformes et étendards d’époque. Notamment à Slavkov u Brna, plus connue sous son nom allemand d’Austerlitz où le soleil est toujours fidèle et où l’image de la France face à deux autres Empires brille encore de feux que l’on ne saurait imaginer en France. Reste la langue tchèque ! C’est là – comme en Scandinavie – qu’on doit plus le « miracle » au fait que les Tchèques parlent anglais, sinon allemand ou français. Le niveau des études de langue en Europe centrale et orientale est de grande qualité. Mieux vaut ne rien dire de la gastronomie tchèque, sinon vous pourriez vous décider à franchir le pas pour découvrir un pays qui gagne à être connu et avec lequel la France a su tisser des liens historiques au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale, interrompus de 1948 à 1990, mais où sa diplomatie a habilement su renouer. Ce n’est pas Joël Bros qui a été diplomate en Tchéquie du temps de la Tchécoslovaquie et en Slovaquie, après le divorce de velours, qui me contredira. Deux prochaines émissions consacrées à la Slovaquie évoqueront une nouvelle fois ces liens très forts avec la France au cours des deux grandes guerres, pendant lesquelles Tchèques et Slovaques ont combattu côte à côte, sous un même uniforme, avec les troupes françaises ou alliées. La plupart d’entre eux se sont engagés dans la légion tchéco-slovaque faisant la fierté de ceux, comme Jana, dont les deux grands-pères se sont retrouvés aux côtés de soldats français à la fois pour servir la cause Joël-François Dumont [1] Voir visiter Prague : 9 erreurs à éviter L’émission « Les Français parlent aux Français du bout du monde » est réalisée chaque semaine par Jean-Michel Poulot. Produite par la Voix du Béarn, diffusée en FM et sur Internet elle est rediffusée sur Radio Hexagone en Pologne. | |||
05 Jul 2021 | Les Français parlent aux Français du bout du Monde : Michel Anfrol et le Général de Gaulle | 00:59:42 | |
Après une première émission consacrée sur la Voix du Béarn il y a 15 jours à la politique d’indépendance nationale mise en œuvre par le Général de Gaulle, cette fois, nous allons parler d’un livre consacré à Michel Anfrol, journaliste qui a marqué son époque, et par ailleurs président des Amis de la Fondation Charles-de-Gaulle. A ce titre, il s’occupait du rayonnement dans le monde de la fondation et de l’œuvre du Général de Gaulle. Ce livre constitue une façon originale de revisiter le gaullisme de la Libération jusqu’à Depuis cinquante ans, des livres sur le Général de Gaulle, il en sort plusieurs par mois, dans le monde entier et dans toutes sortes de langues. Celui dont nous parlons a été écrit de l’intérieur-même de la Fondation Charles-de-Gaulle. Entretiens avec Michel Anfrol [1] est la très fidèle publication du regard sur la France et sur le monde que portait un de nos plus éminents journalistes contemporains, Michel Anfrol, qui nous a quitté il y a deux ans. On doit ce témoignage à une historienne, Hélène Brando, et à son mari philosophe, Julien Brando.
Si la France a toujours su compter des journalistes de haut niveau, le plus souvent En cinquante ans de journalisme, si je devais compter le nombre de journalistes qui m’ont toujours surpris en m’apprenant quelque chose de nouveau, chaque fois que je les rencontrais, des hommes qui avaient une vision réaliste et peu imaginaire du vaste monde, j’en compterais peut-être cinq. Ce n’est guère beaucoup. Et pourtant j’ai eu l’honneur d’appartenir à des rédactions prestigieuses, françaises ou étrangères. Cinq modèles à mes yeux, ce n’est pas excessif.
Michel Anfrol, Quentin Dickinson, et Christian Malard sont au nombre de ces happy few. Je pourrai ajouter encore la plus française des Finlandaises, Helena Petäistö, et celui qui fût mon premier directeur de la rédaction à France-Inter en 1971… Ce sont des hommes et une femme que j’ai vu et entendu s’entretenir avec de nombreux chefs d’État, Premiers ministres ou personnalités de tout premier plan en France comme à Voilà en effet des collègues brillants, parlant sans note, toujours alliant rigueur et Michel était capable de commenter le message que livrait le Pape, dont il a suivi les Avec Hélène et Julien Brando, ce sont 30 années d’histoire politique qui sont revisitées. Du RPF, le Rassemblement du Peuple français, on ne peut pas dire que les journaux nous en aient beaucoup parlé. Entendre évoquer les cinq mois au terme desquels, après mai 1958, le Président du Conseil, Charles de Gaulle, va doter notre pays d’institutions d’une solidité exemplaire ! D’une monnaie redevenue stable après avoir été assimilée à un éternel yoyo ! Quelque part, cela redonne espoir que l’on quitte un jour une frileuse petitesse, de laquelle hélas nombreux sont ceux qui ne parviennent pas, au fil des ans, à se défaire. Pourquoi ne pas rappeler quelques faits ? Notamment qu’il a été interdit de 1947 à 1958 de prononcer le nom de l’ancien chef de la France-Libre sur une antenne publique sous peine de licenciement… Tout a été fait et continue de l’être pour que cette période qui aura consacré le renouveau de la France soit passée sous silence. Le pouvoir est devenu un immense fromage. Après le trop-plein, nous voici dans le vide, d’ailleurs prévu par le Général de Gaulle après son départ. Plus rien d’étonnant à ce que le Président de la République d’aujourd’hui parle dans un grand journal étranger de son souci de déconstruire la France. Chacun ses priorités, aussi peu fertiles qu’elles puissent s’avérer… Sous De Gaulle, comme le confie Michel Anfrol à Hélène et à Julien Brando, si la Dans une prochaine émission avec le professeur Michel Boivin, nous verrons ce qui reste du gaullisme aujourd’hui, et avec Hélène Brando, nous reviendrons sur cette époque contemporaine qui a été marquée, qu’on le veuille ou non, du sceau des bâtisseurs. Joël-François Dumont [1] Entretiens avec Michel Anfrol, Avec de Gaulle du RPF à l’ORTF Regain de Lecture éd., Orléans (2020). | |||
02 Mar 2021 | Rendez-vous avec Patrick Moreau & Françoise Thom - (1ère partie) | 01:01:05 | |
Patrick Moreau, Chercheur au CNRS et professeur d’Université en Allemagne et en France analyse le système politique allemand en mutation après la désignation au congrès de la CDU d'Armin Laschet à la tête de la CDU. Une désignation accueillie avec enthousiasme par les media russes. Le professeur Françoise THOM, historienne de formation, professeur agrégée de Russe, qui a enseigné à la Sorbonne pendant de longues années, auteur de « Comprendre le poutinisme » analyse la politique de Moscou à l’égard des pays européens… Entretien diffusé sur la Voix du Béarn avec Jean-Michel Poulot et Joël-François Dumont. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. | |||
06 Jun 2021 | Les Français parlent aux Français du bout du monde – La guerre de Poutine contre l’Occident | 01:00:29 | |
Deux semaines avant la première rencontre Biden-Poutine, il nous a paru intéressant de nous interroger sur deux graves questions. Pour chercher à comprendre, tout d’abord, quel avantage politique le président Joë Biden pouvait bien rechercher en rencontrant aussi rapidement Vladimir Poutine qu’il qualifiait, il y a encore peu, d’« assassin » ! Ensuite de voir comment lutter efficacement contre les opérations de subversion menées dans la durée par les services russes pour saper nos systèmes démocratiques. Quels sont les risques de ce sommet ? Le but de Moscou est de donner l'impression que les États-Unis vont abandonner l'Europe en échange d'une neutralité russe en cas de conflit sino-américain, afin de convaincre les Européens qu'il n'y a pas d'alternative à l'hégémonie russe. Washington entend restaurer la relation germano-américaine sur laquelle le président Bush avait fondé sa politique européenne à partir de 1989, en s'appuyant sur une Allemagne dirigée par les Verts, alors que Moscou entend, elle, la fonder sur la CDU, le SPD ayant plus ou moins disparu des écrans-radars pour avoir, comme en France, abandonné le social pour le sociétal. Pour en débattre, dans ce 4e numéro de l’émission « Les Français parlent aux Français du bout du Monde », Jean-Michel Poulot et Joël-François Dumont ont invité sur La Voix du Béarn et Radio Hexagone, deux historiens de renom : une Française, l'historienne Françoise Thom, auteur d’ouvrages de référence sur l’URSS et la Russie, maître de conférences émérite d’Histoire contemporaine de la Russie à la Sorbonne, et Jerzy Targalski, un Polonais, docteur en histoire, qui est un des meilleurs spécialistes occidentaux des services de renseignement soviétiques et russes, qui a vécu, notamment, 14 ans en exil à Paris. Le deuxième sujet est de comprendre les causes de cette guerre psycho-politique permanente que poursuit le Kremlin contre l’Occident et d'en montrer les similarités et aussi les différences si on la compare à celle menée pendant la guerre froide. Sur ce sommet improvisé à la va vite, il y a au moins une certitude : deux pays ont, sinon tout ou le plus à perdre dans cet échange où, le grand risque, pour arriver à un résultat minimum, serait d’aboutir dans les faits à un nouveau Yalta sans même, côté occidental, l’avoir ni vraiment voulu ni même imaginé. Les Russes, eux ont de la suite dans leurs idées de conquête. Pour des raisons diamétralement opposées, Washington entend baser, demain, sa politique européenne sur une Allemagne dirigée par les Verts, alors que Moscou entend, elle, la fonder sur la CDU, le SPD ayant plus ou moins disparu des écrans-radars pour avoir, comme en France, abandonné le social pour le sociétal. Pour en débattre, dans ce 4e numéro de l’émission « Les Français parlent aux Français du bout du Monde », Jean-Michel Poulot et Joël-François Dumont ont invité sur La Voix du Béarn et Radio Hexagone, deux historiens de renom : une Française, le professeur Françoise Thom, soviétologue, auteur d’ouvrages de référence sur l’URSS et la Russie, professeur d’Histoire contemporaine de la Russie à la Sorbonne, et Jerzy Targalski, un Polonais, docteur en histoire, qui est un des meilleurs spécialistes occidentaux des services de renseignement soviétiques et russes, qui a vécu, notamment, 14 ans en exil forcé à Paris. Le deuxième sujet est de comprendre le pourquoi de cette guerre psycho-politique permanente que poursuit le Kremlin contre l’Occident et de voir d'en montrer les similarités et aussi les différences si on la compare à celle menée pendant la guerre froide. Dans les années 1982-1985, l’Occident a eu à affronter une désinformation mise en œuvre par le Service A du KGB. Inaugurée pourtant dès 1928 par le NKVD. Cette politique a été une des constantes de l’URSS pour miner et détruire de l’intérieur des pays qu’elle ne pouvait pas soumettre directement. 30 ans plus tard, avec l’apparition d’Internet et le développement de réseaux sociaux, on peut parler d’une véritable guerre psychologique, dépassant largement la propagande classique. Face à cette patiente et persévérante entreprise de subversion, on attend toujours une réaction… Pour le moment, l’Europe a timidement inscrit dans ses priorités affichées ce combat dans lequel, pour l’heure, au Parlement européen, seul les députés polonais, estoniens et tchèques sont véritablement offensifs. A l’image de ce qui se fait dans ces trois pays qui, eux, ont pris toute la mesure de cette menace. | |||
29 Aug 2021 | « Quand on veut, on peut. Quand on peut, on doit » : Nos urgentes priorités - 2 - | 00:57:43 | |
Nous poursuivons la rediffusion d’entretiens avec des hommes d’exception : les généraux d’armée Jean-Paul Paloméros et Marc Watin-Augouard avec Alain Juillet, enregistrés durant le premier confinement, en avril 2020. Dans leurs propos, on retrouve, non sans plaisir, ce bon sens qui est devenu une chose de plus en plus rare et une vision manifestement partagée par des hommes de terrain. Aux « affaires », chacun dans son domaine, le général Paloméros comme Chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace, le général Watin-Augouard, Inspecteur général des Armées – Gendarmerie et Alain Juillet, Haut-commissaire à l’Intelligence Quand on n’a pas le droit à l’erreur et que l’on se doit de gérer le temps long, on sème pour ses successeurs, d’où l’importance d’avoir des lignées de responsables devant soi comme derrière soi. Parmi nos urgentes priorités, « refaire Nation » en est assurément une. Pour y parvenir, un retour à la confiance s’impose, particulièrement au moment où les risques de rupture se sont multipliés. Comme eux, on peut estimer que le choix est simple : « soit on perd seuls, soit on gagne tous ensemble ». Une autre priorité consisterait à imaginer plus de cohérence dans nos administrations comme celle-ci est organisée et entretenue au sein de nos Armées. Si attendre de la cohérence dans le discours des hommes politiques semble un objectif pieux, ceux-ci feraient bien de s’inspirer des militaires qui ne partent jamais en opération sans avoir préparé « une sortie de crise » possible. Les civils ont, décidément, beaucoup à apprendre de nos militaires. Quand on risque sa vie, réfléchir avant d’agir est préférable. Ces témoignages diffusés par la Voix du Béarn et par Radio Hexagone en Pologne – au-delà d’une passionnante discussion avec nos invités, montrent bien que cette formule de Napoléon « Quand on, veut, on peut. Quand on peut, on doit » est toujours d’actualité... Jean-Michel Poulot Joël-François Dumont Écouter : « Quand on, veut, on peut. Quand on peut, on doit » : Notre priorité « refaire Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. | |||
02 Jul 2021 | La république tchèque : A la découverte de la Moravie (1) | 01:02:39 | |
Les Français parlent aux Français du bout du Monde… Après avoir entendu des compatriotes en Asie et aux Amériques, retour en Europe centrale et orientale. Après la Pologne, la République tchèque.[1] Les témoignages recueillis au fil de ces émissions montrent à l’évidence que les Français qui vivent à l’étranger s’intègrent parfaitement. A l’évidence, nos compatriotes prolongent l’action de la France par leur présence et leur savoir-faire. Chaque rendez-vous sur les ondes est une occasion de découvrir pour les uns – ou de redécouvrir pour les autres – les liens anciens qui peuvent exister entre la France et ces pays d’accueil. Si les relations entre la France et les pays situés au centre de l’Europe ont été particulièrement intenses pendant l’entre-deux guerres, au point de retrouver le niveau qu’ils avaient pu connaître avant 1870, lorsque le rideau de fer est tombé, les relations ont été brutalement interrompues. Ces pays, pourtant slaves, étaient néanmoins orientés vers l’Ouest mais l’URSS a tout fait pour rompre ces liens. Le général de Gaulle, dès 1963, s’est bien attelé à renouer un dialogue, mais il faudra attendre l’effondrement de l’URSS pour que ces pays retrouvent enfin leur indépendance et la possibilité de renouer avec leur passé. François Mitterrand a poursuivi l’action du général de Gaulle en facilitant l’entrée dans la communauté européenne de ces pays leur permettant de s’intégrer rapidement à cette Europe à laquelle ils ont toujours appartenu. Dans la plupart des pays d’Europe centrale et orientale, le sentiment demeure que la politique étrangère française a toujours été « plus déterminée par des facteurs extérieurs à cette région du monde … Les défis adressés à la France sur le plan de sa sécurité nationale, en particulier par l’Allemagne et l’Union soviétique, en constituent les ressorts … En dépit des apparences, la France n’a jamais eu de rapports vraiment étroits, profonds et structurés avec l’Europe du Centre-Est … Les aspects les plus vigoureux et les plus durables de ces relations sont perceptibles sur le plan culturel. Le „rayonnement culturel” de la France jouit toujours d’une grande considération en Europe centrale et orientale … A l’inverse des clichés si souvent évoqués encore de nos jours, les relations entre la France et les pays de l’Europe centrale et orientale ne sont guère déterminées par la tradition mais par des motifs purement politico-stratégiques. La tradition allait dans le sens d’une subordination à la France… »[2] L’étude de Gusztáv D. Kecskés permet de remettre les choses en perspective et aussi de mieux comprendre De Gaulle et Mitterrand sont bien les seuls présidents français à s’être intéressés à ces pays qui sont devenus des partenaires économiques et politiques au quotidien et dont certains, demain, vont être surpris par le renouveau économique qu’ils ont su mettre en œuvre en moins de 20 ans. Depuis que la France est devenue une puissance moyenne, l’attrait des États-Unis a été très fort, même si la plupart de ces pays sans façade maritime, sans avoir connu d’immigration étrangère, ont toujours cherché à privilégier les échanges en direction de Avec Joël et Jana Bros, nous allons découvrir la Moravie, l’une des plus belles régions d’Europe, encore très mal connue des Français et pourtant si accueillante. En République tchèque, Prague et la Bohème semblent plus attirer les touristes que la Moravie ou la Silésie. Deux provinces qui gagnent à être mieux connues. Joël Bros après avoir été militaire et diplomate à Prague et à Bratislava a travaillé dans une seconde vie dans tous les pays d’Europe de l’Est. Il parle russe, polonais, tchèque et Le regard qu’ils portent sur cette histoire commune mérite d’être médité et partagé. Vu l’intérêt suscité, deux émissions suivront, une pour compléter la première, déjà très riche, la seconde pour parler de la Slovaquie et pour évoquer plus en détail deux Joël-François Dumont [1] Entretien avec le président de l’UFE, l’ambassadeur François Barry Delongchamps [2] Étude publiée à Budapest : | |||
11 Oct 2021 | Bon-Encontre : le chemin de l’honneur et de la Résistance | 00:58:38 | |
L’amicale des Anciens des Services spéciaux de la Défense nationale, l’AASSDN, vient de tenir son congrès à Bon-Encontre, dans la banlieue d’Agen. Une occasion pour la Voix du Béarn d’évoquer une très belle page de l’histoire de nos services spéciaux, à un moment crucial, en juin 1940, après le déferlement des troupes allemandes sur la En mai-juin 1940, en quelques semaines, 100.000 militaires et civils français sont morts en tentant de stopper l’offensive allemande, sans succès, écrasés qu’ils furent par la La débâcle qui s’en est suivie marquera à jamais la mémoire collective des Français après avoir été vécue comme un moment de déshonneur national. Heureusement, le courage et à la détermination d’une poignée d’hommes et de femmes refusant la défaite, mobilisés corps et âme pour bouter l’ennemi hors de France, permettront à la Libération de retrouver confiance en notre avenir collectif après plusieurs années d’occupation. Les tous premiers à se ressaisir, imaginant des conditions d’armistice très dures, furent les hommes et les femmes du « 2 bis », notre service de renseignement en 1940. Comme le veut la tradition, en temps de guerre, celui-ci se transforme en 5e Bureau pour regrouper le service de Renseignement et celui du contre-espionnage. Le général d’armée aérienne François Mermet, président de l’amicale des Anciens des Services spéciaux de la Défense nationale, l’AASSDN, a retracé ce qui s’est passé le 14 juin 1940 dans la banlieue d’Agen au séminaire de Bon-Encontre, réquisitionné par l’équipe du colonel Rivet et du capitaine Paillole, chef du contre-espionnage français. Ce 80e anniversaire de Bon-Encontre, a été reporté du fait de la pandémie et après le décès de son ancien président, le colonel Henri Debrun, qui était venu faire apposer une plaque en l’honneur de ce fait d’arme exceptionnel sur le mur du séminaire d’Agen. Nombreux sont parmi les membres de l’AASSDN ceux qui ont eu un père, une mère ou un proche à s’être jeté dans la bataille et avoir connu « le prix du sang ». Lors de ces congrès, il n’y a pas que les anciens. Traditionnellement, des militaires d’active, représentant des unités d’élite qui constituent le bras-armé de nos services sont présentes, qui sont autant de symboles de nos forces armés : 13e RDP, 1er RPIMA, 2e Hussards, le « 44 », les Forces spéciales et leurs célèbres commandos Chaque année, l’amicale rend également hommage à des hommes et à des femmes qui, par leurs actions, sont devenus des symboles de la Résistance. Cette année une gerbe a été déposée sur la tombe de l’adjudant-chef André Fontès – en présence de son fils Christian – pour célébrer le réseau Morhange dirigé par Marcel Tallandier, en présence de sa fille Monique. De même, la mémoire de nos « Merlinettes » a été honorée, après avoir été tirée d’un oubli qui a duré près de 70 ans… Ces Merlinettes dont le colonel Paillolle était si fier ont désormais trouvé leur place dans le jardin Eugénie-Malika Djendi dans le parc Citroën (Paris XVe) où a été édifié le monument à la mémoire de ceux qui sont morts pour la France en OPEX. Sans l’opiniâtreté de Jean-Georges Jallot-Combelas, neveu d’une de ces Merlinettes, elles seraient restées méconnues. Comment expliquer que de si belles pages de notre histoire commune soient aussi inconnues de nos compatriotes ? Le combat mémoriel que livre l’AASSDN se poursuit au fil des ans depuis mai 1954. Si elle reste une association patriotique des plus emblématiques, l’AASSDN reste toujours discrète mais bien présente pour défendre la mémoire des hommes et des femmes de l’ombre qui ont combattu pour la France. Comme l’a rappelé le général François Mermet dans l’entretien qu’il a accordé à Christophe Cornevin du Figaro, rappelant le sens du combat mémoriel que livre l’amicale : « Notre mission est de faire œuvre de vérité et de tirer de l’oubli des personnages de l’ombre au parcours extraordinaire » avant de faire sienne cette Après cette évocation avec Jean-Michel Poulot, nous entendrons la voix d’une grande dame à qui notre pays a rendu hommage très récemment pour son engagement au service de la France, Joséphine Baker, qui sera recrutée avant-guerre par le contre-espionnage du capitaine Paillole. Elle nous chantera « j’ai deux amours, la France et Paris ». Comme quoi, dans la vie, on peut avoir deux amours en n’ayant qu’une seule fidélité ! Joël-François Dumont | |||
15 Jan 2022 | Maximilian Joseph de Montgelas : un Savoyard père de la Bavière moderne | 01:02:39 | |
« Dans la tradition, typiquement savoyarde, du service étranger où les originaires du Duché s’élèveront souvent aux plus hautes fonctions militaires et civiles, aucune lignée n’a brillé d’un plus vif éclat que celle des Garnerin de Montgelas. Maximilien Joseph de Montgelas est, Outre-Rhin, une gloire nationale, considéré comme « le père de la Bavière moderne ». Mais aucune famille non plus n’est aussi peu connue chez nous. Elle n’a droit qu’à une ligne dans le Dictionnaire de Grillet et la notice de l’Armorial de Savoie est tout aussi succincte pour la branche allemande. »[1] Si l’on demandait à nos compatriotes, même germanistes, de citer un Français qui a joué un rôle aussi éminent pour ne pas dire exceptionnel en Allemagne, on a plus de chance d’entendre prononcer le nom de Voltaire que celui du Comte Maximilien Joseph de Montgelas (1759-1838). Un homme de pensée dans l’action qui s’est révélé, avec Bismarck plus tard en Prusse, être un des plus grands hommes politiques de l’Allemagne du XIXe siècle. On n’a bien peu de chances aujourd’hui de retrouver de telles exceptions, « caractéristique de familles qui ont constitué la vieille Europe ». La relation entre la Bavière et la France ne se conjugue pas qu’au seul passé. L’avenir est porteur d’espérance. « Avec ses 13 millions d’habitants, son économie à vocation internationale et son produit intérieur brut (PIB) de 630 milliards d’euros, l’État libre de Bavière est une région forte au cœur de l’Europe.»[2] Comme le rappelle le Dr. Florian Herrmann, chef de la Chancellerie de l’État de Bavière, ministre délégué auprès du Ministre-Président Markus Söder, chargé des affaires fédérales et des média, « La France et la Bavière sont liées de longue date par un partenariat étroit et solide. En Bavière, nous sommes conscients que la France a exercé une influence significative sur le développement de notre région : lorsque le royaume de Bavière fut porté sur les fonts baptismaux en 1806, ce fut avec le soutien de l’empereur Napoléon Ier. Et c’est le Comte de Montgelas, lui-même d’origine française, qui jea les bases de l’ordre politique et administratif de la Bavière en prenant en compte les réformes du Premier Empire français. Des orientations importantes dont l’impact se ressent encore aujourd’hui.» Pour construire cet avenir ensemble, mieux vaut donc, ensemble, affronter le passé, ses solutions comme ses erreurs. Il y a au moins deux de nos contemporains pour tenir Maximilien de Montgelas en très haute estime. Tous deux ont en commun d’être férus d’histoire et sont délégués régionaux du Souvenir français en Allemagne.[3] Le Souvenir français est, rappelons-le, la plus vieille association patriotique française, créée en 1897, 17 ans après la cuisante Pour évoquer ces pages de notre histoire contemporaine, trop souvent écrites avec le sang, nous citerons deux témoignages très riches : A Berlin, celui du professeur Étienne François, agrégé d’histoire, qui a enseigné à la Sorbonne et pendant trente ans à la prestigieuse Université libre de Berlin (Freie Universität), « très impressionné par Montgelas » … « Un homme politique « éclairé » de la dernière année du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle : il est « aufgeklärt » à 100 Il a certes accepté qu’un contingent de l’armée bavaroise participe à la campagne de Russie (d’où le monument aux morts de la campagne à Munich), mais s’est bien gardé de pousser trop loin l’alliance (non-participation à la bataille des nations de Leipzig, si je ne me trompe, ce qui veut dire fin de l’alliance avec la France à partir du moment où elle risque de devenir dangereuse et contreproductive). Je sais par ailleurs qu’il a repris pour la Bavière le statut de fonctionnaire mis en place par la France postrévolutionnaire. Quant à sa politique envers l’Église catholique, elle ressemble elle aussi fort à un mélange de la politique de Joseph II d’Autriche, de la Révolution à ses débuts, et de Napoléon . Une exception : Oberammergau qui a réussi à subsister, alors que Montgelas avait décidé de supprimer toutes les cérémonies religieuses comparables.» A Munich, citons Pierre M. Wolff, retraité de l’Education Nationale, ayant servi notamment à l’Institut Français et au Consulat Général de France à Munich, qui consacre une partie de son temps à célébrer la mémoire de ce « Savoyard d’exception symbole d’un transfert culturel franco-allemand réussi.» A cet effet, il créa il y aura bientôt trente ans une association de droit allemand, également déclarée en France sous la forme juridique d’une association Loi 1910, la « Société Montgelas pour la promotion de la coopération franco-bavaroise »,[4] qui, au fil des ans, est devenue un trait d’union entre la Bavière et la France. Plus qu’un Land, un État qui, « jaloux de sa souveraineté, n’hésite pas à croiser le fer avec l’État fédéral » Maximilien Joseph de Montgelas Issu d’une famille de la noblesse de robe de Savoie, les Garnerin, seigneurs de la Thuille, de Mondragon et de Montgelas, fiefs situés dans la région de Chambéry. L’aîné des fils, Maximilien Joseph, naît à Munich le 12 septembre 1759, étudie à Nancy, Strasbourg et Ingolstadt. Maximilien poursuivra sans relâche la tâche de son père, le général Janus de Montgelas, qui, entré au service des Wittelsbach, s’était illustré dans la guerre de Sept ans, avec le même objectif en tête : servir la cause de la Bavière, une Bavière alliée à la France. A 20 ans il entre dans la fonction publique bavaroise. Son appartenance aux Illuminati, société secrète bavaroise qui soutient les propositions les plus anticléricales du siècle des Lumières le rend suspect. Il entre alors, comme son père, au service des Wittelsbach, et plus précisément de la branche comtale palatine des Deux-Ponts. Secrétaire privé, promu ministre, il prendra part au Congrès de Rastatt en 1798. Très lié à Napoléon, il sera le véritable artisan de la transformation de l’électorat de Bavière en un royaume que Napoléon va proclamer en 1806. « Montgelas est armé. Il s’est entendu avec la France et a conclu un traité d’alliance secret. Les deux parties espèrent en tirer profit : la Bavière a besoin de protection contre les appétits annexionnistes des Habsbourg, Napoléon a besoin d’États allemands moyens renforcés pour affaiblir la Prusse et l’Autriche. En octobre 1805, les troupes françaises battent les formations autrichiennes sur le sol bavarois, et le 24 octobre 1805, Napoléon entre dans Munich sous les acclamations frénétiques de la population. En retour, les troupes bavaroises combattent en décembre aux côtés de Napoléon à Austerlitz, où la Russie et l’Autriche sont vaincues par la Grande Armée. En Quelques semaines après la victoire éclatante d’Austerlitz, le 2 décembre 1805, l’Empereur parie sur ce futur Royaume de Bavière pour devenir un rempart contre la toute-puissance des Habsbourg et contrebalancer le pouvoir de la Prusse et de l’Autriche qui depuis longtemps rêve d’annexer la Bavière. Il entend transformer une situation de paix trop fragile pour établir – dans la durée – une véritable paix. C’est ainsi que le 26 décembre 1805, un Traité de paix est signé entre la France et l’empereur germano-autrichien, François 1er. Le 1er janvier 1806, Maximilien 1er de Bavière est proclamé roi de Bavière à Munich. Le royaume comprend, outre « l’électorat de Bavière », une grande partie de la Franconie, la Souabe et de nombreuses régions séculaires de la vieille Bavière avec, au Nord, le Palatinat sur la rive gauche du Rhin (Mayence, chef-lieu du Département du Mont Tonnerre). Napoléon a atteint son objectif : réorganiser le Saint-Empire germanique pour le transformer en une Confédération du Rhin, basée sur des protectorats français. Une véritable provocation pour la Prusse qui donne un ultimatum à la France en la sommant d’évacuer les rives du Rhin. La Prusse se sent humiliée et rêve d’en découdre. Vaincre est une chose, mais la victoire ne saurait être totale que si l’on sait retourner son adversaire déclaré d’hier pour en faire un véritable allié. La pire des fautes étant de l’humilier publiquement. Si Napoléon après la bataille des Trois Empereurs à Austerlitz a su faire preuve de mansuétude envers l’Autriche et la Russie, il n’a pas pardonné à la Prusse et n’a pas mis longtemps à le lui faire savoir. Le 1er janvier 1806, le royaume de Bavière est créé. Les troupes françaises sont positionnées sur la rive gauche du Rhin. En réaction, la Prusse – première armée d’Europe – ordonne leur évacuation. Devant le refus de Napoléon, les troupes commandées par le général de Hohenlohe, deux fois supérieures en nombre – l’armée prussienne est la plus importante armée d’Europe – soutenues par des troupes russes, va déclarer la guerre à la France. Napoléon, en fin stratège, a étudié personnellement le terrain et minutieusement préparé son dispositif. Il va ainsi remporter en une guerre éclair deux batailles décisives à Iéna et à Auerstedt en Thuringe. La Prusse déjà humiliée est maintenant vaincue sur son terrain. Napoléon défile à Berlin. La Prusse n’aura qu’une seule idée, se venger. Elle essaiera à plusieurs reprises mais n’y arrivera qu’en 1870 en profitant de la désorganisation et de l’affaiblissement de la France. Elle savourera alors sa revanche à Sedan. Comme le dira Bismarck : « il y a eu Sedan parce qu’il y a eu Iéna et Auerstedt.» Cette revanche ira même jusqu’à la création et la proclamation de l’Empire d’Allemagne sous la bannière de la Prusse dans la prestigieuse galerie des glaces du château de Versailles. De même, en 1940, les troupes d’Hitler écraseront Sedan pour rappeler qu’on n’humilie pas la Prusse impunément ! Montgelas jette les bases de l’ordre politique et administratif de la Bavière Entre l806 et 1918, le Royaume de Bavière va se renforcer. Maximilien de Montgelas est nommé Premier ministre. Fidèle aux idées des Lumières, il instaure une politique de laïcisation et de centralisation administrative. On lui doit la modernisation de l’Administration bavaroise qui va s’imposer en Allemagne comme un modèle. Il est aussi un précurseur dans le domaine économique et social : c’est ainsi qu’il élabore un plan directeur ambitieux pour la modernisation de la Bavière, « le mémoire d’Ansbach » redécouvert dans les années 1960. La noblesse et le clergé sont désormais soumis à l’impôt, de quoi révolutionner l’époque. En 1808, Montgelas donne à la Bavière sa première constitution moderne : il abolit les reliques du servage, puis, en 1812, la torture, après l’introduction d’un nouveau code pénal fondé sur des normes humanitaires modernes. La scolarisation, la vaccination et le service militaire sont rendus obligatoires. L’administration bavaroise est réorganisée autour d’un cabinet centralisé de ministères modernes qui remplace les multiples chambres d’antan. Montgelas favorise également le libre-échange en faisant abolir tous les péages dans le royaume de Bavière. Mais surtout, il conçoit et met en œuvre « le Dienstpragmatik », un règlement pour les fonctionnaires, qui servira de modèle à toute la fonction publique allemande. Désormais, l’admission à un service dans l’administration publique ne se fait plus sur la base de l’appartenance à la religion catholique ou la noblesse, mais uniquement sur la qualité de l’éducation. Les fonctionnaires perçoivent un salaire suffisant et leurs veuves une pension. Ce règlement, qui met fin à la prépondérance de la noblesse dans les rangs les plus élevés et les plus décisifs de l’administration publique, permet à Montgelas de restructurer la Un bilan impressionnant que l’on doit à un personnage hors du commun. Aujourd’hui la société Montgelas est un des emblèmes de la coopération franco-bavaroise, un lieu d’échange privilégié. Son président, Pierre M. Wolff, est intarissable sur les mérites de ce Savoyard qui donnera à la Bavière « le territoire et les institutions qui sont encore les siennes aujourd’hui ». Munich se devait de lui bâtir une statue de 6 mètres de haut, fraisée dans un bloc d’aluminium, érigée en 2005 en face du Palais Montgelas, qui fut sa résidence et en même temps le siège de son gouvernement. Le Palais Montgelas appartient depuis plusieurs décennies à l’hôtel Bayerischer Hof où se tient tous les ans notamment la Conférence de Munich sur la Sécurité. La Société Montgelas, quant à elle, remet annuellement le Prix Montgelas, un prix honorifique matérialisé par un buste en porcelaine de Chine de Montgelas, alternativement à Munich et à Paris, qui récompense des personnalités des deux pays œuvrant dans l’esprit de Montgelas ou engagés dans la coopération franco-bavaroise. Le caractère original du Prix tient dans le fait que le discours d’éloge est toujours prononcé par une personnalité qui vient de l’autre pays que celui du lauréat, obligeant ainsi à un croisement des regards de part et d’autre du Rhin.[7] Une occasion unique pour nous de découvrir un personnage emblématique et saluer la réussite exceptionnelle d’un de ces Français expatrié qui, sur des idées françaises va adapter et doter sa patrie d’adoption pour en faire un modèle d’organisation. Un précurseur dont la mémoire gagne à être honorée. Jean-Michel Poulot Joël-François Dumont https://european-security.com/maximilian-joseph-de-montgelas-un-savoyard-pere-de-la-baviere-moderne/ | |||
21 Mar 2022 | Guerre économique : Et si l’on retournait sur les bancs de l’école ? | 00:59:14 | |
L’Europe vient donc de découvrir avec effroi qu’elle était en guerre, chose que depuis 30 ans les Européens n’ont jamais accepté de prendre vraiment en considération. L’invasion russe en Ukraine montre que la vigilance doit toujours rester de mise, qu’un pays ne doit jamais baisser la garde, de peur de se retrouver démuni ou mal préparé en « Payez-vous sur la bête » On l’a vu à Marioupol, une ville russophone d’Ukraine qui s’est défendue bec et ongles avec des moyens dérisoires face à des hordes blindées qui s’emploient à raser la ville, à massacrer des civils qui n’acceptent pas de se soumettre et dont le libre choix se limite à la déportation en Sibérie après avoir été délestés de leurs papiers et de tous Les experts n’écartent « aucune éventualité » …. « Toutes les options sont sur la table ». Seul côté positif, les Européens de l'Ouest découvrent le courage et une solidarité exprimés par les populations d'Europe centrale et orientale : Une occasion, en tout cas, pour certains d’entre nous de découvrir en Europe des pays exemplaires : la République tchèque, la Pologne, les pays Baltes, la Slovaquie, la Roumanie et la Moldavie. On est plus près du chiffre de dix millions de réfugiés que de deux ou trois. Des femmes, des enfants et des personnes âgées ont été forcées à l’exil pour laisser les hommes valides se consacrer à défendre leur pays. En trois semaines, l’Ukraine s’est déjà vidée du quart de sa population. Dès la première heure, les Tchèques, les Polonais et les Baltes ont immédiatement Quand on est dans l’urgence, le temps n’est plus aux joutes oratoires ou aux questionnements. Le temps est à l’action. C’est en amont qu’une guerre se prépare. Qu’elle soit militaire ou économique. Il faut se préparer à une guerre économique de haute intensité dans la durée et sur le plan militaire prévoir le pire. Comment ne pas se souvenir des velléités d’indépendance affirmées tous azimuts, haut et fort, par le général de Gaulle ou encore de la lucidité exprimée par François Mitterrand dans un entretien pour un livre avec son ami Georges-Marc Benhamou : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. » Gemplus, l’affaire Alstom, et tant d’autres sont des épisodes de cette guerre économique au quotidien entre Alliés. Avec les Russes ou les Chinois, ce sera une autre paire de manche. Dans cette émission diffusée par la Voix du Béarn, Guillaume Anjou décrit un cas d’espèce pour une école qui gagne à être connue : l’école de guerre économique… Fondée en 1997 par Christian Harbulot, cet établissement supérieur forme des spécialistes en Intelligence économique et au renseignement économique, qu’il soit défensif ou même offensif. « La guerre de l’information par le contenu » nous dit Guillaume Anjou « est un genre de guerre aussi vieux que la guerre elle-même. Cependant la croissance exponentielle et la dimension mondiale de la diffusion de l’information ces dernières années ont constitué un environnement favorable au développement de la guerre informationnelle dans le monde économique, politique ou sociétal. Depuis 2016, l’industriel français Naval Group est sous le feu de cette guerre informationnelle en Australie ». « Le contrat du siècle » d'une valeur de 35 milliards d'euros : 12 sous-marins à propulsion diesel-électrique se révèlera être un fiasco. L'agression russe en Ukraine montre bien que le monde libre doit se mobiliser pour se préparer en 2022 à vivre une guerre économique de haute intensité ... Comment ne pas se souvenir des velléités d’indépendance affirmées tous azimuts haut et fort par le général de Gaulle ou encore de la lucidité exprimée par François Mitterrand dans un entretien pour un livre avec son ami Georges-Marc Benhamou : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. » Pour parler de cette guerre économique de l’ombre, une guerre sournoise, nous allons entendre des spécialistes du renseignement économique qui ont été au cœur de la riposte française. Comme Christian Harbulot et Christian Tafani, deux universitaires qui ont participé en 1994 à la rédaction du rapport Martre. Christian Tafani qui mesure le chemin parcouru en 25 ans et parle d’une « prise de conscience d’un patriotisme recouvré ». Acceptons-en l’augure ! Nous entendrons deux témoignages d’étudiants de l’EGE. Guillaume Brechler qui exerce des responsabilités dans une grande entreprise où il est chargé de l’étude des risques, de la cybersécurité et de l’intelligence économique. Ses spécialités, la veille et l’analyse des sources ouvertes. A la recherche de ces signaux faibles qui peuvent se révéler si importants. Steven Deffous, Coordinateur du club OSINT & Veille del ’École de Guerre Économique, travaille lui au sein d’une équipe de spécialistes de l’aviation et de l’armement russes. Autour de Xavier Tytelman un ancien de l’armée de l’Air, ils réalisent des vidéos dignes d’un état-major qui analysent d’une manière remarquable l’avancée ou le recul des troupes russes en suivant les opérations, et ce uniquement à partir de sources ouvertes y compris d’images satellite d’une précision sur le terrain qui est tout simplement bluffante. Au cours de ce rendez-vous avec le monde de l’Intelligence économique, on évoquera aussi le rôle du général Pichot-Duclos, du général François Mermet qui vont ouvrir la vioie et d’Alain Juillet qui va se révéler être le bras armé de l’état stratège en matière de défense économique. Joël-François Dumont | |||
27 Jul 2021 | Passagers si vous saviez, Mémoires d’un pilote de ligne | 01:02:51 | |
Difficile de résumer en 300 pages la vie d’un jeune « ancien » commandant de bord à Air France, Christian Paris, qui a tutoyé le ciel pendant plus de trois ans de sa vie en Fraîchement publié aux Éditions Balland,[1] ce livre est plus qu’un livre de souvenirs ou d’anecdotes, même si certaines gagneraient à être plus largement partagées. Pour cette dixième émission Les Français qui parlent aux Français du bout du monde, la Voix du Béarn a décidé de prendre de la hauteur en s'intéressant à des Français qui, dans le monde, ont fait honneur aux ailes de la France pendant plus de 40 ans… Christian Paris n’a pas embarqué seul. Il est avec Jean Serrat – encore un jeune retraité – qui, comme lui, a été commandant de bord à Air France. Il est venu également avec le général Michel Tognigni, un ancien pilote d’essais de notre Armée de l’Air et de l’Espace qui est l’un des dix spationautes Français. Michel Tognigni a participé aux vols Soyouz TM14 et TM 15 et au vol STS-93, la 26e mission de la navette spatiale Columbia qui a mis en orbite le télescope spatial Chandra ! Il est donc un de ces très rares Français qui se sont aventurés dans l’espace avant devenir chef du Centre des astronautes européens… Là on change de dimension : de 10 km d’altitude on passe à plus de 100 et de 900 km/h à 28.000 km. Michel Tognigni a écrit la préface du livre de Christian Paris qui a bien failli, lui aussi, devenir spationaute. Habitués à des moments de solitude inédits, entraînés pour faire face à n’importe quelle situation d’urgence, ces trois hommes ont en commun une très grande humilité, comme tous ces hommes ou ces femmes d’exception qui ont un vécu hors du commun. On ne pouvait pas dans cette émission ne pas faire un clin d’œil à un ancien de la France Libre, terrassé par la Covid, Jean Billaut, un fidèle ami de Christian Paris à qui il a dédié son premier livre « De Gaulle m’a donné des ailes ».[2] De même on ne pouvait pas ne pas constater la tristesse de ces hommes quand ils ont évoqué la fin de leur carrière hors-norme. leur a fallu un beau jour suspendre leurs vols sur des machines volantes sophistiquées pour se limiter désormais aux joies simples du pilotage avec des petits avions privés. Pilote un jour, pilote toujours… Ce n’est pas sans tristesse dans la voix qu’ils évoquent certains souvenirs, certains amis communs. Et mieux vaut ne pas leur demander quel a été leur dernier vol en tenue ! Christian Paris aborde ce douloureux souvenir à la fin de son livre : « Pour clore 41 ans de nomadisme planétaire » sa « dernière destination ne pouvait que le conduire à Antanarivo chez » son « ami le père Pedro »,[3] « un proche du ciel », lui-aussi, qui a consacré sa vie aux déshérités et qui vit au milieu du peuple d’Akamasoa ».
Un très beau livre. Un grand moment partagé avec Jean-Michel Poulot derrière le micro. Les « vieux pilotes » (il n’y a pas de bons pilotes, il n’y a que des vieux pilotes, si l’on en croit les Américains manient parfois la plume comme ils ont tenu le manche. C’est le cas de Christian Paris qui fait reverser par l’éditeur, Balland, tous ses droits d’auteur à Akamasoa. [1] Passagers si vous saviez, Mémoires d’un pilote de ligne, Éd. Balland (juillet 2021) [2] De Gaulle m’a donné des ailes, Éd. 7 écrit (février 2018) [3] Père Pedro Opeka – Pour Akamasoa, la pauvreté n’est pas une fatalité – UFE Berlin | |||
23 Aug 2021 | « Quand on veut, on peut. Quand on peut, on doit » : La priorité : « refaire Nation » - 1 - | 01:01:06 | |
Fin décembre 2019, un nouveau virus va se répandre en un temps record depuis la Chine dans le monde entier, avec les conséquences dramatiques que l’on sait. Un virus qui, au fil des mois, va vraisemblablement s’affirmer un jour comme l’un des plus redoutables que l’on ait pu connaître, comme la peste au Moyen-Âge… 211 millions de personnes ont été infectées, 4 millions 424 mille sont mortes à ce jour et près de 5 milliards de doses de vaccins ont été inoculées. Et ce bilan n’est que provisoire, au moment où l’on parle d’une « quatrième vague » alors que la situation de certains pays est quasi catastrophique, que des milliards de doses manquent à l’appel et au moment où le variant indien se révèle particulièrement dangereux. Pendant ce temps en France, les manifestations se succèdent dans la rue contre la vaccination et contre tout contrôle sanitaire. C’est à se demander si la folie ne gagne pas certains esprits. En tout cas, pas de quoi grandir l’image de notre pays ! Au-delà des morts dénombrés – 628.000 aux États-Unis, 574.000 au Brésil, 252.000 au Mexique, 131.000 en Grande-Bretagne, 128.000 en Italie, 113.000 en France, 91.000 en Allemagne, 15.700 au Japon, l’heure de vérité sur le plan économique et social devrait bientôt sonner. Et avec elle le glas de certains pays. Alors, comment éviter le pire demain en admettant que cela soit encore possible aujourd’hui ? En écoutant peut-être – enfin – ceux qui ont démontré pendant toute leur vie que « quand on veut la paix, il faut préparer la guerre » comme le dit le vieil adage. La France a encore la chance d’avoir des « ressorts », d’avoir des hommes et des femmes d’exception, qui savent partager une vision, toujours disponibles pour la Mais quand ceux qui gouvernent n’ont pas de vision et ne savent manifestement pas se servir d’une boussole, on peut alors redouter le pire et aussi douter de réussir à désamorcer les crises économique, sociale et politique qui sont devant nous avant qu’elles n’explosent à court terme. Pour cela il n’existe qu’un seul grand remède : rétablir la confiance. Et agir en sachant qu’on n’a plus le droit à l’erreur. Pour cette raison, la Voix du Béarn a décidé de rediffuser quelques-unes des émissions diffusées en plein confinement pour redonner espoir aux Français de France sans oublier ceux de l’étranger qui se sont souvent senti abandonnés.[2] La première de ces émissions a été diffusée le 17 avril 2020. Nous avions invité deux généraux d’armée, le général Jean-Paul Paloméros, ancien chef d’état-major de l’armée de l’Air avant de piloter la transformation de l’OTAN, et le général Marc Watin-Augouard, une des grandes figures de la Gendarmerie nationale qui restera comme le ou l’un des précurseurs dans le domaine de la lutte contre la Cybercriminalité. Il a été l’initiateur du FIC, le Forum International de la Cybersécurité, « l’événement de référence en Europe en matière de sécurité et de confiance numérique ». Deux « hommes d’action dans la pensée », comme nous en avons dans ce pays, mais plus encore, « des hommes de pensée dans l’action » ce qui est nettement plus rare. A vous de juger en écoutant leur propos. Nous avons donc décidé avec Jean-Michel Poulot de donner la parole pendant le confinement à des hommes et à des femmes qui ont fait leurs preuves dans les moments difficiles. On remarquera que très peu appartiennent à des formations politiques. Ces personnes ont en commun d’être très qualifiées sur certains sujets au point d’être devenues des références, que, curieusement, l’on n’entend pratiquement jamais et que l’on ne voit pas davantage sur les étranges lucarnes… Des gens qui, pourtant, ont quelque chose à dire et qui le disent bien. Ils appartiennent à cette lignée des bâtisseurs qui ont fait la grandeur de la France. Avec eux, un combat n’est jamais perdu d’avance, tant qu’il y a une volonté politique, accompagnée d’une vision au sommet de l’État et des gens de valeur pour les mettre en œuvre. Ces trois conditions étant « incontournables ». Force est de reconnaître que la classe politique a perdu la confiance des Français, chose qui n’est pas vraie dans de nombreux autres pays dans le monde. En Allemagne, notamment, où les politiques ne sont pourtant pas considérés comme des lumières par l’opinion. Que dire ? Sinon que la France a des institutions solides que lui a légué le général de Gaulle. Elle a aussi des hommes et des femmes courageux, compétents et disponibles. Elle peut donc s’en sortir à une condition, qu’elle le veuille vraiment et que les Français se rassemblent pour « faire nation ». Si un tel miracle se produisait, 90% de nos hommes politiques professionnels passeraient aux oubliettes de l’Histoire, aux prochaines élections. A nos yeux, ce ne serait pas un mal… On comprend que notre propos dérange ceux qui entendent continuer de profiter de cette situation. Cultiver notre mémoire institutionnelle Même confinés, nous avons décidé de donner la parole à ces hommes et à ces de telles femmes d’exception qui ont un « vécu » opérationnel hors-norme et qui ont passé leur vie à « préparer le temps long » pour ne pas insulter l’avenir. Qu’ils en soient remerciés. Leur contribution nous honore. Sachons exploiter ce vivier pluridisciplinaire de personnes d’exception. Sachons mettre à profit leur expérience, leur dynamisme et leur façon de « jouer collectif ». Gageons que leur exemple sera rapidement communicatif. Avec eux, un combat n’est jamais perdu d’avance avant d’être livré, tant qu’il y a une volonté politique, accompagnée d’une vision au sommet de l’État et de gens de valeur pour les mettre en œuvre. Trois conditions incontournables. « Quand on, veut, on peut. Quand on peut, on doit » aimait dire Napoléon Bonaparte qui avait aussi prédit : « quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera » … Sur le possible et l’impossible notre empereur avait encore une opinion qu’il avait su faire partager… certes, le monde d’hier n’est plus celui que nous connaissons ! Mais pour y parvenir, la route sera longue. Rien ne permet de prédire un retournement de situation, hormis peut-être une timide reprise de l’économie, un secteur qui a été défendu avec un certain succès, mais à quel prix ! En laissant sur le carreau beaucoup de professions sans oublier les jeunes, les étudiants notamment. Pour éviter ces errements du passé, il faut rappeler avec lucidité ce qui s’est produit au cours des 20 mois qui se sont écoulés. Ne pas oublier qu’au tout début, les mesures dites « barrière » les plus élémentaires ont été négligées pratiquement partout, sauf dans les pays d’Asie du Sud-Est. Heureusement une minorité de personnes a réagi immédiatement mais dans très peu de pays en cherchant des solutions, qu’il s’agisse de vaccins ou de médicaments efficaces. Et puis il y a eu tous les autres… Comme en France, ceux qui préféraient « laisser passer Noël ». Ceux-là tenaient la rampe car les « fêtes de fin d’année » c’est sacré ! Les mêmes affirmaient, fin janvier 2020, à propos de ce virus censé venir d’un pangolin pour lequel on n’avait toujours pas trouvé de nom: « un de plus » ... ou encore : « Seul les Chinois sont concernés ». Sans oublier les experts « autorisés » qui parlaient de « grippette » comme Agnès Buzin, ministre de la Santé, le 16 février 2020.[1] L’exécutif français avait les yeux rivés sur les élections municipales à venir. « L’affaire Si l’on ajoute au fil des semaines les brillantes « prestations » télévisées de Sibeth Ndiaye, que l’on aurait mieux vue dans un film avec les pieds nickelés que comme porte-parole du gouvernement, on a un cocktail explosif et l’on comprend mieux Alors que les hôpitaux étaient saturés, la communication officielle à laquelle on aurait pu s’attendre n’était pas au rendez-vous. Chaque soir le directeur de la santé comptait les morts après que le ministre de la Santé se soit félicité de sa propre action en balayant d’un certain mépris tous ceux qui émettaient le moindre doute sur l’efficacité De mensonge en mensonge, la multiplication des « en même temps » propre au système macronien, l’absence parfois du simple bon sens, un sectarisme certain, sans oublier le ton comminatoire employé par le pouvoir, tout cela a largement contribué à la démonétisation de la parole officielle, donnant libre cours à toutes les folies complotistes. Que dire, enfin, d’un président qui a revendiqué, non sans fierté, l’avantage d’avoir une majorité composée d’amateurs au Parlement ! Si l’on ajoute à cela une impréparation chronique – propre aux système Gaulois – et une longue tradition qui veut que le pouvoir politique ne donne aucun crédit à ceux qui cherchent à les alerter ou à les mettre en garde, comme pour les guerres de 1870, 1914 et 1940, le pouvoir politique en C’est ainsi au fil des générations et des batailles perdues que la « grande Nation » est Joël-François Dumont [1] Coronavirus, « mascarade » et « grippette » : la mémoire sélective d’Agnès Buzyn [2] La stigmatisation des Français de l’étranger a de beaux jours devant elle | |||
04 Oct 2021 | Milan Rastislav Štefánik | 01:01:02 | |
Très peu d’hommes ou de femmes réussissent à entrer dans la légende pour s’être s’identifiés avec leur pays, pour avoir réussi aux heures sombres à « faire nation ». Pour la France, trois noms s’imposent : Louis XIV, Napoléon Bonaparte et le général de Gaulle. Pour la Grande-Bretagne, citons ala reine Victoria, Georges VI, Winston Churchill et Elizabeth II. Pour la République tchèque, Venceslas 1er de Bohème, le roi Charles IV et Tomáš Masaryk. Pour la Slovaquie, un seul nom revient : celui de Štefánik, reconnu comme le père fondateur de la nation slovaque. Milan Rastislav Štefánik voit le jour le 21 juillet 1880 à Košariská dans l’ancien royaume d’Autriche-Hongrie. Son père, Pavol Štefánik, pasteur, élève ses enfants dans la ferveur des idéaux patriotiques et slavophiles, à une époque où le sentiment national était profondément ancré dans le cœur des Slovaques, lesquels, à l’époque, ne devaient s’exprimer qu’en hongrois… Il entame de brillantes études au lycée évangélique de Presbourg, à Sopron et à Sarvas, avant de s’inscrire à l’Université Charles de Prague où il choisit d’étudier. Il a 18 ans quand, après des études d’études d’ingénieur du bâtiment, il s’oriente vers l’astronomie et les mathématiques. Doué d’une intelligence extraordinaire, d’une personnalité forte, il s’engage avec ferveur en politique en militant contre la « magyarisation » de la Slovaquie. Il est convaincu que la solution passe par une étroite coopération « slovaco-tchèque » pour que ces deux nations puissent accéder enfin à l’indépendance. Štefánik est sous l’influence d’un intellectuel éminent, Tomáš Masaryk, un universitaire qui définit les peuples tchèque et slovaque comme « deux particules d’une même nation ». Doctorat en poche, Milan Štefánik s’installe en 1904 à Paris, après un bref passage à Zürich, pour y poursuivre, pendant dix ans, des études d’astronomie en devenant l’assistant du professeur Jules Janssen à l’observatoire de Meudon. A Meudon, il publiera douze traités scientifiques et réalisera des expéditions d’observation astronomique après avoir multiplié les voyages au bout du monde. A Tahiti, en 1910, notamment, où il observera le passage de la comète de Halley.[1] Dans une lettre manuscrite au garde des Sceaux, ministre de la Justice, datée du 11 mars 1909, Milan Rastislav Štefánik exprime le souhait d’être naturalisé Français. Il le sera le 27 juillet 1912. Štefánik deviendra l’emblème de l’histoire partagée entre nos deux pays et de l’amitié franco-slovaque. Štefánik entreprend également des missions diplomatiques pour la France après avoir proposé de mettre en place une chaîne de stations radiotélégraphiques qui relierait toutes les colonies françaises entre elles.
Malgré quelques problèmes de santé, en 1914, Štefánik s’engage à 32 ans. Il est incorporé comme caporal et entreprend une formation de pilote à l’école d’aviation militaire de Chartres, avant de rejoindre l’escadre aérienne MF-54 dans le Pas-de-Calais. Très vite, il va se faire remarquer. Il invente les premiers bombardements aériens puis créée le service météo des Armées. Blessé en 1915, il poursuit le combat. « Masaryk pense, Beneš le dit et Štefánik le fait » Il forme une escadrille formée de volontaires slovaques et tchèques, qui est affectée en Serbie. Gravement malade, on le transfère d’urgence à Rome. C’est là qu’il va retrouver son ami le général Jean César Graziani avec lequel il avait formé cette Légion de volontaires tchéco-slovaques. Štefánik oriente sa vie désormais vers l’action politique et diplomatique. Son objectif est à la fin du conflit d’accompagner le dépeçage de Dès que son état de santé le lui permet, il repart pour Paris, où il retrouve Jan Masaryk et Edvard Beneš. Le dicton qui dit : « Masaryk pense, Beneš le dit et Štefánik le fait » redevient d’actualité. Une nouvelle étape de sa vie commence. Il consacre dorénavant son activité à la création d’un État libre et indépendant pour les Tchèques et les Slovaques. Après-guerre, il est nommé à Prague ministre de la guerre. Il continuera jusqu’à sa mort aux commandes de son avion à porter son uniforme de général français avant d’être abattu par une unité de la DCA slovaque qui avait été curieusement informée de l’arrivée imminente dans le secteur d’un avion hongrois ennemi. C’est ainsi que le 4 mai 1919, Milan Ratislav Štefánik sera mortellement touché et qu’il s’écrasera avec son avion à Ivanka pri Dunajice, près de Bratislava. Mort en service commandé, celui qui était resté fidèle à la France par attachement à sa patrie, la Slovaquie, deviendra le héros national slovaque et sera inhumé sur les hauteurs de Brezová pod Bradlom, suivi par une foule immense qui traversera les champs là jusqu’à sa dernière demeure où sera construit un mausolée qui domine la vallée. « C’était un cœur rare, une âme noble, un esprit extraordinaire qui s’est entièrement dévoué pour notre cause dès que les circonstances l’exigeaient. Il mérite la reconnaissance de l’humanité entière. Sa présence va nous manquer. Son souvenir va vivre dans les cœurs de nous tous » dira le maréchal Foch qui représentera la France à ses obsèques. « La destinée d’un peuple se compose de ceux qui visent à la Cette formule de Louis-Antoine de Saint-Just est toujours fondée : l’homme d’une seule fidélité, Milan Štefánik, n’a pas trouvé la fortune, mais il a contribué au bonheur d’un peuple qui a enfin pu se libérer de ses chaînes pour prendre en main son destin et restera un grand symbole de la fidélité à la France.
Comment, enfin, ne pas parler d’un autre lien entre la Slovaquie et la France, pendant la Seconde Guerre Mondiale, sans évoquer la Brigade Štefánik et l’histoire du bataillon Foch qui, après la Libération de Paris, dans la trouée de Strecno attaquera à mains nues la 1ère Division de la Waffen SS. Autant de pages magnifiques d’un grand livre écrit avec le sang et les larmes d’un peuple. L’histoire de cet homme nous est contée par le colonel Joël Bros, ancien attaché de Défense à Bratislava, spécialiste de l’Europe centrale, qui, après la Bohème et la Moravie nous a fait découvrir ls Slovaquie. Dans cette émission produite par Jean-Michel Poulot et diffusée par La Voix du Béarn, le colonel Bros nous parle du seul militaire français qui est encore aujourd’hui en uniforme français sur les timbres et la monnaie nationale de sa patrie slovaque et que l’on voit sur tous les monuments dédiés à l’effigie du père de la Nation slovaque qui a choisi de devenir Français pour donner naissance à la Slovaquie après la dissolution de l’empire austro-hongrois.
Joël-François Dumont [1] Michal Kšiňan, L’homme qui parlait avec les étoiles : Milan Rastislav Štefánik, héros franco-slovaque de la Grande Guerre, Paris, Eur’Orbem éditions, 2019, 344 p. [2] Le bataillon Foch et la Résistance franco-slovaque (Diffusé le 29 août 1998 dans le Journal International de France Télévisions sur TV5 | |||
13 Sep 2021 | Il n'est décidément pire aveugle que celui qui ne veut pas voir | 01:00:09 | |
Trois événements récents sont appelés à marquer durablement les esprits. Le désastre afghan, la guerre de la drogue dans les quartiers Nord de Marseille et dans d’autres villes françaises, l’ouverture – enfin – la semaine dernière du procès des terroristes qui ont semé la mort au Bataclan le 13 novembre 2015. Un procès qui devrait durer six Très prochainement, la Voix du Béarn traitera au fond avec des experts chacun de ces trois sujets. Auparavant, nous souhaitions rediffuser cette émission que nous avons diffusée le 21 avril 2020, en plein confinement. Pour des raisons simples qui permettent d’éclairer des sujets aussi graves. A priori, entre eux, le premier lien semble être l’islamisme radical qui s’alimente par la drogue. Mais ne faut-il pas aussi se poser deux questions : comment en sommes-nous arrivés là et n’aurions-nous pas pu nous épargner ces trois désastres qui n’auraient dû En fait, il y a un deuxième lien à opérer, c’est de constater des deux côtés de l’Atlantique une même faillite du politique qui ne tient pas compte des alertes qui lui sont données. Les politiques restent « dans le temps court ». Les gouvernements français ne peuvent pas dire, par exemple, qu’ils n’avaient pas été prévenus par leurs services des guerres de 1870, de 1914 ou encore de 1940 ! Celle de 1914, aurait pu éclater à tout moment à partir de 1895… En 1905 elle était « imminente ». Et entre 1933 et 1936, ils faisaient quoi nos gouvernements ? Après la « Der des Der », les « années folles », certes il y a eu « les congés payés » en attendant la « drôle de guerre ». Et on a eu Munich, une nouvelle Guerre Mondiale, l'humiliation de l'occupation et une Europe dévastée. L’insouciance ne s’improvise pas Comme l’a écrit Honoré de Balzac dans ses pensées : “L'insouciance est l'art de se balancer dans la vie comme sur une escarpolette, sans s'inquiéter du moment où la corde cassera”… Au-delà d’une certaine insouciance pour le temps long conjuguée à une incompétence tout aussi certaine, on retrouve cette même lâcheté du politique qui se veut plus concerné par sa propre réélection que par « l’intérêt national ». De quoi permettre à des dictatures de s’installer et de nous faire la guerre avec nos propres richesses. Un Malheur à qui apporte les mauvaises nouvelles ! Concernant l’Afghanistan : d’un côté, il faut saluer la prouesse des militaires américains qui ont évacué en 18 jours par voie aérienne près de 120.000 personnes, hommes, femmes et enfants depuis l’aéroport de Bagram, grâce à un pont aérien sans précédent dans l’histoire et dans des conditions épouvantables. De l’autre, on ne peut que blâmer les politiques américains qui ont négocié seuls, sans leurs alliés, avec les Talibans ce départ dans la honte et dans le déshonneur. Voir, aux États-Unis, 100 généraux réclamer la démission du ministre de la Défense n’est pas chose courante ! Leur texte vaut le détour… Deuxième sujet, cette guerre de la drogue, un fléau qui gangrène la France depuis près de 20 ans et à Marseille depuis trop longtemps. Le président Macron – qui donne l’impression d’être toujours en campagne électorale – s’est invité trois jours à Marseille. Mais qui, sérieusement, qui peut ou veut croire un seul instant que cette guerre pourra Troisième sujet, les attentats de Paris. Le moins que l’on puisse dire est que le pouvoir politique, là encore, a failli à sa mission. L’attentat contre Charlie Hebdo avait pourtant Quand la peur va-t-elle enfin changer de camp ? On l’a vu : les militaires sur place (Mission Sentinelle) n’avaient pas le droit d’utiliser leurs armes. Les deux policiers arrivés par hasard sur place ont utilisé leur arme de service en violation flagrante du règlement. Heureusement, ils l’ont fait. C’est ainsi qu’à 25 mètres de distance, ces deux policiers, tireurs d’élite, avec une arme de poing ont réussi à empêcher un de ces terroristes d’exécuter, de sang-froid, d’une balle dans la tête une innocente victime avec une Kalasnikov – une arme de guerre automatique. Où sont-ils, dans le banc des accusés, ceux qui ont décidé de telles règles d’engagement ? Qui permettent à des gens d’écraser des gendarmes et que l’on ne peut atteindre de peur de les blesser dans le dos ? Où sont-ils ceux qui, au fil des années, ont favorisé avec autant de lâcheté que d’incompétence la protection des Il n’est pas interdit d’espérer au cours de ces six longs mois que va durer ce procès que Un exemple : j’ai appris le 13 novembre 2015 au soir que le GIGN et la brigade des Que s’est-il passé ? Pourquoi la police a été aussi longue à arriver et « a perdu une heure » ? Parce la préfecture de Police a estimé que les Gendarmes du GIGN devaient rester consignés à la caserne toute proche, au Quartier des Célestins. Paris était « réservé à la Police » ! Il y a des chasses gardées… Seule la BBC a posé quelques questions de bon sens que les média se sont bien gardé d’évoquer. Elles étaient pourtant pertinentes. France 2 a été la seule chaîne de télévision à diffuser cette émission de la BBC, en version française. Responsables mais jamais coupables Il n’y a pas que les faux-aveugles comparés à des adeptes de Bisounours, ceux qui ne A gauche ils se reconnaîtront. Même si certains d’entre eux, comme Manuel Vals, ont su faire preuve de courage et de lucidité. Chacun sait qu’ils sont loin d’avoir été suivis et qu’ils ont même essuyé de vives critiques dans leur propre camp. Il y a des gens qui refusent de voir les réalités en face au nom d’une idéologie mortifère. Pourquoi le cacher ? Comment oublier, par exemple, que la priorité de François Hollande le jour de son S’il y a une réforme qui a permis de devenir efficace face au terrorisme islamique, Ce qui m’avait frappé à l’époque, c’est que c’était bien la première fois qu’on faisait une réforme de cette importance « à froid », autrement dit, « pas dans l’urgence » en donnant comme trop souvent la priorité aux sentiments du moment et non à la raison et au bon sens qui devraient toujours l’emporter en pareil cas. Une vraie réforme comme il en faudrait tant d’autres ! Revenons aujourd’hui avec le préfet Squarcini sur cette réforme du Renseignement qui Nous parlerons également « Intelligence économique » avec le professeur Christian Tafani, un universitaire expert des questions de défense et de sécurité qui a fait partie de la « Commission Martre ». L’objectif avoué de cette commission, en 1994, était de prendre en compte les « facteurs immatériels de la compétitivité ». La fin de la guerre froide, l’émergence de nouvelles puissances économiques, le Bernard Squarcini et Christian Tafani sont corses tous les deux mais pas du même Joël-François Dumont | |||
05 Sep 2021 | Quand on veut, on peut. Quand on peut, on doit. Choisir l’éphémère ou le durable -3-Nouvel épisode du 05/09 22:46 | 00:58:41 | |
Du 17 mars au 10 mai 2020, la France a vécu confinée. Chaque soir, entre des déclarations ministérielles pour le moins maladroites – celles de Sibeth Ndiaye resteront dans les annales – et le bilan quotidien des morts de la COVID 19 par le Alors, comment « redonner confiance » ? Comment retrouver un peu de sérénité en tentant de regagner cette confiance sans laquelle rien de grand n’est possible dans un État-Nation. Pour cela il est urgent de retrouver un parler vrai pour tenter de « refaire nation ». Il faut aussi que le pouvoir comprenne ses erreurs et redresse la barre. Ce qui n’a pas été le cas, loin de là. Ceci explique le sens de notre démarche. Comment et pourquoi cette période a été mise à profit par la Voix du Béarn pour donner la parole à des hommes et à des femmes d’exception, des repères pour certains. Curieusement, même si la plupart d’entre eux sont connus voire très connus, on ne les a que très rarement entendus dans les media En réécoutant certaines de ces émissions, avec Jean-Michel Poulot, nous nous sommes dits qu’elles n’avaient pris « aucune ride » un an plus tard. D’où cette idée de les rediffuser tel que. Notre règle, dès le début de nos émissions, a été, précisons-le, d’exclure par principe tous ces beaux parleurs qui nourrissent au jour le jour les polémiques stériles pour se bâtir, à la hâte, une célébrité éphémère. Trop souvent, ceux qui font la « Une de l’actualité » ont, comme on dit, « un présent » mais aucun avenir dans la durée. Le vent souffle mais sa vocation est de disparaître après avoir soufflé. Distinguer l’éphémère et le durable Le Dr Gustave Le Bon qui lui, a réussi à passer à la postérité avec son livre sur « la psychologie des foules » publié en 1895, estimait que « le plaisir étant éphémère et le désir durable, les hommes étant plus facilement menés par le désir que par le plaisir. » Ce qui reste vrai aujourd’hui. Vivre le temps présent ne signifie aucunement sacrifier l’essentiel pour l’accessoire. Dans nos deux précédentes émissions, nous avons entendu des témoignages assez rares de personnalités connues pour ne pas rechercher la lumière des projecteurs. Les témoignages de 2 généraux d’armée : Jean-Paul Paloméros et Marc Watin-Augouard qui sont des « références » dans leurs institutions réciproques. Le premier a été chef d’état-major de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Le second est une grande figure de la Gendarmerie nationale, un des pionniers de la Cyberdéfense qui a été un des premiers à appeler à la mobilisation contre les risques d’une cybercriminalité galopante déclinée sous bien des formes. Ces deux hommes nous ont expliqué ce qu’était « la gestion du temps long », rappelé la Au-delà du simple bon sens qui est hélas trop souvent absent chez ceux qui ont « le nez dans le guidon », il y a les faits et ceux-là sont réputés pour avoir la vie dure. Baisser la garde, les manquements, l’indécision, autant de faiblesses coupables qui seront un jour sanctionnées. Resusciter l’État stratège Alain Juillet les a rejoints. Connu pour être l’avocat de cet « État stratège », on sait surtout de lui qu’il est l’ennemi déclaré d’un des plus grands maux français : le « whisful Leurs échanges gagnent à être entendus, mais plus encore, à être médités et partagés. Comme il s’agit d’émissions d’une heure et que le sujet est plutôt grave, mieux vaut ne pas se faire d’illusions. On ne va pas toucher tout le monde. D’autant qu’il faut de tout pour en faire un… Il y aura toujours un important public pour les émissions de télé-réalité. Le langage de l’effort n’attire pas les foules, c’est bien connu ! Mais ceux qui feront cet effort nous intéressent et méritent notre attention. La débâcle en Afghanistan Le désastre politique et humanitaire auquel on vient d’assister en Afghanistan devrait pourtant nous inciter à nous réveiller. Mieux vaut tard que jamais ! Depuis un an, qui n’a pas pensé un seul instant que le retour des talibans à Kaboul serait un désastre pour une partie de la population qui, en 20 ans, avait goûté à autre chose qu’à une moyen-âgeuse servitude ? De même, depuis près de trente ans, les stratèges américains les plus lucides sont unanimes pour nous dire qu’à l’horizon 2030, une guerre frontale entre la Chine et l’USA était du « domaine du probable ». Comment faire comprendre cela à des gens qui préfèrent s’intéresser à la couleur de la petite culotte de Madonna ? Pour autant, faut-il Heureusement, il y a encore des hommes et des femmes de cette trempe pour poser les vraies questions.
La général Paloméros qui a été le numéro 2 de l’OTAN, responsable de sa « transformation » depuis Norfolk, après avoir présidé aux destinées de notre Armée de l’Air, face à Alain Juillet, discute des avantages d’un multilatéralisme bien pensé qui n’exclut pas un bilatéralisme dynamique. Avec Alain Juillet nous allons parler également de « la stratégie d’influence ». Un État qui n’en a pas n’a pas d’avenir. Comme aimait le répéter Albert Einstein : « La politique c'est éphémère mais une équation est éternelle ». Voilà au moins un savant qui aura toujours eu le sens de la formule ! Alors reprenons notre dialogue et, avec le général Paloméros et Alain Juillet, interrogeons-nous pour savoir si un seul de ces propos n’est pas encore aujourd’hui comme hier d’une brûlante actualité... Joël-François Dumont Écouter également : «Quand on veut, on peut. Quand on peut, on doit » : Nos urgentes priorités -2- «Quand on veut, on peut. Quand on peut, on doit » : La priorité « refaire Nation | |||
16 Aug 2021 | Honneur aux anciens, honneur à Jean Billaud, l’homme à qui « De Gaulle a donné des ailes » | 01:00:26 | |
Honneur à un de ces « grands » anciens dont le souvenir restera gravé dans nos mémoires. Honneur à Jean Billaud… Né dans un petit village des Deux-Sèvres, à Frontenay Rohan-Rohan, Jean est très tôt orphelin d’un père mortellement blessé dans la locomotive qu’il conduisait. Engagé à 18 ans en 1940 comme élève-pilote à Rochefort, il est rapidement démobilisé. En 1942, le soir, il écoute Radio Londres et entend la voix d’un général qui a refusé la défaite et qui mobilise les Français de France et du bout du monde au micro de la BBC. Après l’invasion de la zone libre, avec un de ses camarades, André Gréard, qui deviendra un des pilotes les plus emblématiques d‘Air France, ils décident de rallier les Forces Aériennes Françaises Libres en passant par l’Espagne. Au départ, rien ne prédestinait Jean Billaud à devenir un de ces héros qui écriront dans le ciel une des plus belles pages de notre histoire contemporaine. En 1942, il n’a que 20 ans … « Il est pourtant chargé d’âme et sa très jeune épouse attend leur second enfant, mais sa décision est prise. A l’âge de toutes les insouciances, rien ne lui semble impossible, et déjouant les patrouilles il franchit les Pyrénées avant d’être finalement capturé par la Guardia Civil espagnole. Après six mois d’internement dans le terrible camp de Miranda, il est échangé contre du blé par la Croix Rouge. Malgré de nombreuses péripéties, il rejoint enfin Londres en 1943. Il est recruté par la Royal Air Christian Paris lui a consacré un livre autobiographique : « De Gaule m’a donné des ailes ». [1] Un livre aussi émouvant que riche en anecdotes rares. Lorsque Christian, ancien commandant de bord à Air France, nous a mis en contact avec Jean Billaud, nous avons tout de suite partagé avec Jean-Michel Poulot sa conviction acquise lors de leur première rencontre. Nous nous trouvions devant « un grand homme oublié. Deux raisons à cela : une humilité absolue, ascétique, conjuguée à un souci quasi obsessionnel de ne pas tirer la couverture de l’Histoire à lui, de ne pas faire d’ombre au petit cimetière d’Elvington [2] où reposent tant de ceux qu’il appelle affectueusement « ses camarades ». La seconde cause de ce glissement vers l’abîme de l’oubli est cette capacité des peuples à l’amnésie collective face à certains pans de l’Histoire… Les héros des périodes sombres finissent par déranger tant leur seule présence constitue le douloureux rappel de ce qui a manqué aux autres, à tous les autres… »[1] A la fin de la guerre, démobilisé, il quitte le Squadron 346 « Guyenne » et revient en France par ses propres moyens et découvre que les gens comme lui qui ont combattu dans la RAF ne suscitent aucun enthousiasme au ministère de l’Air ou à Air France… « Ce pays pour lequel il a combattu ne le reconnaît pas ». Il quitte alors Paris en stop pour retrouver enfin sa femme et découvrir leur fille qui a plus de 2 ans. C’est décidé, il reprend son balluchon et va poser ses valises au Maroc où « il est embauché par les Rollin, un couple ami et soutien financier du Général de Gaulle, pendant la durée de la guerre. Apprécié, Jean devient leur homme de confiance et c’est tout naturellement qu’il sera présenté au Général lorsque celui-ci viendra en compagnie de son épouse au baptême d’Yves, leur petit fils. Pendant douze jours, il sera le guide du couple de « Après la guerre la vie du commandant Jean Billaud prend un nouveau tournant. Vouant une loyauté indéfectible au général Charles de Gaulle depuis son combat dans la Seconde Guerre Mondiale, il deviendra son homme d’action. Il est ainsi projeté aux quatre coins du monde pour remplir des missions délicates, en commençant par suivre les traces des pionniers de l’Aéropostale au Maroc. »[3] Après dix années riches en aventures au Maroc, un évènement va changer une fois encore son destin : l’interception de l’avion du leader de l'opposition algérienne, Ahmed Ben Bella, sur ordre du gouvernement Guy Mollet. Les Français deviennent alors persona non grata au Maroc. Désormais sans emploi, Jean recontacte son supérieur de la RAF, le Capitaine André Puget, devenu chef d'état-major de l'armée de l'Air. Le général Puget réintègre Jean, mais à deux conditions : en qualité de pilote d'hélicoptère et pour servir en Algérie, où il accomplira plus de 500 missions et où il jouera un rôle-clé dans l'échec du putsch des généraux Salan, Jouhaux, Challe et Zeller. Après l’Algérie, ce sera l’Allemagne où Jean Billaud commande à Lahr le détachement d’hélicoptères des FFA, les forces d’occupation françaises. Mais « Jean s’ennuie, il n’est pas fait pour l’inaction ». Il sollicite une affectation plus « active », et ne sera pas déçu, car c’est en Asie qu’elle va le conduire.
Ce 1er septembre, le général de Gaulle est à Phnom Penh pour y prononcer un discours qui aura une portée planétaire. Jean, pilote de Sihanouk est à ses côtés. Le général lui dit alors : « Billaud, il faut songer à rentrer. On a besoin de vous en France ». Pour cette nouvelle mission, Jean Billaud doit démissionner de l’armée de l‘Air avant de partir en « Il deviendra son homme d’action. Il est ainsi projeté aux quatre coins du monde pour remplir des missions délicates ».[3] A la mort du général de Gaulle, Jean Billaud poursuivra sa tâche pendant de longues années… Après une première affectation pendant dix ans au Burundi, auprès du Président Micombero, où il vivra la première guerre interethnique "hutu-Tutsis", il est envoyé aux Comores auprès du Président Ahmed Abdallah. Jusqu’au jour où celui-ci est convié au sommet des chefs d’États d'Afrique de l'Est, le désormais célèbre « Carrefour du Développement »… Ce sommet semble avoir été conçu dans un seul but : servir de prétexte au financement occulte du Parti Socialiste. Chose que Jean ne pouvait pas ne pas découvrir très vite sur place, en raison de ses liens personnels au Burundi, en particulier avec le Président du pays, Jean-Baptiste Bagaza, ou encore avec le chef d'état-major des Armées. L'Élysée sentant planer la menace s'oppose fermement à la présence de Jean Billaud à cet évènement. Effectivement, Jean à Bujumbura n’a pas mis longtemps à découvrir le pot aux roses. Il constate que le jeune ministre de la coopération, Christian Nucci, s’était vu confier « un budget très supérieur au coût prévisible de l’événement ». Le différentiel ayant manifestement vocation à alimenter les caisses du parti présidentiel… Il alerte ses chefs à Paris qui se mettent aux abonnés absents… Jean Billaud est devenu « gênant ». Il doit donc être sacrifié sur l’autel de la corruption. Il constitue une menace réelle pour le PS et pour François Mitterrand. L'Élysée met donc immédiatement son veto à sa présence et ordonne, illégalement, la rupture du contrat de Jean qui finira sa carrière de la seule façon qu'il n'aurait jamais pu imaginer : en gagnant un procès contre la France ! Pour l’Élysée, Jean Billaud est non seulement clairement « étiqueté de droite », mais pire encore de « gaulliste de toujours ». L’ambassadeur lui annonce son « licenciement avec effet immédiat ». Jean Billaud rentre en France et saisit les tribunaux qui lui rendront justice. Dans cette longue bataille, il a dû se sentir bien seul. Comme l’écrit si justement Christian Paris, « les héros des périodes sombres finissent vite par déranger… » C’est ainsi que Jean Billaud, un homme dont les décorations gagnées sur les champs de bataille au service de la France occupent une page entière, a vu sa carrière brisée par un homme dont la seule décoration aura été la francisque du Gouvernement de Vichy... Après une vie bien remplie, Jean retourne à La Rochelle auprès des siens où il est fait citoyen d’honneur. Sans le merveilleux témoignage que nous a laissé Christian Paris avec ce livre, il serait un de ces « petit gars » comme la France a su en produire, « des hommes d’une seule fidélité » pour reprendre le mot de Christian Paris, et désigner un de ces héros anonymes qui a tout quitté pour prendre les armes et servir son pays dans l’honneur et la fidélité. A ceux qui souhaiteraient prolonger cet entretien avec cet homme d’exception, une personnalité attachante, on ne peut que conseiller de lire ce livre qui leur apprendra beaucoup de choses sur la grandeur et la petitesse humaine. Le témoignage de ce grand ancien nous a touchés. A 98 ans, pour ceux qui l’ont bien connu, il était resté le même : humble et décidé. Cet homme de l’ombre a su conserver jusqu’au bout une jeunesse et l’esprit qu’il avait déjà à 20 ans. La Covid aura raison de Joël-François Dumont [1] « De Gaulle m’a donné des ailes... La vie extraordinaire de Jean [2] « Jean Billaud : un héros de la Seconde Guerre Mondiale tire sa révérence » : [3] RAF Elvington, Mémorial des deux groupes de bombardement lourd français (Squadron 346 « 2/23 Guyenne » et Squadron 347 « 1/25 Tunisie). 2.000 Hommes. La moitié sont « morts pour la France ». | |||
22 Jan 2023 | Nouvel épisode du 22/01 21:41 | 00:03:41 | |
Extrait du discours à Bon Encontre du général d'armée aérienne François Mermet, président de l'AASSDN enregistré le 10 ctobre 2021 — © European-Security — e Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. | |||
24 Jul 2021 | Les missions spéciales de la Douane | 01:03:24 | |
En 1915, l’état-major français décide la création de l’École des missions spéciales pour former, dans le plus grand secret, des dizaines d’espions qui seront déposés de nuit par nos aviateurs derrière les lignes ennemies pour y mener des actions de sabotage et Le profil recherché : des « hommes courageux pourvus d’une connaissance aiguë du terrain ». Le choix s’arrête sur le corps militaire des douanes et c’est à Hermonville que ces douaniers seront formés aux rudiments de l’espionnage ». Au-delà du flair légendaire attribué traditionnellement à nos « gabelous », c’est leur connaissance des départements frontaliers et pour certains de la langue allemande qui vont les désigner pour ces missions à haut risque. Après avoir subi un entraînement spécifique, les douaniers vont multiplier des missions très risquées, et réussir des faits d’armes inédits. Ces « missionnaires », vêtus en civil savaient que s’ils étaient pris, ils seraient fusillés comme espions après un jugement sommaire… Le premier mort de la guerre de 1870 est « préposé des douanes » : Pierre Mouty avait refusé de se rendre le 23 juillet au soir à Schreckling en Moselle. Le premier blessé de la guerre de 14, le 2 août à 4 heures du matin, est un « préposé des douanes » de la brigade de Suarce dans le Territoire de Belfort, Georges Laibe. En reconnaissance du rôle joué par les douaniers, le 14 juillet 1880, lors de la revue de Longchamps, le président Jules Grévy remettra au corps des douanes son premier drapeau. La douane ou les douanes ? Militaires en civil ou civils en uniforme ? Finalement, on sait très peu de choses sur la douane et encore moins sur nos douaniers ; Ils ont pourtant joué un rôle militaire significatif en première ligne dans toutes les guerres dans lesquelles la France a été engagée pendant plus de deux siècles. Pour honorer leur mémoire et traiter d’un sujet méconnu, la Voix du Béarn se devait de relater cette page d’histoire écrite avec le sang et la sueur de nos douaniers. Alors que certains pensent qu’avec la création de l’Europe les douaniers ont disparu, qu’ils se rassurent… Ils sont toujours en première ligne et fournissent même avec la DNRED l’un des six services de renseignement français. Face au terrorisme, à la criminalité organisée, aux trafiquants de drogue ou d’être humains, ils sont de ceux qui s’attaquent au nerf de la guerre. Leur « flair », certes légendaire, est prolongé par des moyens informatiques puissants. Sans parler des coopérations avec d’autres services de sécurité (police, gendarmerie) en France et à l’étranger ainsi que l’assistance opérationnelle de nos armées… Pour en parler, la Voix du Béarn a choisi de consacrer cette dixième émission des « Français qui parlent aux Français » à ces « missionnaires » pour leur rendre un hommage mérité. A cet effet, Joël-François Dumont s’est entretenu avec Yvan Chazalviel, ancien attaché douanier à Berlin. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations. | |||
31 Jan 2022 | « L’Europe des patries » : le grand dessein de Charles de Gaulle | 01:01:09 | |
Aujourd’hui à peu près tout le monde aime citer ou même se réclamer en politique du général de Gaulle. C’est de bon ton pour se donner à la fois une once de respectabilité et pour rechercher une adhésion facile. Curieusement, les plus nombreux à s’en réclamer se trouvent souvent parmi ceux qui ont succédé à ses plus farouches adversaires, au centre, à gauche, mais aussi à droite de l’échiquier politique, notamment ceux qui militent ouvertement pour une VIe République en appelant de leurs vœux le retour au « régime des partis ». Il y en a même qui n’hésitent pas dire De 1958 à 1969, le général de Gaulle a redressé le pays, l’a doté d’institutions solides pour qu’elles soient après lui à l’épreuve du temps. De son œuvre de rénovation nationale, on retiendra en particulier qu’il a mis un terme à la guerre d’Algérie, transformé son armée de gros bataillons pour créer une force de dissuasion nucléaire crédible. Il a redressé l’économie, rétabli sa monnaie et lancé des grands projets pour moderniser et réindustrialiser le pays dont il transformera l’agriculture sans oublier sa langue et sa culture, prévoyant même de prendre une part à la grande aventure spatiale. Les hommes qui l’entouraient étaient pour la plupart issus de la guerre et de la Résistance. C’était l’époque des bâtisseurs ! Entendre une voix comme celle du général de Gaulle est alors une occasion de se rappeler que cette époque n’est pas si lointaine… Dans l’émission que la Voix du Béarn diffuse aujourd’hui, nous allons entendre de nouveau cette voix. Avec un premier extrait de son allocution, le 22 janvier 1963, lorsque le général s’est adressé à la Nation après avoir signé avec le Chancelier Konrad Adenauer le « Traité d’amitié et de coopération » plus connu sous le nom de « Traité de Ce traité scellant la réconciliation constitue « un acte fondateur » qui restera un modèle et ne l’oublions pas, une grande réussite qui honore la diplomatie française. D’où l’idée, aujourd’hui, de rendre hommage à un de nos diplomates pour qui ce traité est resté, sa vie durant, un objet de fierté, même si celui-ci a été amputé plus tard par « un préambule » imposé par Washington lors de sa ratification au Bundestag, le vidant en grande partie de sa substance. Il s’agit de Pierre Maillard. Mon ami Michel Anfrol qui avait suivi pour l’ORTF les voyages officiels du général de Gaulle, me l’avait présenté lors d’un dîner-débat organisé au siège de l’Association des Français libres – 59, rue Vergniaud dans le 13ème à Paris. Un homme exceptionnel avec A l’actif de ce conseiller diplomatique, notamment, la préparation côté français de ce traité, et avoir été le « professeur » d’allemand du général en traduisant le texte de son Qui mieux que Pierre Maillard qui fut un de ses proches collaborateurs à l’Élysée, pouvait évoquer la vision européenne du général de Gaulle ? L’ambassadeur Maillard nous a quitté en 2018 – à 102 ans – je vous propose de l’écouter. Il m’avait invité en 2010 chez lui à Boulogne-Billancourt pour parler également de ce traité et de la « vision de l’Allemagne » du général de Gaulle. Des extraits de cet enregistrement avaient été diffusés dans l’excellente revue Défense [1]. Entendre sa voix est une occasion de revenir sur la vision européenne du général. Il détaille les structures de cette Europe, ses contours, mais aussi sa vocation. « Une aire de civilisation, de démocratie.» Une page d’histoire qu’avec jean-Michel Poulot, nous souhaitions partager. Joël-François Dumont [1] Voir : La relation franco-allemande à l’épreuve du temps et France-Allemagne [2] Revue bimestrielle des Auditeurs de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale. |